Poussan

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Poussan
Carte de localisation de Poussan
Pays France France
Région Languedoc-Roussillon
Département Hérault
Arrondissement Arrondissement de Montpellier
Canton Canton de Mèze
Code Insee 34213
Code postal 34560
Maire
Mandat en cours
Jacques Adge
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Nord du Bassin de Thau
Latitude
Longitude
43° 29′ 22″ Nord
         3° 40′ 15″ Est
/ 43.4894444444, 3.67083333333
Altitude 0 m (mini) – 286 m (maxi)
Superficie 30,08 km²
Population sans
doubles comptes
4 044 hab.
(1 999)
Densité 134 hab./km²

Poussan est une commune française, située dans le département de l'Hérault et la région Languedoc-Roussillon. Ses habitants sont appelés les Poussanais.

Armoiries de Poussan
Armoiries de Poussan

Sommaire

[modifier] Géographie

Le village de Poussan occupe la partie la plus maritime du Bassin de Montbazin. Le territoire communal qui s'étend sur environ 3 000 hectares se partage en deux grands ensembles. A l'ouest, la moitié du territoire est occupée par les garrigues qui forment les montagnes de la Moure et à l'est par la plaine agricole, essentiellement dédiée au vignoble. Au sud, le territoire communal confronte le bassin de Thau. Cette plaine permet la circulation, avec notamment l'installation de la Via Domitia à l'époque de l'occupation romaine.

[modifier] Histoire

Poussan est un village très ancien. On trouve en effet sur le territoire communal des traces d'occupation humaine dès la période du néolithique. Il semblerait même qu'il exista un oppidum à Poussan, sur la colline de Puech Gayes aux confins de Poussan, sur la route de Montbazin.

Par la suite, sous la période gallo-romaine, l'occupation se poursuit et s'organise en unités d'exploitations. À ce jour, les différentes sondages démontrent qu'il existait une activité très importante durant cette période puisque de nombreuses villa sont attestées. Ainsi a-t-on trouvé sur la commune de Poussan de nombreuses tombes dont le mobilier funéraire est loin d’être négligeable. De nombreux objets, à l'image du très bel Actéon en bronze, ou encore des patères et urnes cinéraires, conservés dans les collections du Musée Languedocien témoignent de l'importance de la civilisation gallo-romaine sur le territoire.

Ce n'est qu'à partir de l'an 960 qu'apparaît pour la première fois la mention de Poussan dans les documents d'archives, à l'occasion d'une donation par la comtesse Berthe de la Villa de Poussan, du domaine agricole et de l'église Saint-Pierre à l'abbaye de Montmajour.

Au XIe siècle, les bénédictins de la Chaise Dieu en Auvergne reçoivent en donation de l'évêque de Maguelone l'église Saint-Vincent de Jonquières (église aujourd’hui ruinée située à proximité du péage autoroutier). Cette donation sera confirmée en 1112. Ils recevront en plus l'église Saint-Sulpice et l'église Saint-Pierre. On doit à ces religieux bénédictins la construction sur la place de l'église de ce qu'on appelait autrefois le Petit château, en fait leur maison prieurale, qui est devenue à partir de 1765 le presbytère. Ce bel édifice est décrit par la DRAC comme le plus bel exemple de l'architecture domestique languedocienne du XIVe siècle.

L'histoire seigneuriale de Poussan est aussi très intéressante puisque se sont succédé à la tête des seigneuries de puissantes familles languedociennes qui telles que les Castres, les Montlaur, les célèbres Lévis de Mirepoix, ou encore Barrière et Tournezy. Celles-ci ont légué des demeures d'exception qui témoignent de la richesse patrimoniale et architecturale de Poussan. Au Xe siècle jusqu'au premier tiers du XIVe siècle, il n'existait qu'une seule seigneurie dont le siège se trouvait au château de Montlaur, au fort de Montlaur comme on peut retrouver dans les documents anciens. Après le XIVe siècle et le partage de la seigneurie entre les deux gendres de messire de la Roche, la vie de la cité va connaître une expansion prodigieuse jusqu'à parvenir à être une des sept villettes de Languedoc qui avaient le droit d'envoyer à tour de rôle un représentant aux États du Languedoc.

Durant les XVIe siècle, XVIIe siècle et XVIIIe siècle, la communauté villageoise connut une évolution importante puisque par le négoce et la prise en fermage des terres seigneuriales très rentables, de nombreuses familles, à l'image des Nicolau (qui deviendront Nicolau de Montribloud), Ollivier (Ollivier de Sénozan et de Rosny), Fornier, Sauvaire, Reynaud, Brun, Gervais vont se constituer d'importants patrimoines fonciers et financiers et leur permettront du moins pour les deux premiers de faire partie du gotha lyonnais puis parisien jusqu'à accéder à la charge de premier président au parlement de Paris. Les Gervais deviendront au milieu du XIXe siècle les fondateurs des Salins du Midi. En parallèle de cet enrichissement, le village se reconstruisait à l'intérieur des remparts et de belles maisons furent bâties sous l'Ancien Régime, dont subsistent aujourd'hui encore de beaux vestiges.

Comme tous les villages de la plaine languedocienne, Poussan a connu une phase de prospérité au XIXe siècle. De belles maisons vigneronnes qui associent dans une même construction, les structures de vinification au rez-de-chaussée et l'appartement bourgeois au premier niveau sont édifiées le long des axes faubouriens. Le long de ses avenues de Bédarieux ou de Sète, s'alignent de surprenants édifices qui témoignent de la richesse de cette commune jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

Aujourd’hui, Poussan est en train de redécouvrir son passé prestigieux, ses maisons bourgeoises malmenées par le temps. Mais il n'est pas trop tard, avec ses chefs d'œuvre que sont les châteaux de Montlaur, de Malbois, de la Garenne et l'ancienne maison prieurale, ses remparts en appareil en bossage du XIVe siècle qui courent sur près de deux cents mètres et la beauté de son cadre naturel constitué par son écrin de garrigues, cette commune est incontestablement le fleuron des villages situés sur le pourtour du bassin de Thau.

[modifier] Tradition

Tous les ans, à Poussan, le jour de mardi gras est fêté le Branle de la Chemise, où les hommes et les femmes doivent sortir et danser à la tombée de la nuit. Les hommes s'habillent en chemise de nuit de femme, et les femmes s'habillent en chemise de nuit d'homme. Idem pour les bonnets de nuit.

La tradition voulait qu'on ait une bougie allumée entourée de papier huilé blanc ou rouge selon la couleur politique. Le but était de brûler la queue postiche accrochée à la chemise de la personne de devant. Tous sautillaient pour éviter de se faire griller. Au son du hautbois et en chantant, tous déambulent à la queue leu leu dans les rues du vieux village.

L'histoire racontée par la chanson parle d'un seigneur qui a voulu punir les poussanais, il y a 200 ans. "Dis moi Jacou Dis moi Marguerite" ... Diga mé Jacou, Diga mé Marguarita per dé qu'avès mes la camisa poulida...

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2008 2014 Jacques Adgé
mars 2001 mars 2008 Jacques Adgé
juin 1972 mars 2001 Jean-Pierre Pastre - -
décembre 1970 mai 1972 Marcel Icard - -
septembre 1954 octobre 1970 Jean Fabre - -
octobre 1947 septembre 1954 François Poujol - -
mai 1945 octobre 1947 François Rigaud - -
septembre 1944 mai 1945 Vincent Icard - -
août 1927 septembre 1944 Pierre Séguy - -
mai 1925 août 1927 Frédéric Planchant - -
décembre 1919 mai 1925 Prosper Bigot - -
mars 1913 décembre 1919 René Dehan - -

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : Cassini[1] et INSEE[2])
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 319 1 483 1 649 1 764 1 916 1 827 1 931 1 986 1 990
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 959 2 066 2 245 2 261 2 333 1 958 1 910 2 055 2 313
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
2 416 2 226 2 046 2 067 1 943 1 911 1 753 1 430 1 568
1962 1968 1975 1982 1990 1999 - - -
1 625 1 894 2 103 2 728 3 505 4 044 - - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Histogramme
(élaboration graphique par Wikipédia)

[modifier] Pyramide des âges

Pyramide des âges en 1999.
Hommes Classe d'âge Femmes
95 ou plus  14
106  75 à 94  172
234  60 à 74  244
453  45 à 59  411
433  30 à 44  456
389  15 à 29  337
411  0 à 14  376

