Somme (fleuve)

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Somme
La Somme
La Somme
Longueur 245 km
Débit moyen 35 m3.s-1
mesurés à Abbeville
proche de l'embouchure
Surface du bassin 6 550 km2
Régime pluvial océanique
Se jette dans Manche
Pays France France
Cours d’eau - Hydrologie
La Somme à Amiens : ici le quai Bélu
La Somme à Amiens : ici le quai Bélu

La Somme est un fleuve de France qui donne son nom au département de la Somme.

Sommaire

[modifier] Histoire

Les Romains l'appelaient Samara, reprenant ainsi des termes gaulois : som (tranquille) + aar (rivière) ou ar (vallée). Il est vrai que son cours est la plupart du temps extrêmement paisible. Le passage de la forme Samara à Somme peut être expliqué par un phénomène appelé sigmatisme, ici passage de R à S, Samara devient Samasa puis par amuïssement (affaiblissement) à la fois de A et de S et assimilation de S en M : SAMASA > SaMaSa > SaMMa > SOMME et cela sur une période difficilement définissable.

[modifier] Géographie

Sa source est située près de Fonsommes dans le département de l'Aisne à une centaine de mètres d'altitude. Sa vallée forme un ensemble complexe de cours d'eau, de marais, d'étangs et de canaux. Le fleuve conserve sur toute sa longueur (245 kilomètres) une orientation vers l'Ouest ou l'Ouest-Nord-ouest, mais il décrit de nombreux méandres.

La Somme se jette dans la Manche par la baie de Somme entre le Crotoy et Saint-Valery-sur-Somme.

[modifier] Départements et villes traversés

[modifier] Hydrologie

La Somme est un cours d'eau typique des pays de craie caractérisé par une pente très faible, des eaux lentes et un débit régulier, alimenté par un suintement ininterrompu. En aval d'Amiens, son tracé correspond à un synclinal; mais, en amont, son réseau est inadapté à la structure, ce qui explique de fréquents changements de direction.

Sa vallée encaissée est un ruban de verdure et d'humidité à travers l'aride plateau picard. Sur le fond plat de cette vallée alluviale aux versants raides, tantôt le fleuve se divise en plusieurs bras jalonnés de saules et de peupliers divaguant parmi les jardins et les prés, tantôt les eaux s'étalent en de nombreux étangs argentés, tourbières noirâtres ou marais (dont le « marais d'Isle », réserve naturelle au cœur de Saint-Quentin, et les « Hortillonnages » à Amiens). Ces espaces, autrefois exploités pour la tourbe, sont maintenant utilisés pour la pêche et la chasse. La tourbe, qui remplit le fond de la vallée de la Somme sur plusieurs mètres, absorbe l'eau en cas de crue. Le niveau du fleuve et des étangs reste étale au pied des alignements des peupliers.

En 2001, la vallée de la Somme a été touchée par des inondations d'une ampleur exceptionnelle, dues en grande partie à la remontée de la nappe phréatique ( voir le rapport de la commission d'enquête sénatoriale).

[modifier] Hydrométrie - Les débits

Le sanctuaire des oiseaux de Marquenterre, à l'embouchure du fleuve
Le sanctuaire des oiseaux de Marquenterre, à l'embouchure du fleuve

La Somme est un fleuve peu abondant, mais généralement très régulier. Son débit a été observé durant une période de 46 ans (1962-2008), à Abbeville, ville située à peu de distance de son embouchure dans la Manche[1]. La surface prise en compte est de 6 550 km², soit la quasi totalité du bassin versant du fleuve.

Le débit moyen interannuel ou module du fleuve à Abbeville est de 34,9 m³ par seconde.

La Somme présente des fluctuations saisonnières de débit très peu marquées, comme c'est le cas de la plupart des cours d'eau voisins de Picardie (affluents de la rive droite de l'Oise par exemple). Les hautes eaux se déroulent en hiver et au début du printemps, et se caractérisent par des débits mensuels moyens oscillant entre 38,3 et 42,4 m³ par seconde, de janvier à mai inclus, avec un maximum fort léger en mars (42,7 m³ par seconde). Les basses eaux ont lieu en été, de fin juin à fin septembre, avec une baisse du débit moyen mensuel allant jusqu'à 26,9 m³ par seconde en septembre, ce qui reste très confortable. Dès le mois d'octobre, le débit remonte très doucement. Mais les fluctuations de débit sont plus prononcées selon les années.

Débit moyen mensuel (en m³/s) mesuré à la Station hydrologique de Abbeville -données calculées sur 46 ans[2]


À l'étiage, le VCN3 peut chuter jusque 20 m³/s, en cas de période quinquennale sèche, ce qui non seulement n'est pas sévère, mais peut même être qualifié d'abondant (voir note [3] ).

Les crues, quant à elles, sont rarement importantes, sauf en cas de saturation de la nappe phréatique, comme ce fut le cas en avril 2001. La série des QIX ou débits instantanés de crue calculés n'a pas été calculée, mais la série des QJ (débits journaliers de crue calculés) l'a bien été. Les QJ 2 et QJ 5 valent respectivement 50 et 64 m³ par seconde. Le QJ 10 ou débit calculé de crue décennale est de 73 m³ par seconde, le QJ 20 de 83 m³, tandis que le QJ 50 se monte à 93 m³ par seconde (voir note [4] ).

