Yser

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Yser
L'Yser à Nieuport.
Longueur 78 km
Débit moyen 3 m3.s-1
mesurés à Nieuport
Surface du bassin 381 km2
Régime pluvial océanique
Se jette dans Mer du Nord
Pays France France
Belgique Belgique
Cours d’eau - Hydrologie

L'Yser (néerlandais IJzer) est un petit fleuve côtier de 78 kilomètres de long. Il prend sa source à Buysscheure et Lederzeele près de Saint-Omer (Pas-de-Calais) en France à 35 m au-dessus du niveau de la mer. Il s’écoule vers la mer du Nord, en traversant les Flandres française et belge pour rejoindre la mer à Nieuport en Belgique, dans un estuaire très artificialisé.


Côté français, cette rivière fait l'objet d'un « Contrat de rivière »[1]

Côté belge, depuis le début des années 70 l'Yser sert à produire de l’eau potable (la vallée de l’Yser est démunie en nappes souterraines exploitables). Un vaste bassin a été construit près de Woumen. Il dessert en eau une partie de la Province de Flandre occidentale.

Sommaire

[modifier] Histoire

L’Yser a servi de voie de transport dès l'époque romaine, et peut-être dès la préhistoire.
Le bas du bassin-versant a subi une submersion marine, suite à une montée des océans qui a culminé vers l'an 800, peut-être avant le retour de l'agriculture et au XIIIe siècle, des aménagements pour en faire une voie navigable (élément de la liaison fluviale canalisée « Ypres - Bruges - mer du Nord ».
Le fleuve n'a été véritablement canalisé qu'avec d'importants travaux de dragage, de défense des berges et de rectification du XVIe au XIXe siècle. Le trafic de péniches y a chuté dans les années 1950 pour être aujourd'hui réservé à la plaisance. Il a été touché par les deux Guerres mondiales, qui ont notamment laissé dans la région de nombreuses munitions non-explosées susceptibles de libérer leurs contenus toxiques au fur et à mesure de l'avancée de la corrosion.

[modifier] Géographie

[modifier] Parcours en France

L'Yser prend sa (ou ses) source(s) à Buysscheure, passe à Bollezeele, Esquelbecq, Bambecque puis franchit la frontière.
Son parcours français, entre sa source et la frontière, est long d'environ trente kilomètres ; avec 27 m de dénivelé sur ce parcours, la pente moyenne est de 0,9 ‰. L’Yser suit la petite vallée qu'il a creusé au cours des âges, traversant le « bocage » relictuel de haies vives du Houtland, région très agricole, presque plate et assez peu peuplée. Après la frontière franco-belge, le profil de la vallée de l’Yser devient asymétrique. Au nord l'eau ruisselle d'un plateau (plateau d’Izenberge (16 m) caractérisé par une terre fertile cultivée. Au sud l'eau provient plutôt de prairies basses utilisées comme zone d'expansion de crue. L'Yser est ensuite totalement endiguée dans la plaine des polders jusqu’à Nieuport, où un complexe d’écluses, régule l’évacuation de ses eaux vers la mer (a marée basse). L’embouchure est artificialisée, mais comme dans les autres estuaires de cette partie de l'Europe, on trouve un milieu composé de slikkes (parties basses vaseuses) et de schorres (parties hautes) écologiquement intéressantes.

[modifier] Parcours en Belgique

En Belgique, le fleuve irrigue la Flandre-Occidentale sur une distance de 50 km, en particulier les villes de Dixmude et de Nieuport, où il se jette dans la mer du Nord.
Sur son parcours belge, il irrigue environ 5 % du territoire.
C'est le seul fleuve de Belgique qui y a aussi son embouchure, les autres fleuves (Meuse et Escaut) ne font que traverser le pays. Les prairies basses et humides (situées en zone de polder, à 3 à 4 mètres au-dessus du niveau de la mer). Elles sont drainées par un vaste réseau de fossés. Trop humide pour être facilement cultivées, elles abritent encore de nombreux prés de fauche et pâtures. Le côté belge est beaucoup moins chassé (le nombre d’espèces autorisées à la chasse étant en outre bien moindre en Belgique, et la période de chasse moins longue dans l'année), ce qui explique qu'il abrite de nombreux oiseaux migrateurs aquatiques (milliers d’oies et d'anatidés en hiver, plusieurs espèces de rapaces qui démontrent que l'Yser est potentiellement un corridor biologique transrégional important pour les oiseaux. Si la naturalité et la qualité écologique du bassin versant étaient restauré, il pourrait aussi retrouver l'importance qu'il avait autrefois pour des espèces migratrices telles que saumons, truites de mer, lamproies, chabot, anguille, ou pour la loutre (la loutre des Flandres y était présente jusque dans les années 1980, avant de disparaître victime des appâts empoisonnés pour les rats musqués, de la chasse, du roadkill et peut-être de la dégradation de l'eau due aux engrais et pesticides. Sur une partie du Bassin versant, le castor pourrait aussi retrouver sa place.

