Reggaetón

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Reggaetón
Origines stylistiques Ragga, Hip-hop
Origines culturelles 1989 en Amérique centrale
Instrument(s) typique(s)
Popularité Internationale

Sous-genre(s) {{{sous_genres}}}
Genre(s) dérivé(s) salsaton, reggaecrunk, techno-reggaetón, bachatón, cubatón
Genre(s) associés(s) bachata, merengue
Scènes régionales Porto Rico
Panama
Cuba

Venezuela République dominicaine


Voir aussi El Perreo, Bling bling

Le mot reggaetón est un mot-valise, issu du mélange entre reggae et le mot espagnol maratón (marathon). D’autres soutiennent qu'il provient de Reggae et du mot anglais Town (ville).

Le reggaetón, également épelé reguetón en espagnol est un genre musical, né au début des années 2000. Chanté en espagnol, il dérive du ragga, avec des influences hip-hop, et des rythmes de musique d'Amérique centrale et des Caraïbes. Elle fait danser la jeunesse urbaine de l'Amérique latine (Porto Rico, Republique dominicaine, Colombie, Mexique, Cuba, entre autres) et des USA et plus timidement en Europe mis à part l'Espagne et le Portugal qui en sont saturée.

Il existe un débat assez passionné en Amérique latine sur l'origine du reggaeton. Certains défendent qu'il est de Porto Rico alors que d'autres défendent qu'il est de Panamá. Mais on peut tenter des conclusions sur différents éléments[1] [2] [3] [4].

Sommaire

[modifier] Racines

Les premiers enregistrements de reggae en Amérique latine ont été réalisés au Panama au milieu des années 1970. Un grand nombre d'immigrés jamaïquains étaient arrivés pendant la construction du canal de Panama et ils ont apporté avec eux la musique reggae à la population locale. Ceci semble toutefois invraisemblable, le canal de Panama ayant été construit bien avant l'apparition du reggae, et plus particulièrment du ragga, en Jamaïque.

En 1985, le rappeur Vico C de Porto Rico produit le premier disque de rap en langue espagnole.

En 1993 le reggaetón prend sa source dans le Dem Bow (du titre d'une chanson de Shabba Ranks, invention expérimentée sur des remix spanish-reggae par “El Chumbo” (Rodney S. Clark de son vrai nom), DJ et producteur désormais légendaire en Amérique du Sud. Le merenhouse a aussi influencé musicalement le reggaeton.

El Chumbo a produit un des premiers succès internationaux du reggaeton : Papi Chulo (te traigo el mmm) par Lorna du Panama, tube de l'été 2003.

Dans les années 1990, les Portoricains écoutaient du ragga en import, puis ils réinterprétaient en espagnol les chansons sur les mêmes musiques. Puis ils ont créé leurs propres riddims, avec une plus grande influence du rap que n'a le ragga. DJ Playero est un des producteurs de cassettes underground les plus célèbres au début. Don Chezina, groupeTAKE-5, Speedy, Yandel et déjà Daddy Yankee font partie des pionniers.

[modifier] Caractéristiques sonores

Sur le plan de la production des sons et rythmes, on constate que l’accès à de nouveaux logiciels de musique ou de créations de rythmes toujours plus perfectionnés (samplers et séquenceurs) offrent des bonus techniques inédits aux producteurs et aux DJ de reggaeton, davantage encore que pour le rap et le hip hop. Ces derniers en profitent pour distiller de nouveaux sons et rythmes plus endiablés les uns que les autres sur les tempos des différentes richesses musicales des latino-américains. Une autre caractéristique du reggaetón sont les voix stridentes et parfois distordues qui ajoutent un écho gracile et doux, qui renforce un effet de puissance aux mots.
Le reggaeton se reconnaît par son rythme typique "à contretemps".

En fin de compte, le reggaeton est un mélange de sons différents venant de pays différents. En effet, on constate que certains chanteurs de reggaeton comme Daddy Yankee sont plus inspirés par le rap US ; d'autres utilisent des musicalités traditionnelles des Caraibes. Mais toutes les chansons de reggaeton ont un but commun : faire danser. C'est pourquoi on retrouve ce qu'on appelle dans le rap : le "beat". C'est une constance dans ces chansons et c'est ce qui donne à ces chansons un rythme dansant.

