Aïcha al-Horra

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Histoire d'al-Andalus
711 - 755 La Conquête

756 - 1039 Les Omeyyades de Cordoue


1039-1085 Les Taïfas


1085-1145 Les Almoravides


1147-1226 Les Almohades


1238 - 1492 Le royaume de Grenade


Reconquista
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Souverains d'al-Andalus
Sciences et techniques
Cartes d'al-Andalus

`Â'icha bint Mohammed “al-Horra”[1] Aixa en espagnol, surnommée La Horra ou Al-Horra[2] (La Libre) curieusement presque toujours traduit par La Honesta[3] en espagnol, parfois appelée Fátima[4] chez certains auteurs, est la mère du dernier souverain musulman d'Al-Andalus Mohammed XII az-Zughbî (El Chico) (Boabdil). Elle est l'une des femmes les plus célèbres de l'histoire d'Al-Andalus, en dépit du peu de documents sur sa vie et de la polémique apparue sur son véritable nom.

Sommaire

[modifier] Biographie

`Â'icha (ou Fátima) serait la fille de Mohammed IX al-'Aysar (El Zurdo)[5] (à moins qu'elle ne soit la fille de Mohammed X al-'Ahnaf (El Cojo)[6]). En tout état de cause elle fait partie de la famille royale de Grenade à un haut rang et devait jouir d'un patrimoine et d'un prestige considérables qui expliqueraient son influence publique postérieure[4]. Selon un document apporté par Luis Seco de Lucena, le 3 octobre 1492 elle a reçu du chevalier chrétien Don Luis de Valdivia deux mille cinq cents réaux d'argent pour prix de la vente de ses propriétés agricoles qui deviendront ensuite propriété des Rois Catholiques. Dans Grenade, elle possédait le palais de Dar al-Horra[7] et aux environs, l'Alcázar del Genil qui était sa résidence d'agrément[4].

`Â'icha aurait été l'épouse en premières noces de Mohammed XI (El Chiquito)[8]. Elle est veuve en 1455. Sa`d al-Musta`în[9] (Ciriza) marie `Â'icha à son fils Abû al-Hasan `Alî[10] (El Viejo) (Muley Hacén). Avec cette union il espérait sans doute arriver à une réconciliation entre les factions grenadines [11]. Â'icha a été pendant vingt années la sultane, épouse du sultan Abû al-Hasan `Alî avec lequel a eu deux fils Mohammed XII az-Zughbî (El Chico) (Boabdil) et Abû al-Hajjâj Yûsuf ainsi qu'une fille nommée `Â'icha.

Mais le sultan est tombé amoureux d'une esclave chrétienne, Isabelle de Solis, qui a pris le nom de Soraya en se convertissant à l'islam. Elle aurait eu deux fils et a fini par supplanter `Â'icha, à l'expulser de l'Alhambra et à la faire reléguer dans les appartements moins royaux du palais de Dar al-Horra.

En juillet 1482, les Castillans s'installent dans une petite vallée plantée d'oliviers et des collines, au pied de la forteresse nasride de Loja. Cette place forte est défendue par un des meilleurs commandants grenadins : `Alî al-Attar. Celui-ci, profitant d'une négligence des envahisseurs, fait une sortie avec des fantassins et des cavaliers attaquant directement le camp des castillans. Il parvient ainsi à s'emparer d'armes, de canons et de matériels que les Castillans avaient amenés pour leur siège.

La crainte pour la succession de ses fils et la méfiance envers les intentions du sultan, ont incité `Â'icha à prendre part, avec la faction aristocratique des Abencérages, à une conspiration pour détrôner Abû al-Hasan `Alî et mettre à sa place son fils Boabdil. Le 14 juillet 1482, les armées chrétiennes se retirent. Le même jour arrive de Grenade la nouvelle de l'évasion de l'Alhambra des deux fils d'Abû al-Hasan, Mohammed az-Zughbî (Boabdil) et Yûsuf. Leur fuite a été favorisée par `Â'icha. Les princes rebelles arrivent à Guadix. Mohammed az-Zughbî (Boabdil) y est reconnu comme souverain[4].

`Â'icha est intervenu à nouveau avec ténacité et fermeté dans 1483, quand son fils est fait prisonnier des chrétiens dans la bataille de Lucena, elle a négocié sa libération[4].

On sait peu de choses sur sa vie durant les années suivantes. Elle a sûrement continué s'impliquer dans les événements agités et décisifs qui eurent lieu à Grenade : les prétentions au trône de Az-Zaghall, son beau-frère qui prend le trône de Boabdil entre 1485 et 1487. `Â'icha a été l'âme de la résistance au harcèlement des troupes chrétiennes. Quand la ville se rend aux Rois Catholiques le 2 janvier 1492, `Â'icha part en exil avec son fils[4].

Elle réside d'abord le chez le seigneur d'Andarax, dans l'Alpujarra. En octobre 1493, elle part avec son fils finir sa vie à Fès au Maroc.

Femme énergique et de caractère fort, l'image qu'on a d'elle venant de sources castillanes est celle d'une personne d'un caractère passionné. Sa vie agitée a été utilisée comme sujet dans la littérature jusqu'à nos jours. Elle a été une femme capable de prendre d'importantes décisions qui ont influencé l'évolution politique du royaume, pour s'assurer la succession de leur fils aîné au trône de la Grenade nasride. `Â'icha a combattu pour ses droits et ceux de ses fils avec une fermeté inhabituelle pour une femme du XVe siècle. Une lutte que la littérature romantique a transformée en drame passionnel et histoire de vengeances[4].

[modifier] Les légendes

Dans la mémoire populaire espagnole, `Â'icha est devenu un héros romantique de la Reconquista, compte tenu des événements déroulés à la perte de son royaume. Son nom est donc fréquemment présent autour de Grenade.

Icône de détail Article détaillé : soupir du Maure.
Icône de détail Article détaillé : colline de la Sabika.

[modifier] Notes

  1. arabe : ʾāʿiša bint muḥammad al-ḥurra, عايشة ﺑﻨﺖ ﻣﺤﻤﺪ الحرة
  2. arabe : (adj. f.) ḥurra, حرة, libre
  3. espagnol : honesto (ta), honnête ; honorable
  4. abcdefg Mª Dolores Mirón, Universidad de Granada, Biografías de Mujeres Andaluzas (es) Aixa
  5. Quinzième émir nasride de Grenade
  6. Dix septième émir nasride
  7. arabe : dār al-ḥurra, دار الحرة
  8. Dix-neuvième émir nasride
  9. Vingtième émir nasride
  10. Vingt-et-unième émir nasride
  11. (es) Carpeta Didáctica : al-Andalus Al-Ándalus III: el Sultanato De Granada (1232-1492) y Una Breve Reseña Sobre la Alhambra

[modifier] Voir aussi

Icône de détail Articles connexes : Nasrides, Art nasride et Abencérages.

[modifier] Liens et documents externes

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