Roman d'amour historique

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Créé au XXe siècle, le roman d'amour historique, également appelé romance historique (« historical romance » en anglais) est un sous-genre littéraire du roman d'amour sériel. Les histoires se déroulent avant la fin de la Deuxième Guerre mondiale[1] et jamais à la même époque que celle de l'auteur, mais la plupart d'entre elles incluent des attitudes contemporaines, comme par exemple le fait que les héroïnes soient plus cultivées que les autres femmes au regard de la norme de leur époque[2]. Contrairement au roman historique traditionnel, l'Histoire occupe une place secondaire par rapport à l'histoire d'amour, ce qui n'empêche pas les romans d'« être basés sur une recherche historique sérieuse »[3]. Comme pour l'ensemble de la littérature sentimentale actuelle, les auteurs de ce sous-genre littéraire sont majoritairement anglo-saxons. Le roman d'amour historique contient également plusieurs sous-genres.

Demande en mariage durant la Régence anglaise (1815)
Demande en mariage durant la Régence anglaise (1815)

Sommaire

[modifier] Histoire

Les premiers romans d'amour historiques font leur apparition en 1921, lorsque l'écrivain britannique Georgette Heyer rédige pour la première fois des histoires situées au temps de la Régence (période durant laquelle le Prince de Galles, futur George IV, dirigea le Royaume-Uni à la place de son père malade, George III). Heyer s'est inspirée des romans de Jane Austen. Mais bien qu'Austen ait également écrit des romans situés durant la Régence, il ne s'agissait pas pour elle de romans historiques mais de romans contemporains puisque la Régence était l'époque dans laquelle elle vivait. Au contraire, comme Heyer imagine des évènements et des situations survenus une centaine d'années plus tôt, elle doit inclure plus de détails sur la période pour que ses lecteurs puissent comprendre le roman[4]. À la différence des autres romans de cette époque, les histoires d'Heyer utilisent le cadre comme un « plot device », une astuce narrative utilisée pour faire avancer l'intrigue. Les protagonistes disposent souvent de sensibilités plus modernes et les personnages les plus conventionnels de ses romans servent à mettre en évidence les excentricités de l'héroïne, comme le désir de se marier pour la vie[5]. Heyer est un auteur prolifique, elle écrit un à deux romans d'amour historiques par an jusqu'à sa mort survenue en 1974[6].

Le roman d'amour moderne serait né en 1972 avec la publication par les Éditions Avon de Quand l'ouragan s'apaise de Kathleen Woodiwiss, le premier roman d'amour qui « to [follow] the principals into the bedroom » (« suit les personnages principaux dans la chambre à coucher »)[7],[8], bien que dès 1957 en France, le célèbre roman Angélique, Marquise des Anges d'Anne et Serge Golon posait déjà les bases du roman d'amour historique.
Hormis son contenu, Quand l'ouragan s'apaise est révolutionnaire aux États-Unis, du fait d'une part, d'être l'un des premiers romans à sortir directement en livre de poche avant même d'être publié en livre relié et d'autre part, d'être distribué dans des drogueries ou autres magasins de libre service destinés au grand public[9]. Il s'est vendu à 2,35 millions d'exemplaires[10]. Avon continue sur cette voie en publiant en 1974 le deuxième roman de Woodiwiss, Le Loup et la colombe ainsi que deux romans écrits par une nouvelle venue Rosemary Rogers. L'un des livres de Rogers, Insolente passion se vend à 2 millions d'exemplaires dès les trois premiers mois de sa parution et en 1975, Publishers Weekly annonce que les « Avon originals » (« Les originales d'Avon ») ont vendu 8 millions de livres[9]. L'année suivante plus de 150 romans d'amour historiques sont publiés, dont beaucoup d'entre eux sortent directement en livre de poche. 40 millions de livres sont vendus[10]. Contrairement à Woodiwiss, les romans de Rogers présentent des couples qui voyagent à travers le monde, qui se retrouvent souvent séparés pendant une période et qui n'hésitent pas à avoir de multiples partenaires[11].

