Accusation de canular relative au programme Apollo

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Buzz Aldrin et Neil Armstrong dans un studio lunaire de formation appartenant à la NASA. Les partisans du canular estiment que la mission entière a été filmée sur des décors comme celui-ci.
Buzz Aldrin et Neil Armstrong dans un studio lunaire de formation appartenant à la NASA. Les partisans du canular estiment que la mission entière a été filmée sur des décors comme celui-ci.
Insigne du programme Apollo.
Insigne du programme Apollo.

L'accusation de canular du programme Apollo est une théorie du complot selon laquelle les vaisseaux du programme Apollo ne se sont jamais posés sur la Lune et que cela résulte d’une falsification. Ces théories sont apparues dès 1968 et continuent d'exister. Elles ont été déclarées sans fondement par l'immense majorité de la communauté scientifique.

Les arguments invoqués peuvent être divisés en trois catégories :

  • ceux qui mettent en doute l'authenticité des documents ;
  • ceux qui mettent en doute la véracité des missions ;
  • ceux qui présentent les mobiles à l'origine d'une telle désinformation.

Sommaire

[modifier] Motivation

Certains ne se contentent pas des « vérités officielles » et aspirent à trouver leur vérité, laquelle consiste en la correspondance entre les faits et le discours en modifiant parfois l'historique des faits pour les faire correspondre à leur points de vue.

[modifier] Sources

  • Un faux documentaire[1] Opération Lune de William Karel tourné en 2001 et sorti en 2002 montra comment on pouvait faire croire à cette théorie du complot à l'aide d'acteurs et petits trucages. Il feignait de défendre la thèse selon laquelle, afin de se couvrir en cas d'échec de la mission Apollo 11, l'administration américaine aurait demandé à Stanley Kubrick de reconstituer les premiers pas de l'Homme sur la Lune en studio suite au succès de 2001, l'odyssée de l'espace. En fait, le documentaire est truffé d'absurdités qui doivent permettre aux spectateurs de se méfier de toute théorie du complot. Le montage, remarquable mais complexe, n'a pas toujours été compris, surtout par ceux qu'il visait.
  • Un documentaire de quarante minutes est diffusé sur la chaîne de télévision américaine Fox en février 2001 intitulé Théorie de la Conspiration : avons-nous été sur la Lune ? réalisé par Craig Tipley de l’Hollywood's Nash Entertainment dont des copies pirate sont disponibles sur internet en français sous le titre L'imposture de la Lune reprend ces arguments. Diffusé en France par 13ème rue, il a redonné de la publicité à cette théorie, qui ne tient pas compte des preuves matérielles (échantillons de roche, le matériel ramené de la Lune et les débris spatiaux) ni des témoignages des dizaines de milliers de personnes impliquées dans le programme.

[modifier] Arguments

[modifier] Authenticité des documents

Contre-argument : « Le drapeau contient une potence pour le faire tenir droit, mais surtout les mouvements perçus sur la vidéo seraient dus aux mouvements des astronautes eux mêmes pour enfoncer le drapeau dans le sol. L'absence d'atmosphère sur la lune fait qu'aucune résistance n'est appliqué sur l'inertie des mouvements du drapeau, rendant exagéré chacun de ses mouvements pouvant laisser croire que le drapeau "flotte au vent" lorsque celui-ci est manipulé. Les tenants de la théorie du complot se contredisent sur le fait qu'ils disent que les images ont été tournées sur un plateau de tournage, non en plein air. Quand personne ne touche le drapeau, il reste immobile comme le montre les images ci dessous»
Buzz Aldrin saluant le drapeau.
Buzz Aldrin saluant le drapeau.
Photo prise quelques secondes après, le drapeau n'a pas changé de position.
Photo prise quelques secondes après, le drapeau n'a pas changé de position.
  • Les appareils photo emportés par les astronautes comportaient un système de marquage sous forme de petites croix ; or, sur certaines photos, ces croix sont cachées par les éléments d'avant-plan ce qui tend à prouver qu'elles étaient inscrites sur les éléments du décor.
« Les croix ne seraient pas masquées par les éléments du décor mais simplement "brûlées" par les éléments d'image de couleur blanche. Les zones blanches de la pellicule sont celles éclairées par la lumière, qui aurait tendance à se diffuser dans la couche sensible du film, provoquant cet effet de débordement du blanc. »
  • Sur la Lune, en l'absence d'atmosphère pour diffuser à lumière solaire, la seule source de lumière c'est le Soleil. Or un certain nombre de photos montrent des objets dans l'ombre qui sont visibles comme s'il y avait une ou plusieurs autres sources importantes de lumière.
« Il existe des sources de lumière secondaire, comme les réflexions sur le sol ou sur la combinaison spatiale de l'astronaute qui prend la photographie. La luminescence du sol lunaire est d'environs 1 000 000 lx, ce qui est bien plus que nécessaire pour déboucher n'importe quelle ombre. »
  • Plusieurs photos montrent des ombres portées dans des directions différentes, alors que la lumière solaire venant de suffisamment loin, toutes les ombres devraient être parallèles.
« Ce ne seraient pas les ombres qui ne seraient pas parallèles, mais le relief du sol qui en donnerait l'illusion. »
  • Les appareils photos étaient difficiles à manipuler dans le contexte lunaire et en combinaison spatiale, il est donc difficile de comprendre comment autant de photos de bonnes qualités ont pu être prises.
  • Durant l'alunissage, tel qu'il était conçu, le module aurait dû être déséquilibré.
  • Sur certaines photos, des astronautes sont dans l'ombre du module lunaire, et pourtant, ils sont toujours visibles, or, ils devraient être drapés d'obscurité. De plus, à contre-jour, le contour des silhouettes devrait être imprécis, et pourtant, tous les détails sont visibles.
  • Le réacteur du module en alunissant aurait dû brûler et chasser la poussière de dessous le LEM, ce qui aurait créé un cratère qui n'est présent sur aucune image.
« Le réacteur n'est pas suffisamment puissant pour brûler le sol, et la couche de poussière n'est pas suffisamment profonde au site de pose pour qu'on voie un cratère. Sur les photos des missions suivantes, la couche de poussière était plus importante, et le cratère apparaît. »
  • Les poussières lunaires chassées par le réacteur du LEM auraient dû se redéposer après, or les images montrent les pieds de celui-ci parfaitement propres. Ceci d'autant que les poussières lunaires sont réputées se déposer et s'infiltrer partout, car elle seraient maintenues en suspension au dessus du sol lunaire et à cause de la répulsion électrostatique due à l'accumulation de charges électriques induite par les rayonnements ionisants et particules émis par le soleil.
« Le réacteur est coupé avant d'atteindre le sol, de sorte que la poussière a eu le temps de retomber avant la fusée, même si sur les photos des missions suivantes, on peut voir le cratère formé par le réacteur. »
  • Les documents filmés, s'ils sont accélérés à vitesse double rendent l'impression d'être pris en gravité terrestre.
« Ce serait faux. Seuls les extraits choisis dans le documentaire donnent cette impression, ce qui laisse entendre que les réalisateurs ont construit un document visant à induire le public en erreur. »
  • Dans la vidéo, au moment du premier alunissage, le bruit du moteur n'est pas perceptible et il ne couvre pas les voix des astronautes.

«Le "bruit" ne peut se disperser en l'absence d'air...»

  • Dans le décor, on ne discerne aucune étoile. C'est un moyen simple pour ne pas être confondu par les astronomes.
« Comme le Soleil brillait, les appareils photographiques ont été paramétrés pour l'exposition de jour et quelques étoiles apparaissent dans la grande majorité des photographies et films de ces missions. Les quelques clichés utilisés sont une exception. Personne ne met en doute l'existence de la station spatiale Mir et pourtant, sur la dernière photographie la représentant, on ne voit guère d'étoiles. »
  • Des photos prises à des moments et en des endroits différents présentent un arrière-plan identique. Deux photos présentent le même arrière-plan, mais sur l'une on trouve le modulaire lunaire, pas sur l'autre. D'autres exemples du même type ont été mis en évidence.
  • Lorsque le module décolle de la lune, il n'y a pas de trainées de fumée derrière le module.
«Même si les dessins "scientifiques" montrés dans le documentaire (qui ne sont en fait que des dessin artistiques) représentent un LEM décollant dans une gerbe de flammes, le véritable LEM décolle en brève et puissante poussée, suffisante pour échapper a l'attraction lunaire sans trop prendre de vitesse : une poussée trop importante donnerait trop de vitesse au module qui deviendrait incontrôlable et irrécupérable. La flamme en question est légèrement visible sur certaines vidéos [2] de plus, la poussée soulève de la poussière et déchire l'aluminium recouvrant la base du LEM. »

[modifier] Mort des astronautes ?

  • Dans Théorie de la Conspiration : avons-nous été sur la Lune ?, les présentateurs parlent d'une dizaine d'astronautes morts mystérieusement pour préserver le secret.
« Néanmoins, les astronautes n'ont pas tous appartenu aux missions vers la lune. Il suffit pour s'en rendre compte de consulter les biographies des personnes sélectionnées par la NASA pour ses missions pour s'en apercevoir. ». Voir Catégorie:Astronaute américain du programme Apollo.

[modifier] Véracité des missions

Outre le fait que les documents semblent être faux,

  • Selon Bill Kaysing dans l'imposture de la Lune, les probabilités de réussite de telles missions étaient de l'ordre de 0,0017%.
Bill Kaysing a quitté l'entreprise Rocketdyne en 1963 avant que le programme Apollo ne prenne concrètement forme. On peut également se demander comment ce Kaysing a pu arriver à un nombre aussi précis. On peut fortement douter de ses calculs, car ils sont sans véritables explications
  • On considère généralement que les astronautes auraient dû subir une dose de radiations mortelles en traversant les ceintures de Van Allen. Les doses de radiations auraient dû être encore supérieures sur la Lune même, en particulier pendant la mission Apollo 16 qui a coïncidé avec une des plus intenses perturbations solaires jamais observées. Pourtant, jamais aucun astronaute n'a souffert des radiations après être revenu de la Lune. La Nasa prétend que ces combinaisons étaient extrêmement résistantes et protégeaient parfaitement les astronautes, mais alors, pourquoi n'utilise-t-on pas les mêmes technologies plutôt que d'énormes épaisseurs de plomb ou de béton pour se protéger des radiations ?
Les ceintures de Van Allen ne sont pas des ceintures de radiations, mais des ceintures magnétiques et électriquement chargées qui piègent les particules à haute énergie issues du soleil. La dose de radiation émise par ces particules piégées dans les ceintures de Van Allen est de l'ordre de 25 Sv/an derrière une protection de 3mm d'aluminium. Les astronautes y sont restés moins de 2 heures et ont donc reçu une dose de l'ordre de 5 mSv (la radioactivité naturelle sur Terre est de 2,5 mSv/an). Les pilotes d'avion de ligne qui restent de longues heures en haute altitude sont beaucoup plus exposés que les astronautes.
  • Le module lunaire était totalement instable. Le moindre mouvement dans la cabine aurait pu le faire basculer, la preuve utilisée est l'essai en atmosphère terrestre d'un prototype de LEM qui avait failli couter la vie à Neil Armstrong
C'est faux, il suffit de voir le comportement des capsules spatiales en service toujours de nos jours, même si capsule spatiale et LEM n'ont rien à voir, de plus, le pilotage d'un LEM dans le vide n'a rien a voir avec un pilotage en atmosphère, je cite "familière" ou il se pose des problèmes de pression de l'air et des vents plus ou moins violents qui peuvent effectivement déstabiliser un module lunaire.
  • Un dernier contre-argument que l'on peut avancer est que, s'il y avait eu le moindre doute, les Soviétiques se seraient à l'époque empressés de dénoncer la véracité de la mission.

