René Louis de Voyer de Paulmy d'Argenson

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René Louis de Voyer de Paulmy
René Louis de Voyer de Paulmy

René Louis de Voyer de Paulmy, marquis d'Argenson, est un homme d'État français né le 18 octobre 1694 et mort le 26 janvier 1757.

Sommaire

[modifier] Biographie

Fils du lieutenant général de police Marc-René de Voyer de Paulmy d'Argenson (1652-1721) et de Marguerite Le Fèvre de Caumartin, René-Louis de Voyer de Paulmy d'Argenson est le père d'Antoine-René de Voyer de Paulmy d'Argenson.

Il fit des études de droit et fut intendant du Hainaut de 1720 à 1724 puis conseiller d'État. Membre du Club de l'Entresol, il fréquenta les Philosophes, notamment Voltaire.

En novembre 1744, plusieurs mois après que la France fut officiellement entrée dans la Guerre de Succession d'Autriche (1740-1748), aux côtés de la Prusse, il fut nommé secrétaire d'État aux Affaires étrangères par Louis XV. Pour rétablir l'hégémonie française en Europe, il chercha à mettre en pratique ses propres idées de système d'arbitrage international au profit de la France et en abaissant l'Espagne, l'Autriche et la Russie. Il s'efforça aussi de favoriser un regroupement des États italiens sous l'égide du Piémont.

Néanmoins, ses efforts étaient contrecarrés par la diplomatie secrète du Roi, dont le ministre n'était même pas informé, et par les intrigues de la Cour [réf. nécessaire]. Les courtisans le surnommaient « d'Argenson la bête »[1]. Mais le maréchal de Richelieu a dit de lui qu'il eût été digne d'être Secrétaire d'État dans la République de Platon[2].

Son incapacité à pousser l'avantage diplomatique de la France après la victoire de Fontenoy (mai 1745) l'exposa aux critiques et conduisit à sa démission en janvier 1747.

Membre honoraire de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1733, il en devint le président lorsqu'il quitta le gouvernement. Il consacra le reste de sa vie à des travaux littéraires. Il a laissé de nombreux écrits, publiés de son vivant ou après sa mort.

Les Considérations sur le gouvernement de la France (1764), louées par Jean-Jacques Rousseau dans Du Contrat social, furent composées pour l'essentiel dès 1734. L'auteur y examine « jusqu'où la démocratie peut être admise dans un État monarchique ».

Les Essais, composés vers 1736 et publiés en 1785, firent l'objet d'une nouvelle édition sous le titre Loisirs d’un ministre d’État en 1787. C'est un recueil de portraits et d'anecdotes sur des personnages contemporains qui, sous des dehors de bonhomie et de laisser-aller, ne manque pas de finesse. Une nouvelle édition en fut publiée sous le titre de Mémoires dans la Collection des mémoires relatifs à la Révolution (1825).

D'Argenson a également rédigé en partie l'Histoire du droit public ecclésiastique français (1737), ouvrage qui vise à démontrer les libertés de l'Église de France, dans la tradition du gallicanisme. Il a donné au Recueil de l'Académie des inscriptions un mémoire Sur les historiens français (1755) et au Journal économique trois lettres sur la liberté du commerce.

Les Mémoires du marquis d'Argenson et son Journal inédit ont été publiés dans la Bibliothèque elzévirienne (1857-1858, 5 vol.) et ont fait l'objet d'une nouvelle édition augmentée sous le titre Journal et Mémoires (1861-1867). C'est un des documents des plus précieux sur l'histoire politique du règne de Louis XV.

[modifier] Résidences

[modifier] Références

[modifier] Sources

  • « René Louis de Voyer de Paulmy d'Argenson », dans Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, 2 volumes [détail édition](Wikisource)
  • Jean de Viguerie, Histoire et dictionnaire du temps des Lumières. 1715-1789, Paris, Robert Laffont, coll. Bouquins, 2003 - ISBN 2221048105

[modifier] Notes

  1. cité par G. Vapereau, Op. cit., tome I, p. 132 et J. de Viguerie, Op. cit., p. 1450
  2. Voltaire, Lettre à Richelieu, 4 février 1757 : « Ce pauvre marquis d'Argenson, que vous appeliez le secrétaire d'État de la république de Platon, est donc mort ? il était mon contemporain ; il faut que je fasse mon paquet. »

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