Étienne Dinet

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Dinet.
Étienne Dinet

Illustration de {{{titre}}}

Naissance 28 mars 1861
Paris
Décès 24 décembre 1929
Paris
Nationalité France France
Activité(s) Peintre
Maître William Bouguereau
Mouvement artistique Peinture orientaliste
Influencé par Eugène Delacroix

Alphonse-Étienne Dinet, ou Nasreddine Dinet le 28 mars en 1861 et mort le 24 décembre 1929 à Paris, est un peintre orientaliste français.

Sommaire

[modifier] Biographie

1861 21 mars, naissance à Paris d'Etienne Dinet dans une famille d'avoués.

1865 Naissance de sa soeur Jeanne qui sera plus tard sa biographe[1].

1871 Internat au lycée Henry IV où il a pour condisciple Alexandre Millerand, futur Président de la République française.

1881 Après avoir obtenu son bac, il s'inscrit à l' École nationale supérieure des beaux-arts de Paris et entre dans l'atelier de Victor Galland.

1882, élève de William Bouguereau et Tony Robert-Fleury à l'Académie Julian il expose pour la première fois au Salon des Artistes Français.

1884 Dinet fait son premier voyage dans le sud algérien avec une équipe de savants entomologistes dans la région de Bou-Saada. L'année suivante un second voyage le conduit à Laghouat et au Mzab. Il peint ses deux premiers tableaux algériens: les Terrasses de Laghouat et l'Oued M'Sila après l'orage.

1886 L'État lui achète une toile pour l'ancien Musée du Luxembourg et il se met à apprendre l'arabe.

1887 Troisième voyage en Algérie. Dorénavant il passe six mois par an en Algérie. Création officieuse de la Société des Peintres Orientalistes.

1888 Expose avec les Impressionnistes: c'est le "groupe des Trente-Trois".

1889 Il obtient la médaille d'argent à l' Exposition universelle de Paris et avec Meissonier, Puvis de Chavannes, Rodin, Carolus-Duran et Charles Cottet fonde la Société Nationale des Beaux-Arts.

1893 Les Orientalistes font leur première exposition officielle au Palais de l'Industrie à Paris.

1894 Le peintre participe à l'Exposition Universelle d'Anvers.

1896 Etienne Dinet est fait Chevalier de la Légion d'honneur.

1898 Publication par les éditions Henri Piazza du Poème d'Antar illustré par 132 planches de l'artiste.

1900 Installe son premier atelier algérien à Biskra et nouvelle Médaille d'Or à l'Exposition Universelle de Munich.

1902 Publication chez Piazza du Printemps des cœurs (Rabi'e el qouloub, recueil de trois légendes sahariennes. Son tableau l'Arabe en prière amorce le mouvement qui l'amènera à se convertir.

1904 Publication des Fléaux de la peinture chez l'éditeur Laurens, œuvre préfacée par le conservateur du Musée du Louvre.

1905 Achète une maison à Bou-Saada pour y passer les trois-quart de l'année. L'artiste est fait Officier de la Légion d'Honneur.

1906 Publie chez Piazza Mirages illustré de 24 scènes de la vie arabe dédié à Léonce Bénédite. ce livre sera réédité en édition populaire sous le titre Tableaux de la Vie Arabe".

1907 Sur ses conseils se crée la Villa Abd-el-Tif à Alger sur le modèle de la Villa Médicis à Rome.

1908 Etienne Dinet annonce par lettre à un ami qu'il a embrassé l'Islam depuis plusieurs années.

1910 Publication d'un roman Khadra, danseuse Ouled Naïl. Participe à l'Exposition Universelle de Bruxelles.

1911 Publication de contes sahariens El Fiafi oua el kifar" ou "le Désert.

1912 Participation à l'Exposition Universelle d'Amsterdam. Par ses interventions, il obtient des Autorités que Bou-Saada soit territoire civil et non militaire.

1913 Il annonce à ses amis le choix de son nouveau prénom musulman : Nasr-Eddine. Il participe à l'Exposition Universelle de Gand.

1914 Mort du père de Dinet.

1915-1918 Nasr-Eddine Dinet transforme le château familial d'Héricy en hôpital pour recevoir les blessés de guerre. Il s'inquiète du moral des troupes musulmanes et esquisse des projets de stèles mortuaires pour les combattants musulmans tombés au combat. Après l'armistice en collaboration avec son ami Slimane ben Brahim, il écrit La Vie de Mohammed, prophète d'Allah chez Piazza. Les illustrations sont de Dinet et les enluminures de Mohammed Racim.

1922 Mort de la mère du peintre. Publie chez Piazza Guthner L'Orient vu de l'Occident, essai sur l'orientalisme littéraire.

1923 Achète une villa à Saint-Eugène à Alger où il expose régulièrement. Vente du chateau d'Héricy.

1925 Érige à Bou-Saada la Qubba devant abriter sa future tombe.

1926 Inauguration en juillet de la Mosquée de Paris à l'édification de laquelle il a œuvré.

1927 Réaffirme publiquement sa conversion à l'Islam dans la Grande Mosquée d'Alger (Djamâa El Kébir).

1929 Effectue, en compagnie de Slimane Ben Brahim le pèlerinage à La Mecque. Décède la même année d'une crise cardiaque devant son domicile parisien. Georges Leygues, ancien Président du Conseil et Maurice Viollette, ancien Gouverneur de l'Algérie prononcent des discours devant sa dépouille déposée à la Mosquée de Paris.

1930, le 12 janvier, funérailles officielles à Bou-Saada en présence de Pierre Bordes, Gouverneur Général de l'Algérie qui retrace la vie exemplaire de l'Artiste. Éloge funèbre en arabe prononcée par une délégation des membres de Nadi Taraqi et des Oulémas. Le Pélerinage à la Maison sacrée d'Allah parait chez Hachette.

[modifier] Œuvres

Esclave d'amour et Lumière des yeux, 1895 (Musée d'orsay)
Esclave d'amour et Lumière des yeux, 1895 (Musée d'orsay)

Ses oeuvres s'inspirent des traditions, histoires et de la vie à Bou-Saâda considérée alors comme la "Porte" du Sahara. Il a appris l'arabe pour mieux comprendre la culture islamique.

  • Ouled Naîl, 1861 (Musée d'Orsay)
  • Terrasses de Laghouat, 1885 (Musée d'Orsay)
  • Une rue à Laghouat, 1887 (Musée d'Orsay)
  • Jeune fille de Bou-Saâda, (huile/carton) 1892 (Musée d'Orsay)
  • L'air était embrasé, 1894 (Musée d'Oran, Algerie)
  • Esclave d'amour et Lumière des yeux, 1895 (Musée d'Orsay)
  • Le lendemain du Ramadan, 1895 (Musée Henri Boez, Maubeuge)
  • Paysage de l'Eiger, (ensemble 3 huiles / carton 33x20 cm, 33x 22 cm, 33x24,5 cm ) (collection privée)[2]
  • Petites filles jouant et dansant, (huile/toile), (Musée des Beaux-Arts d'Alger)
  • Départ à la Mecque, (huile/toile), (Musée des Beaux-Arts d'Alger)
  • La voyante, (huile/toile), (Musée National de Cirta)

[modifier] Sources

  • Retrouvailles, Dinet à Bou-Saada 2006, Ministère de la Culture, Musée National Nasr-Eddine Dinet, Bou-Saada, Algérie
  • Denise Brahimi, Les terrasses de Bou-Saada: Essai sur la vie et les écrits du peintre Étienne Nasreddine Dinet, Alger , Éd. ENAG, 1986

[modifier] Notes

  1. Jeanne Dinet Rollince, La Vie de E. Dinet, GP. Maisonneuve, 1938
  2. 5 octobre 2007 Gazette de l'Hôtel Drouot, Massol s.a.

[modifier] Voir aussi

La Qubba funéraire de Dinet à Bou-Saada
La Qubba funéraire de Dinet à Bou-Saada


En encadré autoportrait de l'artiste réalisé en 1891 actuellement propriété du Musée Nasreddine Dinet à Bou-Sâada (legs du neveu de Hadj Slimane Ben Brahim, Mr Messaoud Benhaiddeche).

Cette oeuvre a été peinte dans l'un des deux pavillons des bords de Seine du château d'Héricy situé en Seine et Marne non loin de Fontainebleau. Elle sera présentée l'année de sa création lors de l'Exposition Internationale de Peinture à la Galerie Georges Petit-Puis à Paris puis en mai 1982 au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts du Champ de Mars.

Le tableau qui occupe une place de choix dans le hall d'accueil du château va être la propriété des acquéreurs de la propriété lors de sa vente en 1923. Acheteurs qui vont l'offrir à Hadj Slimane Ben Brahim lors de la revente.

"Dinet s'est plu à s'y représenter dans son habitude familière ......Il peint en fixant son modèle, son pinceau favori entre les dents, prêt pour une délicate retouche. Cette attitude, il la conserve sa vie durant;" écrit sa soeur commentant cette oeuvre.

Bénédite, son ami, conservateur du Musée du Luxembourg en fait ce portrait: "L'artiste se distingue par une figure fine et nerveuse au teint bronzé qu'allonge une courte barbe noire, argentée chaque année au dessus de ses tempes; ses yeux à la fois froids et décidés, farouches et doux sous les sourcils noirs qu'arrêtent son front nu, intelligent et volontaire. Vous croirez vraiment avoir en face de vous quelque chef arabe déguisé à l'européenne".

[modifier] Bibliographie

  • François Pouillon, Les Deux vies d'Etienne Dinet, Balland, 1997
  • Denise Brahimi, Koudir Benchikou, Les Orientalistes, volume 2 : Étienne Dinet, ACR Édition, 1998
Autres langues