Combat de l'USS Retaliation contre le Volontaire et l'Insurgente

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Combat naval livré le 20 novembre 1798, au large de la Guadeloupe, pendant la Quasi-guerre, entre une goélette américaine et deux frégates françaises.

En novembre 1798, une petite escadre américaine composée du navire USS Montezuma, du brick USS Norfolk et de la goélette USS Retaliation croise au large des Antilles pour protéger les navires de commerce des attaques des corsaires français. L’USS Retaliation est l'ancien Croyable français, capturé le 7 juillet précédant par l’USS Delaware. Le 20 novembre, des voiles sont aperçues à l'horizon. Les Américains sont persuadés qu'il s'agit de bâtiments britanniques et ils n'infléchissent pas leur route puisque les États-Unis et la Grande-Bretagne sont alors en paix. Mais les voiles inconnues sont en réalité celles de deux puissantes frégates françaises: l’Insurgente et le Volontaire, bien mieux armées et plus rapides que les bâtiments américains.

Revenus de leur méprise, les trois navires américains cherchent le salut dans la fuite, mais pour l’USS Retaliation, il est trop tard, l'ennemi est sur lui. Courageusement, la goélette fait front, mais elle n'a que douze canons à opposer à plus de quarante et l'issue de l'affrontement est sans surprise : défaite, elle est contrainte d'amener son pavillon.

Son équipage, prisonnier de guerre, est transféré à bord du Volontaire, tandis que l’Insurgente, un magnifique navire extrêmement véloce, s'élance à la poursuite des fuyards. Le lieutenant William Bainbridge, malheureux commandant de l’USS Retaliation, assiste du pont du Volontaire à la poursuite et constate avec inquiétude que l’Insurgente ne cesse de gagner du terrain sur ses adversaires. C'est alors que le capitaine du Volontaire a la malencontreuse idée de l'interroger sur l'armement des navires poursuivis. Brainbridge lui répond qu'ils disposent pour l'un de 28 canons et de 29 pour l'autre alors qu'ils n'en ont pas la moitié. Accordant foi aux dires de l'Américain et très inquiet, le capitaine du Volontaire fait ordonner par signaux à l’Insurgente de stopper la poursuite ; moins gradé, son commandant obtempère tandis que le Montezuma et le Norfolk disparaissent sans demander leur reste.

La présence d'esprit de Bainbridge jointe à la naïveté du capitaine du Volontaire ont sauvé les Américains d'une sévère défaite. Les Français doivent se contenter de la capture du Retaliation qui est rebaptisé en Magicienne, mais ils ne la gardent pas longtemps. En effet, elle est une nouvelle fois capturée par les Américains (USS Merrimack) le 28 juin 1799. Quant à Bainbrige, libéré à la fin du conflit, il se voit confier le commandement du Norfolk que son astuce a sauvé et s'illustre par la suite dans le conflit qui oppose son pays aux Tripolitains puis lors de la guerre de 1812, pendant laquelle il capture la frégate britannique Java.

[modifier] Bibliographie

  • Farid Ameur, Coup de tabac sur les relations France-USA, magazine Historia, numéro 697, janvier 2005.