Minangkabau

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costume traditionnel
costume traditionnel
Le palais de Pagaruyung, avant qu'il ne soit détruit par un incendie en février 2007
Le palais de Pagaruyung, avant qu'il ne soit détruit par un incendie en février 2007
Grande maison traditionnelle ou rumah gadang
Grande maison traditionnelle ou rumah gadang
Cérémonie
Cérémonie
Saluang Musique traditionnelle
Saluang Musique traditionnelle

Les Minangkabau (en général abrégé en Minang, ou improprement appelés orang Padang, d'après la capitale provinciale) sont un groupe d’environ 8 million de personnes originaire des hauts plateaux de la province indonésienne de Sumatra occidental mais maintenant aussi présents dans deux autres régions : les îles Riau en Indonésie (550 000 personnes) et l'Etat de Negeri Sembilan en Malaisie (540 000). Environ 3 millions d’entre eux sont installés dans les villes d’Indonésie et de Malaisie où ils occupent souvent des fonctions importantes.

Sommaire

[modifier] Origine du nom

L'étymologie populaire fait provenir le nom Minangkabau des mots minang ("victorieux") et kabau ("buffle"). Selon la légende, ce nom proviendrait d’une dispute entre les Minangkabau et un prince voisin du Majapahit. Pour éviter une bataille, le peuple avait proposé de faire se battre à mort deux buffles, chacun représentant une des parties. Le prince amena le plus grand et agressif des buffles, mais les Minangkabau rusèrent en amenant un bébé buffle affamé, dont les cornes avaient été taillées de manière à être aussi aiguisées que des lames de couteau. Voyant le buffle adulte au milieu du champ, le bébé couru vers lui espérant du lait. Le grand buffle ne voyant aucune menace de la part du bébé ne lui prêta pas attention, cherchant un adversaire à sa mesure. Quand le bébé chercha fouilla en cherchant une éventuelle mamelle, il blessa mortellement le buffle et apporta la victoire au peuple Minangkabau.

[modifier] Architecture

Le profil des toitures des grandes maisons traditionnelles de l’ouest de Sumatra dites « Rumah Gadang » ( « grande maison » en minangkabau) représentent la courbe ascendante des cornes de buffles.

[modifier] Société

Les Minangkabau constituent la plus grande société matrilinéaire au monde. Chez les Minangkabau la terre, les biens immobiliers et mobiliers sont la propriété des femmes. Les mères les transmettent à leurs filles. Les hommes n'ayant rien, ils sont contraints d'émigrer (merantau) s'ils veulent faire fortune. Toutefois, leur devoir est de faire profiter le village de leur réussite et ils s’occupent de la religion et des affaires politiques.

Les enfants portent le nom de clan (suku) de leur mère. L'homme qui en a la responsabilité n'est pas le père, mais l'oncle maternel (mamak). Pour le mariage, c'est la famille de la fille qui vient demander la main du garçon. En cas de divorce, la femme garde les enfants (la loi islamique rappelle aux Minangkabau que « la mère mérite trois fois plus de respect que le père »[réf. nécessaire]).

A l'âge de 7, les jeunes garçons quittent traditionnellement la maison pour aller vivre dans une maison commune (surau) aussi devenue maison de prière et une sorte de centre social où l’on apprend les enseignements religieux et culturels (de l'adat). Les adolescents sont encouragés à quitter leur ville natale pour apprendre des écoles ou des expériences hors de leur communauté natale de manière à y revenir adulte enrichi d’un savoir et d’une sagesse utile pour leur famille et la société et leur « nagari » (ville natale) où ils deviendront membre du « conseil des oncles ». L’état malais du Negeri Sembilan est encore très influencé par la culture minang. Au XVe siècle des Minangkabau, attirés par les possibilités qu'offrait la prospérité du royaume de Malacca, s'installent dans sur la péninsule malaise. Ils y fonderont l'Etat de Negeri Sembilan.

[modifier] Langue

La langue minangkabau fait partie du groupe dit "malaïque" de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes. Elle compte environ 8 millions de locuteurs.

[modifier] Religion

La religion traditionnelle a été remplacée par un islam qui accorde une place majeure aux femmes, en conservant des éléments de la coutume (adat), qui associait avant l’arrivée de l’islam des éléments animistes et de culture hindoue[réf. nécessaire]. Les Minang considèrent traditionnellement qu'être Minang implique d'être musulman, mais il y a des cas de conversion de Minang au christianisme.

[modifier] Histoire

Le pays Minangkabau a été le lieu de la Guerre des Padri de 1821 à 1837. Probablement en raison de leur culture qui insiste sur l'importance des études, ce groupe est surreprésenté dans les domaines culturels et politiques en Indonésie, avec beaucoup de ministres Minang, un premier ministre féminin, des négociants réputés, ainsi que d’illustres poètes, écrivains, hommes d'État et de religion. Ils ont été au centre de la lutte indonésienne pour l'indépendance et sont généralement bilingue. La langue Minangkabau comprend beaucoup de mots utilisés en Malaisie, mais prononcés différemment, et utilisés avec une grammaire différente, non comprise par les malais.

Le tourisme normal et culturel se sont développés dans l’ouest de Sumatra, profitant d’une . tradition culinaire minang appréciée, richement épicées diffusée dans toute l’Indonésie par les « restaurants padang ». (Rendang, Soto Padang (soupe), Sate Padang et Dendeng Balado (boeuf en sauce pimentée).

Une forme de théâtre typique est dite « Rendai », associant drames, théâtre, chants, danse et le Silat, forme locale d’arts martiaux.

[modifier] Arts traditionnels minangkabau

  • Randai ; théâtre traditionnel incluant musique, danse et drame
  • Saluang Jo Dendang (« flute de bambou et chant »)
  • Talempong (gong/carillon)
  • Tari Payung (« danse à l’ombrelle »)
  • de Tari Indang , danse traditionnelle
  • Pidato Adat (ou Sambah Manyambah ), discours solennels cérémonieux.
  • Silek, un art martial.

[modifier] Artisanat

  • Tissage, broderie
  • bois découpé
  • bijouterie (or, argent) notamment travaillée en filigrane et grains.

[modifier] Bibliographie

Moussay, Gérard, Dictionnaire minangkabau - indonésien - français, L'Harmattan, 1995

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes