Ténébrion meunier
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| Ténébrion meunier (Tenebrio molitor) © Entomart.ins |
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| Classification classique | |||||||||
| Règne | Animalia | ||||||||
| Embranchement | Arthropoda | ||||||||
| Sous-embr. | Hexapoda | ||||||||
| Classe | Insecta | ||||||||
| Sous-classe | Pterygota | ||||||||
| Infraclasse | Neoptera | ||||||||
| Superordre | Endopterygota | ||||||||
| Ordre | Coleoptera | ||||||||
| Famille | Tenebrionidae | ||||||||
| Genre | Tenebrio | ||||||||
| Nom binominal | |||||||||
| Tenebrio molitor Linnaeus, 1758 |
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Le ténébrion meunier (Tenebrio molitor) est un insecte coléoptère capable de vivre dans des denrées stockées très sèches, notamment dans la farine, d'où son nom de meunier. L'adulte est de couleur brun-noir (d'où le mot Tenebrio) et la larve est vermiforme, de couleur marron-jaune : on appelle cette larve le ver de farine. L'adulte atteint 1,5 cm en moyenne (1,2 à 1,8 cm). A la fin de son développement, la larve peut être plus longue (jusqu'à dépasser 2,5 cm), mais moins large que l'adulte. Elle change de forme au cours de la métamorphose, en formant une nymphe.
C'est un insecte cosmopolite, probablement d'origine européenne, mais disséminé aux quatre coins du monde depuis longtemps, à cause des échanges commerciaux de denrées alimentaires dont il est friand.
Sommaire |
[modifier] Elevage
On peut trouver cet insecte dans la plupart des animaleries car il est élevé pour divers usages : la pêche, l'alimentation des oiseaux ou des reptiles et, même, parfois, pour l'alimentation humaine (entomophagie, voir plus bas).
Cet insecte est inoffensif. L'élevage en est très facile, à la portée des enfants, et il est tout à fait recommandé aux écoles pour des observations sur le développement des insectes. Il suffit d'acheter quelques larves dans une animalerie et de les mettre dans un récipient de plastique ou de métal contenant de la farine (sur un ou deux cm de haut). Il faut que le récipient ait des parois lisses (pour éviter que l'insecte grimpe) et éviter le carton ou le bois (qui seraient rongés). Les larves s'enfoncent dans la farine pour se nourrir et remontent à la surface pour effectuer leurs mues et leur métamorphose. On peut également leur donner du son, du pain, des croquettes pour chat, ou toute autre denrée séchée.
Une particularité remarquable de cet animal est qu'il n'est pas nécessaire de lui donner de l'eau, ce qui en simplifie grandement l'élevage. En effet, il est capable de récupérer l'eau contenue dans l'air atmosphérique et dans des aliments très desséchés. Comme beaucoup d'autres Tenebrionidae, il est adapté à vivre dans des conditions désertiques.
Toutefois, cet insecte peut être considéré comme omnivore (polyphage), car il affectionne aussi les fruits ou les légumes. En élevage, un morceau de pomme ou de carotte, de temps en temps, ou quelques épluchures lavées de façon à les débarrasser de tout insecticide, permettront aux larves de prendre du poids plus rapidement. D'autre part, cet animal n'hésite pas à dévorer ses congénères lorsqu'ils sont morts, blessés ou simplement affaiblis par les mues de métamorphose. Pour que l'élevage perdure, il est donc conseillé d'isoler les jeunes nymphes nouvellement formées (qui n'ont pas besoin de manger) et de ne les remettre dans un bac de nourriture que 2 ou 3 jours après la mue adulte.
En élevage, le ténébrion adulte reste dans le bac de farine et il ne vole pas. Il a pourtant des ailes et les animaux vivant dans la nature s'en servent parfois. Il n'est pas du tout aisé de reconnaître un mâle d'une femelle lorsqu'ils sont adultes (la couleur brune ou noire n'est pas du tout un critère valable). La différence n'est facilement visible qu'au niveau de la nymphe qui permet d'observer les pièces génitales en formation au bout de l'abdomen.
De par la facilité de son élevage, cet insecte a également été très utilisé dans les laboratoires de recherches pour des études physiologiques sur son développement et sur son endocrinologie : sa nymphe est très sensible à l'hormone juvénile par exemple, ce qui a notamment permis d'étudier cette hormone en détail, ainsi que beaucoup de composés mimétiques (modulateurs endocriniens) ou pesticides.
[modifier] Reproduction et développement
Le ténébrion se reproduit relativement vite : le cycle de développement complet s'effectue en deux à trois mois, si les conditions sont favorables (25 à 27 °C), mais peut prendre une année dans la nature. La femelle pond des œufs très petits et transparents, difficiles à détecter dans la farine. Il en sort de minuscules larves blanches, qui se colorent peu à peu.
Comme chez tous les arthropodes, la croissance est discontinue : l'animal est recouvert d'une cuticule rigide, lui servant d'exosquelette, qu'il doit renouveler périodiquement pour en fabriquer une plus grande. C'est le phénomène de la mue.
Le nombre de stades larvaires, séparés par des mues, est variable : un minimum de 8, un maximum pouvant dépasser 20. L'animal est en effet capable d'adapter la vitesse de son développement discontinu aux conditions extérieures. Il aura tendance à grossir plus et à faire plus de mues larvaires, s'il trouve de la nourriture en abondance et s'il vit au contact d'autres larves (donnant ainsi des adultes plus gros). Au contraire, il aura tendance à se métamorphoser moins vite si les ressources alimentaires s'épuisent ou s'il est isolé (donnant ainsi des adultes plus petits).
La vie de la nymphe est de 6 à 20 jours selon la température et l'adulte peut vivre quelques semaines (moins de 2 mois) au cours desquelles la femelle effectue plusieurs cycles de ponte (quelques centaines d'œufs au total).
[modifier] Entomophagie
Cet insecte est souvent utilisé par les adeptes de l'entomophagie et est mis en vedette par des émissions de télévision montrant des concurrents contraints d'en manger pour réussir une épreuve. Il faut toutefois être certain de la qualité de l'élevage ou éviter la consommation crue de cet insecte car il peut être vecteur de vers parasites apparentés au ténia (du genre Hymenolepis).
[modifier] Autres Tenebrionidés
Deux autres genres de Ténébrionidés sont comparables à Tenebrio pour plusieurs de leurs caractéristiques biologiques, mais différent essentiellement par leur taille :
- le genre Zophobas comprend des insectes beaucoup plus gros, les larves atteignant jusqu'à 5 cm. Ces espèces, probablement d'origine sud-américaine, sont souvent appelées morios dans les animaleries (l'espèce la plus vendue est Zophobas morio) et sont aussi qualifiées de ténébrions géants. Leur plus grosse taille permet d'alimenter de très gros oiseaux ou reptiles. Une particularité remarquable de ces insectes est qu'ils n'effectuent leur métamorphose que s'ils sont isolés : l'élevage en groupe les contraint à rester des larves permanentes, qui muent de temps en temps, mais sans entrer en nymphose.
- le genre Tribolium est au contraire beaucoup plus petit (quelques mm seulement à l'état adulte). Il n'intéresse donc pas les animaleries pour la pêche ou l'élevage d'oiseaux et de reptiles. Mais Tribolium castaneum est un modèle d'étude précieux pour les généticiens car il a, comme la drosophile, un cycle de développement très court et de nombreux mutants identifiés. Son génome est en voie d'être complètement séquencé.
