Nabucco

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Nabucco
Portrait de Giuseppe Verdi par Giovanni Boldini, 1886   Galerie nationale d’Art moderne, Rome
Portrait de Giuseppe Verdi par Giovanni Boldini, 1886
Galerie nationale d’Art moderne, Rome
L'œuvre
Genre Opéra
Nb d'actes 4 parties
Musique Giuseppe Verdi
Livret Temistocle Solera
Langue originale Italien
Sources littéraires Nabuchodonosor (1836) drame d'Auguste Anicet-Bourgeois et Francis Cornue
Durée {{{durée}}}
Dates de composition {{{dates_composition}}}
Partition autographe Archives Ricordi Milan
Création mondiale Teatro alla Scala, Milan
(9 mars 1842 Strepponi)
Création française Théâtre-Italien, Paris
(1845 Brambilla)
Représentations notables
Personnages
  • Nabucco, roi de Babylone (Baryton)
  • Abigaïlle, esclave, présumée fille de Nabucco (Soprano)
  • Ismaël, neveu du roi des Hébreux, amoureux de Fenena (Ténor)
  • Zaccaria, Grand prêtre de Jérusalem (Basse)
  • Le Grand prêtre de Babylone (Basse)
  • Abdallo, vieil officier au service de Nabucco (Ténor)
  • Anna, sœur de Zaccaria (Soprano)
  • Fenena, fille de Nabucco (Soprano)
  • Soldats babyloniens, soldats hébreux, lévites, vierges juives, femmes babyloniennes, mages, grands du royaume de Babylone, Peuple (chœur)
Grands airs
  • Sinfonia (première partie)
  • Mio furore, non più costretto Nabucco (finale première partie)
  • Ben'io t'invenni, o fatal scritto! aria d'Abigaïlle (deuxième partie)
  • Vieni, o Levita prière de Zaccaria (deuxième partie)
  • È l'Assiria una regina (introduction à la troisième partie)
  • Va', pensiero, sull'ali dorate chœur des hébreux (troisième partie)
  • Dio degli ebrei, perdono! prière de Nabucco (quatrième partie)

Nabucco (titre initial : Nabuchodonosor) est un opéra en quatre parties de Giuseppe Verdi sur un livret de Temistocle Solera, tiré de Nabuchodonosor (1836), drame d'Auguste Anicet-Bourgeois et Francis Cornue et créé le 9 mars 1842 à la Scala de Milan. Il évoque l'épisode biblique de l'esclavage des juifs à Babylone.

Sommaire

[modifier] Création

  • Interprètes de la première représentation :
    • Nabucco, roi de Babylone : Giorgio Ronconi (Baryton)
    • Abigaïlle, esclave, présumée fille de Nabucco : Giuseppina Strepponi (Soprano)
    • Ismaël, neveu du roi des Hébreux, amoureux de Fenena : Corrado Miraglia (Ténor)
    • Zaccaria, Grand prêtre de Jérusalem : Prosper Dérivis (Basse)
    • Le Grand prêtre de Babylone : Gaetano Rossi (Basse)
    • Abdallo, vieil officier au service de Nabucco : Napoleone Marconi (Ténor)
    • Anna, sœur de Zaccaria : Teresa Ruggeri (Soprano)
    • Fenena, fille de Nabucco : Giovannina Bellinzaghi (Soprano)
  • Orchestre et chœur :
    • Scala de Milan
    • Maestro al cembalo: Giuseppe Verdi puis Giacomo Panizza
    • Premier violon et directeur d’orchestre : Eugenio Cavallini
    • Chef de chant : Giulio Granatelli
    • Décors : Baldassarre Cavallotti et Filippo Peroni

[modifier] Argument

A Jérusalem puis à Babylone vers 587 avant Jésus-Christ

[modifier] Première partie : Jérusalem

  • A l'intérieur du temple de Salomon

Remplis d'angoisse et de terreur, les Hébreux supplient Yavhé de leur venir en aide face aux troupes babyloniennes. Le grand prêtre Zaccaria a pris en otage Fenena, la fille de Nabucco, roi de Babylone. Zaccaria exhorte son peuple à espérer en l'aide divine : Fenena pourrait constituer un gage de paix entre les Hébreux et les Babyloniens. Ismaël, neveu du roi des Hébreux, annonce que l'avance de Nabucco et de ses soldats ne connaît désormais plus de frein. Zaccaria incite les Hébreux à repousser l'ennemi et, après avoir confié Fenena à Ismaël, il s'éloigne avec tous les Hébreux pour défendre la ville et le temple. Ismaël et Fenena, secrètement amoureux l'un de l'autre, sont restés seuls. Ismaël rappelle comment Fenena l'avait fait évader de prison à Babylone lorsqu'il s'y était rendu comme ambassadeur. Maintenant, c'est Ismaël qui est résolu à libérer à son tour Fenena et à fuir avec elle. Mais Nabucco ayant osé pénétrer dans le temple, Zaccaria menace de tuer Fenena. Alors que le grand prêtre est sur le point de porter à Fenena un coup mortel, Ismaël s'interpose, retenant la main de Zaccaria et délivrant Fenena. Nabucco donne alors l'ordre de piller le temple et d'emprisonner les Hébreux. Zaccaria et les Hébreux maudissent Ismaël qui, en délivrant Fenena, a trahi la patrie.

[modifier] Deuxième partie : L'impie

  • Appartements du palais royal de Babylone

Abigaïlle entre seule en scène, très agitée. Elle vient de trouver le document caché depuis plusieurs années qui prouve qu'elle est en réalité fille d'esclaves, adoptée en secret par Nabucco. Elle prétend accepter cette nouvelle mais, en fait, compte tenu de sa jalousie (Ismaël, qu'elle aime, lui préfère sa sœur, qui plus est fille légitime de Nabucco), elle exprime plutôt des projets de vengeance et de destruction (Récitatif : Ben io t'invenni, o fatal scritto!). Un trait de flûte annonce un changement : après un climat de violence, Abigaïlle se souvient du temps où elle aussi avait un cœur ouvert à la joie et à la compassion dans un air calme et mélancolique (Air : Anch'io dischiuso un giorno). Surgissent alors le Grand Prêtre et sa suite de Mages : ils viennent informer Abigaïlle, en charge du pouvoir à Babylone en cette période d'absence de Nabucco, que sa sœur Fenena est en train de libérer les Juifs. Ils peuvent en profiter pour tenter de conquérir le pouvoir par la force : ils ont fait courir le bruit que Nabucco est mort au combat. Le peuple la réclame comme reine (scène : Chi s'avanza?). Abigaïlle, triomphante, se voit déjà sur le trône et savoure l'ironie de la situation : toutes les personnes de sang royal viendront implorer l'humble esclave! (Air et chœur : Salgo già del trono aurato lo sgabello insaguinato).

  • Salle du palais royal

Changement de scène. Entre Zaccaria avec un lévite. Il chante une prière à son dieu. Cet air est très émouvant et mis en exergue musicalement par le seul accompagnement de six violoncelles (Air : Vieni, o Levita!). Ailleurs au palais, Ismaël rencontre ses camarades juifs. Ceux-ci sont scandalisés par sa réaction du premier acte lorsqu'il a protégé Fenena, fille de l'ennemi. Ils le maudissent. Surviennent alors Zaccaria et sa sœur Anna. Celle-ci parvient à expliquer que Fenena s'est convertie au judaïsme et que, par conséquent, Ismaël a bien fait de la sauver.

[modifier] Troisième partie : La prophétie

  • Les jardins suspendus de Babylone

Abigaïlle, assise sur le trône à côté de la statue d'or de Baal, dans les jardins suspendus de Babylone, reçoit l'hommage de ses sujets. Quand le grand prêtre lui remet la condamnation à mort des hébreux, la reine feint hypocritement de ne pas être certaine du sort à leur réserver. A l'arrivée du roi déchu - dans d'humbles vêtements et l'air égaré - l'usurpatrice change d'attitude et s'adresse à lui avec une arrogance ironique, donnant l'ordre de le reconduire dans ses appartements. Elle le prévient qu'elle est désormais la gardienne de son siège et l'invite péremptoirement à apposer le sceau royal sur la sentence de mort des hébreux. Le vieux roi hésite, Abigaïlle le menace, l'accusant de lâcheté et à la fin Nabucco cède. Mais il est pris d'un doute : qu'en sera-t-il de Fenena ? Abigaïlle, implacable, affirme que personne ne pourra sauver l'enfant et lui rappelle qu'elle aussi est sa fille. Mais le roi lui avoue qu'elle est seulement une esclave. Elle tire de son sein le parchemin qui atteste de son origine et le réduit en lambeaux. Le roi, trahi et détrôné, en entendant le son des trompes qui annoncent l'imminence du supplice des hébreux, appelle ses gardes, mais ceux-ci viennent l'arrêter, obéissant aux ordres de la nouvelle reine. Déconcerté et impuissant, Nabucco demande en vain à Abigaïlle un geste de pardon et de pitié pour la pauvre Fenena.

