Maison Tudor

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La famille Tudor est à l'origine d'une dynastie royale qui a donné son nom à la période de l'histoire anglaise située entre 1485 et 1603. L'ère Tudor embrasse le règne de cinq monarques qui ont contribué à faire de l'Angleterre une puissance européenne majeure.

Sommaire

[modifier] Les origines de la dynastie

La dynastie Tudor ou Maison Tudor (Tudur en gallois) voit son origine remonter au XIIIe siècle. Elle comprend une suite de cinq monarques d'origine galloise qui régna sur le royaume d'Angleterre et le Royaume d'Irlande de 1485 jusqu'à 1603. Les trois principaux monarques les rois Henri VII d'Angleterre, Henri VIII d'Angleterre et la reine Élisabeth Ire d'Angleterre orchestrèrent la mutation du royaume d'Angleterre d'une arrière cour européenne toujours plongée dans le Moyen Âge en un puissant État de la Renaissance qui allait dominer la plus grande partie du monde connu.

La rose de la dynastie Tudor
La rose de la dynastie Tudor

[modifier] La dynastie Tudor

La dynastie Tudor débuta par le mariage secret entre Owen Tudor (une anglicisation de Owain ap Maredudd ap Tudur), un descendant d'Ednyfed Fychan, sénéchal puissant du royaume de Gwynedd au temps de Llywelyn le Grand; et Catherine de Valois veuve du roi Henri V d'Angleterre. Elle acquit sa puissance lorsque Henri Tudor (1457-1509), ayant battu le roi Richard III à la bataille de Bosworth, devint roi d'Angleterre sous le nom d'Henri VII. Henri Tudor, par sa mère, une Plantagenêt, descendait du roi Édouard III ; et en outre il se maria en 1486 avec la fille aînée du roi Édouard IV, Élisabeth Plantagenêt (1466-1503).

Henri VII fit périr en 1499 le comte de Warwick, Édouard (1475-1499), dernier descendant mâle de la maison Plantagenêt.

Le règne de la dynastie prit fin lorsque la reine Élisabeth mourut sans enfant.

La succession d’Élisabeth Ire revint à son cousin le roi Jacques VI d'Écosse (1566-1625) qui prit le nom de Jacques Ier d'Angleterre. C'était l'arrière-petit-fils de Margaret Tudor elle-même fille d’Henri VII. Il devint le premier représentant de la maison Stuart des Rois d'Angleterre.

[modifier] Les Tudor, monarques anglais

Les cinq monarques Tudor furent dans l'ordre de succession au trône :

[modifier] Les autres membres distingués de la Maison Tudor

L'arrière petite-fille d'Henri VII, la protestante Jane Grey, succéda à Edouard VI selon les dernier vœux de celui-ci ; le roi souhaitait écarter sa sœur, la catholique Marie Ire, du trône d'Angleterre. Jane Grey ne règna que neuf jours avant d'être déposée et exécutée par Marie Ire Tudor, en même temps que son mari Lord Guildford Dudley, fils de John Dudley, premier duc de Northumberland. Jane Grey était la petite-fille d'une autre Marie Tudor, fille d' Henri VII et sœur d'Henri VIII. Celle-ci était d'abord devenue reine de France par son mariage avec Louis XII. Devenue veuve, elle s'était ensuite remariée au duc de Suffolk dont elle avait eu une fille, la mère de Jane Grey. Un critique pense que Marie d'Angleterre a servi de modèle à la mystérieuse dame à la licorne des tapisseries du musée de Cluny[1].

[modifier] La période Tudor

La période historique Tudor renvoie usuellement à la période de la Renaissance anglaise. Occasionnellement, le terme est utilisé plus largement pour caractériser le règne d'Élisabeth Ire, bien que généralement cette période soit traitée séparément comme l'ère élisabéthaine. Le règne des Tudors en Angleterre est pourtant lié aux inlassables conflits avec la maison des Stuart, famille royale d'Ecosse qui vouait une haine sans égale contre la monarchie des Tudors. Ce sont d'ailleurs les Stuart qui succéderont aux Tudor, en 1603, par l'avènement de Jacques VI d' Ecosse, fils de la reine Marie Stuart.

