Toccata et Fugue en ré mineur de Bach

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La toccata et fugue en ré mineur BWV 565 de Johann Sebastian Bach est l'œuvre pour orgue seul la plus connue à travers le monde. Cette dernière est datée entre 1703 et 1707.

Premières mesures de la Toccata et Fugue BWV 565 d'après la plus ancienne copie connue de Ringck
Premières mesures de la Toccata et Fugue BWV 565 d'après la plus ancienne copie connue de Ringck[1]

Sommaire

[modifier] Écouter la Toccata et Fugue en ré mineur

Registration utilisée pour la toccata :

  • Grand Orgue : Plenum de 8, anches 8 et 4
  • Positif : Plenum de 8
  • Pédale : Bombarde, Soubasse
  • Accouplements et tirasses.

Registration utilisée pour la fugue :

  • Grand Orgue : Plenum de 8 (plus anches à la fin)
  • Positif : Montre, Prestant, Doublette (plus mixtures et anches à la fin)
  • Pédale : Fonds de 16 et tirasses (plus anches à la fin)

[modifier] La trace d'autres compositeurs

L'inspiration d'une telle œuvre n'est pas si difficile à trouver. A ses débuts, Bach fut un très grand admirateur de Dietrich Buxtehude, au point de s'absenter plusieurs mois, alors qu'il travaillait pour la ville d'Arnstadt, afin d'aller l'écouter à Lübeck. Les œuvres pour orgues de Buxtehude, comme la plupart des œuvres de cette époque, sont caractérisées par la présence du Stylus Fantasticus, un style dérivé de l'improvisation. Ce dernier comprend des passages héroïques, aux harmonies recherchées et aux changements soudain de rythme. Ces pièces débutent généralement par une partie où le compositeur fait preuve de beaucoup de liberté. Dans sa composition, la toccata de Bach utilise énormément le stylus Fantasticus.

[modifier] Une œuvre test pour les orgues

La toccata (de l'italien toccare toucher), est une pièce musicale pour instruments à clavier de caractère improvisatoire et virtuose — arpèges, traits, pédale, etc. Originellement destinée à permettre à un instrumentiste (ou un specialiste) de prendre contact avec un instrument, cette forme dérive ensuite pour devenir une démonstration du talent de l'interprète et permettre de faire apprécier les qualités de l'instrument.

Certains musicologues[Qui ?] avancent l'hypothèse que l'œuvre de Bach a été écrite afin de mettre à rude épreuve la mécanique des orgues ainsi que le son et la jouabilité de l'instrument. En effet, on a souvent affirmé qu'avant de jouer sur un instrument, Jean Sébastien Bach tirait tous les jeux de l'orgue afin d'en évaluer la puissance et la suffisance de vent produite par les soufflets. La toccata et fugue BWV 565 de Bach aurait été une œuvre permettant de tester les orgues.[réf. nécessaire]

[modifier] Controverse sur la paternité

Du fait de l'ancienneté de l'œuvre, il subsiste de nombreuses inconnues sur les conditions de sa composition. En particulier, la partition n'est pas signée, et la version la plus ancienne connue était détenue par l'élève d'un élève de Bach auquel on attribue une réputation sulfureuse. L'idée que BWV 565 puisse être une transcription d'un concerto pour violon, ou une simple composition originale d'un musicien mineur, frauduleusement attribuée à Bach, a même été émise[2].

Cependant, il n'en demeure pas moins qu'un très large consensus ne s'est jamais départi de l'idée que le BWV 565 est bien une œuvre originale de Jean-Sébastien Bach[3]. Certes, œuvre de jeunesse, elle est particulièrement empreinte des influences dont Bach aimait à s'imprégner. Cependant, les indices de la paternité de Bach abondent, la ressemblance avec d'autres œuvres de Bach sont nettes (toccata en mi majeur BWV 566, toccata en do majeur BWV 564), et la formule initiale de trois notes (aller-retour descendant sur deux notes voisines(plus généralement appelé un mordant) est retrouvée dans BWV 538 et BWV 540. De manière générale, la solidité et la longueur de la fugue (notamment le petit labyrinthe contrapuntique allant des mesures 97 à 109) étaient probablement inimitables à l'époque, et ne peuvent que témoigner du génie du compositeur.

[modifier] La toccata dans la culture populaire

L'œuvre a fait de nombreuses apparitions dans divers films ou bandes originales :

[modifier] Notes

  1. Johannes Ringck (1717-1778) ; Manuscrit Bach P 595, Berlin, Staatsbibliothek Preußischer Kulturbesitz
  2. Peter Williams, « BWV 565, une œuvre de Bach ? »'
  3. Lionel Rogg et Marie-Claire Alain ont enregistré plusieurs intégrales de l'œuvre d'orgue de Bach, dont ils ont éliminé les œuvres douteuses, notamment les huit petits préludes et fugues (BWV 553 à 560) dont on sait aujourd'hui avec certitude qu'ils ne sont pas de Bach et lui ont été attribués par erreur. Ça n'a pas été le cas de la toccata et fugue en ré mineur.

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes