Segovellaunes

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Les Segovellaunes (latinisé en Segovellauni) sont un peuple celte de la Gaule, localisés dans la vallée du Rhône. Leur territoire se situait entre les Tricastins au sud et les Allobroges au nord, entre les avant-monts du Vivarais et le pays des Voconces, par-delà le Vercors. L’ethnonyme gaulois signifie les « forts guerriers ».

Sommaire

[modifier] Les sources historiques

Ces sources sont récentes, datant du Ier siècle avant notreère au plus tard :

Cependant, selon Pline l'Ancien, Valence se trouvait « dans le territoire des Cavares »[3]. Les Segovellauni appartenant à leur confédération, la métonymie n’est en rien étonnante ici et cette précision de Pline corrobore les données de Strabon, qui attribuait au grand peuple des Cavares tout le pays compris entre la Durance et « le confluent de l’Isère et du Rhône, au point où le Mont Cemmène vient en quelque sorte rejoindre le Rhône »[4].

[modifier] Le territoire des Segovellaunes

Les Segovellaunes, à l’époque préromaine, étaient géographiquement situés de part et d'autre du Rhône moyen, et toute la plaine de Valence, l'actuel Valentinois, leur appartenait.

  • Il semble que l’Isère ait été la frontière entre les Allobroges, au nord, et les Segovellaunes, au sud, mais la confluence devait appartenir à ces derniers.
  • À l’est de la plaine valentinoise, le versant occidental du Vercors, puissante barrière naturelle, était une limite entre le territoire voconce, englobant le Vercors, et la plaine valentinoise des Ségovellaunes.
  • Ces derniers devaient s’étendre jusqu’aux collines boisées de Marsanne, au sud de la rivière Drôme, peut-être jusque dans la plaine de Montélimar.
  • Le vaste domaine des Segovellaunes devait également s'étendre à l’ouest, sur la rive droite du Rhône, dans la région montagneuse comprise entre l’Eyrieux et le Doux, dans l'actuel Haut-Vivarais.

[modifier] Histoire

Les Segovellaunes furent soumis en 120 av. J.-C. par Rome, après la bataille du confluent Isère-Rhône entre Rome, les Allobroges et les Arvernes.

La révolte de Catugnat éclata en 62 av. J.-C.. Elle pourrait être liée aux Ségovellaunes, l'oppidum de Solonion pouvant correspondre au site de Soyons[5].

La défaite des gaulois explique l'implantation d'une colonie romaine du nom de Valentia fondée face à Soyons, sur leur territoire, sans doute dans la deuxième moitié du Ier siècle avant Jésus-Christ.

La colonisation romaine est associée à l'implantation d'une centuriation romaine, (cadastration) en territoire segovellaune. En fait, deux cadastres se succèdent, nommées successivement Valence A (orientation à 12°5 est) et Valence B (orientation à 21° est).

[modifier] Habitat

Leur oppidum pouvait être le site du Malpas à Soyons, où des fouilles menées dans les années 1960 ont permis les premières observations d'habitats protohistoriques. Au pied de l'oppidum, dans le quartier de Brégoule, des traces d'habitat du Ve siècle av.n.è. ont été partiellement fouillées. Elles ont fourni des preuves d'un artisanat du bronze.

[modifier] Notes et références

  1. Pline, H.N. III, 4, 34
  2. Géographie, II, 10, 7
  3. Pline, Histoire naturelle, III, 36
  4. Strabon, Géographie, IV, 1, 11
  5. cf. WILL E., "Les origines de la colonie romaine de Valence", BSAF, 1996.

[modifier] Notes & Bibliographie

  • G. Barruol, Les peuples préromains du sud-est de la Gaule. Étude de géographie historique, Paris, De Bocard, 1969, 408 p.
  • Philippe Ravit, Le paysage valentinois, de la fondation de la colonie de Valentia au IIIème siècle ap. J.-C., Lyon, Université Jean Moulin - Lyon 3, 2007, 202 p.
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