Pour les anglais, l'expression évoque à la fois un style architectural et une période particulièrement animée sur le plan politique, culturel et artistique. En dépit des graves troubles religieux qui ont marqué les années 1529-1558 au moment de la réforme anglicane, la période Tudor voit l'émergence de l'Angleterre en tant que puissance politique et maritime, le début de l'expansion coloniale anglaise et la naissance d'une littérature anglaise brillante.

[modifier] Dans la littérature et au cinéma

  • L'époque Tudor fait partie des périodes historiques les plus populaires de la littérature et de la légende anglaises.
La maison Tudor a fourni notamment toute une série de personnages hauts en couleurs dont se sont emparés les poètes, les dramaturges et plus tard les romanciers et les cinéastes. Dès le XVIe siècle, l'accession au trône du premier roi de la dynastie, Henri VII est mise en scène dans Richard III de Shakespeare. Henry VIII, pièce attribuée à Shakespeare et John Fletcher voit la naissance de la Reine Élisabeth I. Le martyrologue protestant, John Foxe, sera à l'origine de la légende noire de Marie Tudor avec Acts and Monuments, tandis que Sir Edmund Spenser forge la légende dorée d'Élisabeth I, la Gloriana du poème épique The Faerie Queene qui inspirera plus tard Gloriana, opéra en trois actes de Benjamin Britten, livret de William Plomer, tiré de Elizabeth and Essex de Lytton Strachey et créé à Londres en 1953. Son personnage connaît cependant une éclipse dans le roman du XXe siècle où elle est présentée souvent comme une douairière despotique.
Edouard VI apparaît dans le roman de Mark Twain, Le Prince et le pauvre. Aujourd'hui des auteurs comme Philippa Gregory, Laurien Gardner continuent à exploiter la veine Tudor avec succès (voir aussi Roman d'amour historique).
  • Au XXe et au début du XXIe siècles de nombreux drames radiophoniques, documentaires télévisés, miniséries et longs métrages perpétuent la légende des rois Tudor :
Le plus populaire est sans doute Henry VIII dont les artistes soulignent le caratère despotique : A Man for All Seasons de Robert Bolt, pièce écrite pour la radio puis retravaillée pour le théâtre (1954) inspire le film du même nom de Fred Zinnemann, en 1966, puis un téléfilm de 1988 avec Charlton Heston. Sa polygamie est une source dramatique inépuisable : Anne of the Thousand Days (1969) de Charles Jarrott, Henry VIII And His Six Wives de Waris Hussein (1972), Henry VIII téléfilm de la BBC (1979), The Wives of Henry VIII (2001) de Andy Rashleigh, The Six Wives Of Henry VIII série télévisée (Docu fiction) de David Starkey (2003), Henry VIII (2003) de Pete Travis.
Henry VII, Edouard VI et Marie n'inspirent guère les auteurs, alors qu'Élisabeth est une grande favorite avec Elizabeth R, minisérie pour la BBC (1971) de Donald McWhinnie et Richard Martin avec Glenda Jackson, Elizabeth de Shekhar Kapur avec Cate Blanchett (1998) qui la présente plutôt comme une victime, Elizabeth I (2006) avec Helen Mirren, The Virgin Queen de Coky Giedroyc (2006). Shakespeare in Love (1999) reprend le personnage de la douairière acariâtre.
La reine de neuf jours, Jane Grey, est l'héroïne de Lady Jane (1985) de Jane Lapotaire.
Enfin capitalisant sur la popularité de la famille Tudor, la BBC sort en 2007 une série, The Tudors, écrite par Michael Hirst avec Jonathan Rhys-Meyers.

[modifier] Notes

  1. André Arnaud, Revue de l'Art no 209 d’octobre 1981, numéro spécial Magie de la tapisserie

[modifier] Voir aussi