Élixir de longue vie

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L'Élixir de longue vie (Elixir Vitae) également connu sous le nom d'« or potable » est un élixir de Jouvence, une potion ou une boisson légendaire qui aurait la vertu de prolonger indéfiniment la vie ou de conserver indéfiniment sa jeunesse. La recherche d'un tel élixir est un des buts de l'alchimie.

Plusieurs mythologies présentent une telle potion. On retiendra par exemple les mythes de Hénoch, Thot et Hermès Trismégiste, qui en auraient consommé. Ce mythe apparait également lié au personnage d'Al-Khidr dans le Coran et il apparait dans un des textes de Nag Hammadi[1].

Sommaire

[modifier] Histoire

Aucun élixir de jouvence n'a jamais été découvert, bien que des alchimistes de l'ancienne civilisation chinoise, de l'Inde ancienne et du monde occidental y aient consacré de nombreux efforts.

[modifier] Chine

Plusieurs empereurs de l'antiquité chinoise ont tenté d'obtenir un élixir de jeunesse. Pendant la Dynastie Qin, Qin Shi Huang envoya l'alchimiste taoïste Xu Fu avec cinq cent jeunes hommes et autant de jeunes filles vers mers orientales à la recherche de l'élixir, mais l'envoyé ne revient jamais (la légende raconte qu'il découvrit le Japon). Les Chinois de cette époque croyaient qu'ingérer des matériaux précieux connus pour ne pas s'abîmer, comme le jade, le cinabre ou l'hématite pouvaient conférer la longévité. L'or était considéré comme particulièrement puissant. Dès la fin du IIIe siècle avant notre ère, l'idée d'or potable apparait en Chine.

Le livre d'alchimie chinoise le plus célèbre, le Tan Chin Yao Ch’eh (Grands secrets de l'alchimie) qui remonte à à peu près 650, discute en détail la fabrication d'élixirs d'immortalité (le mercure, le soufre et les sels de mercure et d'arsenic jouent un rôle particulièrement important) ainsi que ceux qui servent au traitement de certaines maladies et a fabrication de pierres précieuses. Plusieurs des substances qui entraient dans la composition de tels élixirs sont en réalité très toxiques. L'empereur Jiajing de la Dynastie Ming mourut de l'ingestion d'une dose mortelle d'arsénic contenue dans un élixir préparé par ses alchimistes. L'historien britannique Joseph Needham a compilé une liste des empereurs chinois morts d'empoisonnement après l'ingestion d'élixirs. Après la diffusion du bouddhisme en Chine, l'intérêt pour la réalisation d'élixirs décrut, car la nouvelle religion proposait d'autres moyens pour atteindre l'immortalité.

[modifier] Inde

Les Védas contiennent des conseils similaires à ceux que l'on peut trouver dans l'ancienne Chine, en particulier la relation entre l'or et une longue vie. Le mercure, qui tient un rôle dans l'alchimie de plusieurs traditions, est mentionné pour la première fois entre le traité Arthashastra, écrit entre le IVe et le IIIe siècle avant notre ère, à peu près au même moment où il était mentionné en Chine et à l'Ouest. L'idée de la transmutation des métaux apparait dans des textes entre le IIe et le Ve siècle dans des texte bouddhiques, à peu près en même temps qu'à l'Ouest.

Après l'invasion de l'Inde par Alexandre le Grand en -325, un État grec (Gandhara) survécut longtemps, il est possible que le monde grec ou le monde indien ait obtenu cette idée de l'autre[2].

Il est également possible que l'alchimie et la médecine orientée vers l'acquisition de l'immortalité soit arrivée en Inde par la Chine, ou l'inverse. Quoi qu'il en soit, la fabrication des métaux précieux semble avoir été une considération mineure, l'accent étant mis sur la médecine, dans les deux cultures. Mais l'élixir d'immortalité était d'importance relativement mineure en Inde (qui disposait d'autres voies pour l'immortalité). Les élixirs indiens étaient plus souvent des remèdes pour certaines maladies ou, au mieux, pour favoriser une longue vie[2].

[modifier] Europe

Plus récemment, on a prétendu que l'alchimiste Nicolas Flamel avait découvert l'élixir de jeunesse et l'avait utilisé sur lui-même et son épouse Pernelle. Le Comte de Saint-Germain, noble français du XVIIIe siècle, sur lequel couraient de nombreuses rumeurs, avait selon la légende déouvert l'élixir de jeunesse et était âgé de plusieurs milliers d'années.

[modifier] Références

  1. John D. Turner (traducteur), (en) The Interpretation of Knowledge. Visite du 4 mai 2006.
  2. ab (en) Alchemy. Visite du 4 mai 2006.

[modifier] Voir aussi