  • Les rives de l'Euphrate

Sur les bords de l'Euphrate les hébreux, vaincus et prisonniers, se rappellent avec nostalgie et douleur leur chère patrie perdue (chœur : Va', pensiero, sull' ali dorate). Le grand prêtre Zaccaria les incite à ne pas pleurer comme des femmes et prophétise une sévère punition pour leur ennemi : le Lyon de Judée vaincra les Assyriens et détruira Babylone.

[modifier] Quatrième partie : L'idole brisée

  • Appartements du palais royal de Babylone

Nabucco, seul dans une salle du palais se réveille d'un cauchemar en entendant des cris et, les prenant pour des appels à la guerre, rassemble ses preux pour marcher sur Jérusalem. Entendant en lui d'autres voix qui répètent le nom de Fenena, il s'avance à la fenêtre et voit avec horreur sa fille enchaînée. Désespéré, il court à la porte, tente en vain de l'ouvrir et, réalisant enfin qu'il est prisonnier, s'adresse au dieu de Judée, invoquant son aide et implorant son pardon. Comme en réponse à sa prière, surgit son fidèle officier Abdallo avec une poignée de soldats. Abdallo lui restitue son épée et lui offre de l'aider à reconquérir son trône.

  • Les jardins suspendus de Babylone

Dans les jardins suspendus de Babylone passe le triste cortège des hébreux conduits au supplice. Zaccaria rassure Fenena en l'incitant à conquérir la palme du martyre ; l'enfant se prépare à jouir de la joie céleste. L'atmosphère mystique est troublée par l'arrivée de Nabucco qui, à la tête de ses troupes, ordonne de briser la statue de Baal. "Miraculeusement", l'idole tombe d'elle-même. Tous crient au "divin prodige", Nabucco redonne la liberté aux hébreux, annonce que la perfide Abigaïlle s'est empoisonnée et ordonne au peuple d'Israël de construire un temple pour son dieu grand et fort, seul digne d'être adoré. Pendant que tous, Hébreux et Assyriens, s'agenouillent, invoquant l'"immense Jéhovah", entre Abigaïlle soutenue par deux guerriers : elle confesse sa faute et implore le pardon des hommes et de Dieu avant de tomber inanimée. Zaccaria adresse à Nabucco la dernière prophétie : « Servendo a Jeovha sarai de' regi il re ! ».

[modifier] Autour de Nabucco

  • Le premier Nabuchodonosor est un drame français en quatre actes écrit par Auguste Anicet-Bourgeois et Francis Cornu qui fut donné pour la première fois le 17 octobre 1836 au Théâtre de l'Ambigu-Comique de Paris.
  • Le deuxième Nabuchodonosor est un ballet en cinq parties composé par Antonio Cortese, directeur de la Scala de Milan et qu'il présenta pour la première fois durant l'automne 1838.
  • L'air du chœur des esclaves (Va, pensiero) fut à plusieurs reprises pressenti pour être l'hymne national italien.

[modifier] Bibliographie

  • Alain Duault, Sylviane Falcinelli, Pierre Flinois, Gilles de Van, Elisabeth Giuliani, Jacques Gheusi, Alain Arnaud, Jacques Bourgeois, Sergio Segalini, Michel Pazdro, Claire Collart, Elisabeth Giuliani, Luciano Berio, Nabucco dans L'Avant-Scène Opéra, Éditions Premières Loges, Paris, 1994, 120 p. (ISBN 2-84385-069-X)
  • Leclercq, Fernand, Nabucco dans Guide des opéras de Verdi, Jean Cabourg, directeur de la publication Fayard, collection Les indispensables de la musique, Paris, 1990, pp. 45-95 (ISBN 2-213-02409-X)
  • Harrewood, Nabucco, dans Tout l'opéra, de Monteverdi à nos jours (Kobbé), Robert Laffont, Collection Bouquins, 1993, pp. 357-359 (ISBN 2-221-07131-X)

[modifier] Sources

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes