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Pour une meilleure compréhension de cet article, il est souhaitable de prendre préalablement connaissance des informations sur les massacres au Congo entre 1994 et 2003.

Le régime de Paul Kagame, président du Rwanda, est accusé de conduire depuis 1996 un génocide[réf. nécessaire] au Congo-Zaïre tant à l’encontre des populations Hutu rwandaises que des populations identifiées congolaises, en particulier au Kivu, parallèlement aux actes d’agression et d’occupation territoriale du Congo dont le but officiel est de poursuivre et neutraliser les génocidaires interahamwe.

Sommaire

[modifier] Indépendance du Rwanda, guerre civile et génocide

[modifier] La conquête armée du pouvoir en Ouganda par la NRA de Yoweri Museveni

Les massacres perpétrés depuis 1959 au Rwanda contre la minorité Tutsi ont poussé une partie de de la population à fuire par vagues successives, notamment, vers le Congo-Zaïre et l'Ouganda.

Lorsque le NRA de Yoweri Museveni prend le pouvoir en Ouganda, en 1986, le major Paul Kagame assure la direction de la sûreté militaire. Récompensés de leurs engagements dans la NRA, de nombreux réfugiés rwandais occupent des places importantes, surtout dans l’armée aux côtés du général Fred Rwigema, devenu vice-ministre de la Défense nationale. Cependant, les Banyarwandas n’ont pas bonne réputation en Ouganda : ils ont servi de mercenaires dans les opérations répressives sous la dictature d’Idi Amin Dada[réf. nécessaire]. Les guérilleros tutsis rwandais, dénués d’attaches familiales ou clanique locales sont accusé par les habitants de multiples exactions et d'actes de violence constante. [réf. nécessaire]

Progressivement, sous la pression d’un fort courant populaire et sous celle du FMI obligeant l’État à démobiliser une partie de son armée, Museveni se range à l’idée d’encourager ses alliés rwandais au sein de la NRA à rentrer dans le pays d’origine de leur parents, par la force, malgré les discutions et accords tripartites Rwanda-Ouganda-UNCHR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés).

Sans programme sérieux de démobilisation et sans grandes possibilités de promotion à l’intérieur d’un pays étranger, les légionnaires rwandais de la NRA entreprennent, à partir de 1987 et 1988, de réintégrer la patrie de leurs ancêtres, sous la bannière du Front Patriotique Rwandais (FPR). Ils adoptent le nom de l’ancienne milice royale, Inkotanyi, du Rwanda pré-colonial. Avec le soutien de Museveni, les nouveaux soldats du FPR Inkotanyi déclenchent la guerre le 1er octobre 1990. Mais le raid éclair sur Kigali est arrêté et le conflit prend la forme d'une guerilla.

L’objectif spécifique du FPR est le libre retour des réfugiés rwandais, motivés, selon un communiqué diffusé à Kampala le 10 octobre 1990, par la volonté de mettre un terme au régime discriminatoire des deux premières républiques rwandaises.

Après la mort mystérieuse du général Fred Rwigema, au début de l’invasion et après le reflux des rebelles vers l’Ouganda, Museveni impose le major Paul Kagame à la tête de l’Armée Patriotique du Rwanda (APR)[réf. nécessaire]. La réalité du pouvoir au sein du FPR sera non seulement le haut commandement de l’APR, mais surtout un réseau parallèle d’espionnage et d’opérations secrètes, la DMI ou Directorate of Military Intelligence, une organisation amenée directement d’Ouganda par Paul Kagame[réf. nécessaire].

L’invasion du FPR intervient à un moment où le Rwanda a entamé son ouverture démocratique et est en train de coopérer avec l’UNHCR, afin de faciliter le retour des Rwandais en exil[réf. nécessaire], à commencer par ceux vivant en Ouganda, dont près de 30.000 avaient déjà été refoulés vers leur pays d’origine par le gouvernement du Président Milton Obote en 1982, sans concertation ni préparation humanitaire.

Les initiatives de médiation régionale se multiplient en vue d’obtenir un cessez-le-feu et de favoriser des négociations pacifiques avec la rébellion[réf. nécessaire]. Les autorités rwandaises tentent de mettre en avant l'implication de la NRA et la dimention internationale du conflit mais la communauté internationale le considère comme une guerre civile provoquée par le retour au pays de réfugilés. Le Rwanda renonce à déposer plainte au Conseil de sécurité de l’ONU suite à cette agression extérieure[réf. nécessaire]. Le Président Museveni continue pour sa part de soutenir ses anciens compagnons d’armes rwandais et leur garantit la possibilité de repli dans le sud de l'Ouganda.

[modifier] De la guerilla aux Accords d'Arusha

À partir de 1992, l'armée régulière rwandaise et les milices interahamwe organisent des représailles contre la guerilla menée par le FPR et massacrent des civils Tutsi dans le Bugesera au sud du pays, une région où cette ethnie est fortement représentée (près de 50%) et où le FPR recrute des jeunes pour le front. Ces épisodes sont aujourd'hui considérés comme des actes préparatoires du génocide de 1994.

Les offensives et les attentats politiques partout dans le pays accentuent le climat de méfiance entre le parti du président rwandais et son opposition intérieure et rend difficile une gestion concertée de la transition démocratique et une position cohérente des représentants du Rwanda dans les futures négociations de paix à Arusha.

En 1993, une nouvelle attaque du FPR provoque la fuite d'un million de civils[réf. nécessaire]. L'offensive est stoppée à une vingtaine de kilomètres de la capitale grâce au concours des coopérants militaires français[réf. nécessaire]. Les Accords d'Arusha signés la même année prévoient à terme l'intégration politique et militaire des différentes composantes internes et externes de la nation rwandaise, en particulier l’abolition des discriminations à l'encontre des Tutsi vivant au Rwanda et le retour au pays des exilés. Ces accords n'ont jamais été mis en œuvre en raison de la réticence du président Juvénal Habyarimana et de l’opposition totale de la frange extrêmiste du MRND, représentée par le colonel Théoneste Bagosora.

[modifier] L’offensive finale du Front patriotique rwandais en 1994 et l’échec des multiples tentatives diplomatiques pour un cessez-le-feu

Lorsque la guerre reprend, le 7 avril 1994, suite à l’attentat aérien contre les Présidents rwandais et burundais Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira, et que dès le 9 avril, le chef militaire du FPR proclame la caducité des accords d’Arusha et infiltre le lendemain matin dans la capitale du pays, trois bataillons de l’APR. Les États-Unis ferment leur ambassade à Kigali et renoncent à toute initiative de médiation et d’appui au retour immédiat au cessez-le-feu. Ils refusent de renforcer le mandat des casques bleus et par leur appui décisif, dans l’adoption de la résolution du 21 avril 2004 du Conseil de sécurité en faveur d’une réduction drastique des effectifs de la MINUAR, ramenés de 2500 à 270 unités. Ils rejettent également l’idée d’un déploiement d’une force d’interposition suggérée dès la mi-mai 1994, lorsqu’il n’est plus possible de nier l’ampleur des massacres, et que l’ONU est obligé de revenir sur ses dernières décisions et d’accroître le nombre de casques bleus et d’instaurer un embargo sur les armes à destination du Rwanda.

Face à un courant de plus en plus favorable à une force d’interposition contrôlant l’aéroport de Kigali, et stoppant la guerre à Kigali[réf. nécessaire], les États-Unis objectent l’absence de garantie d’un règlement politique entre les autorités rwandaises et la direction du FPR, encouragée par les hésitations de la communauté internationale, et privilégient dès lors une approche humanitaire au travers de zones de sécurité aux frontières tanzanienne et burundaise en faveur des populations en fuite. Un mois plus tard, la France lance seule l’opération Turquoise, indépendamment de l’action de la MINUAR, voire opposée à celle-ci, et limitée à un rôle de zone humanitaire sûre, sans effets durable pour la paix.

[modifier] Situation après 1994

[modifier] Dérives dictatoriales et criminelles du nouveau régime FPR

La formation d’un gouvernement d’union nationale, le 19 juillet 1994, ne freine pas la militarisation croissante de l’ensemble du pays. Les rapports émis par l’UNHCR, les ONG humanitaires et la ligue rwandaise des droits de l’homme sur les massacres systématiques de population commis à l’intérieure du pays et en temps de paix, entre juillet et septembre 2004, sont largement ignorés par la Communauté internationale[réf. nécessaire].

