Mvett
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Le mvett ou mvet désigne un instrument de musique à cordes connu depuis l'ancienne Égypte, et un ensemble de contes formant la culture des Fangs.
Selon la légende de sa création, Oyono Ada Ngomo, était un sage, un notable fang qui vivait pendant la longue migration appelée « Obane » vers le XVe siècle. Les Fangs revenant du nord, et se dirigeant vers le sud (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Sao Tomé), sont en butte aux attaques meurtrières des tribus qui les pourchassent et avec qui ils sont en guerre. Lors d'une de ces attaques Oyono Ada tombe dans le coma mais son peuple ne l'abandonne pas. On traîne son corps inerte vers le sud, mais l'espoir et la foi en l'avenir est perdu. Durant son coma, Oyono Ada vit un esprit supérieur venir vers lui et lui parler. L'esprit lui remet en esprit un instrument de musique qui est censé venir réveiller le peuple et lui redonner espoir par des chants et des histoires fabuleuses. C'est ainsi qu'est né le mvet. Lorsqu'Oyono Ada Ngomo se réveilla, il expliqua sa rencontre étrange avec l'esprit, et se mit à fabriquer l'instrument de musique. Lorsque cela fut fait, il gratta sur ses cordes et la magie prit aussitôt. Le peuple retrouva sa force et son espoir en l'avenir. D'ailleurs « mvet » vient de « a vet » qui signifie « s'élever ».
Le mvet est aussi et surtout un ensemble de récits guerriers qui se jouent accompagnés de cet instrument. Né durant l'exode du peuple fang que l'on retrouve aujourd'hui éparpillé entre Gabon, Cameroun, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale et sur l'île de São Tomé, des chants mvetts étaient déclamés aux combattants pour les exciter avant les batailles. Mais au-delà de l'usage qui en était fait en temps de guerre, l'art du mvett englobe tous les aspects de la culture fang que ce soit la poésie, la philosophie ainsi que les connaissances scientifiques du monde, ce qui amène les Fangs à dire du mvett que c'est un art total.
[modifier] Lutherie
C'est un cordophone, une petite harpe-cithare en raffia avec un à quatre résonateurs en calebasse, un haut chevalet et quatre à cinq cordes en boyaux.
[modifier] Jeu
Utilisé en solo ou pour accompagner les chants des Fangs, notamment au Gabon et au Cameroun.
[modifier] Sources
- L'encyclopédie du Mvett, Grégoire Biyogo
- Le Mvett, L'homme, la mort et l'immortalité, Tsira Ndong Ndoutoume, ed. Harmattan, 1993 (ISBN 2-7384-1558-X)
- Barricades Mystérieuses et Pièges à Pensée: introduction à l'analyse des Épopées Fang, Pascal Boyer, 1988.
