Mus musculus

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Mus musculus
souris commune
souris commune
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Ordre Rodentia
Sous-ordre Myomorpha
Famille Muridae
Sous-famille Murinae
Genre Mus
Nom binominal
Mus musculus
Linnaeus, 1758
Statut de conservation IUCN :


LC  : Préoccupation mineure

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La souris domestique ou souris commune, Mus musculus pour les scientifiques, est un petit rongeur de la famille des muridés. On désigne aussi plus simplement cette espèce très répandue par le nom vernaculaire plus court: souris. C'est est un animal généralement assez craintif qui vit souvent à proximité ou dans les habitations humaines, d'où son appellation « domestique » (mot dérivé du latin domus, la maison) comme pour la mouche domestique. La souris blanche est une race de souris domestique largement utilisée en laboratoire. Une fois apprivoisé c'est un animal qui est apprécié également comme animal de compagnie.

Sommaire

[modifier] Nomenclature et systématique

  • Mus musculus domesticus - Souris des greniers
  • Mus musculus musculus - Souris des champs

Les petits s'appellent des souriceaux.

[modifier] Description de l'espèce

  • Poids adulte: de 20 à 50 g pour les plus grosses femelles
  • Espérance de vie: 2 à 3 ans
  • Période d'activité: diurne

[modifier] Morphologie

Le dimorphisme sexuel est peu apparent.

Le corps de la souris, couvert de poils, est séparé en trois parties :

  • La tête porte la bouche et les organes sensoriels pairs (olfactifs, visuels, auditifs).
  • Le tronc auquel se rattachent deux paires de membres.
  • La queue, située au-delà de l'anus.

Tête

Image:CTmus.jpg

  • Séparée du tronc par un cou bien marqué.
  • Les narines externes s'ouvrent à la face ventrale du museau.
  • La bouche ventrale limitée par 2 lèvres.
  • Les yeux munis de paupières.
  • Les pinnas des oreilles.
  • Les vibrisses organes tactiles.

Tronc

Représentation d'une souris dans quatre positions par Jacques de Gheyn (1565-1629).
Représentation d'une souris dans quatre positions par Jacques de Gheyn (1565-1629).

Porte latéralement les deux paires de membres, ventralement les mamelles et les orifices urinaire, génital et anal.

Les membres sont composés de trois segments

La main possède quatre doigts bien développés, terminés par des griffes, le pouce étant atrophié. On peut observer trois calosités interdigitalles et deux calosités basales.

Le pied possède cinq doigts, bien développés et terminés par des griffes. Aux points d'appui se sont développées des callosités dont la disposition est spécifique.

Les mamelles

La souris possède cinq paires de mamelles :

  • trois axillo-pectales ou pectorales
  • deux inguinales ou pelviennes

Les orificices urinaire, génital et anal

Chez la femelle : l'urètre s'ouvre en avant du vagin au sommet d'une papille urinaire. Le vagin s'ouvre au niveau de la vulve. L'anus est séparé de la vulve par un court périnée.

Chez le mâle : les orifices urinaire et génital sont confondus à l'extrémité du pénis, normalement cachés dans un repli cutané, le prépuce. Les testicules normalement intra-abdominaux peuvent descendre chacun dans un diverticule de la cavité abdominale recouvert d'un sac cutané, le scrotum.

L'anus est localisé à la base de la queue.

Queue

Aussi longue que le tronc et la tête et recouverte d'écailles cornées épidermiques disposées en anneaux entre lesquelles s'insèrent quelques poils très courts.

[modifier] Reproduction

Portée de souriceaux.
Portée de souriceaux.
  • Période de reproduction : toute l'année
  • Maturité sexuelle : cinq à six semaines (M 45 jours, F 40 à 45 jours)
  • Âge de mise à la reproduction: 8 semaines
  • Nombre de portées par an : 5 à 15
  • Durée de gestation : 18 à 21 jours
  • Nombre de petits par portée : entre 5 et 12 petits, maximum 18
  • Nombre de portées par an: 5 à 6
  • Age de sevrage: 4 semaines
  • Les petits: espèce nidicole, ils naissent nus et aveugles

La souris peut entamer une nouvelle gestation toutes les six semaines.

Les souriceaux à la naissance sont aveugles et glabres, ils se nourrissent du lait de leur mère pendant environ 2-3 semaines.