Le débit journalier maximal enregistré à Abbeville durant cette période de 46 ans, a été de 104 m³ par seconde le 20 avril 2001. Si l'on compare cette valeur à l'échelle des QJ du fleuve, il apparaît clairement que cette crue était largement supérieure au niveau défini par le QJ 50, et donc certainement d'ordre centennal.

La Somme est cependant un fleuve côtier médiocrement abondant. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 199 millimètres annuellement, ce qui est largement inférieur à la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus, ainsi qu'à la moyenne du bassin de l'Oise voisine par exemple (243 millimètres en fin de parcours). Le débit spécifique du fleuve (ou Qsp) atteint de ce fait le chiffre peu élevé de 6,3 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

[modifier] Principaux affluents

trié dans le sens source de la Somme vers la mer ( amont / aval )[5]

  • Rive gauche
  1. la Sommette
  2. l'Ingon
  3. l'Avre avec Luce, Trois Doms, Braches et Noye
  4. la Selle avec Évoissons, rivière de Poix, petis Évoissons et rivière des parquets
  5. le Saint-Landon
  6. l'Airaines
  7. la Trie
  8. l'Amboise et l'Avalasse
  • Rive droite
  1. la Germaine
  2. l'Omignon
  3. la Cologne
  4. la Tortille
  5. l'Ancre
  6. l'Hallue et la Nœlle
  7. la Nièvre
  8. le Scardon
  9. le Dien et la Rivière des Iles

[modifier] Canal de la Somme

La baie de Somme
La baie de Somme

La construction du canal de la Somme débute en 1770 pour s'achever en 1843, avant une mise au gabarit Freycinet en 1880. D'une longueur de 156 km et entrecoupé de 25 écluses, le canal débute à Saint-Simon où il touche au canal de Saint-Quentin et débouche dans la baie de Somme. De Saint-Simon à Froissy le canal est latéral à la Somme ; de Voyennes à Péronne, il se confond d'ailleurs avec un tronçon du Canal du Nord. De Froissy à la mer, la Somme est soit une rivière, soit canalisée en dérivation d'Abbeville jusqu'à Saint-Valéry-sur-Somme où le canal maritime, autrefois dénommé canal du Duc d'Angoulême, se jette dans la Manche.

Aujourd'hui, le canal de la Somme n'est guère plus utilisé que pour la plaisance.

[modifier] Notes et références

  1. Banque Hydro - Station E6470092 - La Somme à Abbeville (option Synthèse) (ne pas cocher la case "Station en service")
  2. Banque Hydro - Station E6470092 - La Somme à Abbeville (Synthèse)
  3. Le VCN3 est la quantité minimale écoulée ou débit minimal sur trois jours consécutifs.
  4. La série des QIX se propose de calculer les périodes de retour pour les débits instantanés de crue.
    Le QIX 20 ou débit instantané calculé pour une crue vicennale, est la valeur du débit calculé pour une crue n'ayant statistiquement lieu que tous les 20 ans.
    On calcule aussi le QIX 50, c'est-à-dire la valeur du débit calculé pour une crue cinquantennale, n'ayant statistiquement lieu que tous les 50 ans.
    Enfin le QIX 2 et le QIX 5 sont les débits calculés pour une crue biennale et quinquennale, c'est-à-dire une crue qui doit se produire en moyenne tous les deux et cinq ans. Ils permettent d'apprécier les risques à plus court terme.
    La série des QJ se propose quant à elle de calculer les périodes de retour pour les débits journaliers de crue.
    Le QJ 20 ou débit journalier calculé pour une crue vicennale, est la valeur du débit journalier calculé pour une crue n'ayant statistiquement lieu que tous les 20 ans.
    On calcule aussi le QJ 50, c'est-à-dire la valeur du débit journalier calculé pour une crue cinquantennale, n'ayant statistiquement lieu que tous les 50 ans.
    Enfin le QJ 2 et le QJ 5 sont les débits journaliers calculés pour une crue biennale et quinquennale, c'est-à-dire une crue qui doit se produire en moyenne tous les deux et cinq ans.
  5. syndycat mixte d'Aménagement Hydraulique du bassin versant de la Somme, « bassin versant de la Somme ». Consulté le 8 mai 2008

[modifier] Liens internes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Somme (fleuve).

[modifier] Liens externes

Relevés hydrométriques :

  • Abbeville - station de mesure gérée par la DIREN Nord Pas de Calais E6470910 (Bassin versant = 5560 km²)
  • Hangest sur Somme - station de mesure gérée par la DIREN Nord Pas de Calais E6440910 (Bassin versant = 4835 km²)
  • Péronne - station de mesure gérée par la DIREN Nord Pas de Calais E6351410 (Bassin versant = 1894 km²)
  • Ham (Estouilly) - station de mesure gérée par la DIREN Picardie E6351420 (Bassin versant = 390 km²)