Évêché de Saint-Jean-de-Maurienne

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L'évêché de Saint-Jean-de-Maurienne est un diocèse élevé au rang d'évêché par Gontran, petit-fils de Clovis, en 565/574, correspondant à la vallée de la Maurienne.

Depuis 1966, un décret du Saint-Siège unit les diocèses de Chambéry, de Moûtiers et de Saint-Jean-de-Maurienne.

Sommaire

[modifier] Histoire

La cité de Maurienne reçoit de sainte Thècle[1], au VIe siècle, des reliques de Jean le Baptiste (trois doigts de la main). A cette occasion, Gontran, roi de Bourgogne, élève une cathédrale dédié à Jean le Baptiste, en 565 ou 579, marquant le début de l'évêché. Au-delà de l'aspect spirituel, Gontran soustrait la vallée à l'autorité de l'évêque de Turin, prenant ainsi le contrôle sur les vallées de Suse et de Briançon. Cette politique lui permet de contrôler les vallées alpines entre son royaume et les territoires lombards, de la plaine du . Dans cette perspective de substitution, la nouvelle église de Maurienne est consacrée, non pas par l'évêque de Turin, mais par l'archevêque de Vienne, de même que le sacre de Felmase, le premier évêque, qui est sacré au synode de Châlons[2].

La circonscription ecclésiastique rattache les vallées de la Maurienne (Arc), de Suse, de Lanz, de Bardonnèche et le Briançonnais[3].

878, l'évêché de Maurienne est suffragant à l'archevêché de Moûtiers-tarentaise. Toutefois, l'évêché de Vienne continue de réclamer son droit jusqu'au XIIe siècle.

L'Empereur Conrad II le Salique ayant ceint la couronne du Royaume de Bourgogne en 1032 se faisait reconnaître dans ses nouvelles possessions, seul l'évêque de Maurienne refuse l'hommage. Commandant des marches de Maurienne, Humbert aux Blanches Mains, prend la ville d'assaut après un long siège et la livre à l'incendie afin de soumettre l'évêque rebelle.

Cela marque l'émergence de la Maison de Savoie avec le premier comte Humbert Ier de Savoie, en Maurienne. En 1038, Humbert reçoit le titre de comte en Maurienne. La même année, à la mort de l'évêque Everard, le diocèse de Maurienne est supprimé et réuni à celui de Turin. Il fut rétabli en 1045, suite à la mort de l'évêque de Turin. Saint-Jean-de-Maurienne sera la première nécropole de la Maison de Savoie.

L’évêque contrôle 17 communes (pouvoir de justice, bat monnaie). Par ailleurs, ce contrôle de l’évêché sur son territoire produit une jacquerie _ révoltes des Arves _ à la fin de l’année 1326. Le palais épiscopal est brûlé avec quelques maisons. L’évêque Aymon d’Hurtières doit se résoudre, le 2 février 1327, à signer un traité avec le comte. A cette occasion, le comte s’arroge le pouvoir temporel sur la Maurienne.

En 1735, création du séminaire de Saint-Jean-de-Maurienne.

En 1768/69, l’évêque de Maurienne renonce à ses titres et à ses pouvoirs temporels.

Le concordat de 1802 rassemble, avec le titre de Chambéry et Genève, l'ensemble des deux départements savoyards, mettant fin à l’archidiocèse de Saint-Jean-de-Maurienne. De 1803 à 1825, l’évêché de Moûtiers est réunis à celui de Chambéry.

Le 26 avril 1966, un décret du Saint-Siège unit les diocèses de Chambéry, l’évêché de Moûtiers et celui de Saint-Jean-de-Maurienne. Ce décret indique que les diocèses de Moûtiers-Tarentaise et de Saint-Jean-de-Maurienne sont réunis "aeque principaliter" à l'archidiocèse de Chambéry "de telle sorte qu'il y ait un seul et même évêque à la tête des trois diocèses et qu'il soit en même temps Archevêque de Chambéry, Evêque de Maurienne et Evêque de Tarentaise.

[modifier] Références

  1. "Une riche chrétienne de Valloire (partie) quérir, sur les conseils de trois moines irlandais, à Alexandrie d'Egypte" p.14, in Comby (L), 1977, Histoire des Savoyards, coll. Les Dossiers de l'Histoire, Nathan
  2. Cette donation est approuvée par une bulle du pape Clément III en date du 6 juin 1190. Cité par le cardinal Alexis Billet et l'abbé J. Albrieux, in Chartes du diocèse de Maurienne. Documents recueillis, p.40, 1861.
  3. p.14, in Comby (L), 1977, Histoire des Savoyards, coll. Les Dossiers de l'Histoire, Nathan

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

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