[modifier] Comportement à l'état sauvage

Souris sauvage grignotant une plante.
Souris sauvage grignotant une plante.
Chat poursuivant une souris
Chat poursuivant une souris

La souris commune vit, à l'état naturel, dans les champs ou à proximité des habitations humaines. Son régime alimentaire est omnivore à tendance granivore. Elle consomme moins de 5 grammes de nourriture par jour.

[modifier] Prédateurs

Les prédateurs de la souris sont les petits mammifères carnivores comme les chats, les belettes, les renards, etc. mais aussi des serpents, des oiseaux comme les rapaces, les grues et bien d'autres carnivores encore. La souris a beaucoup de prédateurs parce que c'est une proie facile à attaquer et très petite.

L'homme, qui la considère souvent comme un animal nuisible détruisant les cultures et propageant des maladies via leurs parasites et leurs fèces, est aussi un prédateur redoutable pour la souris. Pour la faire disparaitre des habitations, il héberge des animaux comme le chat ou bien utilise des pièges et des poisons chimiques. La domestication du chat aurait eu comme première motivation la lutte contre les souris et les rats.

L'espérance de vie d'une souris est de deux ans en l'absence de prédateurs, mais seulement de cinq mois à l'état sauvage. Sa grande capacité d'adaptation et son aptitude à cohabiter avec les humains en ont cependant fait l'un des mammifères les plus répandus sur Terre, après le rat.

[modifier] Impact écologique

[modifier] La souris commune et l'homme

Souris capturée dans un piège.
Souris capturée dans un piège.

[modifier] Dans l'histoire

[modifier] Utilisation en laboratoire

La souris commune a été et continue à être beaucoup utilisée comme organisme modèle en biologie, que ce soit en génétique, en embryologie, en oncologie, en pharmacologie ou en toxicologie.

La souris a en effet plusieurs avantages tel qu'un cycle de vie court, un élevage facile à faible coût , une faible taille, le fait que cela soit un mammifère avec un génome proche de celui de l'homme, le nombre important d'études déjà réalisées sur elle ou encore une natalité importante.

La souris « nude » a un système immunitaire déficient, ce qui permet aux tumeurs humaines de pousser sur ces souris quand elles sont greffées. L'avantage de ce modèle est que les tumeurs sont très pures (non contaminées par des cellules normales) et que de nombreux traitements, parfaitement standardisés peuvent être essayés.

En génétique, les généticiens ont créé de très nombreuses lignées de souris transgéniques, qui sont un outil très précieux pour leurs recherches. Une structure américaine, le Jackson Laboratory, possède toutes les lignées de souris transgéniques existantes.

En toxicologie, des indicateurs, comme la DL50 qui est un indicateur de la toxicité aigüe, sont souvent déterminés sur la souris.

[modifier] Conditions d'élevage en laboratoire

Cage individuelle ventilée pour souris de laboratoire
Cage individuelle ventilée pour souris de laboratoire

[modifier] Souris transgénique

Icône de détail Article détaillé : Souris génétiquement modifiée.

Il s'agit d'une souris dont le patrimoine génétique de ses cellules a été modifié artificiellement.

La méthode la plus simple est d'injecter le segment d'ADN comportant le gène à étudier directement dans le noyau de l'œuf fécondé. En cas de succès de l'opération, le gène est incorporé en un ou plusieurs exemplaires de façon aléatoire.

Une méthode plus sophistiquée permet de modifier directement un gène, aboutissant à une souris KO (« knock-out » avec inactivation d'un gène) ou KI (« Knock-in ») avec insertion d'un gène actif :

  • Le gène à insérer est mis en place dans un vecteur (plasmide ou virus, entouré de séquences ADN identiques à celui de la cellule normale à la position où on désire l'introduire. Ce gène est couplé avec un gène de sélection (résistance à un antibiotique ou production d'une protéine fluorescente par exemple) qui permettra de prouver la bonne intégration du premier dans le génome.
  • On fait pénétrer le vecteur porteur du gène dans une cellule embryonnaire.
  • On sélectionne alors les cellules ayant intégré le gène grâce à la propriété du gène de sélection. Ces cellules sont alors multipliées en culture et sont injectées dans un blastocèle de souris (cavité d'un embryon). Le tout est réimplanté dans l'utérus.
  • Des souriceaux mosaïque sont alors obtenus : une partie de ses cellules ont un patrimoine génétique normal et une autre partie un patrimoine modifié avec inclusion du gène étudié.
  • Le croisement répété de ces souris mosaïque aboutit dans un certain nombre de cas à des souris homozygotes dont toutes les cellules contiennent le gène modifié.

