Abd al-Rahman al-Kawakibi

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Abd al-Rahman al-Kawakibi (1855-1902) (عبد الرحمن الكواكبي) était un intellectuel syrien, un théologien, et un des plus grand réformiste musulman - salafiste - de la fin du XIXe siècle. Il est issu de la tradition réformiste de Jamal Al Dîn Al Afghani et de Mohammed Abduh.

Il est né dans la ville d'Alep en Syrie, il y étudie la charia islamique et plusieurs langues, dont l'arabe, le turc et le persan. Il a tout d'abord travaillé pour le journal officiel al-Furat avant de travailler à al-Shahbaa'. Dans ce journal il s'opposait vigoureusement à l'Empire ottoman. Pour cela, il a été emprisonné plusieurs fois, mais une fois libéré, il décide en 1899 de s'exiler en Égypte pour fuir ce régime autoritaire. En Égypte, il rejoint le cercle des intellectuels syriens, il continuait à critiquer l'Empire Ottoman dans des journaux locaux égyptiens.

Pour lui, le régime ottoman - qu'il jugeait despotique - était un régime qui avait tout intérêt à ralentir le développement des sciences dans le monde arabe. A ses yeux, le seul moyen de libérer la population c'est par la diffusion du savoir et de la science.

Il a écrit de nombreux articles et de nombreux livres ou il développe une pensée politique qui parle des relations entre la politique et la religion. Il a écrit deux livres, le premier est Taba' al-Istibdad (Les caractéristiques du despotisme) qui est une analyse du despotisme. Influencé par les idées libérales, il souhaitait l'instauration d'un État arabe démocratique, basé sur la choura ou il y aurait une séparation des pouvoirs pour éviter l'arrivé d'un nouveau despote.

Le deuxième livre est Um al-Qura (La mère des villages), dans ce livre, il imagine une conférence imaginaire rassemblant des savants musulmans qui essayeraient d'analyser la crise de leur religion.

Par ailleurs, il partageait avec Rachid Rida, la certitude de la supériorité religieuse des arabes sur les autres musulmans. Il faisait partie des religieux musulmans à souhaiter la création d'une nation arabe libre et indépendante, il préconisait également le retour d’un califat arabe issu de la famille du prophète qui pourrait faire un contrepoids au califat ottoman. Pour lui, « la péninsule arabique et ses habitants doivent s’occuper de la vie religieuse (…). Attendre cela d’un autre peuple est une pure plaisanterie. »[1]

Il s’agit pour lui de restaurer l'Empire Omeyyade. Par ailleurs, dans son livre Taba' al-Istibdad il plaide pour une égalité parfaite entre les religions et pour le respect des croyances afin de préserver la solidarité nationale,

« Vous tous qui parlez l'arabe et n'êtes point musulmans, je vous invite à oublier les différends du passé. La discorde qui a été semée par des individus malveillants doit être surmontée... Organisons ensemble notre vie sur terre et laissons aux religions le soin de s'occuper de celle de l'au-delà. Vivons libres et respectés au sein de notre nation arabe.[2] »

Il est mort en 1902, il aurait été empoisonné par des agents turcs.

[modifier] Références

  1. http://doc-iep.univ-lyon2.fr/Ressources/Documents/Etudiants/Memoires/DEASPMMRR/steuer_c/html/index-frames.html
  2. Charles Saint-Prot. Le nationalisme arabe : Alternative à l'intégrisme, page 15
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