Pierre-Percée

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Pierre-Percée
Carte de localisation de Pierre-Percée
Pays France France
Région Lorraine
Département Meurthe-et-Moselle
Arrondissement Lunéville
Canton Badonviller
Code Insee 54427
Code postal 54540
Maire
Mandat en cours
Jacques Boulanger
2008 - 2014
Intercommunalité Communauté de communes
de la Vallée de la Plaine
Latitude
Longitude
48° 28′ 10″ Nord
         6° 55′ 59″ Est
/ 48.4694444444, 6.93305555556
Altitude 301 m (mini) – 570 m (maxi)
Superficie 9,93 km²
Population sans
doubles comptes
95 hab.
(1999)
Densité 9 hab./km²

Pierre-Percée est une commune française, située dans le département de Meurthe-et-Moselle et la région Lorraine.

Pierre-Percée et le lac du Vieux Pré
Pierre-Percée et le lac du Vieux Pré

Sommaire

[modifier] Géographie

Pierre Percée est située à l'extrémité orientale du département, arrondissement de Lunéville, canton de Badonviller, dans la vallée de la Plaine qui prend sa source sur les flancs du massif du Donon. Le château bâtit à 495 m d’altitude se situe à 10 km à l’est de Badonviller. Il est assis sur une barre rocheuse de grès à poudingue localement très friable d’orientation ENE-OSO de plus de 120 m de long et haute d’environ 12 m. La basse-cour du château s’étendait sur le côté nord-ouest, le moins abrupt de la pente.

[modifier] Histoire

De l'imposante structure du château ne subsiste de nos jours que quelques murs très modestes à l’extrémité OSO dont une tour-donjon de section carrée de 8x8 m s’élevant encore jusqu’à 13 m. Réalisée en bel appareil percé d’une fente d’éclairage de style roman, elle daterait du XIIe siècle.

[modifier] La famille des comtes d’Alsace

La mention la plus ancienne et la plus plausible de l’existence d’une construction castrale à Pierre Percée vient d’une chronique réalisée vers 1140 ; elle concerne Albertum de Longuicastro, un noble qui aurait vécu au milieu du XIe siècle. Longuicastro serait la latinisation de Langenstein (la longue pierre, sur laquelle est construit le château), castro ayant une signification équivalente en vieil allemand avec Stein qui désigne un château.

Adalbert appartient à la famille des comtes d’Alsace. Nommé par l’empereur Henri III à la fonction de duc de Lorraine, c’est probablement lui qui construit le château dont il prend le nom. Assassiné en 1048, sa fille Mathilde épouse Folmar IV comte de Metz dont le fils, Godefroy, porte le titre de comte de Langenstein. Il s’unit à Agnès de Bar avant 1100 mais décède vers 1110.

La tradition fait remonter à Agnès l’initiative du creusement avant 1138 d’un puits de quelques 100 pieds de profondeur (env. 30 m). Situé à l’aplomb sud-ouest du rocher, seule la partie supérieure du puits est encore visible, son diamètre est de 2,20 m. La réalisation de ce travail sans doute exceptionnel pour l’époque n’a pas manqué de frapper les esprits puisqu’on désigna fréquemment la forteresse sous le nom de Petrae Perforatae en latin et Piereperciée en vieux français. Ce qui n’empêcha pas les propriétaires de continuer à se faire appeler comte de Langenstein (ou Langstein) encore en 1150.

Le château de Pierre-Percée
Le château de Pierre-Percée

[modifier] La famille des comtes de Salm

Veuve du comte de Langenstein, Agnès épouse en seconde noce Hermann II, comte de Salm, fils de Hermann Ier roi de Germanie, issu de la dynastie de Luxembourg.

Le territoire de ce nouveau seigneur comprend les villes de Badonviller (qui devient la capitale du comté) et de Blâmont. Hermann II entre en guerre au côté du duc de Lorraine dont il est l'homme lige vers 1134 contre son propre beau frère le comte de Bar et l'évêque de Metz lui aussi comte de Bar. Hermann II trouve la mort sur le champ de bataille devant le château de Frouard. Dans le même temps, le château de Pierre-Percée est assiégé et tombe entre les mains de l'évêque de Metz. C’est probablement aussi à l’occasion de cette guerre que disparaît son fils Hermann III, permettant au fils cadet, Henri Ier, d’hériter du comté. Une chapelle y est attestée par un texte non daté mais rédigé entre 1228 et 1244 à l'occasion de sa donnation par Henri III à l’abbaye de Saint Sauveur (Meurthe-et-Moselle).

Par suite de ses déboires financiers, son petit-fils, le comte Henri IV, est contraint de vendre son château ainsi que le château de Salm dans la vallée de la Bruche (en Alsace, Bas-Rhin) au puissant évêque Jacques de Metz avant 1258, de qui il les reprend en hommage.

Château de Pierre-Percée en 1755
Château de Pierre-Percée en 1755

Le château n’est pas le logement principal des comtes, ces derniers résidant principalement là où se fait l’histoire, c’est-à-dire dans les villes et à la cours ducales, les châteaux éloignés étant laissés à des fonctionnaires (cellérier, capitaine, prévôt). Le château sert aussi de patrimoine urbanistique permettant au comte d’éponger des emprunts en l’engageant à ses créanciers.

Les comptes signalent de 1564 à 1634 des réfections régulières sur les charpentes des étages, les toitures et des travaux de maçonnerie. On y apprend ainsi que certains de ces travaux y sont réalisés alors que toiture et planchers se sont déjà effondrés par suite de leur pourrissement.

La forteresse fait l’objet en 1587 d’un renforcement de sa garnison et de nombreux travaux de restauration et d'amélioration des défenses à l’annonce de la venue de mercenaires au service de princes protestants (roi de Navarre et duc de Bouillon). Les travaux concernent : la basse-cour, les toitures, la citerne, le pont-levis, la tour de guet, les deux corps de garde, une canonnière est aménagée près du pont-levis et les arquebuses sont révisées par un maître arquebusier de Badonviller.

Mais c’est au cours de la guerre de Trente Ans (1618-1648) que le château - comme le hameau établi à ses pieds - sera détruit, notamment lors du siège de 1636 par les troupes conduites par Bernard de Saxe-Weimar contre les troupes impériales.

Pierre Percée n’a plus été reconstruit mais ses pierres ont été utilisées comme matériaux de construction.

[modifier] Bibliographie

  • DANTAN Dominique, Les châteaux de Salm et Pierre-Percée, maîtrise d’histoire, Université de Nancy II, 1984.
  • PARISSE Michel, La noblesse Lorraine, XIe-XIIIe siècles, 2 vol., Paris-Lille, 1975.
  • SEILLIERE (baron François de), Documents pour servir à l’histoire de la Principauté de Salm en Vosges et de la ville de Senones sa capitale, Paris, 1898.
  • Archives Départementales de Meurthe-et-Moselle, Nancy.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 2014 Jacques Boulanger
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
36 76 94 80 80 95
Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Cartes