Waldelenus

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Waldelenus, Waldalenus, versions latinisées de Waldhelm, ou bien encore Wandalenus[1] de Besançon est né vers 531, en Bourgogne Transjurane, et est mort vers 615 à Besançon. Il est inhumé dans l’église abbatiale Saint-Paul de Besançon.

Waldelenus est patrice de Burgondie, maire du palais d’Austrasie à Metz en 581[2]. Waldelenus est l'un des fondateurs du monastère de Luxeuil.

Sommaire

[modifier] Origines

Waldelenus est le beau-frère du roi Gontran, il est aussi l’arrière-grand-père d’Etichon-Adalric d'Alsace et l’ancêtre donc des Étichonides, mais aussi un proche parent de la gens Abbo.
Waldelenus est le beau-frère du roi Gontran, il est aussi l’arrière-grand-père d’Etichon-Adalric d'Alsace et l’ancêtre donc des Étichonides, mais aussi un proche parent de la gens Abbo.

Au moment de la conquête burgonde de la Séquanie, quelques familles gallo-romaines, pour conserver leurs vastes propriétés flattent les vainqueurs barbares. L'entrée de ces peuples du Nord avait été accompagnée de ravages. Toutefois, au VIe siècle, chaque jour un peu plus, les envahisseurs se rapprochent des indigènes, et tendent à devenir pour eux de simples voisins. Ils s'unissent à eux en partie du fait de la religion commune. C'est ainsi que la famille des Waldelini, dans les montagnes du Jura, est maintenue dans sa fortune, mais uniquement du côté maternel. Car, le père de Waldelenus , Magnachar, ou Maquaire, ou bien encore Magnaire (vers 506-565), duc de la Bourgogne Transjurane et de Salins est certainement un Alaman fortement latinisé, mais pas un Gallo-romain[3] ou un Franc. Le nom de sa mère est inconnu. Elle peut-être Gallo-romaine, comme la femme de Waldelenus.

Waldelenus a une sœur Marcatrude, reine de Bourgogne, par son mariage[4], en 565 avec le roi Gontran, un Franc. Avant et après, leur union Gontran vit en concubinage avec Vénérande, une servante gauloise, qui a un fils de lui, Gondebaud (vers 561 - vers 566). Les deux femmes sont très jalouses l’une de l’autre. Marcatrude a aussi un enfant en 566. Cette année là les deux fils Gontran de Gontran meurent. Pour Grégoire de Tours Vénérande empoisonne l’enfant de Marcatrude. Mais, pour le père Anselme, c’est Vénérande qui est la victime[5] et Grégoire de Tours. En les cas, les deux enfants meurent et Marcatrude est répudiée par ce roi en 566. Elle ne peut supporter cette disgrâce et meurt subitement.

Marcatrude fait place par sa mort à une l’une de ses esclaves. Les fils de Magnachar, Guntio et Wiolic, ne peuvent supporter cet outrage fait à leur sœur[6]. Ils insultent sans ménagement l’ancienne servante Austregilde et annoncent que ses enfants ne pourront pas régner étant fils de serve, affirmation qui est portant contraire aux lois franques. En 577, le roi, d’un caractère violent, les poignarde de sa propre main. Cela n’empêchera pas Gontran d’être loué par Grégoire de Tours, comme un souverain doux et bon Vénérande[7]. Bien entendu, comme ils sont très riches, il confisque leurs biens pour son trésor[8].

On ne sait pas si Waldelenus a d’autres frères et sœurs. Giuccio est peut-être le même personnage que Guntio.

[modifier] Biographie

[modifier] Un patrice de Bourgogne

Brunehilde est l’ennemie des Waldelini qui sont les meilleurs soutiens des colombaniens
Brunehilde est l’ennemie des Waldelini qui sont les meilleurs soutiens des colombaniens

Waldelenus, peut-être né en 531, est gouverneur de la Haute Bourgogne, mais il domine l’ensemble de la province[9]. Il détient à la fois le pouvoir politique, militaire et même religieux. Il est aussi l’un des principaux grands propriétaires de cette partie de la Francie.

Childebert II est Roi d'Austrasie de 575 à 596, après avoir été adopté par son oncle, le roi Gontran. Waldelenus est maire du palais d’Austrasie, à Metz, en 581, malgré la répudiation et la mort de sa sœur et l’assassinat de ses deux frères par le tuteur du roi.

En 587, le traité d'Andelot est signé. Dans celui-ci, le 28 novembre, Gontran, du fait de la mort à nouveau de deux de ses fils, nés de l’ancienne serve de la soeur de Waldelenus, promet de léguer à Childebert II la totalité de ses domaines, ce qui rétablit la paix dans le royaume.

De 597 à 612 : Théodebert II, dit Thibert II, est roi et Brunehilde régente. Une lutte sans merci commence entre les deux rivales : Frédégonde, la reine de Neustrie, et Brunehilde régente, la reine d’Austrasie qui voit son pouvoir contesté par les colombaniens et les leudes Austrasiens qui supportent mal de voir une femme aux rênes du royaume. Or, Waldelenus est non seulement un leude, mais il est surtout le principal partisan et ami de Colomban. Il fonde partout des abbayes respectant la règle de saint Colomban et son fils est moine et sa fille et même sa femme à la fin de sa vie deviennent religieuses.

Ces complots débouchent sur un traquenard dans lequel tombe l’ancienne arienne qui se voit accusée par ceux qui l’ont trahie de tous les maux : régicide et infanticide. Brunehilde est suppliciée durant 3 jours. Elle est ensuite attachée par les cheveux, un bras et une jambe à la queue d'un cheval indompté.

[modifier] Domblans et Arlay

Ruines du château fort d’Arlay du XIIIe siècle, construit sur l’emplacement d'un ancien oppidum gallo romain avec les pierres du palais de Waldelenus et du monastère de son fils Donat de Besançon.
Ruines du château fort d’Arlay du XIIIe siècle, construit sur l’emplacement d'un ancien oppidum gallo romain avec les pierres du palais de Waldelenus et du monastère de son fils Donat de Besançon.

Certes, Waldelenus vit parfois à Besançon, qui est l’ancienne capitale de la Séquanie, d’où son nom : Waldelenus de Besançon. Mais la plupart du temps, ce patrice habite à Domblans et Arlay.

A côté de cette bourgade, il fait construire au pied de l’oppidum un immense palais, où il se plait à étaler un grand luxe[10]. Son fils, Donat de Besançon, y construit un monastère Saint-Vincent, qui sera détruit par Otte-Guillaume de Bourgogne (926-1026).

A Domblans, comme plusieurs voies romaines vont soit à Lons-le-Saunier[11], soit à Chalon-sur-Saône[12] il est au cœur de son duché. Il succède au fisc romain et possèdent les plus riches. Donat de Besançon, moine devenu archevêque, son fils lèguera à son église les terres d'Arlay et de Domblans.

Ainsi les abbayes de Saint-Paul à Besançon[13], de Jussa-Moutier à Besançon[14], de Bèze[15], de Bregille[16], de l'abbatiale de Romainmôtier et le monastère de Luxeuil, sont fondées par les membres de la famille de Waldelenus[17].

[modifier] Son mariage

La femme de Waldelenus, Aelia Flavia, est une noble gallo-romaine[18]. Elle est peut-être la descendante du proconsul Felix Ennodius et du côté maternel de Syagrius[19].

Flavia, devenue veuve, va chercher à se rapprocher de son fils Donat de Besançon. Cette pieuse femme très fortunée fonde à Besançon un monastère de femmes sous l'invocation de la sainte Vierge. Ce monastère, situé nu pied du rocher de la citadelle, où est alors la basilique de Saint-Étienne, s'appelle Joussa-Moutier. C'est dans cette humble retraite que Flavia et sa fille Syrude se retirent sous la protection de Donatus, qui, à leur demande, compose une règle spéciale pour les femmes, d'après les règles de saint Colomban, saint Benoît et de Césaire d'Arles. Elle contient soixante et dix-sept articles, et Donatus l'adresse à une femme d’origines burgondes, nommée Gausthrude. Probablement Flavia a, par modestie, refusé la supériorité du monastère.

