« Demain, dès l'aube... »

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« Demain, dès l'aube... »

Illustration de « Demain, dès l'aube... »

Auteur Victor Hugo
Genre Poésie
Pays d’origine France France
Lieu de parution Paris
Date de parution 1856
Série Les Contemplations
Manuscrit du poème. On peut y lire la date réelle d'écriture : le 4 octobre 1847 et non le 3 septembre.
Manuscrit du poème. On peut y lire la date réelle d'écriture : le 4 octobre 1847 et non le 3 septembre.

« Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne... », ou plus simplement « Demain, dès l’aube... », est l’un des plus célèbres poèmes de l’auteur français Victor Hugo, publié en 1856 dans le recueil Les Contemplations.

Composé de trois quatrains d’alexandrins en rimes croisées, ce court poème n’a pas de titre, si bien qu’on le désigne traditionnellement par son incipit, c’est-à-dire les premiers mots qui le composent. Il constitue le poème XIV de Pauca meae (quelques vers pour ma fille), livre quatrième des Contemplations dont il ouvre la deuxième partie intitulée Aujourd’hui 1843-1855.

Le poème est écrit comme le discours d’un narrateur qui tutoie un interlocuteur restant inconnu, pour lui raconter, à la première personne et au futur, de quelle manière il va partir le lendemain dès l’aube et, sans jamais se laisser distraire par son environnement, marcher à travers la campagne pour le rejoindre. De manière inattendue, ce voyage s’avère finalement plus triste qu’on aurait pu l’imaginer, puisque la fin du poème révèle que cette personne chère, à laquelle le narrateur s’adresse et qu’il part retrouver, est en fait morte, et qu’il se rend dans un cimetière pour fleurir sa tombe.

À la lumière des évènements qui ont marqué la vie de l’auteur, on comprend que ce poème est autobiographique et que Victor Hugo s’y adresse à sa fille Léopoldine, disparue quatre ans plus tôt, et dont il commémore la mort dans un pélerinage annuel entre Le Havre et Villequier, le village de Normandie où elle s’est noyée et où elle est enterrée.

La date réelle d’écriture est le 4 octobre 1847 : Victor Hugo l’a modifiée en 3 septembre, veille de l’anniversaire de la mort de sa fille. Pauca meae est en effet une reconstruction artificielle qui commence par l’évocation de souvenirs attendris de l’enfance de Léopoldine, se poursuit par l’abattement devant la mort et se termine par une consolation religieuse avec les figures positives qui achèvent les derniers poèmes de la partie : Mors (« Tout était à ses pieds deuil, épouvante et nuit. / Derrière elle, le front baigné de douces flammes, / Un ange souriant portait la gerbe d’âmes ») et Charles Vaquerie (« Dans l’éternel baiser de deux âmes que Dieu / Tout à coup change en deux étoiles ! »).

En 1978, le chanteur français Henri Tachan met en musique ce poème et l’interprète dans un album sans titre[1]. De même en 1998, le chanteur français Pierre Perret dans son album La bête est revenue ; ce pourrait, comme pour Victor Hugo, être un hommage à sa propre fille, disparue en 1995[2].

[modifier] Notes

  1. Henri Tachan, LP 33 tours Adèle 39.523, sur Muroles et Pazique, site personnel de Ghislain Debailleul.
  2. Frédéric Garat, Pierrot la colère, sur le site de RFI musique, 10 décembre 1998.

[modifier] Bibliographie

  • Jean-Michel Adam, « De la théorie linguistique au texte littéraire : relecture de Demain dès l’aube de Victor Hugo », Français Moderne, 1973, n° 41, p. 268-83.
  • (en) William Beauchamp, « An Introduction to French Poetry: Hugo’s Demain, dès l’aube… », French Review, 1976 Feb, n° 49 (3), p. 381-87.
  • (en) Neal Oxenhandler, « The Discourse of Emotion in Hugo’s Demain, dès l’aube… », French Forum, 1986 Jan., n° 11 (1), p. 29-39.
  • (en) T. M. Pratt, « Léopoldine Revisited: A Reading of Victor Hugo’s Demain, dès l’aube… », Nottingham French Studies, 1987 Oct., n° 26 (2), p. 17-23.

[modifier] Sources