Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde

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Philippe de Marnix de St. Aldegonde
Philippe de Marnix de St. Aldegonde

Philippe de Marnix, baron de Sainte-Aldegonde, né à Bruxelles en 1540, mort à Leyde en 1598, fut à la fois militaire, poète, théologien et pédagogue. Son histoire est intimement liée avec celle de Calvin.

Sommaire

[modifier] Biographie

A la révolte des Pays-Bas, en 1565, on le vit un des premiers auteurs du compromis de Bréda, qui garantissait la liberté de conscience et s'opposait à l'Inquisition, mais que rejeta Marguerite de Parme. Après l'arrivée du duc d'Albe en 1567, il émigra à Emden en Allemagne où il écrivit son pamphlet De Byencorf der H. Roomsche Kercke (1569), et ne revint aux Pays-Bas qu'en 1571. Guillaume de Nassau, prince d'Orange le chargea de missions diplomatiques, militaires et religieuses. Il le chargea aussi des négociations avec Paris et Londres, et, en 1578, avec la diète d'Augsbourg. Philippe de Marnix contribua beaucoup à l'édification de l'Université de Leyde et à la pacification de Gand en 1576. Bourgmestre d'Anvers en 1584, il défendit la ville pendant treize mois contre le duc de Parme, mais dut finalement se rendre, à la suite de quoi il se retira des affaires. Il reparut cependant comme ambassadeur à Paris en 1590, et vécut ensuite à Leyde, où il traduisit la Bible en néerlandais.

Marnix a laissé, outre des écrits de controverse, un traité estimé : De l'éducation des princes et des enfants (en latin). Il est également l'auteur présumé des paroles du Wilhelmus, l'hymne national néerlandais.

[modifier] Le Tableau des differens de la religion

Son œuvre la plus importante en français est le Tableau des differens de la religion (1598-1601). Marnix y fait parler un clerc catholique désireux de faire l'éloge de son Eglise, et la critique des calvinistes. Mais ce clerc maladroit se prend les pieds dans son propre discours. Au lieu de louer les grands docteurs catholiques (Bellarmin, François Panigarole, et le moins connu Gentien Hervet), il dévoile involontairement tous leurs vices et toutes leurs manipulations. La vraie manipulation vient bien sûr de Marnix, réformateur actif, qui poursuit ainsi sur près de 1500 pages une satire théologique à la fois pointue et comique, sur un ton qui emprunte beaucoup à Rabelais, à Erasme et à Henri Estienne. Le Tableau des differens appartient au genre alors très en vogue du pseudo-éloge (voir L'Éloge de la Folie d'Erasme).

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens externes

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