[modifier] Thèmes des paroles

Les paroles, comme pour la plupart des musiques populaires de la classe ouvrière, sont souvent liées à la réalité de la rue, les malentendus, les situations injustes, l'amour, le sexe, la corruption politique et la passion, les drogues, ainsi que le racisme dans les villes.

Néanmoins, la femme est LE thème principal du reggaeton et est présentée souvent d'un point de vue machiste.

La qualité des paroles laisse néanmoins beaucoup à désirer, les reggaetonneurs ayant pour objectif principal le rythme et non la qualité des paroles.

[modifier] Popularité

Le reggaetón est très populaire à Porto Rico, à Cuba et aux États-Unis en Floride, à New York, Boston, Chicago, et d'autres villes où la population de latinos est importante et où il y a de grandes scènes, des clubs…

Le reggaetón explose comme un virus alors que paradoxalement peu de gens supportaient il y a une décennie le genre alors relativement marginal des rappeurs. Cette perception change aujourd'hui radicalement. Des chaînes de télévision et de radio programment en continu du reggaetón. Il n'est pas rare aujourd'hui de rencontrer dans les méga-concerts une certaine élite sociale de yuppies ou de quadragénaires.

En 2004, N.O.R.E donne une perspective internationale au reggaeton avec sa chanson "Oye mi canto" qui est la première chanson de reggaeton à être diffusé sur MTV. Ce succès international va permettre à de nombreux de chanteurs moins connus au niveau mondial de se faire connaître. Daddy Yankee et Don Omar sont les deux chanteurs qui se démarquent tant par leur talent que par le succès que va connaître leurs albums respectifs. Depuis le début des années 2000, la popularité du reggaeton ne cesse de croître, surtout dans les pays où on retrouve une communauté hispanique. En Europe, seule l'Espagne est une grande consommatrice de reggaeton.

Des reggaetóns chantés en français sont apparus en 2005 : Le Centre du Monde par Ze Pequeno et le duo Papa AP/Linda en espagnol et en français : Entre tu y yo (Entre toi et moi). Ce titre complètement dénaturé utilise un son et des paroles calibrées adapté pour un public français assez frileux et moins averti des nouvelles rythmiques de reggaeton. Nombreuses ont été les tentatives de faire du "reggaeton à la française" mais beaucoup ont échouées. En 2007, Les Déesses chantent Danse avec moi sur une rythmique reggaeton. La langue et la culture sont certainement les principales raisons de ces échecs.

Des artistes de genres différents ont également chanté du reggaeton, pour se profiler dans la nouvelle vague, comme Celia Cruz avec « La Negra tiene tumbao », Mey Vidal et El Medico (Cuba) avec « Better Than That », Shakira avec « La Tortura », Ricky Martin, avec « Drop it on me », duo avec Daddy Yankee, R. Kelly avec Wisin & Yandel pour « Burn it up ». Sans oublier les incontournables Ángel López, Mario Méndez, Angel y Khris, David Bisbal, Miguel Saez, Sergio Contreras… Ce qui apparaît évident est que le reggaeton n'est pas une simple nouveauté musicale, mais le langage de toute une manifestation culturelle qui se diffuse.

Suite au succès du duo entre le chanteur de salsa Jerry Rivera et le reggaetonero Voltio Mi libertad (une reprise de Frankie Ruiz), la fusion de ces deux genres va devenir un genre nouveau de plus en plus répandu, le salsaton.

En 2005, les Billboard Latin Awards ont créé une nouvelle catégorie “Album reggaeton de l'année”.

Le crunk et le reggaeton ont fusionné pour donner naissance au reggaecrunk, un genre qui reste très peu répandu pour l'instant.

[modifier] Reggaeton cubain

L’origine du reggaeton cubain a été marquée par différents groupes à partir de 1999 à Cuba. Le style a été repris de l’Amérique latine, notamment de Porto Rico. Le premier groupe à avoir été connu avec ce nouveau style de musique s’appelait SBS. Il était très populaire auprès des adolescents cubains, puisqu’il présentait un style nouveau et particulier, du rap avec des influences portoricaines et un mélange de musique cubaine. Plus tard, d’autres groupes se sont formés et sont devenus célèbres dans le pays entier, comme Candiman, qui a réussi à être dans le Top Ten avec son style très original. La musique de Candiman avait une influence jamaïcainne, puisqu’il vit dans la région orientale de Cuba (Santiago de Cuba). Après 2000, divers groupes ont réussi, comme EL MEDICO, TEGNO CARIBE, TRIANGOLO OSCURO, MÁXIMA ALERTA, PANDALLA X, CONCEPTO, BABY LORE und EL INSURRECTO, GENTE DE ZONA, EDDY K etc. Beaucoup d’entre eux sont connus dans le monde entier. Ces groupes mélangent le reggaeton avec de la musique de leurs racines cubaines et il en résulte le reggaeton typiquement cubain.