Certains partis de cette coalition gouvernementale craignent que le FPR fasse le vide dans les régions à l’Est du pays, destinées à accueillir les anciens réfugiés dans une sorte de « Tutsi land ».

Le nouveau régime de Kigali évolue progressivement vers une dictature, soutenue sans réserve par une communauté internationale désorientée[réf. nécessaire]. Fort de l’appui constant anglo-saxon, le général Kagame peut détricoter les acquis essentiels des accords d'Arusha et entreprendre l’encadrement de l’ensemble de la population par l’APR et la structuration de la dictature par sa D.M.I.

Toutefois, des voix s’élèvent au seins même du gouvernement d’union nationale pour dénoncer les dérives du nouveau régime, parmi lesquelles :

  • le refus d’admettre les recommandations de l’UNHCR en faveur du retour des millions de réfugiés ayant fui la guerre et les massacres systématiques de l’APR, ainsi qu’en faveur de garanties sérieuses sur l’arrêt de ces tueries prolongées dans les collines en temps de paix et sans rapport avec des actes individuels de vengeance de la part de soldats en deuil de leur famille victime du génocide ;
  • sa fermeture à l’égard, de l’intégration de tous les éléments des FAR n’ayant pas pris part aux massacres, intégration conforme aux accords d’Arusha et susceptible de sécuriser les civils et d’engager la grande majorité des réfugiés de rentrer
  • ses atteintes à la propriété privée en faveur des exilés Tutsi revenus d’Ouganda et du Burundi ;
  • sa politique arrogante de relations extérieures, ce qui nuira au dialogue avec les pays d’accueil de ses réfugiés et à la coopération ouverte avec les différentes agences de l’ONU.

L’accusation la plus lourde vient le 6 novembre 1994, à Kigali, par le parti du premier ministre Faustin Twarigamungu, le Mouvement Démocratique Républicain (MDR) ; celui-ci dénonce dans un document explosif à la fois la non application de la loi fondamentale rwandaise basée sur les accords d’Arusha et la réalité d’un double génocide, c’est-à-dire l’organisation systématique de massacres à l’encontre des deux ethnies, en temps de paix. Kagame est accusé de constituer sa nouvelle armée sur base de l’APR-milice Inkotanyi et non sur celle du 5ème protocole d’Arusha relatif à la fusion des Forces armées rwandaises (FAR) et des Forces rwandaises de défense (APR).

[modifier] Le Zaïre de Mobutu et la vaine recherche d’une solution aux problèmes des nouveaux réfugiés rwandais

Le Zaïre de Mobutu qui a accueilli la marée humaine poussées par la progression de l’APR fait difficilement face à l’urgence humanitaire dans les deux provinces du Kivu où s’installent d’énormes camps de réfugiés.

Entre autres démarches, le Président Mobutu s’implique dans la recherche d’une solution rapide et définitive, au cours de rencontres au sommet au niveau régional et bilatéral. Ainsi le sommet des chefs d’États de la région réunis à Nairobi le 5 janvier 1995 avait recommandé la création de zones de sécurité pour les réfugiés. Le Président du FPR, Pasteur Bizimungu avait lui aussi endossé cette recommandation qui a cependant suscité dès son retour l’hostilité de l’entourage de Paul Kagame. Le Président Mobutu reprend en conséquence l’initiative au départ de cette recommandation. Il propose à son homologue rwandais, un plan en quatre points :

  • l’adoption du principe de libre retour de tous les réfugiés dans leur patrie, par le Zaïre ;
  • la création d’une zone franche d’accueil sous contrôle international et exempte d’infiltration militaire des ex-FAR : celle-ci est destinée à garantir la sécurité des réfugiés et les préparer au retour ;
  • l’organisation du triage rwandais à la frontière avec l’aide active de la communuaté internationale (ONU, OUA, missions diplomatiques sur place…), en vue d’assurer l’insertion des réfugiés dans la vie normale ;
  • l’éloignement de la frontière rwando-zaïroise des ex-FAR et de tous les réfugiés ayant refusé de rentrer librement à travers la zone franche, cela avec le concours déterminé de l’UNHCR, ainsi que la recherche éventuelle de pays d’accueil où émigrer.

Pasteur Bizimungu adhère à ce plan mais, de nouveau, le plan Mobutu se heurte au veto du général Paul Kagame, qui déclare qu’ « il ne veut pas de génocidaires chez lui, au Rwanda, et qu’il n’a plu confiance en la communauté internationale qui n’a rien fait pour empêcher le génocide »[réf. nécessaire].

Lorsque le Zaïre menace de refouler les réfugiés par la contrainte, les pressions humanitaires vont s’exercer sur le Président Mobutu, invités à respecter le statuts de protection des réfugiés et les prérogatives de l’UNHCR. Finalement, Mobutu accepte de surseoir aux mesures d’expulsion[réf. nécessaire].

[modifier] L’invasion du Zaïre

Dans le même temps, les présidents du Rwanda et de l’Ouganda préparent de manière secrète l’invasion du Zaïre[réf. nécessaire]. Ils se concertent avec les Américains qui leur assurent une assistance matérielle et technologique indispensable[réf. nécessaire] et mettent en route une grande coalition englobant le Burundi, aux mains de militaires putschistes.

Cette coalition s’appuie d’abord sur les rebelles Banyamulenge, Tutsi du Congo. En août et septembre 1996, à Gabiro, dans une zone de restriction « défense » du nord-est du Rwanda, de nombreux jeunes Tutsi originaires du Zaïre suivent une formation militaire intensive sous la supervision du colonel James Kabarebe et encadrés par des officiers de la D.M.I. Ils rejoindront les forces rwandaise d’invasion. Ensuite, la rébellion de l’AFDL, incarnée par Laurent-Désiré Kabila. Les opérations débutent en octobre 1996.

Les camps censés être protégés par la convention ONU de 1951 relative au statut des réfugiés sont bombardés à coups d’artillerie lourde, puis investis par les troupes rwandaises. Les rescapés fuyards entament un exode vers d’autres camps, puis vers l’Ouest à travers la forêt tropicale. Le sort de ces réfugiés amène l’U.E., sous la pression du Commissaire Emma Bonino, à défendre auprès de l’ONU l’envoi de casques bleus.

[modifier] L’interposition des casques bleus de l’ONU bloquée par l’APR

Les États-Unis refusent de s’engager dans un premier temps. Il faudra attendre que les images de la guerre apparues sur les écrans de télévision occidentales émeuvent l’opinion publique pour qu’une force multinationale sous commandement canadien (général Baril) voit le jour.

Un publiciste canadien anglophone, Robin Philpot, a mis en lumière un épisode trouble dans le déroulement de la guerre non déclarée contre l’ex-Zaïre, épisode durant lequel on assiste à un retournement de situation juste après la décision de déployer les casques bleus : une mission militaire américaine clandestine engage les réfugiés de Mugunga à emprunter la seule sortie de l’immense camp assiégé, ouverte en direction de la frontière, où les attendent pour accompagner leur rapatriement et diffuser une image apaisante d’un retour apparemment massif et pacifique[réf. nécessaire].

Le général Baril, qui a installé son équipe de reconnaissance onusienne à Kampala, dans un pays actif dans la coalition des envahisseurs et non au Zaïre, le pays agressé, effectue une inspection d’une demi-journée dans le Masisi, sous la conduite d’un officier rebelle, ce qui l’autorise à déclarer en décembre 1996 qu’il ne reste plus un seul réfugiés au Zaïre et que le déploiement de la force internationale n’a plus de raison d’être.

Cette conclusion hâtive sera démentie à partir de janvier et de février 1997 par des témoignages oculaires convergents recueillis par les milieux missionnaires catholiques[réf. nécessaire] et qui sont résumés par ces trois observations :

  • sur les 1'103'000 réfugiés rwandais au Zaïre, seuls 450'000 au maximum ont pu regagner leur pays, une intense campagne médiatique sur le rapatriement a servi à désamorcer l’envoi d’une force internationale décidée par le Conseil de sécurité ;
  • les réfugiés ne fuient pas les combats mais bien les massacres qui prennent la forme d’un nouveau génocide ;
  • les Zaïrois d’ethnie hutu (càd les autochtones du Kivu, totalement étrangers au génocide rwandais) sont également visés par les massacres à Goma et dans la région du Masisi interdite d’accès aux humanitaires et aux médias.

