Îles Lingga

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Les îles Lingga
Administration
Pays Indonésie Indonésie
Statut politique Kabupaten de la province de l'archipel de Riau
Capitale Daik
Géographie
Localisation 00°16′S 104°29′E / -0.267, 104.483
Superficie  ? km²
Nombres d'îles  ?
Île(s) principale(s) Lingga, Singkep
Côtes {{{côtes}}} km
Altitude maximale 1 163 m, Lingga
Baie principale {{{baie}}}
Plus grand lac {{{lac}}}
Glacier principal {{{glacier}}}
Démographie
Population (2006)  ? hab.
Densité  ? hab./km2
Fuseau horaire UTC {{{fuseau horaire}}}
Découverte {{{découverte}}}
Site Internet {{{site web}}}
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L'archipel des Lingga est un groupe d'îles dans la province indonésienne de l'archipel de Riau, situées au large de Sumatra et au sud de Singapour, à cheval sur l'équateur.

Les îles les plus importantes en taille et population sont Lingga proprement dite et Singkep. Dans le nord de l'archipel se trouvent des îles plus petites, dont notamment Sebangka et Bakung.

[modifier] Histoire

Jusqu'au début du XIXe siècle, Lingga, comme le reste de Riau, faisait partie du sultanat de Johor. Au XVIIIe siècle encore, Riau était le principal entrepôt sur la route maritime allant d'Inde en Chine.

En 1722, des troupes bugis recrutées par le sultan de Johor repoussent une attaque minangkabau. En récompense, le sultan accorde à leur chef le titre de Yamtuan Muda ("vice-roi"), qui deviendra héréditaire. Le sultan malais et sa cour résidaient à Lingga. Le Yamtuan Muda bugis et ses proches résidaient sur l'île de Penyengat, qui était le cœur véritable du royaume. Les Bugis constituaient en effet l'élite aussi bien séculière que religieuse de Riau.

En 1784, le sultanat attaque sans succès Malacca, alors contrôlée par les Hollandais. Cet échec va affaiblir Johor. Le Traité Anglo-Hollandais de 1824 coupe le monde malais en deux et sépare Johor de Riau. L'identité malaise se retrouve divisée entre la côte est de Sumatra et la péninsule. Les Hollandais imposent leur "protectorat" au sultanat de Riau-Lingga en 1830. Singapour éclipse bientôt Riau comme centre du commerce régional.

Les princes bugis dominent la vie religieuse de Riau. Ils ont la réputation de promouvoir des idées réformistes. En 1857 - 1858, le Yamtuan Muda Raja Haji Abdullah est murshid (guide spirituel) de la Tariqa Naqshabandiya, une confrérie mustique soufie liée à la Turquie. D'après le Tuhfat al-Nafis (voir plus loin), tous les princes de Penyengat appartenaient à cette tariqa. A la mort de Raja Abdullah en 1858, Raja Muhammad Yusuf luis succède.

En 1866 à Penyengat, l'érudit religieux et historien moral Raja Ali Haji (1809 - 1870) termine la rédaction du Tuhfat al-Nafis ("le précieux cadeau"), une épopée relatant les actions de ses ancêtres bugis dans le monde malaiscommencée par son père, Raja Ahmad (né en 1773). Le livre traite des raisons des différends passés entre Malais et Bugis. Il fait l'éloge du Yamtuan Muda Raja Ja'far (règne 1805 - 1831).

Prenant prétexte des liens de mariage devenus très étroits entre les aristocraties malaise et bugis, les Hollandais décident de ne plus nommer de Yamtuan Muda à la mort en de Raja Muhammad Yusuf, qui avait rempli cette fonction pendant 40 années. Son fils Raja Ali Kelana était d'ailleurs réticent à lui succéder. Ce "diktat" de 1900 met fin à la puissance des Bugis à Riau.

C'est à Lingga que le sultan Mahmud de Johor a fini ses jours. Il s'y était réfugié avec sa cour au début du XIXe siècle, après des représailles hollandaises contre une attaque de pirates dont il était l'instigateur. On trouve encore des vestiges de cette époque.

[modifier] Culture

Les îles Riau sont considérées comme le berceau de la langue malaise littéraire. Raja Ali Haji et son père Raja Haji Ahmad sont les auteurs du Tuhfat al-Nafis ("le précieux cadeau").

La population des Lingga est composée de Malais, de Bugis et de Chinois (essentiellement des Hakka, des Teochew et des Hokkien).

Le nom de Lingga vient de l'allure de phallus, lingam en sanscrit (la langue des textes sacrés de l'Inde, à laquelle le malais a beaucoup emprunté) du Mont Diak, qui culmine à 1 163 mètres, immortalisé par des poètes malais comme un symbole de longévité.

[modifier] Economie et tourisme

La pêche est la principale activité des habitants des Lingga.

On trouve de nombreuses belles plages avec coraux.

Au pied du Mont Diak se trouvent les tombes de cinq des six derniers sultans de Riau-Lingga. Le dernier sultan, Abdul Rahman, qui vivait à Lingga, avait été forcé d'abdiquer par les Hollandais en 1911, et mourut à Singapour en 1930.

Non loin se trouvent les vestiges du fort de Bukit Cening, qui domine la mer, avec ses canons alignés qui semblent toujours attendre une attaque.

A l'entrée de la mosquée royale de Lingga se trouve un grand tambour datant du XIXe siècle. La belle mimbar (chaire) en bois sculptée fut réalisée par le même artisan que pour celle de Penyengat. On raconte qu'il fut mis à mort après avoir fini son oeuvre, afin que nul autre roi ne pût en posséder une aussi belle. Derrière la mosquée se trouve la tombe du sultan Mahmud.

Un petit chemin mène au palais du dernier sultan, Abdul Rahman, qui fut déposé par les Hollandais en 1911 et mourut à Singapour en 1930. Le palais était entirèement construit en bois et il n'en reste que les fondations et d'élégants escaliers de pierre circulaire.

Quelques tombes royales évoquent les sultans qui régnèrent depuis Lingga.

Un ferry quotidien relie Lingga à Tanjung Pinang sur l'île de Bintan. Pour explorer l'île, le moyen le plus pratique est d'affréter un ojek (moto-taxi), dont le conducteur peut faire le guide.