[modifier] Aliment pour carnivores

Boa des sables (Charina trivirgata) avalant une souris blanche.
Boa des sables (Charina trivirgata) avalant une souris blanche.

La souris blanche, qui se reproduit facilement et abondamment en captivité, est une source de protéines appréciée par les éleveurs de petits animaux carnivores. Par exemple pour nourrir les serpents[1].

Les souriceaux sont proposées à différents âges[1]:

  • Pinkie ou rosées : ce sont des souriceaux de quelques jours, tous roses.
  • Fuzzie ou blanchons : souriceaux de 1 ou 2 semaines, avec un pelage visible et les oreilles encore peu développées.
  • Hopper ou Sauteuses : souris de 3 semaines (l'âge du sevrage). Bien développées, elles sont capables de sauter.
  • Souris adulte : souris de taille adulte, soit environ 30 à 40 g.

[modifier] Animal de compagnie

La souris d'élevage est un petit animal vif et curieux, facile à se procurer et à apprivoiser.

[modifier] Races et coloris disponibles

[modifier] Habitat et hygienne

La souris a une urine qui peut avoir une odeur très forte. Une cage et une litière adaptées, une ventilation suffisante, une densité de population raisonable et des nettoyages fréquents préviennent d'éventuels problèmes d'odeur dus à la formation d'ammoniaque par dégradation des urines[2].

La souris ne dort généralement pas la nuit, il est donc conseillé de ne pas laisser de cages dans les pièces de repos, aux risques d'insomnies.

[modifier] Alimentation

Souris sauvage en train de grignoter du maïs.
Souris sauvage en train de grignoter du maïs.

Plutôt omnivore, tendance à l’obésité, préférer des aliments simples comme des granulés complets ou des bouchons, légumes, fruits (frais ou secs) et puis le fromage... (avec modération) Dans le commerce, on trouve des mélanges adaptés aux besoins des souris ; ils sont composés de différents mélanges de graines, de foin et de cendre brute. Les aliments que l'on peut leur apporter en supplément aux aliments trouvés dans le commerce sont : pain dur, viandes blanches pour un apport en protéines auxquelles il convient de préférer un apport de graines riches comme celles de tournesol ou encore de petits insectes vivants comme des larves de ténébrions (vers de farines) et des légumes (à donner avec modération car sinon cela pourrait être source de diarrhée) qui sont à retirer le plus vite possible car la souris aura tendance à en mettre une partie en réserve dans un coin de sa cage : si elle venait à manger un légume alors qu'il est en décomposition, cela pourrait entrainer des dérangements intestinaux sévères. Les agrumes et la laitue sont à proscrire ainsi que tous les produits contenant des alcaloïdes, de la théobromine ou une acidité en excès.

Il faut veiller à ce que l'alimentation des souris ne soit pas trop riche en graisses (par exemple il est préférable de ne pas leur donner de cacahuettes, de fromage, ni trop de graines de tournesol).

[modifier] Comportement et reproduction

Souris d'élevage de couleurs variées.
Souris d'élevage de couleurs variées.

Deux souris sans distinction de sexe cohabiteront sans aucun problème tant qu'elles sont issues de la même portée. Par contre, si l'on intègre une nouvelle condisciple à une souris déjà installée, la mission sera plus complexe. En effet, la souris est un animal territorial autant que social. De ce fait, une souris mâle risque de ne jamais accepter un nouvel arrivant dans sa cage si celui-ci est du même sexe. Une femelle sera beaucoup plus facilement reçue. Pour une femelle, l'arrivée sera moins délicate, quoi qu'elle demande beaucoup de douceur et de respecter une procédure d'acclimatation.

Ainsi il est préférable d'accoler la cage du nouvel arrivant à celle de l'autochtone pour que chacun s'habitue à l'autre. Ensuite, en terrain neutre, on peut tenter une première rencontre sous haute surveillance ; après plusieurs rencontres, l'installation peut être tentée après que la cage qui va les accueillir ait été lavée et désinfectée pour éliminer toutes les odeurs de l'ancien propriétaire.

[modifier] Notes et références

  1. ab Nourriture des serpents
  2. Les souris d'expérimentation sur le site du Conseil canadien de protection de Animaux

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

Taxinomie:

Autres sites: