Scots (peuple)

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Les Scots sont un peuple celte originaire de l’est de l’Irlande qui commença à s’établir dans l'île de Bretagne entre les rivières Clyde et Solway aux IIIe et IVe siècles de l'ère chrétienne. L'Écosse actuelle leur doit son nom (Scotland).

Les premiers Scots affrontèrent les Britto-romains lors de raids qui se transformèrent en établissements durables, profitant sans doute d’un dépeuplement précoce des régions où ils effectuaient leur piraterie.

Peu avant 500, ces Scots s’établirent sur les côtes du Devon et du pays de Galles, mais ils n’y établirent pas d’ensembles politiques durables. On leur doit toutefois l’introduction de l’écriture oghamique sur l'île.

Plus au nord, les Scots devinrent dans un premier temps les voisins immédiats et les rivaux occidentaux des Pictes, les anciens habitants de la Calédonie. Cette région, qui n’avait jamais été conquise par Rome, passa progressivement sous leur contrôle du VIe au IXe siècle.

Dès le VIe siècle, les Scots durent cependant résister aux Anglo-Saxons, établis durablement au sud du Forth avant 500 : contrairement aux Bretons, les Scots nouèrent de nombreux contacts avec ces nouveaux venus, surtout à l’est avec le royaume septentrional de Northumbrie. Au VIIe siècle, les Scots chrétiens jouèrent en particulier un rôle important dans l’évangélisation des Anglo-Saxons, rôle qui fut ensuite éclipsé par Rome.

L’Irlandais saint Colomban, en effet, avait entrepris l’évangélisation des Scots au VIe siècle et s’était établi à Iona, où il avait fondé un monastère, en 563.

Le monastère de Iona participa ensuite activement à l’évangélisation des Anglo-Saxons de Northumbrie, mais le particularisme du christianisme irlandais, dont l'exemple le plus connu porte sur la datation de Pâques, inquiéta Rome. Une Église anglo-saxonne existait déjà dans le sud de l'île, autour de l'archevêché de Canterbury fondé en 597 par un missionnaire romain (Augustin de Canterbury) ; en définitive, plutôt que les moines irlandais qui prêchèrent auprès des Anglo-Saxons, c’est la mission de Paulinus, venu de Canterbury vers 620, que les Northumbriens préférèrent retenir comme l’œuvre fondatrice de leur Église (Bède le Vénérable, Histoire ecclésiastique du peuple anglais).

Cette dernière apporta le christianisme romain aux Northumbriens et ces derniers optèrent définitivement pour Rome lors du synode de Whitby, en 664.

Les échanges entre les Scots et les Northumbriens demeurèrent nombreux par la suite : ils furent, en particulier, la cause principale de l’influence germanique dans l’art celte du haut Moyen Âge. Aussi, on leur doit les plus beaux manuscrits enluminés de la période, caractérisés par la maîtrise du motif des entrelacs, comme le livre de Kells. La langue germanique, également, finit par l’emporter sur la langue celtique originelle des Scots, pour former l'Écossais.

À partir du IXe siècle et en raison des difficultés que connurent ensuite les Anglo-Saxons face aux Danois, puis aux Normands, les Scots prirent l’ascendant sur leurs voisins dans le nord de l'île.

En 843, le roi des Scots Kenneth MacAlpin († 860) fut reconnu par l’ensemble des Pictes, accomplissant une première unification du nord celtique de l’île. Au Xe siècle, le royaume de Strathclyde fut incorporé à son tour au royaume par Malcolm Ier. Après la bataille de Hastings, en 1066, et la conquête normande de l’Angleterre, les Scots guerroyèrent contre les derniers souverains saxons.

En 1072, à l’instigation de Guillaume le Conquérant commença une longue suite de guerres anglo-écossaises pour soumettre ces dangereux voisins du nord.