Islamophobie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'islamophobie est le nom donné à la discrimination, l' hostilité ou les préjugés à l'encontre de l'islam et des musulmans [1],[2],[3],[4]. Le terme peut être également employé pour décrire :

  • L'hostilité ou un sentiment négatif envers l'islam[5],[6],[7],[8] ou certaines de ses formes.
  • Une attitude xénophobe, dans les pays occidentaux, à l'encontre des musulmans et, par amalgame, des résidents d'origine arabe ou maghrébine.[9] [10]

Le terme et ses équivalents dans différentes langues est d'un usage controversé dans certains pays comme la France. Tandis que certains mouvements et institutions l'utilisent dans le monde occidental, d'autres le récusent et considèrent son usage comme problématique.[11],[12],[13],[14]

Sommaire

[modifier] Étymologie

Le terme islamophobie est récent (XXe siècle) et son usage s'est répandu principalement à la fin de la décennie 1980 et au début de la décennie 1990, bien qu'on le retrouve dans des textes plus anciens (depuis la décennie 1920 jusqu'à la décennie 1970) dans une acception de «peur de l'Islam», «détestation de l'islam». Il est formé sur islam et sur le suffixe phobie, qui dérive de phobos (φόβος), peur, effroi en grec ancien, qui a donné en français le suffixe "phobie" (peur irraisonnée). Sa remise en usage dans la langue française remonte aux interviews de l'ayatollah Khomeyni, selon Caroline Fourest. Le terme se met à apparaître plus fréquemment après les réactions occidentales aux attentats du 11 septembre 2001.[15]

[modifier] Histoire et usage du terme

Les deux acceptions assez différentes du terme islamophobie obligent à une étude factuelle de ses utilisations, ainsi que des conditions de son apparition. On verra aussi que selon les personnes ou organismes qui l'utilisent, au-delà des différentes acceptions qu'il recouvre l'usage d'une même acception peut diverger et faire l'objet de conflits et de débats âpres, souvent sous-tendus d'oppositions idéologiques. Analysons dans un premier temps les conditions de l'émergence de ce néologisme, avant d'analyser son usage dans divers pays.

[modifier] Apparitions successives du terme

[modifier] Un premier usage dès la décennie 1920

En France La première occurrence attestée de islamophobe se trouve dans l'ouvrage L'Orient vu de l'Occident, co-écrit par le peintre et essayiste Étienne Dinet et l'essayiste Sliman Ben Ibrahim (Piazza-Geuthner, 1921, Paris). Les auteurs parlent alors de « délire islamophobe » au sujet d'une biographie de Mahomet écrite par le père jésuite Lammens.[15]

Par la suite, ce terme sera de nouveau utilisé, bien que rarement, jusqu'au milieu de la décennie 1970, dans le sens de détestation de la religion musulmane et de ses textes.

[modifier] L'origine iranienne

[modifier] Thèse de Caroline Fourest et Fiammetta Venner

Caroline Fourest et Fiammetta Venner proposent dans leur livre Tirs croisés[16] une origine moderne du terme. Selon ces auteurs, le terme a servi à désigner initialement le blasphème envers l'islam, et était utilisé pendant la révolution iranienne de l'ayatollah Khomeiny [17] . Ainsi, ironiquement, le terme aurait été utilisé pour faire taire les femmes de gauche iraniennes et les féministes américaines ayant soutenu Khomeiny et la révolution iranienne mais qui commencèrent à le critiquer une fois que le régime iranien a établi le port du voile obligatoire et commença à pratiquer des politiques liberticides.[réf. nécessaire]

Cette acception aurait alors atteint l'Europe, par le fait de traductions de groupes islamistes anglais[17].

Selon cette thèse donc, les mollahs et par la suite tous les groupes fondamentalistes ont utilisé ce terme pour fustiger les femmes qui résistent aux prescriptions de la charia, pour justifier en 1990 la fatwa contre l'écrivain Salman Rushdie (fatwa qui n'a toujours pas été officiellement retiré et qui condamne à mort toute personne ayant participé à l'écriture et à la publication du livre les versets sataniques), pour condamner à mort Taslima Nasreen et plusieurs autres intellectuels musulmans pour des écrits jugés blasphématoires[18]. Le terme est toujours utilisé par le régime iranien pour condamner toute production artistique jugée blasphématoire, comme l'accusation d'islamophobie lancé en 2007 par Mehdi Halhor contre le dessin animé Persépolis, réalisé notamment par Marjane Satrapi.