Ces témoignages seront confirmés six ans après les évènements tragiques par les confidences données à Robin Philpot par Raymond Chretien, envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU dans l’Est du Zaïre, et les officiels zaïrois, qui dénoncent une planification de longue date de la guerre d’invasion du Zaïre[réf. nécessaire].

Lors de sa visite à Tingi en février 1997, Emma Bonino déclare, à propos de la masse des réfugiés-fuyards que « les grandes capitales n’ont pu retrouver, que les radars des états-majors n’ont pu repérer… ces gens qui n’existent pas, moi, je viens de les retrouver ! »[réf. nécessaire]

D’autres témoins ont insistés sur le fait que les attaques contre les réfugiés en fuite vers l’Ouest du Zaïre n’avaient pas comme objectif de les contraindre au rapatriement, mais bien de les éliminer (cf. Gaspard MUSABYIMANA, « L’APR et les réfugiés rwandais au Zaïre 1996-1997, un génocide nié »...)

[modifier] Bilan politique

Bilan politique[non neutre] Selon Bernard Lugan, la politique africaine de la France, trop centrée sur l’Afrique de l’Ouest, n’a pas perçu derrière Kabila « la volonté impériale du monde tutsi qui a décidé de redevenir le pôle politique de la région, comme il l’était avant la période coloniale. Tout est parti du Rwanda :… les responsables français furent incapables de comprendre que l’Afrique de l’Est, traditionnellement dominée par la vache et la lance, constituait un monde original. C’est pourquoi Paris a accumulé les fautes politiques en se dressant systématiquement contre les Tutsis, qui sont les dominants traditionnels de la Région [...] « l’ensemble Tutsi-Hima, c’est-à-dire, l’Ouganda, le Burundi et le Rwanda reconquis par les Tutsis durant le printemps 1994, et soutenu par les Anglo-saxons. [...] Les réfugiés hutus et les génocidaires qui recevaient de la France, via le Zaïre, l’aide qui devait leur permettre de lancer une offensive de reconquête… Ce Hutuland composé de camps de réfugiés installés au Zaïre, représentait une menace mortelle pour les régimes tutsi d’Ouganda, du Rwanda et du Burundi et c’est pourquoi, la guerre du Kivu a été déclenchée par eux en septembre 1996… avec un prête-nom de circonstance, Laurent Désiré Kabila… Aujourd’hui, le Hutuland zaïrois est disloqué et le Rwanda et l’Ouganda ont supprimé la menace… »[1].

[modifier] Victoire des chefs de guerre rwandais

Les troupes de l’AFDL arrivent à Kinshasa dans les fourgons de la coalition rwando-ougandaise. Kabila est plus que jamais l’obligé de ses alliés Kagame et Museveni. L’armée rwandaise et ougandaise mettent dès lors en coupe réglée tout l’Est du Congo où ils font main basse sur les ressources naturelles[réf. nécessaire]. .

Accusé de brader le Congo, L. D. Kabila revient à ses valeurs originelles nationalistes en tentant de s’affranchir de ses mentors, dont James Kabarebe qui était devenu chef d’état-major de la nouvelle armée zaïroise. Après la tentative de coup d’État manquée par James Kabarebe et l’élimination des commandos rwandais aéroportés à Kinshasa, la coalition de l’Est engage la deuxième guerre non déclarée contre le Congo, en août 1998. Le pays est alors balkanisé par une série de seigneurs de la guerre soutenus par les pays agresseurs : les tensions ethniques sont ravivées et mises en avant pour cacher la mainmise sur la région.