[modifier] Lieux et monuments

Église de Poussan.
Église de Poussan.
  • L'église Saint-Pierre : l'édifice a été reconstruit au milieu du XIXe siècle grâce à la volonté de l'abbé Gept qui sut, pendant 57 ans, de 1821 à 1878, faire de Poussan un véritable centre religieux. Cet édifice renferme de nombreux trésors qui, comme à l'image du tableau de la Pentecôte, peinte par Jacques Giral en 1722, ou encore le surprenant tableau de Saint-Roch appuyé sur un casque dans la forêt de Plaisance, aussi du XVIIIe siècle, témoignent de l'importance de la religion catholique dans la vie locale.
  • Le château de Montlaur situé sur la place de l'église est un édifice à l'histoire très ancienne. Il devait constituer l'élément défensif majeur du village médiéval. Les plus anciennes mentions concernant une tour défensive remontent en l'an 990. Ainsi ce château qui est inscrit au titre des Monuments Historiques et devrait prochainement être classé, a plus de 1 000 ans d'existence. Des séries de peinture, l'une dans la cage d'escalier, représentant des putti chevauchant des aigles dans un décor d'architecture, l'autre dans la salle d'apparat au rez-de-chaussée représentant le passage de Charles IX à Poussan chez Messire de Chaume, seigneur de Poussan, constituent un des éléments majeurs de la richesse patrimoniale de Poussan. Mais ses murs n'ont pas fini de livrer toutes les beautés de ce vénérable édifice. Il présente en plus la particularité d'avoir deux tourelles d'angle, dont une, rue Sadi Carnot qui est un chef d'œuvre de l'architecture de la Renaissance avec son culot très travaillé.
  • Le château de Malbois ou château de Lévis de Mirepoix qui s'étend sur un îlot d'immeubles, est partiellement inscrit au titre des Monuments Historiques pour sa façade qui est une des rares à présenter un décor aussi fouillé et surtout les vestiges d'une loggia en façade et pour sa salle Vinas, avec ses exceptionnels plafonds à caissons peints en polychromie et qui datent des années 1450. Une cheminée orne aussi cette salle. Il a été construit au moment de la partition de la seigneurie et devint le siège de la seigneurie du Bas.
Porte Notre-Dame.
Porte Notre-Dame.
  • Le château de la Garenne est construit par Jacques de Tournezy à la fin du XVIIe siècle, un des puissants magistrats de la Cour des Comptes de Montpellier, détenteur de la seigneurie haute de Poussan. Le projet du château est de servir de front architectural à un vaste jardin qu'il envisageait sur le devant et qui s'étendait jusqu'au rond-point et plus loin encore. Il est classé au titre des Monuments Historiques.
  • Le presbytère décrit dans le guide du patrimoine comme « le plus bel exemple de l'architecture domestique languedocienne du XIVe siècle » est devenu le presbytère de la paroisse en 1765 après que la municipalité en fit l'acquisition auprès des Bénédictins de la Chaise Dieu en Auvergne, détenteurs des églises de Poussan lui en consentit la vente. Cet édifice qui présente une belle façade en appareil à bossage et des fenêtres géminées présente en outre de belles voûtes en ogives. Des études récentes ont démontré qu'il fut partiellement rebâti au XIXe siècle - la façade fut reculée de quelques mètres - mais que les matériaux d'origine furent réutilisés.

Il serait toutefois trop long de faire l'inventaire de l'ensemble des richesses patrimoniales que cette commune présente. D'autres immeubles, notamment du XVIIIe témoignent de sa richesse passée.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Découverte

Une fresque datant de la Renaissance a été découverte le 18 mars 2006 dans la chapelle du château de Montlaur.

C'est au cours du déblayage de cette chapelle que Fabrice Bertrand, membre de la société archéologique de Montpellier, et Mme Arlette Petit, présidente de l'Association Saint-Vincent de Poussan, ont découvert cette peinture murale du XVIe siècle, représentant deux personnages dont un cavalier, et jusqu'alors recouverte d'enduit. Le classement de cette œuvre d'intérêt national aux monuments historiques est en cours.

La peinture aurait été réalisée en hommage Charles IX de passage à Poussan. Le roi de France se serait arrêté dans ce village de l'Hérault en 1564 pour y faire réparer une roue de son carrosse.

[modifier] Bibliographie

Une importante bibliographie existe sur Poussan.

Dans les années 1980, l'histoire de Poussan et son importance fut révélée par les ouvrages de Jean-Marie Négri. Celui-ci publia "Poussan, nos rues et notre histoire", 1985, 70 p. ; "Poussan, nos églises et leur histoire" (en collaboration avec l'abbé Cabrol), 1986, 53 p. ; "Poussan en Languedoc, nos seigneurs et notre histoire", 1988, 85 p. ; "Poussan en Languedoc, la Révolution, l'Empire et notre Histoire", 1990, 109 p."Poussan en Languedoc nos compoix et notre histoire",Les noms de lieux 1989 78 p. de l'abbé André Cabrol et J. M. Négri

Pour la connaissance générale de Poussan, il est possible de consulter l'ouvrage publié par la municipalité en 2001 et qui, regroupant les collaborations d'Alain Degage, Pierre Fabre, Jean-Paul Lacanal et Jean Laforgue, fut dirigé par Marc Lugand : M. Lugand (dir.), 2001 .- Histoire de Poussan .- 279 p.

Sur les questions religieuses, nous renvoyons à l'ouvrage publié par Fabrice Bertrand : F. Bertrand, 2006 .- Poussan, mille ans d'histoire rligieuse .- 117 p.

[modifier] Notes et références

  1. http://cassini.ehess.fr/ Population avant le recensement de 1962
  2. INSEE: Population depuis le recensement de 1962

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Poussan.




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