Écrivain public

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La langue est la matière première de l’écrivain public et l’écrit est la valeur ajoutée qu’il impose à cette matière. Il rédige pour le compte de particuliers des documents administratifs, des courriers personnels, des discours, des faire-part, etc. Pour cela il faut bien sûr maîtriser les règles de grammaire, de syntaxe et disposer d’un vocabulaire étendu. L’écrivain public est un acteur social qui permet aux individus de répondre à leurs obligations dans une société où l’écrit est omniprésent.

Sommaire

[modifier] Le rôle de l’écrivain public

De tout temps, l’objet du métier d’écrivain public a été de se placer comme le trait d’union entre les individus et les nécessités administratives ou sociales.

Aujourd’hui, cette profession existe encore puisqu’elle permet de rendre un service et de répondre à une demande individuelle au point que son rôle se rapproche souvent de celui d’acteur social. Si sa formation ou ses aptitudes professionnelles lui permettent de mettre l’accent sur ce volet de cette activité, il ne remplace pas pour autant les services des organismes sociaux. Il se place en périphérie de ces structures, en permettant aux personnes qui ne maîtrisent pas l’écrit d’avoir accès aussi bien à leurs droits sociaux que civils.

Si la correspondance est une des activités principales de l’écrivain public, elle n’est pas la seule. En plus des écrits épistolaires, la maîtrise des différents types d’écrits donne au professionnel une palette d’outils qui le rend polyvalent et lui ouvre différentes possibilités d’exercer. Ce sont les courriers administratifs qui constituent le coeur de ce métier. Mais il travaille également sur les lettres de motivation, discours de mariage, biographies, contes, contenus Internet, courriers privés, etc ; à lui de développer son savoir-faire pour être reconnu comme un sculpteur de la langue. De plus, si la plume est devenue un symbole archaïque de cette profession, l’auteur par procuration doit rester ouvert aux évolutions technologiques et doit s’adapter à son époque en adoptant les outils de la modernité.

[modifier] L’écrivain public dans l’Histoire

Des scribes de l’Égypte de l’Antiquité aux clercs du Moyen Âge, les besoins en homme d’écriture se font ressentir avec l’essor des échanges commerciaux, dans un premier temps, puis avec l’organisation des structures administratives ensuite.

À l’origine, si l’écriture permet de constituer des listes et de tenir des comptes, le scribe peut être considéré comme la première forme du métier d’écrivain public. Au cours des siècles qui suivent, l’usage de l’écrit est en partie réservé aux pouvoirs politiques et religieux. Sur le continent européen, les moines sont parmi les rares à être capables de rédiger et lire des textes essentiellement en latin.

De la fin du 12e s. au début du 13e s., l’essor des villes s’accompagne d’une évolution de la société avec l’apparition de la bourgeoisie - ceux qui habitent le bourg - et un enrichissement grâce au commerce. Mais la population reste peu lettrée et la nécessité d’une tierce personne pour rédiger, lire, répertorier les actes commerciaux est un besoin de plus en plus fort. Déjà, à cette époque, le métier d’écrivain public est une réponse à une demande de service.

Avec l’organisation des échanges commerciaux, la multiplication des métiers, le développement de l’administration royale et municipale, l’écrivain public est celui qui rédige les accords, les contrats et les lettres qui ne nécessitent pas l’intervention d’un juriste dont les services sont beaucoup plus chers.

Au 13e s. comme au cours des siècles suivant, le nombre d’écrivains publics varie selon les guerres et les évènements politiques qui pèsent directement sur les activités économiques.

En 1280, soixante écrivains publics sont recensés à Paris.[1](cf. H.Spitz, page 60)

Avec le développement de la profession au 14e s., parmi les écrivains publics les plus renommés, Nicolas Flamel (1330?-1418) avait installé son cabinet près de l'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie à Paris.

À la Renaissance, certains écrivains publics du 16e s. ont une bonne situation. Surtout ceux qui ont su développer des qualités rédactionnelles et une maîtrise de la langue. Certains se spécialisent et étendent leur domaine de compétences aux actes juridiques en plus des textes administratifs et commerciaux. À l’inverse, d’autres moins habiles connaissent des difficultés pour vivre (cf. caricatures de Daumier1808-1879).

Le 17e s. est une période prospère pendant laquelle l’écrivain public rencontre une clientèle souvent aisée qui lui demande la rédaction de biographies familiales. Pour les moins fortunés et dans les petites communes où il n’y en a pas, les hommes d’église font souvent office de rédacteurs. Son importance grandit à cause du niveau élevé d'illettrisme en France comparé aux pays protestants, dans lesquels l'église luthérienne obligeait les personnes laïques à apprendre à lire afin de savoir lire et comprendre la Bible.

Mais la Révolution et la période de trouble social qui l’accompagne vont marquer un coup d’arrêt presque fatal à la profession avec la disparition de nombreux cabinets d’écrivains publics.

Ensuite, les instituteurs remplacent bien souvent les ecclésiastiques pour remplir le rôle de rédacteur dans les communes les plus modestes.

Au 19e s., l’organisation de l’administration napoléonienne redonne à la profession un coup de fouet salutaire en provoquant à nouveau une demande de la part des citoyens de toutes les classes sociales, aussi bien de l’artisan que du sous-officier militaire.

Quand l’école obligatoire a diminué le nombre d’illettrés avec le développement, en 1882, de l’instruction gratuite et laïque pour tous les enfants de 7 à 12 ans par Jules Ferry, la profession aurait pu à nouveau disparaître faute de nécessité.

En effet, à partir du 20e s., la population est de plus en plus instruite et elle n’a plus besoin d’intermédiaire pour lire et écrire les textes les plus simples de la vie courante. L’appel à un spécialiste ne se fait plus que pour la rédaction de lettres officielles ou d’importance contractuelle.

Malgré un endormissement de cette profession, l'année 1980 voit la naissance de l’association Académie des écrivains publics de France (AEPF) et c’est au début du 21e s. que la licence professionnelle d’écrivain public est créée à l’université de la Sorbonne Nouvelle – Paris III.

La création de ce diplôme national donne une légitime reconnaissance à une profession qui n’a pas de statut précis dans la nomenclature des métiers de l’ANPE et qui pourtant répond à une nécessité sociale.

Aujourd’hui, le manque de maîtrise de la langue et de l’orthographe, les techniques rédactionnelles et la valeur de l’écrit donnent un élan à la pratique de ce métier. Notamment par une augmentation de la délégation de l’acte d’écrire par une personne reconnue comme écrivain public diplômé.

[modifier] L’écrivain public dans la littérature

[modifier] Références

  1. Les Écrivains publics. Huguette Spitz - Jean Mellot, Christine Bonneton Editeur, 1985. ISBN 2-86253-054-9

[modifier] Bibliographie

  • Écrivain public, un vieux métier d'avenir. Geneviève Madou, Editions du Puits Fleuri, 1999, (ISBN 2-86739-142-3)

[modifier] Liens externes

Licence Professionnelle d'écrivain public :

D.U. Ecrivain public et auteur conseil :

[modifier] Associations

  • Association des anciens étudiants de la licence d'écrivain public de La Sorbonne Nouvelle : Plume & Buvard
  • Académie des écrivains publics de France AEPF
  • Association Paroles d'Hommes et de Femmes, écrivains publics au service de politiques sociales : Paroles d'Hommes et de Femmes