Le succès de ces romans incite les auteurs à créer un nouveau style d'écriture. Celui-ci se concentre principalement sur une fiction historique retraçant la relation monogame entre une héroïne sans défense et le héros qui l'a sauvée, même s'il est celui qui l’a mise en danger[12]. Les couvertures originales (ainsi que celles choisies dans les pays francophones) ont tendance à représenter des femmes légèrement vêtues tenues fermement par les héros, c'est la raison pour laquelle ces romans sont souvent surnommés « bodice-rippers » (« éventreurs de corsage »)[7]. En 1980, un article du Wall Street Journal fait référence à ces bodice rippers comme étant « publishing's answer to the Big Mac: They are juicy, cheap, predictable, and devoured in stupifying quantities by legions of loyal fans » (« la réponse du monde de l'édition au Big Mac: Ils sont sexys, bon marché, prévisibles et dévorés dans des quantités stupéfiantes par des légions de fans fidèles »)[13]. Le terme Bodice-Ripper est désormais considéré comme insultant dans l'industrie de la littérature sentimentale[7].

Dans ce nouveau style de roman d'amour historique, les héroïnes sont indépendantes et résolues, et rencontrent souvent des héros qui évoluent en étant attentionnés envers elles ou des hommes compatissants qui admirent sincèrement les femmes qu'ils aiment[14]. Cela contraste avec les romans d'amour contemporains publiés au même moment, caractérisés par de faibles jeunes femmes tombant amoureuses de mâles alpha autoritaires[15]. Bien que ces héroïnes jouent un rôle actif dans l'intrigue, elles restent « passive in relationships with the heroes » (« passives dans leurs relations avec les héros »)[16]. De plus, en grande majorité, les âges des héroïnes se situent entre 16 et 21 ans, avec des héros légèrement plus vieux, autour de 30 ans. Les femmes sont vierges, tandis que les hommes ne le sont pas, et ils sont tous décrits comme étant beaux[17].

À la fin des années 1980, le roman d'amour historique domine le genre. Les plus populaires sont ceux qui mettent en scène des guerriers, des chevaliers, des pirates et des cow-boys[18]. Dans les années 1990, le genre commence à se concentrer davantage sur l'humour, comme Julie Garwood qui présente des situations et des personnages humoristiques dans ses romans historiques[18].

[modifier] Marché

Aux États-Unis ou dans les pays francophones, les romans d'amour historiques sont rarement publiés en grand format ou en livre relié. Étant destinés au grand public, ils ont des parcours (succès ou échec) étroitement liés aux goûts des lecteurs[19]. En France, hormis quelques exceptions, seules deux maisons d'éditions éditent des romans d'amour historiques dans deux collections principales: Les Historiques chez Harlequin aux couvertures plus sobres et Aventures et Passions chez J'ai lu avec leur caractéristique couverture rouge. Contrairement aux romans d'amour contemporains, les romans d'amour historiques sont quasiment absents des librairies ainsi que des grandes enseignes culturelles (Fnac, Virgin).

En 2001 aux États-Unis, 778 romans d'amour historiques paraissent dans l'année. Mais en 2004, ce nombre redescend à 486, ce qui constitue tout de même 20% de l'ensemble des romans d'amour publiés. La maison d'édition américain Kensington Books déclare qu'ils reçoivent moins de manuscrits de romans d'amour historiques et que leurs auteurs précédemment publiés se sont tournés vers le contemporain[19],[20]. Les maisons d'éditions francophones ne traduisent pas l'ensemble des titres parus, un choix éditorial est effectué suivant la qualité et le succès qu'a préalablement connu le livre. Ainsi, il n'est pas rare que les sagas ne soient pas publiées dans leur intégralité.

[modifier] Sous-genres

Les romans d'amour historiques explorent une grande variété d'époques et de lieux[21], avec une préférence pour le Royaume-Uni et les États-Unis. L'Espagne, le Mexique, la France, l'Italie, la Russie et l'Inde sont parfois choisis par les auteurs pour varier les décors. Hormis dans les sous-genres situés aux États-Unis, les héros et/ou héroïnes sont issus de la noblesse à de rares exceptions près.