Les paroles du reggaeton d’Amérique latine sont marqués par des mots discriminatoires et méprisants, ce qui est également habituel dans le hip-hop. La plupart des groupes cubains n’adoptent pas cela. Dans leurs chansons, ils interprètent plutôt la joie de vivre cubaine, l’amour, la danse et la fête. C’est ce que leur public aime et ce qui rend l’ambiance festive dans les carnavals, les fêtes et les discothèques. Les groupes cubains font constamment de la nouvelle musique et continuent à travailler pour être encore plus populaires auprès de leurs fans du monde entier. Par ailleurs, de plus en plus de groupes de reggaeton se forment, d’une meilleure qualité, malgré toutes les difficultés et l’acceptation dans ce pays. La scène de cette musique défend le genre avec dévouement et passion, ce qui montre, eh oui, qu’il y a un bon reggaeton cubain.

[modifier] Le reggaetón en japoñol

Trois jeunes Péruviens d'origine nippone se sont lancé dans ce genre musical au Japon avec un disque chanté en japoñol, une fusion idiomatique entre le japonais et l'espagnol pour garder l'identité latine nécessaire au rythme et aux paroles. Ce groupe s'appelle Los Kalibres et le premier titre s'intitule Dekasegi qui signifie en japonais immigrant.

[modifier] Le reggaetón comme mode de vie décalé dans la société

Le sexe est un des thèmes principaux des chansons de reggaeton, montrant la femme au mieux comme un être diabolique séduisant les hommes, au pire comme un objet purement sexuel. Le machisme est ainsi omniprésent dans le reggaetón.[réf. nécessaire] Ce style musical devient de plus en plus commercial et les maisons de disques demandent à leurs artistes de s'autocensurer afin d'avoir un meilleur accès aux médias. Les médias critiquent ce style musical. El Perreo devient le style lascif le plus critiqué par les puritains de la morale,[1] d'autres s'en prennent au jargon et ses expressions et le langage décalé, tels que par exemple Zúmbale mambo pa’ que mi gata prendan los motores, que se preparen que lo que viene pa’ que le den….duro!, , les artistes en sont parfaitement conscients. (voir lexique). On apprend en avril 2006 par le journal vénézuélien Correo del Caroni que le gouvernement dominicain a interdit la diffusion à travers les stations émettrices de radio et de télévision de plusieurs titres de reggaeton de Voltio, Yaviah et Calle 13. Les sujets interdits par les autorités sont : Ja ja, interpretado por Yaviah; Chulín culín chunfly, de Julio Voltio; y Ojalai, Vamos animal, Cabeceo, La madre de los enanos, Se vale to-to, Pi-di-di-di y La tripleta, du groupe Calle 13.

[modifier] Le reggaetón comme mode de vie chrétien

Le rappeur Luis Joan est un exemple particulier. Il offre un reggaeton qui envoie des messages positifs et chrétiens qu'il adresse notamment à la jeunesse Porto Rico . L’album Me presento est le nom de cette production discographique de Luis Joan, qui se définit d'abord comme un interprète chrétien. Il y a aussi “Los Coritos Reggaeton” qui sont plusieurs artistes de reggaetón chrétien.

[modifier] Albums de reggaetón d'inspiration chrétienne

  • “A precio de sangre”, VIP
  • “Manteniendo la diferencia”, Triple Seven
  • “The Insider”, J-Squad
  • “Especie en peligro”, Funky
  • “Nuevas criaturas”, DJ Blass y Rey Pirin

[modifier] Un code vestimentaires pour les reggaetoneros

Le reggaetón étant une sous-culture du rap, les reggaetoneros adoptent presque les mêmes goûts que les rappeurs en matière vestimentaires et au point de vue accessoires, il adoptent des vêtements sportifs de certains modèles derniers cris de Sean John, Rocawear, ou encore Ecko, Fubu…avec un certain attirail bling bling (des chaînes, piercing, gourmettes). Certains reggaettoneros lancent leur propre label de modes vestimentaires.

