Sacrement

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Le sacrement est un rite cultuel revêtant une dimension sacrée et produisant un effet dont la source est Dieu, qui donne sa grâce. Il est le symbole et le moyen d'une alliance entre Dieu et les hommes.

Sommaire

[modifier] Étymologie

Le mot vient du latin sacramentum, terme formé à partir de la racine sacr-, « sacré, tabou ». Il s'agissait à l'origine d'un dépôt fait au prêtre d'un dieu, comme garantie de bonne foi, accompagné d'un serment solennel. Par la suite, le terme signifia un serment personnel et volontaire, par opposition au jusjurandum, serment collectif et obligatoire.

[modifier] Dans la religion chrétienne

Dans le christianisme, le sacrement est un « signe visible et efficace de l'amour de Dieu ». La personne qui reçoit le sacrement reçoit à travers lui le « don de l'Esprit ».

Jusqu'au XIIe siècle, de nombreux rites ou traditions avaient aux yeux des fidèles des valeurs de signe sacré et efficace. On a pu compter, avant une claire définition de la notion de « sacrement » et sa distinction des « sacramentaux », jusqu'à 12 de ces rites.

Ce qui distingue les sacrements des sacramentaux est que seuls les sacrements ont été institués par le Christ (et "promulgués" par les Apôtres) et qu'ils procurent infailliblement la grâce qu'ils signifient.

Il a fallu attendre le deuxième concile de Lyon (1274) puis ceux de Florence (1439) et de Trente (1547) pour voir ce nombre se stabiliser à sept.

Le sacrement du baptême « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » est mutuellement reconnu comme valide par toutes les Églises (catholique, orthodoxes, protestantes), car la compréhension de sa signification est la même et il n'est pas indispensable que ce soit un ministre ordonné qui le confère.

[modifier] Dans les Églises catholique et orthodoxe

Les sept sacrements des Églises catholique et orthodoxes sont :

On distingue :

On distingue également :

Le mariage est indissoluble jusqu'à la mort ; seul le remariage des veufs/veuves est possible. Il n'existe pas de divorce mais une séparation des corps peut être prononcée par les tribunaux ecclésiastiques sans permettre évidemment un remariage. Dans certains cas, un procès canonique en nullité peut établir que l'union précédente n'existait pas et ne s'oppose donc pas à un nouveau mariage.

L'ordre comprend 3 degrés (diacre, prêtre, évêque) et, laissant une marque indélébile, ne peut pas être répété pour le même degré. Le mariage des prêtres et des évêques est défendu par l'Eglise pour des motifs de discipline ecclésiastique qui ne sont pas liés à la nature du sacrement et pourraient être abrogés ou modifiés par simple décision de l'autorité pontificale, comme ce fut le cas pour l'ordination diaconale d'hommes mariés dans l'Eglise catholique ; l'ordination d'hommes mariés comme prêtres (mais non évêques) est possible dans les Églises d'Orient (orthodoxes et catholiques).

Normalement, ces sacrements sont conférés par le prêtre, sauf :

  • le baptême, qui peut être conféré par le diacre et même, en cas de nécessité, par tout laïc, même non baptisé,
  • le mariage, que les époux se donnent l'un à l'autre, mais devant l'Église (le prêtre ou le diacre qui bénit l'union),
  • l'ordre, qui ne peut être donné que par l'évêque.

L'excommunication signifie l'interdiction provisoire, pour un baptisé, de l'accès aux sacrements (eucharistie en particulier). Il s'agit d'une mesure disciplinaire qui est toujours levée à l'article de la mort, si l'excommunié demande à recevoir les derniers sacrements (confession, eucharistie et extrême-onction).

L'Église catholique et les Églises orthodoxes reconnaissent mutuellement que les sacrements qu'elles confèrent sont « valides », car la succession apostolique de leurs ministres (évêques en particulier) est réelle et car la compréhension de leur signification est la même. En raison de l'absence de « communion », il n'est pas possible aux fidèles d'accéder aux sacrements indifféremment dans l'une ou l'autre Église, sauf en cas de nécessité à l'article de la mort.

Ces Églises connaissent également des « sacramentaux », c'est-à-dire des signes visant à sanctifier la vie des croyants. En font partie les bénédictions, les consécrations (de personnes ou de lieux), les funérailles, le sacre de certains souverains, les exorcismes.

[modifier] Dans les Églises protestantes

Les Églises protestantes définissent le sacrement comme le signe, associé à la Parole de Dieu, qui représente (= rend présent) le Christ, don de Dieu aux humains, tel que lui-même l'a institué dans le Nouveau Testament.

En règle générale, elles ne reconnaissent que le baptême et la cène (ou eucharistie) en tant que sacrements, fondamentalement parce que la définition du sacrement est autre. Toutefois, certaines Églises luthériennes reconnaissent comme sacrement la pénitence également. Les sacrements sont efficaces par et pour la foi, par l'action du Saint-Esprit.

Les Quakers ne reconnaissent aucun sacrement.

Le baptême protestant est reconnu par les catholiques et les orthodoxes, et réciproquement, à l'exception de certains courants qui rebaptisent leurs adhérents. Par exemple, les protestants évangéliques baptisent les professants. Certains courants orthodoxes ne reconnaissent pas tous les baptêmes.

Le protestantisme pratique (avec des nuances selon les Églises) la confirmation, et la bénédiction du mariage, ainsi que la consécration pastorale (ou ordination), sans les considérer comme des sacrements. La confession ressort plus du dialogue pastoral, et il y a naturellement un accompagnement spirituel des mourants, mais aucune cérémonie particulière, a fortiori sacramentelle, n'est associée à ces deux domaines (sauf dans certaines Églises qui pratiquent l'onction d'huile pour les malades).

[modifier] Dans l'Église anglicane

L'Église anglicane reconnaît une certaine valeur au sacrement de confirmation et une valeur moindre aux quatre autres sacrements.


[modifier] Dans l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours

Dans l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, les sacrements sont appelés « ordonnances de la prêtrise », ou « ordonnances ». On distingue les ordonnances requises pour le salut dans la vie éternelle (baptême, don du Saint-Esprit, ordination à la prêtrise de Melchisédek, dotation et mariage céleste) de celles qui ne le sont pas (bénédiction d'enfant, bénédiction patriarcale, bénédiction de santé, bénédiction pour conseiller et réconforter, bénédiction paternelle, mise à part, bénédiction de la tombe, consécration d'un temple, d'une église ou autre bâtiment, consécration d'un pays à la prédication de l'Évangile, etc.)

[modifier] Utilisation alternative du mot sacrement

Le positivisme religieux développé par Auguste Comte a défini sept sacrements.

En France, on connaît aussi le baptême républicain.

[modifier] Notes et références

  1. Voir Saint Thomas d'Aquin : s:Somme théologique - Partie 3, Question 63
wikt:

Voir « sacrement » sur le Wiktionnaire.