Les romans d'amour historiques sont généralement classés selon les sous-genres généraux suivants :

[modifier] Viking

Représentation des Vikings au XIXe siècle
Représentation des Vikings au XIXe siècle

Ces livres mettent en scènes des Vikings durant l'Âge sombre ou le Moyen Âge[22]. Les héros des romans d'amour « Viking » sont typiquement des mâles alpha qui sont domptés par leurs héroïnes. La plupart des héros masculins sont décrits de la façon suivante: « tall, blonde, and strikingly handsome » (« grands, blonds et remarquablement beaux »)[23]. L'utilisation de la culture viking permet aux histoires et aux personnages de voyager, car les vikings étaient « inverterate adventurers, founding and conquering colonies all over the globe » (« habituellement des aventuriers, cherchant et conquérant des territoires sur toute la surface du globe »)[23]. C'est également le seul sous-genre où les intrigues se déroulent en partie dans les régions scandinaves. Lors d'un sondage effectué en 1997 parmi 200 lectrices de romans « Viking », The Fires of Winter de Johanna Lindsey est désigné comme le meilleur roman de cette catégorie. Il n'a pas été traduit en français, mais sa suite a été publiée dans la collection Aventures et Passions sous le titre La viking insoumise[24]. Hormis Lindsey, les auteurs les plus connus du style « Viking » sont Helen Kirkman, Heather Graham et Catherine Coulter (Esclave du viking)[25]. Le sous-genre « Viking » est tombé en désuétude et peu de romans dans cette veine ont été publiés depuis le milieu des années 1990[23].

[modifier] Moyen-Âge

Alain Chartier d'Edmund Blair Leighton
Alain Chartier d'Edmund Blair Leighton

Ces romans se situent habituellement entre 938 et 1485[22]. Les femmes durant cette période sont souvent considérées comme une simple propriété, obligées de vivre à la merci de leur père, tuteur ou du roi. Il s'agit toujours d'une Lady, l'héroïne doit utiliser son intelligence, sa volonté et trouver un mari qui acceptera son besoin d'indépendance, tout en continuant à la protéger des dangers de l'époque. Le héros est presque toujours un chevalier qui apprend d'abord à la respecter ainsi que ses idées inhabituelles avant d'en tomber amoureux. Les héros sont toujours forts et dominateurs tandis que l'héroïne, malgré ses réussites, reste souvent dans une position subalterne. Néanmoins, cette place est son choix : préférer « the sake of and with protection from an adoring lover, whose main purpose in life is to fulfille his beloved's wishes » (« l'amour et rester sous la protection de son amant, dont le but principal dans la vie est de combler les vœux de sa bien-aimée »)[26].

Certains thèmes ou « plot device » sont régulièrement utilisés par les auteurs spécialisés dans ce sous-genre, comme par exemple le mariage arrangé. Celui-ci revêt une importance spéciale car il permet de faire cohabiter deux personnages qui ne se connaissent pas, n'ont a priori rien en commun et quelques-fois se haïssent. Il peut être imposé par le roi pour garantir la sécurité d'un lieu stratégique, par punition envers l'un de ses chevaliers ou pour le récompenser. La dot est également un élément souvent évoqué dans la conclusion d'un mariage. Elle donne en outre la possibilité d'alimenter les doutes que peut ressentir l'héroïne sur la sincérité des motivations du héros.

En France, la catégorie Moyen-Âge comprend deux sous-genres, un mettant en scène des nobles comme la série des Catherine de Juliette Benzoni, un lié aux métiers et aux guildes.

