Salers (Cantal)

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Salers

Beffroi de Salers
Pays
drapeau de la France
     France
Région Auvergne
Département Cantal
Arrondissement Mauriac
Canton Salers(chef-lieu)
Code Insee 15219
Code postal 15140
Maire
Mandat en cours
Michelle Celarier-Descoeur
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Salers
Coordonnées
géographiques
45° 08′ 20″ Nord
         2° 29′ 42″ Est
/ 45.1388888889, 2.495
Altitudes moyenne : 951 m
minimale : 830 m
maximale : 1 207 m
Superficie 485 ha = 4,85 km²
Population sans
doubles comptes
368 hab.
(2006)
Densité 76 hab./km²
Gentilé Sagraniers, Sagranières
ou
Salersois, Salersoises
Carte de localisation de Salers

Salers est une commune française, située dans le département du Cantal et la région Auvergne. Les habitants de Salers sont appelés les Sagraniers.

Sommaire

[modifier] Géographie

La vallée de la Maronne
La vallée de la Maronne

Salers est située à l'extrémité ouest du complexe volcanique du Cantal, au bord d'un plateau d'une altitude de 900 m environ. La ville s'est constituée autour d'un château situé sur une butte basaltique dominant la vallée de la Maronne. À cet endroit, la Maronne n'est plus loin de son confluent avec l'Aspre, ces deux vallées permettant l'accès par l'ouest au puy Violent et à toute la chaîne des Puys cantaliens.

La ville est loin des grandes voies de communications. Ce relatif isolement et son climat hivernal rude n'ont pas favorisé son expansion, et elle a ainsi pu garder une taille modeste.

[modifier] Blasonnement

à compléter

[modifier] Histoire

Au XIe siècle, Le pouvoir des Seigneurs de Salers s'étendait sur la petite cité rassemblée autour d'un donjon, enserrée entre les paroisses de Saint-Paul et de Saint-Bonnet. La Maison de Salers participa à plusieurs croisades : le baron Pierre de Salers partit en 1095 à la première croisade, et un de ses descendants, Helme de Salers, prit part à la septième croisade en 1250 aux côtés de Saint Louis. A la suite de querelles familiales, la seigneurie fut partagée au XIVe siècle avec la famille Pesteil.

En 1428, la ville de Salers se fortifie dans sa partie haute. Les portes du Beffroi et de la Martille faisaient partie de ce système de défense (qui comportait 4 portes, une vers le chemin des loups, une vers l'actuelle salle des fêtes). La fortification était due à la lassitude des bourgeois à être systématiquement pillés lors des incursions des routiers anglais commandés par Rodrigue de Villandrando. Ces murailles ne servirent jamais à leur fonction première mais furent salutaires un siècle plus tard.

À partir de 1550, la notoriété de Salers grandit grâce à la récupération par la ville du baillage des monts d'Auvergne, retiré de Crévecoeur à Saint-Martin-Valmeroux, un tribunal royal qui fait s'installer de nombreuses familles aisées. C'est à cette époque que sont construites la plupart des demeures de pierre de lave qui entourent l'actuelle place Tyssandier d'Escous.

La fin du XVIe siècle est marquée par les guerres de religion, Salers n'est pas épargnée et c'est lors de la nuit du 1er février 1586 que les Huguenots vont tenter de prendre la cité. L'assaut sera repoussé et coûtera la vie à 19 des membres des familles d'épée de Salers. La ville fut dédiée par la suite au Saint-Esprit. On peut admirer un tableau commémoratif dans l'église paroissiale Saint-Matthieu en face de la celèbre mise au tombeau polychrome des années 1495, offert par Géraud Vitalis, alors prêtre communaliste de la paroisse, pour la reconstruction de l'église.

En 1666, le baron François de Salers fut destitué de son titre par la Haute Cour de justice de Clermont, pour avoir fait mettre à mort un de ses ennemis sur ses terres, sans avoir eu recours aux procédures royales. Le château fut alors entièrement rasé, et les droits de la baronnie rachetés par la famille de Scorailles, qui tint cette charge jusqu'à la Révolution française[1].

La famille seigneuriale s'éteint en 1820 avec l'ultime Marquise de Salers-Scorailles, qui était divorcée du Comte de Naucaze.

