Nabuchodonosor II

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Nabuchodonosor II,  sur une pièce de monnaie
Nabuchodonosor II, sur une pièce de monnaie

Nabuchodonosor II, souverain de Babylone (v. 630 av. J.-C.562 av. J.-C.) doit sa renommée à la conquête de Jérusalem et du royaume de Juda dont la Bible se fait écho.

[modifier] Le règne

Nabuchodonosor succède à son père Nabopolassar, qui redonna son indépendance à Babylone face aux Assyriens, en 605 av. J.-C. Il venait, peu avant, de battre les Égyptiens à Karkemish.

Dès la première année de son règne il soumit Jérusalem et y établit un protectorat. Le roi de Juda, Joachim, ne supportant pas la situation, complota avec les Égyptiens. Nabuchodonosor réagit en soumettant de nouveau Jérusalem le 16 mars 597 av. J.-C., en déportant la famille royale et une partie de la population, et en installant sur le trône Sedecias. Mais ce dernier complota à son tour contre Nabuchodonosor qui dut revenir une troisième fois à Jérusalem - en 586 av. J.-C.- pour soumettre la ville.

Il assiégea 13 ans la ville de Tyr, et en perdit le contrôle en -573.

Nabuchodonosor meurt de maladie en -562. Son fils Amêl-Marduk (Evil-Merodach) n’occupera le trône que deux ans.

[modifier] La capitale

Nabuchodonosor entreprend d’immenses travaux à Babylone : sanctuaire de Marduk, ziggourat, un grand nombre de temples de la ville, reconstruction de l’enceinte avec deux murs parallèles, porte d’Ishtar, etc. La ville forme un rectangle grossier de 1,5 km sur 2,4 km. Construite primitivement sur la rive orientale de l’Euphrate, elle est reliée à ses quartiers populaires sur la rive occidentale par un pont. L’organisation intérieure (fouilles du quartier de Merkès) repose essentiellement sur un plan quadrillé, ce qui suppose un plan d’urbanisme. Certaines rues sont assez larges pour permettre le passage de chars et de chariots. Une grande artère nord-sud, la voie processionnelle, au sol recouvert de dalles cuites jointoyées au bitume, passe par la porte d’Ishtar pour desservir le palais et les principaux sanctuaires. Le palais s’entend au nord entre la voie processionnelle et un énorme bastion aux murs larges de 25 m (les jardins suspendus de la reine Sémiramis ont pu être situés à cet endroit). De 300 m sur 150 environ, composé de cinq unités allongées nord-sud et juxtaposées, avec des bâtiments de part et d’autre d’une grande cour, il est unique par sa structure et son organisation (il faut, pour atteindre la dernière unité, franchir d’abord les quatre premières).

Le temple de Marduk (Esagila, la maison à tête élevée), forme le cœur religieux de la cité en étroite relation avec la ziggurat dont le sépare la rue qui dessert le pont. Presque carré (79 m sur 85,80), il suit le plan dit babylonien, disposé autour d’une grande cour rectangulaire. La célèbre ziggourat (Etemenanki, la maison du fondement du ciel et de la terre) est installée à l’intérieur d’une vaste cour rectangulaire de 458 m sur 312 m, sur une base de 91 m. Le pont est constitué de piles en forme de navettes longues de 21 m, larges de 9 m, à des intervalles de 9 m, construites en briques et en pierres scellées au plomb, avec des cavités destinées à recevoir l’extrémité des poutres, qui supportent le tablier.

[modifier] Organisation de l'Empire

Les grands temples jouent un rôle économique et administratif important. Celui d’Uruk nous a fourni une ample documentation écrite. Son administration hiérarchisée se retrouvait, semble-t-il, dans les autres sanctuaires, à Babylone ou à Borsippa. Le roi y a ses représentants dont l’action paraît être devenue plus stricte avec l’arrivée de Nabonide au pouvoir. Ces organismes semblent avoir été favorisés par les premiers souverains ; ils forment en effet une structure administrative préexistante qui contrôle la production économique, donc les revenus, du territoire qui en dépendent et allégent la charge administrative qui relève directement du palais.

L’essentiel de la vie économique est fondé sur l’agriculture. Les terres sont affectées selon leurs qualités et les possibilités d’irrigation à l’élevage, aux palmeraies et aux céréales. Elles sont concédées contre redevance à ceux qui les exploitent. Certains exploitants sont propriétaires, mais ils restent soumis au temple pour leurs redevances.

Une activité de type capitaliste fondée sur le commerce de l’argent et des biens matériels se développe dans les villes. Elle connaît une certaine expansion avec l’apparition de la monnaie qui commence à circuler.