La catégorie Moyen-Âge des auteurs anglophones comprend également deux sous-genres: « Invasion normande » et « Écosse/Irlande »[27]. Le style « Écosse/Irlande » se caractérise par des héros masculins puissants, virils, très beaux mais rudes. Pour les écossais, ils sont bien souvent chefs de leurs clans (Laird). L'Angleterre y est rarement présentée sous un jour favorable et les histoires en Écosse se déroulent principalement dans les Highlands, le territoire le plus au nord. Les Lowlanders, habitants du territoire plus proche de la frontière, sont plutôt considérés comme des traitres par les personnages masculins. L'héroïne est généralement une lady anglaise, beaucoup plus sophistiquée, ignorante des us et coutumes irlandais ou écossais, mais pour autant, elle est loin d'être effacée. Elle se rend compte très vite qu'en aimant un Écossais ou un Irlandais, elle n'aime pas seulement un homme mais un pays[28]. En effet, l'accent est régulièrement mis sur la fierté qu'éprouve le héros masculin (ou même l'ensemble des personnages secondaires) vis à vis de leurs paysages, façons de vivre et valeurs morales ainsi que l'appartenance aux clans et le choix des couleurs des tartans pour les Écossais. Ce sous-genre est la spécialité de l'écrivain Julie Garwood (Sur ordre du roi, Un mari féroce...).

Dans le cas du sous-genre « Invasion normande », les histoires se déroulent au temps de la conquête de l'Angleterre (1050-1120) par le duc de Normandie, Guillaume le Conquérant. Cette période inclut la bataille d'Hastings (1066) et la défaite du roi Harold II d'Angleterre. Les héros masculins sont généralement des chevaliers normands tandis que les héroïnes sont des ladies saxonnes. Contrairement à Jean Sans Terre, qui est régulièrement présenté comme un roi cruel et assassin[29], Guillaume le Conquérant est apprécié des auteurs du sous-genre « Moyen-Age » qui le décrivent de manière positive.

[modifier] Tudor

Roméo et Juliette de Frank Dicksee
Roméo et Juliette de Frank Dicksee

Ces romans se situent en Angleterre entre 1485 et 1558[22]. Les monarques anglais durant cette période sont issus de la dynastie Tudor:

Henri VIII est rarement décrit de manière positive dans les romans de ce sous-genre. Les auteurs soulignent de façon exagérée son goût pour les femmes, son embonpoint et ses caprices.

[modifier] Elizabéthain

Les histoires ont lieu en Angleterre entre 1558 et 1603, durant le règne de d'Élisabeth Ire[22]. Cette époque de bouleversement culturel est considérée comme étant la Renaissance anglaise. Comme Henri VIII dans le sous-genre précédent, Élisabeth Ire est régulièrement présente dans les intrigues en tant que personnage secondaire. Sa sévérité et sa jalousie envers les jeunes dames de la Cour sont souvent mises en avant.

[modifier] Georgien

Les intrigues sont développées entre 1714 et 1810 en Angleterre[22]. Cette période géorgienne fait référence aux règnes des trois rois George:

Les romans d'amours « Georgien » présentent assez régulièrement des héros à l'apparence flamboyante (perruques poudrées, hauts talons et épées), comme Achille d'Agenais le héros de Le fils du diable de Patricia Camden[30], et des intrigues politiques de la Cour. Ce style se distingue du roman « Régence » par son côté beaucoup moins fleur-bleue[31].

Dans les nombreuses histoires où la Révolution française est évoquée, les révolutionnaires sont rarement exposés de manière positive. Les sans-culottes parisiens sont décrits comme d'infâmes sanguinaires (avec des allusions à la guillotine). À l'inverse, les véritables héros romantiques de ces intrigues sont les nobles, victimes de la furie révolutionnaire et qui s'enfuient en Angleterre ou les espions anglais qui viennent les aider comme dans Les amants de l'ombre[32] de Deborah Simmons.

De même, la période napoléonienne est abordée du point de vue britannique, sauf dans la série des Marianne de Juliette Benzoni.

