Siège de Toulon

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Siège de Toulon
Informations générales
Date Septembre-décembre 1793
Lieu Toulon
Issue Victoire républicaine
Belligérants
Républicains Royalistes
Fédéralistes
 Grande-Bretagne
Espagne
Piémont-Sardaigne
Naples
Sicile
Commandants
Jean-François Carteaux
Jacques François Dugommier
Jean Lapoype
de Saint-Julien
Samuel Hood
Juan de Lángara
Charles O'Hara
Forces en présence
32 000 hommes 22 000 hommes
Pertes
2 000 morts ou blessés environ 4 000 morts
Première Coalition
Guerre de la Coalition

Verdun — Valmy — Lille — 1er Mayence — Jemappes — Neerwinden — Famars — 2e Mayence — 1er Arlon — Hondschoote — Méribel — Wattignies — Kaiserslautern — 2e Arlon — Tourcoing — Tournai — Ouessant (navale) — Fleurus — Calvi — Sprimont — Luxembourg — Helder — 3e Mayence — Irlande (1796) — Droits de l'Homme (navale) — Cap Saint-Vincent (navale) — Santa Cruz de Tenerife (navale) — Camperdown (navale)


Guerre de Vendée et Chouannerie
Thouars — 1re Fontenay-le-Comte — 2e Fontenay-le-Comte — Saumur — Nantes — Luçon — Tiffauges — Cholet — Virée de Galerne — Entrammes — Fougères — Granville — Dol — Angers — Le Mans — Savenay — Grand-Champ  — Argentré — Groix (navale) — Quiberon


Insurrections royalistes et fédéralistes
Brécourt — Lyon — Toulon


Révolution haïtienne


Guerre du Roussillon
Mas Deu — Trouillas — Boulou — Sierra Negra


Campagne d'Italie
Loano — Montenotte — Millesimo — Dego — Mondovi — Pont de Lodi — Mantoue — Castiglione — Rovereto — Bassano — Pont d'Arcole — Rivoli — Tyrol — Pâques véronaises

Le siège de Toulon eut lieu de septembre à décembre 1793, après que les royalistes se furent emparés de la ville et l'eurent livrée aux Britanniques.

Sommaire

[modifier] Contexte : la Terreur

Suite à la mise en accusation des députés girondins, le 31 mai 1793, éclate une série d'insurrections à Lyon, Avignon, Nîmes et Marseille. À Toulon, les fédéralistes, chassent les jacobins, mais sont bientôt supplantés par les royalistes, encore nombreux dans la flotte de guerre. À l'annonce de la reprise de Marseille et des représailles qui y ont eu lieu, les insurgés, dirigés par le baron d'Imbert font appel à la flotte britanno-espagnole, jusqu'alors au large. Le 28 août, les amiraux Hood et Langara font débarquer 13 000 Britanniques, Espagnols, Napolitains et Piémontais. Le 1er octobre, d'Imbert fait proclamer l'enfant du Temple, Louis XVII, roi de France et hisser le drapeau blanc à fleur de lys, l'amiral de Trogoff livre alors la flotte à la Royal Navy.

[modifier] Déroulement

Entre temps, les troupes de la Convention, l'Armée dite des "Carmagnoles", sous le commandement du général Carteaux, après ses reconquêtes d'Avignon et de Marseille, puis d'Ollioules, le 8 septembre, est arrivé devant Toulon et rejointe par les 6 000 hommes de l'Armée d'Italie, stationnée dans les Alpes maritimes, commandée par général Lapoype, qui venait de s'emparer de La Valette, et cherchait à s'emparer des forts du mont Faron, dominant la ville à l'est. Ils sont renforcés par 3 000 marins sous les ordres de l'amiral de Saint Julien, qui refuse de servir les Britanniques avec son chef de Trogoff. Le tout forme l'armée provisoire dite du camp devant Toulon.

Le chef de l'artillerie de Carteaux, le commandant Elzear Auguste Donmartin, ayant été blessé à Ollioules, les représentants spéciaux de la Convention Robespierre le Jeune et Antoine Christophe Saliceti, lui imposent le jeune capitaine Napoléon Bonaparte, présent à l'armée depuis Avignon, malgré l'antipathie réciproque entre les deux hommes.

Après une reconnaisance, Napoléon Bonaparte conçoit un plan qui prévoit de prendre les fortins de l'Eguillette et de Balaguier, sur la colline du Caire, pour ensuite interdire la passe entre la petite et la grande rade du port, ce qui couperait le ravitaillement maritime, nécessaire aux assiégés. Carteaux, réticent, n'envoie qu'un faible détachement sous l'adjudant général Delaborde, qui échoue dans sa tentative de conquête du 22 septembre. Les alliés prévenus par l'alerte, édifient alors une grande redoute de terre, au sommet de la colline, baptisé "Fort Mulgrave", en l'honneur du commandant britannique. Elle est appuyée par trois plus petites, nommées : Saint-Philippe, Saint-Côme et Saint-Charles. L'ensemble apparemment imprenable est surnommé par les Britanniques, le "Petit Gibraltar".

