Siège de Calais
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Le siège de Calais fut mis par les Anglais pendant onze mois en 1346, devant la ville de Calais, durant la guerre de Cent Ans.
Après une résistance héroïque, six bourgeois conduits par Eustache de Saint Pierre se livrent en otages au roi Edouard III, et sauvent ainsi la ville de la destruction.
Très affaiblis par une famine de plus d'un an, les habitants furent presque tous fauchés par la Peste noire en 1349, et la ville fut repeuplée par des Anglais. Calais reste jusqu'en 1558 sous domination anglaise.
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[modifier] Contexte
Après avoir remporté la bataille de Crécy en 1346, le roi Édouard III d'Angleterre (issu de la Maison d’Anjou-Plantagenêts), qui ne pensait quelques mois plus tôt qu'à retourner en Grande-Bretagne, n'a plus d'adversaire. Il se presse d’aller faire le siège de Calais : il recherchait une tête de pont qui serait la clef pour le départ ultérieur de ses chevauchées en France.
[modifier] Récit
Il commença l’investissement de la place, le 4 septembre 1346. La ville de Calais, protégée par sa situation au milieu de terrains marécageux envahis par les eaux à chaque marée, était défendue par une garnison placée sous le commandement d’un chevalier originaire de Bourgogne, Jean de Vienne (ou, de Via(e)ne) secondé par un certain nombre de chevaliers d’Artois dont Froissart nous a transmis les noms « Ernoulz d’Audrehem, Jehans de Surie (ou, de Sury), Baudouins de Belleborne (ou, de Bellebrune), Joffroi de le Motte, Pépin de Were (ou, de Wiere, ou, de Werie) », auxquels la chronique normande ajoute les sires de Beaulo, de Grigny. Voyant l’armée anglaise définitivement établie (pour un siège au « finish »), le capitaine de Calais craignant avec raison d’être contraint par la famine à se rendre, résolut de se défaire de bouches inutiles et d’expulser de la ville les personnes dépourvues de biens et de provisions (entre 500 et 1700 personnes selon les chroniqueurs)… Il y eut peu de bataille sur terre autour de Calais, mais en mer, le roi anglais fit placer 25 bateaux cerclant Calais… Des navires génois, au service de la France, réussirent cependant à forcer le blocus ainsi que des navires normands et des marins d’Abbeville pour ravitailler Calais et ses assiégés... Édouard III se résolut à bloquer l’entrée du chenal avec des obstacles de toute nature et à partir de juin 1347, il fut impossible pour les français de ravitailler Calais… [1]
[modifier] Reddition de la ville
En juin 1347, en désespoir de cause, Jehan de Vienne, capitaine de Calais assiégée, écrivit une lettre au roi Philippe VI de Valois lui demandant de venir lui porter secours « ...la garnison n’avait d’autres alternatives que de tenter une sortie désespérée : nous aimons mieux mourir aux champs honorablement que de nous manger l’un l’autre !.. ». Cette lettre transmise par l’intermédiaire d’un bateau génois fut interceptée par la marine anglaise et ne parvint donc jamais à Philippe VI. Le 27 juin 1347 cependant, l’armée française parut à hauteur de Sangatte. Des Flamands et des Teutons se portèrent du côté anglais, des Hennuyers se portèrent du côté français. Deux légats du pape furent expédiés à Calais et une trêve de trois jours fut conclue. Tous les passages menant à Calais étant obstrués de fossés et gardés par les Anglais, le roi de France ne put intervenir. C’est alors que Jean de Vienne, pressé par la population de Calais assiégée, demanda à parlementer avec le roi anglais sur la reddition de Calais à condition d’épargner la population et la garnison. Sur ce, Édouard III exigea que six bourgeois viennent en chemise, pieds nus et la corde au cou se mettre à sa disposition : ce furent Eustache de Saint-Pierre, Jean d’Aire, Jacques de Wissant et son frère Pierre, Jean de Fiennes, et André d’Ardres. À leur arrivée auprès d’Edouard III, ces six bourgeois de Calais furent épargnés grâce à l’intervention de Philippa de Hainaut, épouse du roi anglais. La ville fut occupée par les Anglais fin août 1347 et le roi rembarqua pour l’Angleterre (laissant des troupes à la garde de Calais sous les ordres de Jean de Montgomery au service du roi anglais) avec les chevaliers français prisonniers (parmi lesquels Jehan de Vienne et Jehan de Sury) : ces prisonniers demeurèrent six mois en Angleterre et furent par après mis à rançon. Philippe VI de France les racheta[2].
[modifier] Conséquences
Le siège de Calais avait duré onze mois. Le cardinal Guy de Boulogne, arrivé à Amiens, négocia une trêve avec Édouard III au nom de son cousin Philippe VI, et obtint gain de cause[3], Édouard III étant satisfait de maintenir Calais. Les hostilités ne reprirent qu'à la mort de Philippe, trois ans plus tard, cette fois dans le Poitou.
Quant à la ville de Calais, elle ne redeviendra française qu’en 1558.
[modifier] Théâtre
Le sujet a donné lieu à deux pièces de théâtre :
- Les Décius français ou le Siège de Calais sous Philippe VI de Durosoy (1764)
- Le Siège de Calais, tragédie de Dormont de Belloy (1765)
[modifier] Notes et références
- ↑ D'après Georges Daumet, Calais sous la domination anglaise, p. 4, cité dans Chroniques de Froissart, Imprimerie Repressé-Crépel et Fils, Arras (France), 1902 . Georges Daumet (1870-1912) était archiviste aux Archives Nationales.
- ↑ D'après le baron Kervyn de Lettenhove, Œuvres de Froissart, Bruxelles (Belgique), 1868-1876.
- ↑ Jean Froissart, Chroniques, chap. CXLVI (« Le roi d'Angleterre repeuple Calais »)