[modifier] Régence

Il s'agit d'un des sous-genres les plus populaires des romans d'amour historiques. Il recouvre la période de la Régence anglaise de 1811 à 1820. Plutôt que d'être simplement des histoires d'amour contemporaines transposées dans un cadre historique, les romans « Régence » forment un genre très spécifique qui obéit à des codes narratifs et des conventions stylistiques dérivés des œuvres de Jane Austen et Georgette Heyer, ainsi qu'à un genre littéraire surnommé « novel of manners » (« roman de mœurs »). En particulier, le style « Régence » comprend très peu de scènes d'amour explicites ainsi que de dialogues liés au sexe. Par contre, une place très importante est accordée aux dialogues intelligents, basés sur des échanges constants et rapides entre les deux protagonistes. Ainsi, Candace Camp, auteur de romans « Régence », déclare qu'elle a « toujours adoré lire les vieux romans anglais. C’est à eux que je dois mon goût pour les personnages secondaires capricieux et fantaisistes, et pour les dialogues vifs et humoristiques entre le héros et l’héroïne. »[33].

Les autres éléments communs au style « Régence » sont :

  • Un soupçon d'intrigue policière ou de farce
  • Une histoire d'amour secondaire avec un autre couple en plus de l'histoire plus sérieuse impliquant les héros
  • Une méprise sur l'identité d'un ou des héros, délibérée ou involontaire
  • De fausses fiançailles
  • Des mariages de convenance
  • Des descriptions des activités communes durant la Saison[34] dont les bals, fêtes, voyages en calèches, pièces de théâtre, soupers, assemblées, promenades dans le parc, etc.
  • Des références aux, ou descriptions des, loisirs et activités pratiqués par les jeunes hommes à la mode, comprenant voyage, conduite, boxe, jeu, escrime, tir etc.

Comme les autres genres et sous-genres de fiction, les romans « Régence » connaissent aux États-Unis des vagues de popularité cycliques. Au début des années 2000, comme les autres romans d'amour historiques, le style subit une baisse de son lectorat en faveur des récits contemporains. Par ailleurs, pendant les années 1990 et 2000, il évolue progressivement selon les sensibilités et les mentalités des nouvelles lectrices. Désormais, les auteurs n'hésitent plus à injecter une dose de sensualité dans leurs récits[35]. Cependant, quelques éditeurs résistent à cette tendance en misant sur le retour à la mode des romans « Régence » et en faisant appel à une nouvelle génération de lectrices.

Parmi les auteurs les plus connus de ce sous-genre et traduits en français, il faut citer Georgette Heyer, Barbara Cartland[36], Mary Balogh (L'étoile de Noël, Le banni, Passion secrète, ...), Lisa Kleypas (Par pure provocation, Frissons interdits, Parce que tu m'appartiens...) etc.

[modifier] Victorien

L'action de ces romans se déroule entre 1832 et 1901 en Angleterre, en commençant par le Reform Act de 1832[37] et en incluant le long règne de la reine Victoria[22].

[modifier] Pirate

Illustration d'une romance pirate par Howard Pyle
Illustration d'une romance pirate par Howard Pyle

Les romans de ce style présentent des hommes et des femmes qui naviguent ou qui envisagent de le faire, comme un pirate ou un corsaire en haute mer. Les héros pirates forment le nec plus ultra « bad boys who dominate all for the sake of wealth and freedom » (« des mauvais garçons qui dominent tout, juste pour la richesse et la liberté »)[38]. L'héroïne est souvent capturée par le héros dans la première partie du roman, puis succombant à ses avances, elle finit par tomber amoureuse de son ravisseur. Dans les rares cas où c'est la femme qui est pirate, le livre se concentre en général sur sa lutte pour préserver sa liberté de choix en vivant la vie d'un homme. Indépendamment de cela, une grande partie des histoires ont lieu sur les bateaux, en pleine mer[38].

[modifier] Période coloniale

Ces romans se situent aux États-Unis entre 1630 et 1789[22], principalement pendant la Guerre d'indépendance contre l'Angleterre. Ils mettent en exergue la lutte des colons américains contre les « Habits rouges », surnom qui était donné aux soldats anglais en référence à la couleur de leurs uniformes. L'un des romans les plus connus de ce sous-genre est L'Homme au masque de Jude Deveraux[39].

[modifier] Guerre de Sécession

En grande majorité situés dans l'un des États confédérés, ces romans recouvrent l'époque de la Guerre de sécession américaine et celle de la reconstruction qui s'en suit (1861-1880)[22]. Ils s'inspirent du best-seller de Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent[40].

[modifier] Western

Ces romans se déroulent près de la Frontière aux États-Unis et au Canada du temps de la Conquête de l'Ouest[22], plus précisément à « west of the Mississippi during the last half of the 19th century » (« l'ouest du Mississippi pendant la deuxième moitié du XIXe siècle »)[41]. Contrairement au genre Western traditionnel, où les femmes sont souvent marginalisées, le roman d'amour « Western » se concentre sur les expériences de la femme[42]. Les héros masculins de ces romans recherchent l'aventure et doivent sans cesse faire face à l'inconnu. Ils sont souvent solitaires, plutôt sauvages et non-conformistes[43]. Les héroïnes sont souvent obligées de voyager vers l'ouest par le biais d'évènements échappant à son contrôle. Ces femmes doivent apprendre à survivre dans un monde d'hommes et finissent par vaincre leurs peurs grâce à l'amour. Dans la plupart des intrigues, le couple doit affronter un certain nombre de dangers. Mais c'est en surmontant ces obstacles qu'ils montrent qu'ils sont capables de forger une relation forte pour l'avenir[43].

[modifier] Indien

Ces romans pourraient être englobés dans le style « Western », mais ils mettent toujours en scène un ou des protagonistes indiens dont « heritage is integral to the story » (« la culture est intégrée à l'histoire »)[22]. Ces romans d'amour « [emphasize] instinct, creativity, freedom, and the longing to escape from the strictures of society to return to nature » (« [mettent en avant] l'instinct, la créativité, la liberté et le désir d'échapper aux restrictions de la Société pour rejoindre la Nature »)[44]. Les membres des tribus indiennes qui apparaissent dans les livres sont communément décrits comme « exotic figures who [possess] a freedom to be admired and envied » (« des figures exotiques qui [disposent] d'une liberté qui suscite l'admiration et l'envie »)[44]. Ils ne sont pas montrés comme des sauvages mais comme des personnes civilisées et incomprises[44]. Toutefois, les héros se battent fréquemment pour contrôler leurs plus sombres désirs[44]. Et généralement, le héros ou l'héroïne est capturé(e) et tombe amoureux(se) d'un membre de la tribu.

[modifier] Americana

Ce sous-genre se situe entre 1880 et 1920 aux États-Unis, généralement dans une petite ville ou dans le Middle West[22]. Americana est un mot utilisé aux États-Unis pour désigner toutes sortes d'éléments typiques de la culture américaine, comme par exemple l'apple pie, le fil de fer barbelé ou le base-ball. Les héros et héroïnes y occupent des professions très diverses (médecin, mécanicien, institutrice, etc.). Les auteurs de ce sous-genre accordent souvent de l'importance à la description détaillée des personnages secondaires de la ville : le pasteur, le principal commerçant, le médecin, la « commère », etc.

En France, un autre sous-genre est également distingué : « États-Unis Sud/Est »[27]. Il faut distinguer les histoires se déroulant sur la côte est américaine: à New York ou dans la société bostonienne, de celles se situant en Louisiane, où l'atmosphère des bayous et l'exotisme de La Nouvelle-Orléans sont plébiscités comme dans Louisiane de Maurice Denuzière.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. (en) Romance Literature Sub-genres. Romance Writers of America. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  2. (en) Thurston, pages 76 et 77
  3. Bettinotti, Bérard et Jeannesson, page 276
  4. Regis, pages 125 et 126
  5. Regis, page 127
  6. Regis, page 125
  7. abc (en) Mark Athitakis, A Romance Glossary. San Francisco Weekly. 25 juillet 2001. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  8. (en)Alexander Zaitchik, The Romance Writers of America convention is just super. New York Press. 22 juillet 2003. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  9. ab Thurston, pages 47 et 48
  10. ab (en) Brad Darrach, Rosemary's Babies. Time, 17 janvier 1977, dernier accès à l'url le 29 août 2007
  11. (en)Anne Marble, Bodice-Rippers & Super Couples. All About Romance Novels. 15 mai 2003. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  12. (en) Pamela White, Romancing Society. Boulder Weekly. 15 août 2002. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  13. Thurston, page 67
  14. Thurston, page 72
  15. (en)Lev Grossman, Rewriting the Romance. Time. 3 février 2003. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  16. (en) Jennifer Crusie, Romantic Conventions. Bowling Green Press. 1998. pages 51 à 61. dernier accès à l'url le 29 août 2007
  17. Thurston, page 75
  18. ab (en) Susan Wiggs - And Now (as usual), Something New. All About Romance Novels. 25 mai 2003. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  19. ab (en)Lucinda Dyer Romance: In Its Own Time. Publishers Weekly. 13 juin 2005. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  20. (en)Market Research Study on Romance Readers. Romance Writers of America. 2005. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  21. Un aperçu de la grande variété des sous-genres du roman d'amour historique. Historical Romance Writers. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  22. abcdefghijk (en) Historical Designations: Genres, Time Periods & Locations. All About Romance. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  23. abc (en) Kate Ryan, Vikings. Romantic Times. Octobre 1997. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
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  25. Pirates & Vikings et al. All About Romance. Avril 2007. Dernier accès à l'url le 19 septembre 2007
  26. (en) Gerry Benninger, Themes: Medieval Knights. Romantic Times. Juillet 1999. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  27. ab Aventures et Passions - Les genres. Les romantiques. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  28. Kate Ryan, (en) Romances Set in Scotland. Romantic Times. Septembre 1997. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  29. Dans Un mari féroce de Julie Garwood, l'héroïne détient la preuve que Jean Sans Terre a ordonné le meurtre de son neveu Arthur Ier de Bretagne
  30. J'ai Lu Aventures et Passions n°3868
  31. Jo Beverley, The Georgian Age. All About Romance. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  32. Les Historiques n°147
  33. Une interview avec Candace Camp. Harlequin. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  34. La saison sociale ou la Saison est au XIXe siècle, particulièrement au Royaume-Uni et aux États-Unis, une période de l'année durant laquelle les membres de l'élite sociale et politique participent aux bals des débutantes, aux soirées en vogue et aux grands évènements de charité.
  35. Bettinotti, Bérard et Jeannesson, page 266
  36. Elisa Morere, Amours, sexe et best-sellers. Le Figaro. 2 avril 2003. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  37. Loi de réforme constitutionnelle qui donna le droit de vote à la bourgeoisie
  38. ab (en)Kate Ryan, Themes: Pirates. Romantic Times. Janvier 1998. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  39. J'ai Lu aventures et passions n°3523
  40. Bettinotti, Bérard et Jeannesson, page 275
  41. (en) Dorothy Garlock, Dorothy Garlock discusses the western novel genre and the art of writing a 'western'.. Avril 2001. Dernier accès le 20 septembre 2007
  42. (en) Regis, page 163
  43. ab (en)Constance Martin, Themes:The Frontier. Romantic Times. Septembre 1999. Dernier accès à l'url le 29 août 2007
  44. abcd (en)Constance Martin, Themes: Native Americans. Romantic Times. Novembre 1999. Dernier accès à l'url le 29 août 2007

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • (fr) Julia Bettinotti, Sylvie Bérard et Gaëlle Jeannesson, Les 50 romans d'amour qu'il faut lire, Nuit Blanche Editeur, 1996, 300 pages, ISBN 2921053462
  • (en) Pamela Regis, A Natural History of the Romance Novel, University of Pennsylvania Press, Avril 2007, 240 pages, ISBN 0812215222
  • (en) Carol Thurston, The Romance Revolution: Erotic Novels for Women and the Quest for a New Sexual Identity, University of Illinois Press, juillet 1987, 272 pages, ISBN 025201247X.
  • (en) Leslie Wainger, Writing a Romance Novel For Dummies, Wiley Publishing, Mai 2004, 377 pages, ISBN 978-0-7645-2554-4

[modifier] Liens externes

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