[modifier] Critiques

L'historienne Camille Gardesse de l'Université de Jussieu, dans un article paru sur le site Hermès (Histoire en réseau des méditerranées)[19], tout en faisant état de cette hypothèse, date plutôt cet usage de la fin des années 1990 par le groupe islamiste Al-Muhajiroun, dirigé par Omar Bakri, qui appelle à la résistance à l'islamophobie, en caractérisant les musulmans comme « minorité maltraitée par l'Occident » et fustige les musulmans modérés ou libéraux.

L'hypothèse de Fourest et Venner, pourrait cependant poser un problème pour la forme, celui de l'invention par des imams persanophones et arabophones et à destination d'un public persanophone d'un mot forgé sur le grec, et semble plus compatible avec la seconde assertion des autrices, son usage par les milieux islamistes britanniques à partir de 1988, lors de l'affaire des Versets sataniques. Néanmoins, étant donné le caractère directement international de la question, il n'est guère étonnant que le terme fut usé contre des féministes américaines qui étaient les bienvenues quand elles soutenaient l'ayatollah Khomeiny dans son accession au pouvoir mais devenaient gênantes après.

Le fait, relevé par Alain Gresh[20], de la très faible utilisation du terme avant 2001 (deux occurrences dans Le Monde, en décembre 1994 et en février 2001, deux dans Le Monde diplomatique, en juillet 1997 et en avril 1998), tend à relativiser la valeur de cette thèse. Le rédacteur en chef du journal Le Monde diplomatique, Alain Gresh, conteste la thèse de l'origine iranienne, affirmant qu'elle ne repose sur aucune source précise[réf. nécessaire] et cite notamment l'ouvrage L'Orient vu de l'Occident pour la mettre en doute. Néanmoins, une étude sur deux journaux français ne suffit pas à remettre en cause une thèse qui démarre surtout dans des pays anglophones.

[modifier] Utilisation dans les médias en Europe

Afin de cerner les différents champs sémantiques couverts par ce terme, toujours en cours de lexicalisation, il convient de relever les usages qui en sont fait dans la presse et divers organismes publics.

[modifier] Avant les attentats du 11 septembre 2001

En France Le terme est utilisé à de très rares occasions dans certains médias français dès le début des années 1990. Par exemple, dans une tribune d'Émile Malet dans Le Monde en 1994, intitulée « Culture ou barbarie ». L'article évoque « une espèce d'islamophobie rampante en Europe ». Le terme est utilisé comme tête de chapitre (p. 171) par le grand mufti de Marseille, Soheib Bencheikh, dans son livre Marianne et le Prophète, publié chez Grasset en 1998. Soheib Bencheikh admet que l'on puisse critiquer l'islam, comme toute autre religion, sans que cette critique doive pour autant être qualifiée d'islamophobie.

Tariq Ramadan utilise le terme dans un article du journal Le Monde diplomatique (avril 1998).[15] Alain Gresh reprend cet article, et après lui, Xavier Ternisien.

Dans son livre L'Islam imaginaire, la construction médiatique de l'islamophobie en France (1975-2005)[21], Thomas Deltombe relève que si le terme "islamophobie" était peu utilisé à l'époque, certains journalistes étaient conscients, dès les années 1980, de la montée du phénomène. Le patron du Nouvel Observateur, Jean Daniel, accusa par exemple en 1983 le gouvernement socialiste de « nourrir cet anti-islamisme indistinct et de moins en moins honteux que l'on voit refleurir, surtout d'ailleurs, hélas!, dans les couches populaires, en France et en Europe » (Le Nouvel Observateur, 4 février 1983)[22]. De même, à la suite de l'affaire des "tchadors" de Creil en 1989, Jacques Julliard admit que : « l'argument anti-islamique est de longue date un alibi commode qui habille de respectabilité la haine de l'Arabe et le refus de l'accueillir » (Le Nouvel Observateur, 23 novembre 1989)[23].

[modifier] Après les attentats du 11 septembre 2001

L'usage du terme augmente sensiblement après les réactions occidentales aux attentats du 11 septembre 2001. Face à la menace terroriste, c'est une atteinte à l'islam dans son ensemble qui est alors pointée du doigt. L'accusation d'islamophobie (dans l'acception de «racisme anti-musulmans») est sous-jacente à l'utilisation du terme de "choc des civilisations", utilisé par Samuel Huntington, par nombre d'hommes politiques et d'intellectuels qui opposent un « islam global » respectant à la lettre les prescriptions de la charia, à un "occident" mettant l'accent sur les droits de l'homme. Elle consiste ici à prétendre l'ensemble d'une communauté de croyants visée par la condamnation des crimes et méfaits d'intégristes de cette mouvance. En cela, l'absence constatée de réaction ferme et vigoureuse de cette communauté dénonçant ces crimes n'a pu - et peut - qu'encourager cet amalgame en France, où l'on aime à rappeler que « qui ne dit mot consent ».

[modifier] En France

À partir de 2001, certains intellectuels et organisations se sont exprimés sur l'existence d'une « nouvelle islamophobie » qu'ils incitent à combattre.

Le 17 octobre 2003, le terme est utilisé par le premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, dans un discours prononcé à la mosquée de Paris. Celui-ci se dit inquiet d' « une certaine islamophobie dans notre pays ».

Le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) demande à ce que « l'islamophobie soit reconnue et dénoncée comme un délit, utilisant le slogan « L'islamophobie n'est pas une opinion, c'est un délit » et demande que « le président de la République française s'engage à ce que l'islamophobie soit inscrite dans la loi comme un délit au même titre que tous les racismes ».[réf. nécessaire]

Dans son livre L'Islam imaginaire, qui décrit l'implication des médias français dans ce qu'il appelle « la peur, souvent haineuse » de la religion musulmane, Thomas Deltombe relève « trois éléments clés de la peur de l'islam: le traumatisme de la guerre d'Algérie, la visibilité de la religion musulmane et la crainte de l'islamisation des modes de vie »[24]. Selon l'auteur, ces trois éléments ont repris de la vigueur avec l'émergence du terrorisme dit « islamique » dans les années 1990 en France (campagne terroriste des Groupes islamiques armés, ou GIA algériens) et après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.

Des intellectuels tels Alain Gresh, Tariq Ramadan ou encore Jean Baubérot [25] combattent donc l'islamophobie, qu'ils conçoivent comme un amalgame entre croyants et intégristes, fondée sur une interprétation belliciste du Coran [26], et qui sous prétexte de protection de la liberté d'expression, dégénère en xénophobie.

À Alger le 3 décembre 2007, le président français Nicolas Sarkozy fait un parallèle entre l'islamophobie et l'antisémitisme : «  En France comme en Algérie, nous devons combattre avec une détermination sans faille toute forme de racisme, toute forme d'islamophobie, toute forme d'antisémitisme. Il n'y a rien de plus semblable à un antisémite qu'un islamophobe. Tous deux ont le même visage : celui de la bêtise et de la haine. (…) Le racisme, l'islamophobie et l'antisémitisme ne s'expliquent pas. Ils se combattent. Ce qui vaut pour la France vaut partout ailleurs dans le monde. »[27]

[modifier] Au Royaume-Uni

Le terme d'islamophobie n'est pas utilisé par le gouvernement avant 1997, date à laquelle l'organisation antiraciste Runnymede Trust publie un document intitulé Islamophobie, un défi pour nous tous (Islamophobia: A Challenge for Us All)[28]. Dans la partie "Nature de l'islamophobie", le rapport souligne huit points caractéristiques que cet institut associe à l'islamophobie. Les six premiers portent sur la perception de l'islam ou du discours critique que celui-ci tient sur l'Occident ; les deux derniers portent également sur l'hostilité envers les musulmans :

  • L'islam est vu comme un bloc monolithique, statique et incapable de répondre aux changements
  • L'islam est perçu comme “séparé” et “autre”, sans valeurs communes avec les autres cultures, n'est pas affecté par celles-ci et lui-même n'ayant aucune influence sur celles-ci.
  • L'islam est perçu comme inférieur à l'Occident. Il est perçu comme barbare, irrationnel, primitif et sexiste.
  • L'islam est perçu comme violent, agressif, menaçant, soutenant le terrorisme et engagé dans un choc des civilisations.
  • L'islam est perçu comme une idéologie politique, utilisée à des buts politiques et militaires.
  • Les critiques de l'Occident formulées par l'islam sont rejetées de but en blanc.
  • l'hostilité envers l'islam est utilisée pour justifier des pratiques discriminatoires à l'égard des musulmans ainsi que leur marginalisation dans la société.
  • l'hostilité anti-musulmane est perçue comme naturelle et normale.

L'éditorialiste britannique Josie Appleton critique cette définition donnée par le Runnymede Trust : « Ce rapport parle de la l'augmentation du préjugé anti-musulman, qui doit être abordée politiquement. Mais la section intitulée "Nature de l'islamophobie" suggère une définition très large du préjugé ; les exemples d'islamophobie donnés par ce rapport à savoir que la vision d'un islam inférieur à l'Occident, plutôt que simplement différent ; la vision d'un islam monolithique et statique plutôt que varié et progressiste, la perception de l'islam comme un ennemi plutôt que comme un partenaire. Tout cela semble relever d'une sensibilité exacerbée, d'une tentative de disqualifier toute critique de l'islam. Plutôt que d'inviter les musulmans au débat, les non-musulmans seraient supposés marcher sur des œufs de crainte de causer une offense. Depuis le 11 septembre 2001, nous avons vu comment cette attitude prévient toute discussion.»

En 2004, le Runnynede Trust a publié un autre rapport décrivant l'institutionnalisation de l'islamophobie dans plusieurs corps publics[29].

Ce mot a plusieurs acceptions reconnues. Les organisations de gauche et antiracistes acceptent dans leur grande majorité l'utilisation de ce mot pour décrire une hostilité raciste envers les musulmans[réf. nécessaire].

D'autres utilisent le mot islamophobie pour qualifier les motivations de ceux qui émettent certaines critiques, que les premiers considèrent blasphèmatoires envers l'islam. Cette utilisation est d'abord le fait des organisations islamistes Al-Mujahiroun et Hizb ut-Tahrir ). Cette utilisation est aussi le fait de l'IHRC (Islamic Human Rights Commission). Enfin, le Parlement musulman de Grande-Bretagne utilise aussi ce terme.[réf. nécessaire]

Kenan Malik, auteur d’une étude statistique des phénomènes de racisme envers les musulmans en Grande-Bretagne, tempère largement ce que soutiennent les partisans de cette dernière acception du terme. Selon cet auteur, l'existence d'une haine largement répandue envers les musulmans « est un mythe ». Par exemple lorsque ceux-ci prétendent que les musulmans « sont confrontés à une avalanche de littérature anti-islamique qui prêche la haine contre l'islam ». Il semblerait qu'en fait, c'est à peine une poignée de livres qui critiquent l’islam.[réf. nécessaire] Ce qui amène l’auteur à conclure que « Les accusations d'islamophobie, sont destinées « à faire taire les critiques de l'islam, voire les musulmans qui luttent en faveur de réformes dans leurs communautés ».[30]

[modifier] Aux Pays-Bas

La "question musulmane" devient un sujet de discussion et de remises en question d'une tradition libérale et de tolérance illimitée, après l'assassinat de Theo van Gogh (le 2 novembre 2004) qui fit venir la question de l'islamisme au premier plan. Sylvain Ephimenco, éditorialiste au quotidien chrétien "progressiste" "Trouw", publie un recueil de chroniques intitulé Contraint à la résistance où il développe l'idée d'une nécessaire résistance à ce que l'islamisme veut détruire dans la démocratie.

Il s'agit selon lui, de : « la résistance pour défendre des valeurs normalement de gauche comme la liberté de pensée, d'expression, l'égalité des hommes et des femmes, tout ce que le fondamentalisme islamique essaie de détruire. » Il soutient que « une partie de la gauche refuse la critique de l'islam, qu'elle assimile à de l'islamophobie et donc à du racisme. Cette gauche-là ne veut pas admettre que nous nous sommes trompés en nous battant pour la fraternité multiculturelle. Le multiculturalisme, c'est un instrument du repli sur soi et de la ghettoïsation voulue. Le laisser-faire des dernières décennies fait que, désormais, parler d'intégration, c'est proférer une insulte. »

Après l'assassinat de van Gogh il s'est trouvé certains députés, dont Ayaan Hirsi Ali, pour demander au Parlement, d'instaurer une laïcité « à la française ». Les opposants à cette proposition ont protesté au nom de l'islamophobie.[réf. nécessaire]

[modifier] En Belgique

Dans ce pays où les questions relatives à la place de l'islam dans la société sont fréquemment abordées, Omar Bergalou, un représentant du "Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme, et la xénophobie" (MRAX), pense que l'usage systématique de ce terme est nuisible aux musulmans eux-mêmes.[réf. nécessaire]

[modifier] Amérique du Nord

Aux États-Unis, le terme est utilisé par des associations et mouvements musulmans et antiracistes essentiellement depuis les attentats du 11 septembre 2001, comme le Council on American-Islamic Relations[31], ainsi que par certains médias tel que le néo-conservateur Frontpagemag dirigé par David Horowitz, qui eut l’occasion de publier un article de Stephen Schwartz.

Ce dernier, dénonce ce qu'il appelle les méthodes du wahhabisme et des Frères musulmans qui consistent selon lui à traiter bien des gens d’islamophobes, ce qui va souvent avec les accusations de sionisme. Il pense que l’islamophobie existe, et il en donne une définition.

Daniel Pipes décrit dans un article du New York Sun daté du 25 octobre 2005, les origines de ce terme et les problèmes qu'il pose, à ses yeux. Selon lui "le groupe islamiste nommé Hizb ut-Tahrir aspire à placer le monde sous la loi islamique et défend la pratique des attentats-suicide contre Israël". Frappé d'interdiction en Grande-Bretagne, il implanta une représentation clandestine dans les universités britanniques baptisée « Arrêter l'islamophobie » (…) Daniel Pipes, journaliste américain écrit à ce propos que, « s'il existe certainement des préjugés contre les musulmans, l'«islamophobie» fait un amalgame trompeur entre deux phénomènes distincts: la peur de l'Islam et la peur de l'Islam radical » [32]


Des groupes musulmans dénoncent le relativisme culturel d'une certaine gauche. De peur de passer pour un raciste, une certaine gauche se réfugie derrière un soutien aveugle aux représentants des minorités ethniques, du moment qu'ils sont anti-impérialistes. Conscientes que les immigrantes font l'objet de nombreuses discriminations au Canada comme ailleurs, les forces progressistes abandonnent pourtant tout esprit critique à leur égard de peur d'être accusées d'islamophobie et de racisme. [5]

[modifier] Dans le reste du monde

Kofi Annan, l'a employé lors d'une conférence des Nations Unies[33] ayant pour thème les phénomènes de violence envers des musulmans. La Commission européenne et l'Observatoire des phénomènes racistes et xénophobes organisent à l'automne 2003 une table ronde de réflexion sur l'antisémitisme, l'islamophobie et les possibilités de réconciliations entre les communautés[34]. Il est aussi utilisé par le Conseil de l'Europe[35] à la demande de la Turquie qui introduit le terme à la fin de la conférence.

[modifier] Désaccords sur le terme et le concept

Le concept d'islamophobie, ainsi que le terme lui-même, ont été critiqués sur plusieurs aspects.

Des opposants au concept soulignent que le terme mélange la critique d'une religion à celle de ses adeptes [réf. nécessaire]. D'autres, constatant que le terme "islam" recouvre des réalités extrêmement variées (dogmes religieux, zones géographiques, populations, etc.), estiment que l'islamophobie peut ouvrir la voie au pur et simple racisme.

[modifier] Sur sa construction lexicale

L'utilisation de la racine phobie qui possède en psychiatrie et psychanalyse une connotation de peur bloquante, irrationnelle, d'angoisse immaîtrisable à propos d'un objet donné, est reprochée par certains observateurs comme Philippe Muray ou le psychanalyste Daniel Sibony.

Philippe Muray écrit ainsi dans son livre Exercices spirituels, tome 3 : « Je suis frappé depuis quelques années par l'opération de médicalisation systématique dont sont l'objet tous ceux qui ne pensent pas dans la juste ligne : on les taxe de phobie. »

À ceci, Daniel Sibony, rajoute, dans un article paru dans le journal Libération sous le titre : "Homophobie, xénophobie, judéophobie… autant de mots détournés de leur sens. Ne pas aimer n'est pas phobie".  ; « Que fait-on en parlant de «phobie» ? On prétend, en pointant ces «phobies», interdire aux gens d'avoir telle ou telle peur. Mais peut-on interdire d'avoir peur ?[…] ».

Dès lors, certains tenants de l'islamisme vont s’opposer aux utilisateurs du terme considérant que ceux-ci l’utilisent a des fins blasphématoires lorsqu’ils sont musulmans, et, pour les non-musulmans, la qualification de racisme est retenue par ces mêmes gens.

[modifier] L’« islamophobie », instrument de censure?

Il existe en France, et de façon générale dans le monde occidental, une longue tradition de critique de la religion. La figure de Voltaire, champion français de la liberté d'expression, est très souvent évoquée dans les débats (par Alexandre del Valle[36], Claude Imbert, Alain Gresh…). Cette tradition se retrouve dans des formes variées, allant de la simple critique philosophique ou sociologique, jusqu'à des formes très militantes de lutte contre toute forme de religion, héritières des grands débats anticléricaux du début du XXe siècle.

Pour les tenants de cette tradition, la critique de la religion est légitime, et doit pouvoir s'effectuer dans un cadre légal. Ils dénoncent pour cette raison l'usage du terme Islamophobie, soulignant le risque que, par le recours la condamnation active de cette attitude, il soit finalement mis en place de facto une censure ayant pour effet d'interdire toute critique envers l'islam, sous couvert de lutte contre la discrimination. Une telle censure serait contraire aux traditions démocratiques, qui autorisent toutes les opinions sur tous les sujets, y compris religieux.

Cette critique, exprimée par exemple par le Conseil de l'Europe, ne s'adresse pas tant à l'islam en tant que tel qu'à l'intégrisme musulman, et finalement pas tant à l'intégrisme musulman qu'à tous les intégrismes religieux, ce qui permet de sortir du débat « pour ou contre l'islam, l'islam est-il dangereux ? » que suscite parfois le thème de la « lutte contre l'islamophobie ». Pour Caroline Fourest en effet, le monde dont rêvent les intégristes musulmans ressemble à s'y méprendre à celui dont rêvent les intégristes juifs et chrétiens.

La critique du terme Islamophobie relève ainsi d'une lutte contre la tendance qu'auraient ces intégristes de mettre leur religion à l'abri de la critique, s'appuyant notamment sur la lutte contre le blasphème.

Ceux qui estiment ainsi que le terme "islamophobie" est le résultat d'un "complot islamiste" visant à interdire la critique de la religion ont toutefois tendance à considérer que le terme "islam" (comme d'ailleurs la catégorie "islamisme") est un concept univoque. Ce que contestent de nombreux analystes, journalistes et chercheurs qui indiquent que ce terme est en fait extrêmement flou, de sorte que "la critique de l'islam" déborde bien souvent la simple critique de la "religion" musulmane. Comme l'a montré l'intellectuel américain Edward Said, le terme "Islam", tel qu'il est utilisé par les médias et les "experts", recouvre des réalités politiques, sociales, géographiques extrêmement variées (et parfois contradictoires) [37].

[modifier] Islamophobie et racisme

L'islamophobie est-elle assimilable au racisme ?

Le terme est dénoncé par de nombreuses personnes et associations comme permettant de qualifier de raciste, qui donc tombe sous le coup de la loi, les critiques formulées à l’encontre de l’islam.

Plusieurs responsables d'associations en France, comme à la Ligue française des droits de l'Homme, refusent d'utiliser le terme.

L'usage du terme constituerait également une transformation indue de la lutte antiraciste, comme l'affirme par exemple le site athéisme.org, pour qui le MRAP assure désormais la défense de l'islam, ceci au nom de la lutte contre l'islamophobie et quitte à délaisser la lutte contre le racisme[38].