C'est après la seconde Guerre mondiale que furent entrepris les grands travaux de modernisation de la commune, alors que M. Fenies était maire. Le couvent des Sœurs fut rasé pour permettre l'érection du collège communal. La Halle de la place de la mairie fut remodelée et on y installa la statue de Ernest Tyssandier d'Escous. La place Géraud Maigne fut créée à la suite du démembrement d'un pâté de maisons qui était au milieu, et l'esplanade de Barrouze perdit sa fontaine pour permettre de moderniser l'espace.

Devenue chef-lieu de canton après la réorganisation révolutionnaire, Salers ne garda qu'une influence locale après la fermeture du baillage et le recentrage du pouvoir judiciaire local sur Mauriac. Sa notoriété se cantonnant à la commercialisation de ses produits agricoles comme les bovins et ses dérivés (fourrures) et les fromages et le développement du tourisme culturel dont l'apogée fut à la fin des années 1980 et au début des années 1990, avec les travaux de Gérard Delangle sur les Fêtes Renaissance et la collaboration d'André Mahe pour son coup de pinceau.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs de Salers
Période Identité Parti Qualité
2008 Jean Maltcheff
2001 2008 Michelle Celarier-Descoeur PR-UMP
1995 2001 Michelle Celarier-Descoeur UDF Conseiller général du Canton de Salers
1984 1995 Michelle Celarier-Descoeur UDF
Dauzet
Fenies
1839 1855 Guy Barbet gendre du maire précédent
1839 Jean de Dieu André de La Ronade Légitimiste
1822 Bertrandy Légitimiste
1794 Delpeuch Révolutionnaire



Liste des seigneurs successifs de Salers
Période Identité Parti Qualité
1770 1820 Marie-Françoise de Scorailles-Mazerolles 2ème race (Scorailles) Marquise de Salers, divorcé de Jean-Baptiste, marquis de Naucaze
1717 1770 Annet II de Scorailles-Mazerolles 2ème race (Scorailles) Marquis, marié à Marie-Magdeleine de Corn de Caissac

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
533 521 480 451 439 401 368
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Monuments et lieux touristiques

[modifier] Bâtiments et lieux publics remarquables

Hôtel de Ville et maison dite du Baillage
Hôtel de Ville et maison dite du Baillage

Les bâtiments publics comme les maisons des Sagraniers sont bâties en pierre volcanique noire, typique de la région. Parmi les lieux remarquables, on peut citer :

  • la Place Tyssandier d'Escous, dédiée au rénovateur de la race Salers, entourée de maisons Renaissance dans le plus pur style de la Haute-Auvergne,
  • la maison dite du Bailliage, ayant été la propriété de la Famille Sevestre, vous pourrez y remarquer notamment les "traces" des meneaux arrachés des fenêtres pour raisons fiscales,
  • la maison de la famille Chazette de Bargues avec un balcon en pierre de lave du XVe siècle orné de sculptures,
  • la maison dite des Templiers qui accueille le musée de Salers : mobilier ancien et costumes issus de la maison Dolivier, chasubles, aubes et étoles en provenance de la sacristie, matériel d'affinage du fromage mais également expositions d'art contemporain, la dédicace d'une œuvre abstraite de Jean-Edern Hallier, écrivain, polémiste et ami du notaire de la ville, Maître Fenies, visite de l'ancienne pharmacie de Salers (apothicaire de la rue du Beffroi),
  • la Maison de la Ronade, dont les fondations datent du XIIIe siècle. Bâtisse de la famille du même nom, elle est aujourd'hui visitable[2],
  • la porte du Beffroi et la porte de la Martille qui sont les derniers vestiges de l'ancien rempart médiéval.
  • la chapelle dite "Lizet" qui s'avère être la chapelle de la mission diocésaine devenue depuis maison de retraite, une exposition permanente y est organisée : "Salers, regards sur la peinture et la sculpture".
  • le Beffroi de Salers, XVe siècle, il domine la rue commerçante du même nom,
  • l'Hospice Lizet, il est dissimulé par le Beffroi et abrite un artisan d'émaux. C'est le premier hospice de Salers, fondé par Pierre Lizet, premier Président du Parlement de Paris au XVIe siècle.