[modifier] Sa descendance

Dagobert reçoit le royaume Franc par les évêques et les grands de Burgondie. Parmi eux figurent certainement des membres de la toute puissante famille d’Abbon.
Dagobert reçoit le royaume Franc par les évêques et les grands de Burgondie. Parmi eux figurent certainement des membres de la toute puissante famille d’Abbon.

Vers 690 une chose manque au bonheur de l'union de ces grands personnages: il n'ont pas d'enfants, ce qui les plonge dans une tristesse désespérée. Cependant ils apprennent qu'à Luxeuil, au pied des montagnes des Vosges, il y a un moine renommé par sa puissante sainteté. C'était l'Irlandais Colomban. C'est aux prières de ce puissant homme que Waldelenus el Flavia ont recours. Quelque temps après leur rencontre, Flavia tombe enceint et accoucha d'un garçon. Le saint abbé le baptise et lui impose le nom symbolique de Donatus. Cet enfant est en effet considéré comme un présent du ciel. Aussitôt qu'il est en âge de rester au monastère, Waldelenus le conduit à Luxeuil pour s'acquitter de sa promesse de faire de son premier fils un moine[20].

  • Donat de Besançon[21], moine au monastère de Luxeuil et évêque de Besançon. Waldelenus étant mort, Donatus administre la partie des propriétés de son père qui lui est échue en partage. Il vient souvent à Arlay, à Domblans et dans les montagnes du Jura pour soigner ses intérêts matériels, et aussi par zèle. Le paganisme est encore vivace dans ces contrées sauvages. Selon une légende l évêque Une antique tradition renverse le temple d'Apollon, l'une des principales divinités de la Séquanie.

Ils ont trois autres enfants :

Etichon-Adalric d'Alsace est l’arrière-petit-fils de Waldelenus.
Etichon-Adalric d'Alsace est l’arrière-petit-fils de Waldelenus.
  • Aquilina du Jura fonde l’abbaye de Bèze en l'an 616, selon Mabillon, et en 630, selon Charles Le Cointe, sous le vocable de saint Pierre, avec Amalgar de Dijon, duc du palais du roi d’Austrasie. Ils sont à l’origine aussi d’un couvent à Bregille. En 630, le roi Dagobert à Saint-Jean-de-Losne donne l'ordre d'assassiner Brodulf, oncle de son frère Charibert. Le meurtre est exécuté par les ducs Amalgar de Dijon et Arnebert et par le patrice Willibad. Douze ans plus tard Amalgar combat avec son beau-frère Félix Chramnelenus contre ce Willibad, qui est tué dans une bataille.
  • Syrude, qui est religieuse au monastère de femmes crée par sa mère à Besançon[23]

Eustasius, troisième abbé du Luxeuil, est un parent de Waldelenus.

Abbon, né environ un siècle après les enfants de Waldelenus, lui est apparenté. Il est le fils de Félix de la gens Abbo, un grand propriétaire terrien burgonde[24], dont son fils Abbon nous dit dans son testament qu’il est évêque de Turin et marié à Rustica. Abbon est le petit-fils de Marron et de Dodine. Ab(b)o, son nom, est apparemment germanique, mais peut être l’hypocoristique du vieux nom gaulois Abolenus-Abelonius. Ces formes abrégées ne sont pas toujours claires. En tous les cas Abbon est considéré comme un allié gallo-romain par les Francs[25]. Il est recteur de Maurienne et de Suse, patrice du Viennois en 722. Abbo, ou Abbon, combat Mauronte et ses alliés les sarrasins de Yusuf ibn 'Abd al-Rahman al-Fihri. Charles Martel pour le récompenser le fait duc de Provence en 732. Abbon fonde l'abbaye de la Novalaise en 726, à laquelle il laisse une grande partie de son immense héritage en 739. Il est le dernier patrice.