Le congrès du MRAP du 5 décembre 2004 a été l'occasion de débats houleux au sujet de l'islamophobie. Beaucoup de militants ont considéré qu'il y avait un risque d'une dérive vers la défense du cléricalisme musulman. La ligne actuelle du mouvement y a été approuvée à une majorité de 131 voix pour, 83 contre et 46 abstentions.

La raison de l'opposition à l'usage du terme est explicitement énoncée lors du désaccord entre le MRAP et le syndicat d'enseignants, Unsa-Education, qui comme d'autres syndicats et organisations laïques, telle la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), ont refusé la demande du MRAP en faveur de l'usage du terme "islamophobie", et ce, à l'occasion de la "semaine d'éducation contre le racisme à l'école (21-26 mars 2005)".

En France, la Commission nationale consultative des Droits de l'Homme (CNCDH) remet en mars 2004 un rapport au premier ministre où on peut lire « certains courants intégristes tentent d'obtenir la requalification du racisme anti-maghrébin en "islamophobie" pour mieux tirer bénéfice des frustrations, jouer sur les replis identitaires religieux de la population d'origine maghrébine et faire du religieux le critère absolu de différenciation, de partage ». Tout comme l'anti-sémitisme, l'islamophobie incite à des profanations. Des inscriptions qui visent l'islam ont été qualifiées de 'racistes' par le président Sarkozy en 2008.[39]

L'extrême-gauche antiraciste et tiers-mondiste, a également été critiquée, et altermondialistes face aux mouvements musulmans Pascal Bruckner interprète ainsi l'assimilation au racisme : Il s'agit donc de réhabiliter le délit d'opinion afin de clouer le bec aux contradicteurs et déplacer la question du plan intellectuel au plan pénal, toute objection ou réticence étant immédiatement passible de poursuites. [...] . Or l'assimilation de l'esprit d'examen avec le racisme est trompeuse sachant que celui-ci s'adresse aux personnes en tant qu'elles existent et pour ce qu'elles sont, le Juif, le Noir, l'Arabe, autant la discussion critique porte sur de notions mobiles, variables, les idées, les dogmes, les principes, toujours susceptibles de transformations. [40].

Éric Conan, journaliste de la revue conservatrice L’Express, estime que le terme relève de la guerre des mots[41], qui serait prise dans une véritable lutte idéologique et guerre au sein de l'islam lui-même, où l'islamisme en sous-main tendrait à imposer un point de vue contraire à la tendance strictement religieuse de l'Islam, ainsi qu'à sa tendance libérale. Selon la journaliste Caroline Fourest, c'est Tariq Ramadan qui a apporté au MRAP le concept de lutte contre l'islamophobie pour faire condamner le blasphème et les critiques de l'islam en France.

Le Haut Conseil à l'Intégration Français rappelle qu'« en République, la critique de la religion, comme de toutes les convictions, est libre, est constitutionnellement garantie et fait partie de la liberté d’opinion et d’expression, et ne saurait être assimilée au racisme et à la xénophobie ».

Certains refusent l'assimilation au racisme qui est parfois faite, expliquant que l'islam se choisit, à l'inverse des origines ethniques. Des observateurs et analystes, qui contestent l'emploi du terme, considèrent que cette notion contribue à propager un amalgame entre "religion", "ethnie", et "culture", amalgame qui contribue à transformer la crainte initiale en racisme.

Ceux qui utilisent le terme soulignent au contraire que l'étiquette "musulman" est souvent imposée de l'extérieur (par les discours politiques ou médiatiques) sans que la question soit explicitement posée à ceux qui peuvent, ou non, se considérés comme tels. C'est ce qui se passe par exemple, lorsqu'il est dit que "la communauté musulmane compte, en France, cinq millions de membres". Ce type de proposition, où la foi religieuse individuelle disparaît derrière une catégorisation éthnicisante, favorise les glissements sémantiques entre, par exemple, "arabes", "musulmans" et, par suite, "islamistes". Ainsi peut se développer, sous couvert d'une critique de la foi et des dogmes religieux, ce que le sociologue Saïd Bouamama appelle "un racisme respectable"[42].

