Soin palliatif

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Les soins palliatifs[1] sont des soins actifs délivrés dans une approche globale de la personne atteinte d'une maladie grave, évolutive ou terminale. L’objectif des soins palliatifs est de soulager les douleurs physiques et les autres symptômes, mais aussi de prendre en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle.

Les soins palliatifs et l'accompagnement sont interdisciplinaires. Ils s'adressent au malade en tant que personne, à sa famille et à ses proches, à domicile ou en institution. La formation et le soutien des soignants et des bénévoles font partie de cette démarche.

Sommaire

[modifier] Rôle et missions des soins palliatifs

Les soins palliatifs ont pour mission de soulager la douleur afin d'améliorer la qualité de vie des personnes. Dans la délivrance des soins aux malades on distingue des soins curatifs, ayant comme objectif la guérison ou le maintien d'une fonction vitale défaillante en attendant la guérison, et des soins palliatifs qui ont comme objectif l'amélioration de la qualité de vie du patient par une prise en charge pluridisciplinaire. On retrouve ces deux dimensions dans les deux verbes anglais : to cure et to care.

Toutefois, le caractère curatif ou palliatif d'un traitement ne dépend pas de sa nature mais de son objectif. Ainsi, un traitement médical ou chirurgical, peut être indiqué pour un patient en soin palliatif, si ce traitement permet de soulager un symptôme inconfortable. La levée d'une occlusion par un geste chirurgical, l'irradiation d'une métastase osseuse douloureuse, sont des traitement à visée palliative. La plupart des chimiothérapie réalisée chez des patients présentant un cancer métastatique ont un objectif clairement palliatif avec un double objectif de prolonger la survie et de retarder ou diminuer les symptômes liés à la maladie. Dans ce cas, le médecin s'efforce de limiter la toxicité de la chimiothérapie en diminuant éventuellement les doses, pour que ses effets secondaires ne contrebalancent pas les bénéfices attendus.

Le traitement de la douleur, le traitement des symptômes inconfortables (nausées, constipation ou encore anxiété) sont des composantes essentielles de la phase palliative.

On distingue aussi les soins à visée préventive qui ont pour objectif de fournir à l'organisme par divers moyens, la possibilité de s'armer de façon efficace pour combattre les atteintes de la maladie et garder un état de santé optimal.

Enfin, il existe les soins de réhabilitation qui visent à faire retrouver à l'organisme et à sa physiologie un état de fonctionnement optimal.

Les soins palliatifs ont pour objet une vaste prise en charge de la personne malade, tant sur un plan médical, en soulageant les douleurs ou toute source d'inconfort, en préservant la dignité de la personne, dans l'accompagnement des difficultés psychologiques, du malade et de sa famille. Les autres aspects notamment religieux, spirituels, ou même sociaux, légaux, tels que l'aide à assurer les dernières volontés auprès d'un notaire par exemple, sont pris en compte. Les proches sont aussi accompagnés dans leur processus de deuil. L'esprit est aussi de préserver le patient d'investigations ou de traitements déraisonnables (c'est à dire l'acharnement thérapeutique), au sens où ils ne pourront apporter d'amélioration.

[modifier] Aspects législatifs

Il existe de nombreuses définitions « officielles » des soins palliatifs[2] : définition de la loi française (Juin 1999), définition de l'OMS, etc. En France, la nouvelle loi d'avril 2005 apporte un substrat juridique fort à ce système de valeurs.

[modifier] En France

La loi du 9 juin 1999 et la circulaire DHOS/O2/DGS/SD5D du 19 février 2002 trace le droit à l'accès aux soins palliatifs.

Cette circulaire édicte les modalités d'organisation des soins palliatifs, souligne l'accès inégal de ceux-ci sur le territoire national. Les objectifs législatifs sont :

  • le respect du choix du malade sur les conditions et le lieu de leur fin de vie ;
  • l'adaptation et la diversification de l'offre territoriale de SP et l'articulation entre les différents dispositifs, structures et instance concernées ;
  • la promotion du bénévolat et des soins de support.

D'autre part :

  • chaque département devra être doté d'un réseau de soins palliatifs.
  • chaque établissement de santé se doit d'organiser les soins palliatifs dans son projet d'établissement, avec mise en place de formations de personnels, organisation de soutien des soignants, réflexion sur l'accueil et l'accompagnement des familles.

La circulaire définit les notions d'unités de soins palliatifs, de lits « identifiés soins palliatifs », d'équipes mobiles de soins palliatifs.

L'ARH (Agence régionale de l'Hospitalisation) a été chargée de cette mise en oeuvre. Le développement des soins palliatifs est l'une des priorités voulues par la Présidence de la République Sarkozy en 2007, au même titre que la lutte contre la Maladie d'Alzheimer.

Nicolas Sarkozy a d'ailleurs présenté le 13 juin 2008 son plan d’accompagnement des personnes en fin de vie [3] avec plus de lits d’hôpitaux, plus de formations des médecins, et plus d’accompagnement des familles des malades. Ce plan d’un montant de 230 millions d’euros doit être financé par les franchises médicales.

