Robert d'Arbrissel

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Robert d’Arbrissel, appelé du nom du village d’Arbrissel (Ille-et-Vilaine) dans le diocèse de Rennes en Bretagne où il est né vers 1047, est un religieux breton fondateur de l'ordre de Fontevraud et des abbayes de Fontevraud et de la Roë.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Origine

Le père de Robert d’Arbrissel était un prêtre nommé Damalioch et sa mère se nommait Orguen, étant descendants probables des Bretons venus de Grande-Bretagne et installés aux lisières romanes de l’Armorique, peut-être dans un but défensif sur la demande des ducs ou rois de Bretagne. Robert aurait succédé à son père dans la charge de recteur d’Arbrissel (actuel village d'Ille et Vilaine, à 35 km au Sud Est de Rennes) et aurait comme lui vécu avec une femme (ce n'est qu'au Ier concile du Latran de 1123 que le mariage ou le concubinage des prêtres ont été réprimés en faisant de leurs enfants des bâtards interdits d’héritage).

[modifier] La venue à Paris

Compromis dans l’élection irrégulière d’un évêque, il s’exile à Paris où il est converti à la réforme promue par le pape Grégoire VII. Il vint de bonne heure à Paris, où il fit des progrès rapides dans les lettres, et fut reçu docteur en théologie. Son évêque, Silvestre de la Guerche, le rappela auprès de lui, s'aida de ses lumières, lui conféra les dignités d'archiprêtre et d'official, et eut la satisfaction de le voir combattre avec succès la simonie, l'incontinence et les autres vices de son clergé. Après avoir travaillé pendant quatre ans à l'extirpation de ces désordres, Robert se vit exposé, par la mort de son protecteur, au ressentiment des ecclésiastiques qu'il avait humiliés ; et Marboclus, successeur de la Guerche, qui apparemment n'aimait pas autant que celui-ci les réformes et les réformateurs, le remercia de ses soins, et le laissa partir pour Angers, où il alla enseigner la théologie.

[modifier] Anjou, Ermite dans la forêt de Craon

Il se lie à Angers avec Marbode, futur évêque de Rennes et Geoffroi, abbé de Vendôme qui apprécient ses qualités intellectuelles et religieuses.

Peu avant la fin du XIe siècle, Robert d'Arbrissel fait siens les principes de pauvreté prônés par Grégoire VII et, cédant à son goût pour la vie solitaire, va vivre en ermite dans la forêt de Craon, à proximité de la Bretagne et de son village d’origine, vers 1091.

Le 11 février 1096 (n. s.), le pape Urbain II, qui a lancé, un an auparavant, l’appel à la première croisade, était à Angers, accompagné de nombreux prélats, Hugues de Bourgogne, archevêque de Lyon ; Amat d’Oloron, archevêque de Bordeaux; Yves de Chartres, évêque de Chartres ; Hoël, évêque du Mans, et des plus nobles seigneurs de la région.

Robert d'Arbrissel se trouva à cette illustre assemblée ; il avait prêché la veille devant le pape à la consécration de l'église de Saint-Nicolas de Craon. C'est à Angers qu'Urbain II, qui l'entend prêcher, est si content de ses sermons, qu'il lui confére le titre de prédicateur apostolique, avec la permission de prêcher per universum mundum. Geoffroy de Mayenne, évêque d'Angers, le reçut dans sa chambre avec Renaud Ier de Craon, fils de Robert le Bourguignon, seigneur de Craon, et ses fils. C'est là qu'eut lieu la concession de sept masures dans la forêt où les chanoines purent s'établir en paix.

Il s'y voit bientôt entouré d'une foule d'anachorètes attirés par la renommée de ses vertus et de la sainte austérité de sa vie. D'ermites, ils devinrent cénobites sous la direction de leur chef, qui leur donna la règle des chanoines réguliers récemment réformée et refondue par Yves de Chartres.

Sa réputation de sainteté se répand et de nombreux clercs et laïcs le rejoignent, ce qui conduit à créer des logements qui deviennent l’Abbaye de la Roë. Il les partage en trois colonies, se charge d'en gouverner une, et confie les autres à Vital de Mortain et Raoul de la Futaie. À Craon il rencontre également d'autres ermites de la région comme saint Alleaume ou Bernard de Tiron.

Icône de détail Article détaillé : Abbaye de la Roë.

[modifier] Retour à la prédication

Lorsqu'il crut que son établissement pouvait se passer de lui, il reprit son premier emploi de prédicateur ambulant, parcourut la France, exhortant les riches à la charité, les pauvres à l'humilité, les femmes à la continence, et les hommes à l'amour de Dieu. Il assista, en 1104, au concile de Beaugency, et prit place parmi les prélats. L'évêque de Poitiers fut si satisfait de sa doctrine et des lois qu'il avait données à ses disciples, qu'il sollicita auprès du Saint-Siège les bulles de confirmation ; et, en les délivrant, le pape Pascal II déclara qu'il prenait cet ordre sous sa protection spéciale.

Ce fut au milieu de ses travaux apostoliques que Robert tomba malade ; il fut obligé de s'arrêter au Prieuré d'Orsan, diocèse de Bourges dans le Berry. Il y mourut le 24 février 1117, léguant son cœur à Orsan et son corps à Fontevraud. L'archevêque de Bourges, son clergé, la noblesse des environs et une foule de laïcs, accompagnèrent son corps jusqu'à l'abbaye de Fontevraud, où on lui fit des obsèques magnifiques.

[modifier] Epitaphe

En 1655, Louise de Bourbon, abbesse de Fontevraud, fît placer les restes de Robert dans un superbe tombeau de marbre, sur lequel on lisait l'épitaphe qu'Hildebert, évêque du Mans, avait faite en son honneur, et dont voici quelques vers :

« Attrivit lorica laïus, silis arida fauces, Dura famés stomacbum, lumina cura vigil. Induisit raro requiem sibi, rarius eseam. Gultura pascebat graraiue, corda Deo. Legibus est subjecta carq dominas rationis ; Et sapor unus ei, sed sapor ille Deus. »

[modifier] Notes

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

[modifier] Bibliographie ancienne

  • Baldéric, Vie de Robert d'Arbrissel.
  • Le Père de Soris a publié pour la défense de Robert d'Arbrissel l'ouvrage suivant : Dissertation apologétique pour le bienheureux Robert d'Arbrissel, sur ce qu'en a dit M. Bayle dans son Dictionnaire, Anvers, 1701, petit in-8°.

[modifier] Bibliographie moderne

  • Jean-Marc Bienvenu, L'Étonnant fondateur de Fontevraud, Robert d'Arbrissel, Nouvelles Éditions latines, 1981.
  • Robert Dalarun, Robert d'Arbrissel ou l'impossible sainteté, éd. Albin-Michel, 1986.

[modifier] Source partielle

« Robert d'Arbrissel », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail édition]

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