[modifier] Un genre musical controversé

Le Reggaetón est pour beaucoup de rappeurs latino-américains "un rythme spudifiant visant à faire bouger les hanches et non le cerveau". Il s'ensuit que le reggaetón n'est pas consideré par tous comme faisant partie du Hip-hop ni, d'ailleurs comme un genre musical à part entière. Sa pauvreté linguistique, son rythme unique et récurrent, son machisme, le style vestimentaire excentrique des reggaetonneurs, sa danse mimant explicitement l'acte sexuel en font en effet un sujet des critiques des jeunes hoppeurs latino-américains qui le considèrent comme un parasite.

[modifier] Lexique alphabétique des mots et référents sémantiques du reggaeton

  • A Fuego : Cool.
  • Aka : Référence à une marque d’armes de guerre, AK (Avtomat Kalashnikov) // Aka peut aussi signifier “As Known As”, soit “Plus connu sous le nom de…”
  • Al Callao : Se dit pour que le public s’agite dans la foulée rythmique.
  • Babilla : Courage (dans le sens avoir des couilles)
  • Bananas : ne se réfère pas au fruit tropical..
  • Bellaco/Bellaca: Personne qui désire avoir du sexe.
  • Bicho : Partie génitale de l’homme
  • Boricua : désigne les portoricains
  • Bling bling : Bijoux, chaînes, bracelets, montre et le faste brillant de l’attirail reggaetonero
  • Buduska : Une fille d’apparence obèse.
  • Bugarrón : Le mec (celui qui joue le rôle actif dans un couple homosexuel)
  • Caballote: un grand équidé in extension, un homme prêt à monter sa monture.
  • Cabecear : vient du mot tête en espagnol, mais signifierait l’acte sexuel oral.
  • Camón: Personne blasée de relations sexuelles à force de se consacrer à cette tâche.
  • Chocha : Organe sexuel de la femme.
  • Sicario ou Gatillero : Assassin à la solde dans le milieu de la mafia
  • Cocolo : désigne un noir américain.
  • Corbeja : une fille de mœurs légère.
  • Corillo : désigne un groupe d’amis inséparables.
  • Cuero : une putain
  • El Perro: le sida
  • ¡Eso, perra! : ¡Eso, mami! C’est cela femme !
  • Feca : Mensonge.
  • Flow : Vient du spanglish, courant électrique, dans le corps il devient un style… Mmas flow signifie davantage de courant…davantage de style.
  • Gasolina : Signifie essence de moteur, mais davantage un liquide séminal blanchâtre.
  • Gato(a) : signifie un chat, en reggaeton un mec ou une meuf.
  • Girlas (prononcer Guirlas) : Vient du spanglish des filles.
  • Mai : synonyme de Mamita, petite maman, ou petite copine.
  • Masacote : Un grand pénis.
  • Melones / limones : des seins… en fonction de leur taille
  • Pasto : Marijuana.
  • Perrear : danser le reggaeton.
  • Perreo: fait referencea la danse du reggaeton
  • Pichaera : Quand une personne vient parler à une autre que cette dernière feint ignorer…
  • Precea : Jalouse.
  • Rankea'o(a) : être une personne respectueuse dans ce genre musical.
  • Sanduguero : Personne qui danse le reggaeton.
  • Sata : prostituée
  • Seguroski : Sûr, sécurité.
  • Ir Sin Jockey : aller sans son chevalier servant dans un lieu.

[modifier] Le reggaetón comme thème de propagande électorale

Au Pérou, un clip de propagande électorale pour 2006 a été diffusé sur les chaînes de télévision locales : un spot animé montrant des personnages en forme d'étoiles avec le symbole de l'APRA, dansant sur une chanson de “reggaetón” (composée selon l'auteur en moins de vingt minutes) à la gloire du candidat du parti, l'ancien président du Pérou (1985-1990), Alan Garcia.[5]

De plus, un Reaggaeton a aussi été créé afin d'inciter les hispano-américains à soutenir Barack Obama durant les présidentielles américaines de 2008.

[modifier] Liste des musiciens et formations de reggaetoneros

[modifier] Notes

Noticias de reggaeton - Reggaeton news(Ritmomontreal.com)

  1. ab BBC News - "Puerto Rico shakes to a new beat"
  2. USA Today - reggaeton article
  3. The World - article on reggaeton
  4. Ask Men - feature on reggaeton
  5. Alan, le “candidat reggaeton”

[modifier] Liens externes