Quasi-guerre

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Quasi-guerre

Combat naval entre une frégate américaine et une frégate française
Informations générales
Date 1798 - 1800
Lieu Côtes atlantiques d'Amérique du Nord, Antilles, Mer des Caraïbes.
Issue Traité de Mortefontaine
Belligérants
Drapeau français République française  États-Unis d'Amérique
Commandants
Forces en présence
Corsaires
effectifs inconnus
18 frégate
4 sloops
2 brigs
3 schooners
365 corsaires
5 700 marins
Pertes
inconnues
22 prises
20 tués
42 blessés
300 cargaisons capturées
Deuxième coalition
Guerre de la Coalition

1re Stockach — 1re Zurich — Bergen — 2e Zurich — Alkmaar — Castricum — Moesskirch — Biberach — 2e Stockach — Höchstädt — Hohenlinden — Copenhague (navale) — Algésiras (navale) — Río de la Plata


Campagne d'Égypte
Pyramides — Aboukir (navale) — El Arish — Jaffa — Saint-Jean-d'Acre — Mont-Thabor — Aboukir (terrestre) — Héliopolis — Canope — Siège d'Alexandrie


Expédition d'Irlande
Vinegar Hill — Castlebar — Ballinamuck


Chouannerie
Saint-James — Pont du Loc'h — Les Tombettes


2e Campagne d'Italie
Cassano — Trebbia — Novi — Montebello — Gênes — Marengo


Révolution haïtienne
Saint-Domingue — Vertières


Quasi-guerre

Entre 1798 et 1800 la quasi-guerre fut une période de conflit larvé entre la France et les États-Unis, véritable guerre maritime non déclarée. Aux États-Unis, le conflit est nommé quelquefois la Guerre non déclarée avec la France (Quasi-War).

Sommaire

[modifier] Le contexte

Au début de la révolution française, les relations sont excellentes entre les républicains américains et les révolutionnaires français, mais elles se détériorent après l'exécution de Louis XVI en 1793. Les Français reprochent au gouvernement de Washington le rapprochement avec l'Angleterre, les retards de remboursement de la dette et sa neutralité dans les guerres révolutionnaires en Europe.

Début 1794, pour contrer l'augmentation des captures des navires marchands américains par les corsaires barbaresques sur les côtes du Maghreb, le Congrès des États-Unis a ordonné la construction d'une marine militaire pour la protection de leur commerce.
Edmond Genêt, ambassadeur de France à Philadelphie, est révoqué par les Américains après de nombreuses maladresses. Ils lui fournissent cependant l'asile et s'opposent à son retour en France alors confrontée à la Terreur.

[modifier] L'action

Le 19 novembre 1794, le traité de Londres signé par John Jay permettant aux Anglais de confisquer les marchandises françaises découvertes dans les navires américains est vécu par les Français comme une « trahison et violation » des traités bilatéraux de 1778. Le gouvernement de la Convention nationale réplique en immobilisant des navires américains au mouillage dans les ports français et en autorisant des corsaires à arraisonner ceux qui sont en mer.

Peu de temps après, les déprédations commises par les corsaires de la France révolutionnaire et orchestrées par Victor Hugues, commissaire de la République en Guadeloupe, a forcé la toute nouvelle US Navy à protéger les expéditions marchandes des États-Unis qui étaient en plein développement.

En 1797 éclate l'affaire XYZ. Des agents du ministre français des affaires étrangères Charles Maurice de Talleyrand exigent des pots de vin de la part des émissaires américains venus négocier un traité. Ces révélations provoquent un scandale aux États-Unis et les parlementaires fédéralistes et anglophiles réclament l'ouverture des hostilités avec la France. Les relations entre les deux pays continueront cependant de se dégrader pour aboutir à la révocation de l'émissaire Charles Pinckney. C'est le début de l'état de « quasi-guerre », avec des combats navals entre les deux nations, principalement en zone caraïbe.

[modifier] La réaction

La quasi-guerre commença le 7 juillet 1798 durant le Directoire quand le Congrès et le Sénat américain ont abrogé tous les traités bilatéraux signés au préalable avec la France. Le président John Adams refusa d'engager son pays dans une guerre formelle, cependant par mesure de rétorsion il :
- instaura un embargo sur les produits français,
- chargea le docteur Edward Stevens de soutenir la révolution haïtienne contre la présence coloniale française,
- ordonna également à sa marine de capturer les navires français.

La grande exigence d'entraînement des équipages de l'US Navy a rendu d'excellents résultats tels ceux de la frégate l' USS Constellation qui a remporté deux victoires contre des navires de guerre français : la frégate l'Insurgente le (9 février 1799), la frégate la Vengeance dans la nuit du 1er au 2 février 1800. Huit cotres (un sloop, cinq goëlettes et deux bricks) patrouillaient le long de la côte sud des États-Unis et aux Antilles. Les deux bricks et deux des cinq goélettes avaient 14 canons et 70 hommes chacun. Le sloop et les autres goélettes avaient dix canons et 34 hommes chacun.

Au plus fort de la Quasi-guerre, l’US Navy est forte de 14 bâtiments de guerre, dont 9 frégates et 365 navires-corsaires sont lancés dans la guerre de course

Des vingt-deux "prises" capturées par les États-Unis entre 1798 et 1799, dix-huit ont été faites par des côtres privés. Les gardes-côtes, ancêtres des US Coast Guard, ont aussi aidé à en capturer deux autres. Le côtre "Pickering" a fait deux croisières aux Antilles et a capturé dix prises, dont une qui portait 44 canons et manœuvrée par environ 200 marins, soit trois fois plus que sa propre puissance.

Les escadrons de la marine américaine ont donc recherché et attaqué non seulement les corsaires ennemis mais aussi tous types de navires français jusqu'à ce que la France du Consulat s'accorde à un règlement honorable. De leur côté, plusieurs corsaires s'enrichirent notablement et en peu de temps.

La quasi-guerre se termina le 30 septembre 1800 avec la signature du traité de Mortefontaine.

A la fin de la "guerre" en 1800, plus de 2000 bateaux marchands américains avaient été saisis par la France, entrainant une augmentation très importante des primes d'assurances commerciales (jusqu'à 5000% d'augmentation) /source : "America’s First Limited War", Lieutenant Colonel Gregory E. Fehlings, U.S. Army Reserve./

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • The quasi-war : the politics and diplomacy of the undeclared war with France 1797–1801,Alexander De Conde, New York : Scribner's, 1966
  • Histoire maritime des Petites-Antilles XVIIe et XVIIIe siècles, Myriam Alamkan, Ibis Rouge, 2002, ISBN 2844501605
  • Ulane Bonnel, La France, les Etats-Unis et la guerre de course (1797-1815), Paris, 1961, Nouvelles Editions Latines.

[modifier] Liens extérieurs