ODESSA

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Odessa (homonymie).

ODESSA (Organisation der ehemaligen SS-Angehörigen, « Organisation des anciens membres SS ») est un réseau clandestin qui aurait été mis en place à la fin de la Seconde Guerre mondiale par un groupe d'officiers SS, qui oeuvrait à l'organisation de chemins d'évasions (Rattenlinien en allemand, rat-lines en anglais). Le réseau devait faciliter la fuite des criminels de guerre nazis et de leurs familles vers le Moyen-Orient et l'Amérique latine. Cette organisation mi-fictive, bien que partiellement basée sur des évènements réels, doit son nom au roman best-seller de Frederick Forsyth Le Dossier Odessa (The Odessa File, 1972), qui imaginait un réseau d'ex-SS nommé ODESSA, la susdite Organisation der ehemaligen SS-Angehörigen, chargée d'exfiltrer des criminels de guerre nazis vers l'Amérique du Sud.

Le journaliste allemand Guido Knopp avance qu'ODESSA relève davantage du mythe et recouvrirait en réalité de nombreuses filières différentes, souvent éphémères[1]. Le réseau était également constitué d'autres cellules plus « officielles », souvent des services secrets occidentaux : comme le CIC américain, ou encore le réseau d'espionnage de Reinhard Gehlen, ex-espion nazi qui devint le fondateur des services secrets ouest-allemands et partie de la branche allemande du réseau anticommuniste stay-behind.

Sommaire

[modifier] Membres réels ou supposés

Otto Skorzeny aurait été membre d'ODESSA. Certains soupçonnent également Martin Bormann et Heinrich Himmler, dont les dates de décès sont sujettes à controverse, ainsi que Alfred Naujocks, qui vécut à Hambourg jusqu'en 1966, d'avoir participé au réseau[2],[3]. En Argentine, Rodolfo Freude fut lui aussi soupçonné d'être membre du réseau. En territoire arabe, le contact d'ODESSA était Johann von Leers, alias Omar Amin, l'adjoint de Joseph Goebbels[4].

[modifier] Personnes exfiltrées

ODESSA possédait des contacts avec Buenos Aires, Le Caire, Bonn, Rome, Genève et le Vatican. Il aurait notamment aidé Adolf Eichmann, Josef Mengele, Erich Priebke, Klaus Barbie, Aribert Heim et beaucoup d'autres à fuir la justice internationale[5],[6],[7]. Ainsi a-t-il permis à Paul Schäfer de se réfugier au Chili, où il fondera la Colonie Dignidad et servira le régime d'Augusto Pinochet.

ODESSA a revendiqué l'attentat du 9 juillet 1979 dirigé contre les militants antifascistes Serge et Beate Klarsfeld. En novembre 2005, le quotidien El Mundo affirmait qu'Aribert Heim, alias « le boucher de Mauthausen », qui sévissait dans le camp de concentration de Mauthausen, avait réussi à se cacher en Espagne près de vingt ans grâce à l'aide d'ODESSA.

[modifier] ODESSA dans la fiction

[modifier] Notes

  1. Guido Knopp, Les SS. Un avertissement de l'histoire ; Presses de la Cité, Paris, 2004.
  2. Himmler serait mort avant la création d'ODESSA ; il n'aurait donc pas pu en faire partie.
  3. On ne sait pas véritablement ce qui est advenu de Martin Bormann, mais il semble de plus en plus qu'il soit mort en essayant de quitter Berlin, un peu après la mort de Hitler. Dire qu'il faisait partie de ODESSA serait donc inexact.
  4. «contact pour l'organisation des anciens membres des SS (ODESSA) en territoire arabe» Bundesarchiv-Findmittelinfo
  5. Il est incertain qu'Adolf Eichmmann aie utilisé ODESSA pour fuir en Argentine : il se serait échappé avec l'aide d'un père franciscain de Gênes. Quant à l'Argentine, les portes étaient largement ouvertes sans l'aide d'une mystérieuse organisation.
  6. Erich Priebke obtint de faux papiers via la Commission d'assistance pontificale.
  7. Klaus Barbie a plus exactement fui avec l'aide des services secrets américains du CIC (c'est d'ailleurs du CIC, et non de l'allemand, que provient l'appellation Ratline).