[modifier] Soins Palliatifs et tarification à l'activité

Le codage des SP regroupe 3 GHM selon que le séjour a lieu dans un lit sans autorisation spéciale , qu'il a lieu dans un lit "dédié" aux SP, ou si le séjour a lieu dans une unité de SP.La tarification est différente selon ces 3 cas. En cim 10, le code de Soins palliatifs est le code Z51.5

[modifier] Organisation des soins palliatifs

Les soins palliatifs peuvent, et doivent être pratiqués par toutes les équipes soignantes spécialisées dans l'accompagnement des malades en fin de vie, aussi bien au domicile qu'en milieu hospitalier, il existe des situations complexes nécessitant l'intervention d'équipes de soins palliatifs (à caractére pluridisciplinaire). En France, on distingue habituellement :

  • Les Unités de Soins Palliatifs[4] où se gèrent des situations de phases terminales complexes ne pouvant se dérouler au domicile ou en milieu hospitalier traditionnel en raison notamment de la survenue de syndromes réfractaires, c’est-à-dire résistants aux traitements habituels, altérant la qualité de vie restante du malade.
  • Les Équipes Mobiles de Soins Palliatifs qui interviennent soit au sein des services d'un même hôpital, soit au sein de plusieurs établissements, soit à domicile, pour venir appuyer et conseiller les équipes référentes dans la prise en charge de patients atteints de maladies graves et potentiellement mortelles. Elles n'ont pas vocation à se substituer à l'équipe soignante.
  • Les Réseaux de maintien à domicile, sont chargés de coordonner l'action des soignants et des équipes mobiles prenant en charge un patient atteint d'une maladie grave et potentiellement mortelle.
  • D'autres structures comme par exemples les HAD, services d'Hospitalisation à domicile, ou des lits identifiés pour la pratique des soins palliatifs au sein d'un service, complètent l'ensemble de ces structures spécialisées « en soins palliatifs ».

les services de médecine,de chirugie ou de SSR, sans avoir le titre d'unités de soins palliatifs peucvent également assurer cette mission, d'autant que les besoins de la population sont bien supérieurs au nombre de lits dédiés ou d'unités de SP.


[modifier] Visions des soins palliatifs

[modifier] Le « mouvement en faveur des soins palliatifs »

Il s'agit de l'ensemble des valeurs portées par ce qu'on appelle « le mouvement des soins palliatifs » dont l'origine remonte aux pionnières anglo-saxonnes du « Saint Christopher Hospice » autour de Cicely Saunders. Le docteur Maurice Abiven (1924-2007), spécialiste de médecine interne, fut l'un des pionniers de la pratique des soins palliatifs en France et Charles-Henri Rapin (1947-), médecin gériatre suisse l'est dans le monde francophone de la gériatrie. Ce mouvement s'appuie sur des concepts éthiques faisant une large part à l'autonomie du malade, au refus de l'obstination déraisonnable ainsi qu'au refus de vouloir hâter la survenue de la mort.

Certains partisans des soins palliatifs en tant que concept de prise en charge, sont donc opposés à l'euthanasie définie comme l'administration de substances à doses mortelles dans le but de provoquer la mort dans un objectif compassionnel. Un des points importants défendu par le mouvement des soins palliatifs est la place à reconnaitre dans notre société à « celui qui meurt ». Pour le mouvement des soins palliatifs il est important de se rappeler que la mort est un phénomène naturel de la vie. Les soins palliatifs sont des soins actifs délivrés dans une approche globale de la personne atteinte d'une maladie grave évolutive ou terminale. Il faut également évoquer l'importance accordée à la prise en compte de la souffrance globale du patient : physique, sociale, psychologique, spirituelle et de son entourage. Dans une approche interdisciplinaire, une place particulière est accordée aux bénévoles d'accompagnement dans la démarche de soins dans le cadre des soins de support.

D'autres soignants de soins palliatifs, tout en veillant à une prise en charge globale optimale des souffrances, acceptent qu'un patient demande -et obtienne- l'euthanasie; dans cette optique, les soins palliatifs ne sont pas instrumentalisés dans le débat de l'euthanasie, mais la place centrale est donnée au patient et aux décisions qu'il prend pour lui-même.

[modifier] Doctrine de l'Église

La Congrégation pour la doctrine de la foi a rappelé l’obligation d’alimenter et d’hydrater les malades en état végétatif, dans un document rendu public le 14 septembre 2007. Le Vatican répond à deux questions posées par les évêques américains à la suite de l'affaire Schiavo en 2005. Il dit oui à l’administration de nourriture et d’eau, « moralement obligatoire », mais non à la possibilité d’interrompre la nourriture et l’hydratation fournies par voies artificielles à un patient en état végétatif permanent[5]

[modifier] Annexes

[modifier] Bibliographie

  • Michèle-H. Salamagne & Emmanuel Hirsch, Accompagner jusqu'au bout de la vie, Manifeste pour les soins palliatifs, Coll. Recherches morales, 2ème édit., Paris, Les éditions du Cerf, 1993, 145p.
  • Aline Cheynet de Beaupré :Vivre et laisser mourir (D.2003.2980).

[modifier] Notes et références

  1. définitions sur le site Sfap
  2. définitions sur le Portail francophone des soins palliatifs
  3. Article paru sur Actualités News Environnement
  4. La première unité de soins palliatifs de France a été créée en 1987 à l'Hôpital international de la Cité universitaire de Paris.
  5. site web de kipa-apic.ch

[modifier] Ressources externes

wikt:

Voir « palliatif » sur le Wiktionnaire.

[modifier] Liens internes