[modifier] Notes et références

  1. Dux Wandalenus, pater S. Donati, in ecclesia S. Pauli requiescit... Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule, p. 203, de Louis Duchesne – 1915. Frédégaire l'appelle Wandalenus.
  2. Christian Settipani & Patrick van Kerrebrouck, La Préhistoire des Capétiens 481-987, Première partie: Mérovingiens, Carolingiens et Robertiens, Editions Christian, 1993), p.77. Settipani écrit qu’il est comte d’Orléans entre 584 et 590 et est assassiné par le roi Gontran, son beau-frère, mais celui-ci tue ses deux frères en 577, or Donat de Besançon, son fils, naît en 592 et Waldelenus a encore trois autres enfants après cette date et est cité comme duc en 610. Settipani le confond aussi avec Wiliachaire, comte d’Orléans en 584 qui n’est pas Bourguignon, mais Aquitain.
  3. Christian Settipani & Patrick van Kerrebrouck, La Préhistoire des Capétiens, 481-987, Première partie: Mérovingiens, Carolingiens et Robertiens, Éditions Christian, 1993), p. 77. The Marii Episcopi Aventicensis Chronica de Marius d'Avenches nous donne comme date de sa mort 565 et le dit : "Dux Francorum" ou Dux de Transjurania.
  4. Aimée du pays. Marc signifiant aussi aula, cour, et trud ou drutti domina, amasia, aniatissima, aimée à la cour, la finale trude est un indice que cette princesse est plutôt une favorite, une amie, qu'une femme ou épouse solennelle.
  5. Dreux du Radier (Jean-François) – 1808, Mémoires historiques, critiques, et anecdotes des reines et régentes de... , p.169.
  6. Selon Frédégaire
  7. Dreux du Radier (Jean-François) – 1808, Mémoires historiques, critiques, et anecdotes des reines et régentes de... , p.170.
  8. Histoire ecclésiastique des Francs, de Odo, p.234.
  9. Les Deux Bourgognes, études provinciales, p.245.
  10. Dont il ne reste de nos jours pour débris que des fragments de pavés en mosaïque.
  11. En passant par La Muire Chemin des salines, les Grandes-Charrières, la vie Poire, pour aller vers Bréry chemin des Allemands.
  12. Direction Poligny en passant par Arlay.
  13. Ancienne abbaye fondée par son fils Donat de Besançon, archevêque de Besançon vers 628
  14. Monastère de femmes crée par sa femme.
  15. Par sa fille Aquilina du Jura en l'an 616
  16. Chifflet parle de l'abbaye de Battant, à Bregille, il l'attribue à Amalgar de Dijon, duc de la Basse-Bourgogne, gendre de Waldelenus et en fait remonter l'époque au septième siècle.
  17. Les Deux Bourgognes, études provinciales, p.245.
  18. L'un de ses fils est même dit : ex genere Romano, The Prosopography of the Later Roman Empire, de Arnold Hugh Martin Jones, John Robert, p.309.
  19. Christian Settipani, La transition entre mythe et réalité, Archivum 37 (1992:27-67); Settipani speculates on Flavia's connections with Felix Ennodius and Syagria. Idem pour Dupraz.
  20. "Dictionnaire d'orfèvrerie, de gravure et de ciselure chrétiennes. Encycl ... ", de Jacques Paul Migne – 1857.
  21. "Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de Franche-Comté", A. Rousset, Département du Jura, Bintot, 1855.
  22. Sainted Women of the Dark Ages, de Jo Ann McNamara, John E. Halborg, E. Gordon Whatley, p.213.
  23. Dictionnaire d'orfèvrerie, de gravure et de ciselure chrétiennes, p.1706.
  24. Selon Reginald L. Poole, The See of Maurienne and the Valley of Susa, The English Historical Review, Vol. 31, No. 121 (Jan., 1916), pp. 1-19 , Published by: Oxford University Press
  25. Et nous ne retrouvons pas d’Abbon au nord de la Francie.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes

Autres langues