Signes (Var)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Signes.
Signes
Carte de localisation de Signes
Pays France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Var
Arrondissement Arrondissement de Toulon
Canton Canton du Beausset
Code Insee 83127
Code postal 83870
Maire
Mandat en cours
M. Jean-Mathieu Michel
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes Sud Sainte Baume
Latitude
Longitude
43° 17′ 32″ Nord
         5° 51′ 48″ Est
/ 43.2922222222, 5.86333333333
Altitude 271 m (mini) – 1 148 m (maxi)
Superficie 133,1 km²
Population sans
doubles comptes
2 688 hab.
(2006)
Densité 20 hab./km²

Signes (Sinha en provençal classique et Signo en provençal de norme mistralienne) est une commune française, située dans le département du Var et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. C'est la plus grande commune du département.

Sommaire

[modifier] Géographie

Signes se situe dans une petite plaine aux riches cultures, encadrée de hautes collines et montagnes couvertes de garrigue et de forêts, et traversée par le canal de Provence. Cette plaine est une formation karstique particulière et forme avec la plaine de Chibron à l'ouest, un double poljé.

Les hauteurs principales sont : au nord-ouest, le Signal de la Sainte-Baume (1148 m), le Mourre d'Agnis (919 m) ; au sud, le Pou de Veze (800 m) et la Limatte (811 m). Le climat est donc méditerranéen, mais peut se révéler assez rude l'hiver en raison de l'altitude (env. 350 m. au village). C'est sur son territoire que l'on trouve les sources du Gapeau (second fleuve du Var), du Raby, du Latay. De nombreux sites naturels méritent une visite (cascade et vallée du Raby, Pont du Diable sur le Latay et vallée de ce même cours d'eau, vallée du Gapeau, divers gouffres et avens, site de Châteauvieux, sommet de la Sainte Baume...).

[modifier] Histoire

Les vestiges de fréquentation du territoire signois sont très anciens : chevaux paléolithiques trouvés dans la grotte de Mounoï ; fréquentation humaine remontant au néolithique (poterie, foyers...) dans cette même grotte de Mounoï ; sites datant de l’âge du bronze ou de l’âge du fer (divers "oppida", dont Château-Panier, la Vaucrette ; grotte gravée de la Bergerie des Maigres...). Les vestiges romains sont aussi très nombreux (monument mouluré des Maulnes, tombes et villa à l'emplacement de l'actuel village, etc.).

La première mention du village de "Signa" date de 984 (cartulaire de Saint Victor à Marseille). Trois villages existaient au Moyen Âge : Château-Vieux, Signe-la-Blanche et Signes-Barrarenques ("Castrum Vetus", "Signa Blancqua", "Signa de Barrarenquis"). Le village fut une seigneurie des vicomtes de Marseille, de la famille de Signes, puis des évêques de Marseille grâce à Aymard Amiel qui acheta à Bertrand de Porcelet tout ce que ce dernier possédait à Signes. Les frères Geoffroy et Guigo de Signes rapportèrent de la Croisade des reliques de Saint Jean qui donnèrent au village et aux seigneurs de Signes un grand prestige au Moyen Age. Sainte Delphine de Signes (Delphine de Sabran) aurait résidé dans le village, au n°28 de l'actuelle rue Louis Lumière.

En 1590, le château fut occupé par les troupes du duc d’Épernon, il fut rasé ensuite par les habitants. En 1603, Frédéric de Ragueneau, évêque de Marseille et seigneur de Signes, y fut assassiné à coups de fusil dans sa résidence de la rue Saint Jean (les habitants furent longtemps surnommés les "Estrangle évesque").

En 1707, un bataillon de soldats austro-savoyards envoyé par le duc de Savoie essuya une cuisante défaite infligée par les habitants eux-mêmes qui firent alors preuve d'un courage "patriotique" remarquable[1].

Signes fut un haut-lieu de la Résistance pendant l'occupation ; plusieurs stèles, plaques ou tombes indiquent que de nombreux résistants furent tués sur le territoire de la commune, et on découvrit à la libération un charnier de résistants au lieu dit Mounoï.

Aujourd'hui Signes est un bourg en pleine expansion démographique et économique. Une vaste "zone d'entreprise" a été créée aux abords du circuit Paul Ricard, mais sur le territoire de la commune. Les plus grandes entreprises mondiales s'y sont installées (Coca-Cola, Orangina, nombreuses entreprises de pharmacie, cosmétique ou haute technologie mécanique...).

Signes fut le lieu de naissance de 4 généraux : le baron Jean Baptiste Joseph Sourd (héros de l'Empire, félicité et décoré par l'Empereur), le général d'Espinassy de Fontanelle, le général d'Espinassy et le général d'Espinassy de Venel.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2008 M. Jean-Mathieu Michel
Les données antérieures ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
519 656 922 1078 1340 2045 2688
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

Sur la colline de Châteauvieux, on trouve des traces d'un château et de l'ancien village (datant du XIIe siècle) avec la chapelle Notre-Dame-l'Eloignée (XIIIe siècle).

Eglise Saint-Pierre et village vus du sud, avec derrière le massif d'Agnis
Eglise Saint-Pierre et village vus du sud, avec derrière le massif d'Agnis

L'église paroissiale Saint-Pierre romano-gothique date du XIIIe (IMH), elle a été reconstruite au XVIIe siècle (gothique provençal) : elle est composée de trois nefs à voûtes gothiques, d'un robuste clocher à bossages et gargouilles ; à remarquer : de belles boiseries du choeur, des tableaux des XVIIème-XVIIIème siècles (l'un d'entre eux pourrait être attribué à Parrocel), de belles orgues.

Au centre du village s'élève la chapelle médiévale Saint-Jean, construite pour abriter les reliques de Saint-Jean rapportées de la première croisade. On y trouve de nombreux et pittoresques ex-voto, des objets de culte ou curieux (un fusil miraculeusement explosé, des enseignes de processions...).

La place du marché est dominée par la tour de l'horloge, un campanile datant de 1444 avec de belles ferronneries, on trouve aussi sur cette place une fontaine de 1555 (inscrites aux monuments historiques) censée protéger des sorcières (bassin octogonal, colonne centrale, sculptures symboliques...), et c'est dans une maison de cette place que le matériel cinématographique des frères Auguste et Louis Lumière fut caché à l'arrivée de la guerre.

Fontaine de 1555 et "Maison des frères Lumières"
Fontaine de 1555 et "Maison des frères Lumières"


  • Fontaines (certaines du XVIIe s.) et lavoirs
  • rues anciennes : rue Droite, qui est l'ancienne rue des Juifs, rue Rompicul, rue des Fours, rue du Portail, traverse du Tombadou avec porches, passages voûtés...
  • Sur la place Saint-Jean, s'élève un platane de 1767 (cf. Signes ses traditions et ses coutumes, éd. Bendor, s.d., s.l., page 8)
  • De nombreux oratoires jalonnent les chemins autour de Signes, dont certains seraient du XVIIe siècle.
  • de vieux moulins sur le Raby sur le Latay et le Gapeau,
  • le château de la Lauzière (XVIII s.), sur la rive gauche du Latay, avec une petite chapelle à clocheton,
  • la chapelle Saint-Clair, au sud du village,
  • le charnier des résistants à Mounoï (1944),
  • le Circuit Paul Ricard dont l'enceinte empiète sur le territoire communal...

[modifier] Personnalités liées à la commune

Delphine de Sabran, née "de Signes".

Le grand voyageur et herboriste Joseph Billon de Cancerilles (règne de Louis XIV) qui partit au XVIIe siècle en Perse, et peut-être jusqu'au Tibet

Le général Jean Baptiste Joseph Sourd, né en 1775 dans le village, officier de l'armée napoléonienne, décoré par l'Empereur, fait plus tard commandeur de la Légion d'honneur, mort à Paris en 1849.

Paul Ricard qui fut maire de la commune de 1972 à 1980.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles de Wikipédia

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

Peu d'ouvrages concernent spécifiquement la commune, mais le principal reste l'ancien et un peu subjectif :

La commune de Signes, Victor Saglietto, Cannes, 1935, rééd. 1986


On pourra aussi feuilleter :

Signes ses traditions et ses coutumes, éd. Bendor, s.d., s.l.


Et il est indispensable de consulter :

Les Archives Départementales du Var

Les Bulletins annuels du Centre Archéologique du Var


[modifier] Notes

  1. voir les archives départementales à Draguignan