[modifier] Impact de la politique de Kagame

Sous le prétexte de sa politique sécuritaire, à l’égard des Interahamwe, Kagame pérennise les interventions de l’APR dans tout l’Est du Congo, au point de faire planer le risque d’une partition définitive de la RDC. Les Interahamwe se sont scindés en une multitude de groupes violents qui se sont formés parmi les adolescents livrés à eux-mêmes dans les milieux réfugiés rwandais ou qui se sont agrégés à des unités éparses des ex-FAR ou à d’autres groupes de miliciens locaux, eux-même soutenus et armés par le Rwanda. Forcé de retirer leurs troupes par la communauté internationale, le Rwanda et l’Ouganda conditionnent l’exécution de cette mesure[réf. nécessaire]. .

En continuant malgré tout à entretenir la coopération avec les deux pays agresseurs, les États européens sont accusés[réf. nécessaire]. d'avoir contribué à alimenter les budgets de guerre et d'avoir contribué directement, sous couvert d’une apparente inertie, au maintien d’un état larvé de guerre et, à terme, à la partition de fait du Congo. La mise en place des institutions de la transition en juin 2003 changera peu de choses à cet état de fait.

Le régime de Kigali est accusé [réf. nécessaire]. de soutenir le repeuplement de l’Est du Congo par l’ethnie tutsi au détriment de la population locale congolaise. Elle est pratiquée concomitamment à des actions qui visent à désagréger la société et à opposer les diverses composantes de celle-ci, en vue de créer une terreur dans la population et un chaos propice à la prise de pouvoir par la force.

La congressiste américaine Cynthia McKinney, envoyée spéciale de Bill Clinton en Afrique, affirme que l’assassinat du Président Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, visait un changement de régime par les États-Unis au Rwanda et au-delà, au Zaïre: «  j’ai suivi de près la tragédie des Grands Lacs et je pense qu’il fallait faire éclater la vérité aux États-Unis. C’est pour cela j’ai décidé à l’époque de réunir des fonctionnaires de l’ONU, des enquêteurs américains, experts de la CIA, des témoins rwandais et des élus américains préoccupés par cette souffrance et cette violence infligées à l’Afrique et aux Africains… Je ne comprends pas pourquoi le TPI refuse d’enquêter sur l’attentat alors qu’il est reconnu par l’ONU comme l’événement déclencheur des massacres. Je ne comprends pas pourquoi l’APR massacre, pille et viole les femmes en RDC sans que le monde entier sans émeuve. Je ne comprends pas le silence en forme d’encouragement de la communauté internationale à l’égard de crimes abominables perpétrés par Kagame et ses hommes »[2].

[modifier] Témoignages

Un agronome congolais, Didier Kamundu Batundi, natif du Masisi et militant local des droits de l‘homme, lance la publication d’un premier rapport accablant, « Apocalypse au Nord Kivu en 1997 ». Il pointe du doigt les responsables directs des crimes contre les civils congolais dans l’Est du Congo, des crimes planifiés sur carte d’état major, qui s’accompagnent de « pillages systématiques… visant l’anéantissement de l’économie locale et l’asphyxie de la population par la misère », accompagnés de vols de la part d’officiers de l’APR « pour alimenter des petites et moyennes entreprises d’ordre familial au Rwanda ».

L’auteur rappelle le témoignage d’officiers congolais qui ont combattu aux-côtés de l’APR au sein de l’AFDL en 1996, selon lesquels «  la démarche rwandaise consistait à ne pas laisser rentrer au Rwanda un nombre pléthorique d’intellectuels Hutus qui gonfleraient l’opposition… Aussitôt, qu’elle s’était assurée d’avoir anéanti les Hutus, l’armée rwandaise de Paul Kagame s’est investie dans une nouvelle mission… dès 1998 : fragiliser le tissu social congolais, détruire son unité, ébranler les liens entre les communautés, démolir l’histoire du Congo, afin d’y exercer un pouvoir dont seules les autorités rwandaises connaissaient les tenants et les aboutissants »[3].

[modifier] Bibliographie

  1. Le Figaro, 21 mai 1997
  2. Bimensuel Afriqueducation n° 195-196 du 1er janvier 2006
  3. cf. « Mémoire des crimes impunis : la tragédie du nord Kivu », p. 221.) Editeur ? Année ?

[modifier] Voir aussi