[modifier] Affluents

  • l'Ieperlee ou Yperlee est un affluent belge, qui prend sa source au mont Kemmel (Belgique) et se jette dans l'Yser au sud de Nieuwkapelle.

[modifier] Qualité de l’eau

Pour des raisons géologiques et agricoles, le bassin versant de l'Yser est pauvre en eau souterraine exploitable, notamment pour l'eau potable.

Ce petit fleuve est concerné par la Directive cadre sur l'eau, c'est à dire qu'il doit retrouver un « bon état écologique » d'ici 2015. Au fur et à mesure de son cours il est de plus en plus eutrophisé et turbide, essentiellement à cause des par les apports agricoles. Le bassin versant a été fortement modifié suite aux conversions de prairies en terres agricoles labourées.
Quelques élevages hors-sols de porcs, volailles et bovins peuvent aussi avoir des impacts directs ou indirects en terme d'apports de nitrates, phosphore et autres produits chimiques (hormones susceptibles de jouer un rôle de perturbateur endocrinien, métaux lourds issus des lisiers, microbes, antiparasitaires et biocides utilisés pour nettoyer les élevages, etc.). la restauration d'une trame verte (bandes enherbées, ripisylves, zones humides restaurées, boisements inondables, zones d'expansion de crue ayant également une utilité de lagunage naturel des eaux accueillies, sur les berges du fleuve et de ses affluents est une possibilité envisagée par certains territoires, compatible en France avec le SDAGE élaboré par l'Agence de l'eau Artois-Picardie.

La quasi-totalité du bassin versant a été touché par deux Guerres mondiales, classé pour partie en zone rouge après la Première Guerre mondiale. Les nappes et eaux superficielles peuvent donc localement être affectées par des séquelles de guerre, avec par exemples des munitions non-explosées, d'éventuelles armes chimiques qui pourraient - avec l'avancée de leur corrosion - perdre leur contenu toxique.

[modifier] Contrat de rivière, SAGE

Conformément à la loi française, le Contrat de rivière (qui a mobilisé environ 1,2 millions d’euros de subventions) doit être transformé en « SAGE » (schéma d'aménagement et de gestion des eaux), sous l'autorité de l'Agence de l'Eau Artois-Picardie qui constatait en 2004 que malgré les efforts entrepris depuis plus de 10 ans, l'Yser reste de « qualité passable à mauvaise, voire très mauvaise », essentiellement pour des paramètres dépendant de l'agriculture.

L'animatrice (Valérie LORENSKI) du contrat de rivière peut s'appuyer sur diverses études dont une étude sur le ruissellement et l’érosion (en fort accroissement sur ce secteur) pour notamment sensibiliser les agriculteurs aux pratiques plus respectueuses de l'environnement et de l'eau. Pour améliorer la qualité hydrobiologique de l’Yser, le SAGE doit notamment intégrer les enjeux suivants :

Il concerne tant les eaux superficielles et souterraines terrestres que les eaux côtières de transition (saumâtres à salées), dans une zone de bas-pays qui pourrait être parmi les premières à être touchées par la montée des océans dans le contexte de réchauffement climatique lié aux émissions anthropiques de gaz à effet de serre.
Des intérêts contradictoires sont à réconcilier, dont aménagements hydrauliques et piscicoles, soucis d'accélération des écoulements en période de forte pluie et de se prémunir des sécheresse d'étiages en été.
Une retenue d’eau a été creusée à Oudezeele pour y limiter les inondations. Des bandes enherbées ont été constituées à Esquelbecq après un remembrement des années 1990, et des stations munies d'avertisseurs de crues mesurent le débit de l'eau.

[modifier] Les acteurs du Contrat de rivière, puis du SAGE

Des acteurs incontournables dans cette zone très agricoles et parmi les plus drainées de France et de Belgique sont l’Union des syndicats d’assainissement du Nord (USAN) et la Chambre d’agriculture du Nord, ainsi que le conseil général du Nord qui a d'importantes responsabilités en matière de gestion des Watringues. Ils doivent concourir à améliorer la qualité écologique du bassin versant, avec la communauté de communes, et l'appui des associations locales (Yser Houck, Houtland Nature, Bien vivre à Oudezelle, Buysschere Bocage…) et le CARFO (Comité d’Actions Rural de Flandre Occidentale) qui soutient le contrat de rivière depuis sa création.

[modifier] Financeurs

Ce sont essentiellement :

[modifier] Références

  1. Lettre du contrat de rivière de l'Yser / Comité de rivière Yser ; [dir. publ. Régine Beaucamp]. - N° 1(2001,déc.)- . - [Haubourdin] ([5 rue du Bas, BP 07, Radinghem-en-Weppes, 59481]) : [Union des syndicats d'assainissement du Nord], 2001- . - 30 cm. Annuel. n°ISSN:1636-7081, n°BN:38800262

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

Bambecque

Bollezelle

Ochtezeele

Steenvoorde