Bonaparte, insatisfait de sa seule batterie, dite de la "Montagne", positionnée sur la hauteur de Saint-Laurent depuis le 19, en établit une, le 21, sur le rivage de Brégaillon, dite des "Sans Culottes". L'amiral tente de la faire réduire au silence par Le Puissant, sans succès, et la flotte britannique doit se résoudre alors à longer la côte au niveau des hauts-fonds du Mourillon et la Tour Royale. Le 1er octobre, après l'échec du général Lapoype, contre le "Fort Est" du Faron, on demande à Bonaparte de bombarder le grand fort de Malbousquet, dont la prise conditionne celle de la ville. Il fait alors réquisitionner de l'artillerie, dans toute la campagne environnante, portant l'effectif à cinquante batteries de six canons. Promu chef de bataillon le 19 octobre, il organise alors une grande batterie dite de la "Convention", face au fort, sur la colline des Arènes, appuyée par celle du "Camp des Républicains" sur la colline Dumonceau, celle de la "Farinière" sur la butte des Gaux et celle de la "Poudrière" à Lagoubran.

Le 11 novembre, Carteaux limogé est remplacé par Doppet, ancien médecin, dont l'indécision fait échouer une tentative par surprise contre le "Fort Mulgrave", le 16 ; conscient de son incompétence, il démissionne. Lui succède, un vrai soldat de métier, Dugommier, qui aussitôt reconnaît la valeur du plan de Bonaparte, et prépare la prise du petit Gibraltar. Le 20, dès son arrivée est établie la batterie des "Jacobins", sur la crête de l'Evescat, puis sur la gauche, le 28 novembre, celle des "Hommes Sans Peur", puis le 14 décembre, celle des "Chasse Coquins", s'intercale entre les deux. Deux autres batteries sont organisées pour repousser l'intervention éventuelle des navires alliés aussi bien de la rade que de la mer libre, elles sont dites de la "Grande Rade" et des "Quatre Moulins".

Pressés par le bombardement, les Britanno-napolitains exécutent une sortie, le 30 novembre, et s'emparent de la batterie de la "Convention". Une contre-attaque, menée par Dugommier et Bonaparte, les repousse et le général britannique O'Hara est capturé, il entame des tractations avec Robespierre le Jeune et Antoine Louis Albitte, pour une reddition honorable. Les bataillons fédéralistes et royalistes sont alors désarmés.

Dugommier, Lapoype et Bonaparte, maintenant colonel, suite à la capture de O'Hara, conviennent de lancer un assaut général dans la nuit du 16 au 17 décembre. Le 16, vers minuit l'assaut est donné sur le "Petit Gibraltar", le corps à corps dure toute la nuit, Bonaparte y est blessé d'un coup d'esponton à la cuisse par un sergent britannique, mais au matin, la position prise, Marmont peut y placer de l'artillerie contre l'Eguillette et Balaguier, que les Britanniques évacuent sans combat, le jour même. Pendant ce temps, Lapoype prend enfin, les forts du Faron et celui de Malbousquet. Les alliés décident alors d'évacuer par la voie maritime, le commodore Sydney Smith fait brûler la flotte livrée et l'arsenal, et les troupes embarquent.

[modifier] La répression

Les troupes de la Convention entrent dans la ville livrée à elle-même le 19 décembre. Environ 15 000 toulonnais se réfugient sur les navires anglais et sont débarqués à La Valette ou Gibraltar. Dans une ville réduite à 7 000 habitants, la répression, dirigée par Paul Barras et Stanislas Fréron, est sanglante : on estime que 7 à 800 personnes, arrêtées sur les indications des prisonniers libérés du Thémistocle, sont fusillées sommairement, sur le champ de Mars, jusqu'au 31 décembre. Par la suite, la commission révolutionnaire prononce 290 autres condamnations[1]. Bonaparte, soigné par Jean François Hernandez après sa blessure, n'assiste pas à la curée : promu général de brigade, le 22 décembre, il est déjà en route pour sa nouvelle affectation à Nice, comme commandant de l'artillerie de l'armée d'Italie. Une porte faisant partie de l'ancienne muraille de la ville de Toulon évoque ce départ ; une plaque commémorative y est apposée. Cette porte est nommée « Porte d'Italie ».

[modifier] Notes et références

  1. Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Quadrige/PUF, 1989, p. 1041, entrée « Toulon » par Michel Vovelle

[modifier] Lien externe

Naval history of Great Britain, p. 63-81


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