[modifier] Lieux de culte

Mise au tombeau
Mise au tombeau
Eglise Saint Matthieu
Eglise Saint Matthieu
  • L'église Saint-Matthieu est une reconstruction de la fin du XVe siècle, mais le portail rappelle le reste de l'église romane qui lui précédait, néanmoins intégralement restauré à la fin du XIXe après que la foudre soit tombée dessus. Parmi les ornements , des tapisseries du XVIIe siècle, dont une est le "Serment de Montmartre", acte fondateur de la Compagnie de Jésus par Saint-Ignace de Loyola, ainsi qu'une mise au tombeau polychrome datée de 1495, offerte par le père Géraud Vitalis pour la reconstruction et la consécration de l'Église.
  • la chapelle Notre-Dame-de-Lorette se trouve à l'est, en direction de la montagne, vers Malprangère. Elle date du XIXe siècle, d'un style néo-byzantin particulier, elle fut bâtie sur les restes de la chapeloune voulue par un seigneur de Salers, datant des alentours de 1450 et source d'un pèlerinage local dont les archives attestent de guérisons.

[modifier] Points de vue

  • l'esplanade de Barrouze est l'un des plus beaux points de vue de la ville, avec un aperçu de la vallée de la Maronne et du Puy Violent

[modifier] Tourisme

La commune de Salers est aujourd'hui gratifiée du label des plus beaux villages de France, décerné par une association indépendante visant à promouvoir les atouts touristiques de petites communes françaises riches d'un patrimoine de qualité.

Salers est également connue dans le monde entier grâce à une race de vaches : les salers, robustes et rustiques, d'une couleur rouge acajou caractéristique. La sélection de cette race a été lancée par Ernest Tyssandier d'Escous dont le buste se dresse sur la place principale de la cité médiévale.

Il existe aussi un fromage qui porte le nom de salers : c'est la version la labelisée du fromage cantal, en effet, le Salers répond à des normes plus exigeantes en ce qui concerne l'origine du lait pour le fabriquer et les méthodes d'affinages.

[modifier] Personnages célèbres

Tyssandier d'Escous
Tyssandier d'Escous
  • Ernest Tyssandier d'Escous, rénovateur de la race bovine Salers
  • Pierre Lizet, Premier président du Parlement de Paris, fin XVIe, fondateur de l'Hôtel-Dieu (actuel magasin d'émaux sous le porche du Beffroi)
  • Jehan de Vernyes, président de la cour des aydes de Montferrand, 16e siècle.

[modifier] Bibliographie[3]

  • Tyssandier d'Escous, Anne: Le mystère de Sistrius en Auvergne, 2008.
  • Garrigue, Philippe: Les Seigneurs de Salers, essai généalogique, 2006.
  • Tartaud-Gineste, Cédric: Histoire religieuse de Salers, paroisse de Haute-Auvergne à l'époque moderne - 1450-1792, Mémoire de Maîtrise d'Histoire, Sorbonne, 2002.
  • Garrigue: Les tapisseries du Canton de Salers, Aurillac, 1992.
  • Goldsmith, James Lowth: Les Salers et Scorailles, seigneurs de haute-auvergne. 1500-1789, Clermont, 1984.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. L'historien américain James Lowth Goldsmith effectua des recherches en 1969 à Aurillac et consacra la thèse de doctorat qu'il soutint à Harvard en 1971 aux Salers et aux Scorailles, seigneurs de Haute-Auvergne. Ce travail, publié par l'Institut d'études du Massif Central, a été pilonné parce qu'invendu et les exemplaires encore sur le marché sont rares, ils peuvent néanmoins se trouver pour une certaine somme chez Mme Caroline Massart-Gil à Aurillac
  2. Les descendants de la famille de la Ronade vous accueillent, prenez contact avec Monsieur Philippe Garrigue. Vous pouvez également découvrir la généalogie succincte de la famille de la Ronade.
  3. source

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Salers (Cantal).

[modifier] Actualités, manifestations et annonces

  • Salon des Sites Remarquables du Goût les 1er, 2 et 3 Mai 2008 [1].
  • Samedi 31 mai 2008 , 10e édition de la Pastourelle, randonnée course à pied, VTT du Pays de Salers Site de la Pastourelle.
  • Des habitants de Salers sont à la recherche d'anciennes cartes postale de la cîté et notamment celle de la place Géraud MAIGNE qui était autrefois occupée par un paté de maisons avant la politique des grands travaux entamés par Mr FENIES, maire de l'époque, merci de prendre contact avec Cédric Tartaud-Gineste.
  • Le dimanche 20 juillet 2008, grande fête chasse et nature, à Salers, pour faire connaitre le patrimoine naturel et culturel du grand pays de Salers. http://www.fetechasse-salers.com

[modifier] Liens et documents externes