[modifier] Contexte politique

  • À l'époque on était en pleine guerre froide. Le programme spatial américain était en pleine débâcle, et les Soviétiques avaient été les premiers à mettre un satellite (Spoutnik) en orbite. Il était impératif pour les Américains de faire mieux. Si c'était techniquement impossible, on peut comprendre qu'ils aient pu décider de faire croire au monde qu'ils l'avaient fait.
  • La NASA engouffrait des budgets énormes. Il était impératif de montrer que ceux-ci étaient suivis de succès, sous peine de voir ces budgets disparaître.
Le fait que l'Union Soviétique fût en concurrence pour la course à l'espace et que celle ci, ainsi qu'aucun des autres États développés de la planète ayant des moyens d'observation et d'espionnage n'ait soulevé cette hypothèse est en elle même une preuve de la véracité de ces missions.

[modifier] Dernier argument

La preuve ultime serait celle qui consisterait à retrouver les traces sur la Lune de ces missions (la base du LEM, le drapeau, les véhicules lunaire abandonné sur place, les pas et autres traces d’activité humaine). Or, selon les tenants de la théorie du canular, personne n’a pu le faire et aucun télescope n’est assez puissant pour voir à ce niveau de détail à cette distance. Pourtant on prétend également avoir pu mesurer la distance Terre-Lune à l’aide d'un laser et d’un miroir posé là par les astronautes. Comment se fait-il que ce laser ait pu trouver ce miroir, et qu’un télescope n’arrive pas à voir le véhicule lunaire, par exemple ?

Contrairement à une opinion répandue, un faisceau laser n’est pas parfaitement rectiligne. Pour plusieurs raisons, notamment la diffraction par l’orifice du laser et la présence de l’atmosphère terrestre, le faisceau laser a un rayon de l’ordre du kilomètre lorsqu'il atteint la Lune. Avec une dispersion du même ordre sur le trajet retour, on ne reçoit que quelques photons par impulsion envoyée. Ce n’est que par la répétition de ces impulsions et l’utilisation de capteurs haute précision que l'on peut estimer la distance Terre-Lune. On est donc très loin de faire une photo de précision suffisante du sol lunaire depuis la Terre mais les prochaines missions Lunaires telle Lunar Reconnaissance Orbiter prévu pour octobre 2008 devraient apporter cet argument ultime.
Le fait qu’il y ait sur le site de pose un miroir pour renvoyer un faisceau laser, dans un rayon de l'ordre du kilomètre, montre que les astronautes l’y ont mis. Il est à noter que les missions Apollo 14 et Apollo 15 ont déposé aussi des miroirs ainsi que les sondes soviétiques Lunokhod[3].
Il convient de signaler aussi les étages abandonnés de Saturn V dans l'espace que l'on a pu parfois repérer depuis la Terre tel J002E3.

[modifier] Anecdote

Les bandes vidéo des alunissages diffusées dans le monde sont des copies à la qualité dégradée. La NASA a égaré les films originaux, lesquelles permettraient sans doute une analyse plus poussée et mettraient ainsi fin à cette controverse.

[modifier] Notes

  1. William Karel le revendique lui même comme un documenteur [1]
  2. (en) Vidéo d'Apollo 17 décollant de la Lune
  3. (en)Lunar Retroreflectors, avec photos et plans des sites des miroirs

[modifier] Voir aussi

[modifier] Article connexe

[modifier] Bibliographie

  • (en) Philip Plait, Bad Astronomy: Misconceptions and Misuses Revealed, from Astrology to the Moon Landing "Hoax", John Wiley & Sons, 2002. (ISBN 0-471-40976-6)

[modifier] Liens externes