Le journaliste Alain Gresh du Monde diplomatique estime quant à lui au sujet de l'usage du terme que « il est vrai que certains musulmans peuvent brandir l'islamophobie pour bannir toute critique de l'islam, cela ne doit pas nous décourager : la judéophobie ou l'antisémitisme est aussi utilisé par certains pour interdire toute critique de la politique israélienne. Faut-il bannir l'usage de ces mots pour autant ? » [15].

[modifier] Arguments pro et contra

Vincent Geisser, chercheur à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAM/CNRS) est l'auteur du livre très controversé La Nouvelle Islamophobie, [43]. L'ouvrage, plaidoyer en faveur de l'adoption du terme d'"islamophobie" en France. Selon lui, celle-ci « s'ancre très profondément dans la mémoire de l'Algérie coloniale ».

Outre le CNCDH, (Commission nationale consultative des droits de l'homme), les laïques en général et les défenseurs de la laïcité sont opposés à l'usage du terme au nom de la défense des principes de la liberté d'expression inscrits dans la Constitution et dans les Déclarations des droits de l'homme. On peut voir nombre de textes sur le site de l'Observatoire du Communautarisme [44]

Le MMLF avec Kebir JBIL soutient qu’« en Iran et au Soudan, pour éliminer les musulmans progressistes, il suffit de les qualifier d’islamophobes. Ainsi, ce terme ne désigne pas un racisme, mais stigmatisme toutes celles et tous ceux qui résistent à l’Islam radical et archaïque ».

Selon certains, il convient de respecter la différence entre ce qui relève de l'islam et ce qui relève du racisme, et entre ce qui relève de l'islam et ce qui relève de l'islamisme : mouvement politique radical au nom de l'islam. Ce que soutiennent les musulmans qualifiées d'« éclairés » Malek Chebel [45], Fethi Benslama et bien d'autres -

[modifier] les opinions sur l'islam en Europe

[modifier] pour les Arabes et les Turcs

Une partie de l'opinion publique identifie l'islam ou l'islamisme radical aux Arabes. L'islamophobie, qui a pris de l'ampleur aux États-Unis depuis les attentats du 11 septembre, et en Grande-Bretagne depuis les attentats de Londres [réf. nécessaire], peut alors s'exprimer sous la forme d'un racisme anti-arabe.

En Allemagne, ce sont les citoyens originaires de Turquie, pays laïc mais de culture islamique, qui sont souvent associés à l'islam et victimes de l'hostilité envers les musulmans, aux Pays-Bas ceux d'origine marocaine.

[modifier] la politique

[modifier] Pays-Bas

Le premier politicien à viser les musulmans dans ce pays, était le populiste Pim Fortuyn. Il s'est fait remarquer en qualifiant l'islam de "culture arriérée", aussi bien par ses provocations de plusieurs imams. Un de ses oeuvres s'intitule "Contre l'islamisation de notre culture".[46]

Une contribution importante au débat est considerée d'être celle de Mme. Ayaan Hirsi Ali, maintenant chercheur à l'institut néo-conservateur américain, le "American Enterprise Institute". Elle estime que l'islam est un des "gros problèmes" d'aujourd'hui, et qu'il faut chercher la confrontation. Elle admet que le problème vient du radicalisme en particulier, mais pose que "trop de musulmans tolèrent l'islam radical". En 2006-2007 sa pensée suivait surtout les idées du critique littéraire américain Bruce Bawer, auteur du livre " While Europe Slept: How Radical Islam Is Destroying the West from Within". Elle se sert de sa comparaison avec le nazisme, où l'islam radical est le nazisme, et ceux qui cherchent la conciliation, comettent l'erreur de Chamberlain. [47]

[modifier] à travers enquêtes et sondages

[modifier] Allemagne

En 2006, un sondage du Allensbach Institute commandé par le Frankfurter Allgemeine Zeitung indique que 56 % des personnes interrogées souhaitent que le gouvernement interdise la construction de mosquées, 62 % estiment qu'il existera toujours des conflits majeurs entre l'islam et le christianisme. 91 % assimilent l'islam à l'oppression des femmes tandis que 71 % voient l'islam comme une religion « intolérante ». 40 % des sondés pensent que de fortes limites devraient être imposées à la pratique de l'islam en Allemagne. Le Allensbach Institute en conclut que « le choc des civilisations a déjà commencé dans l'esprit des citoyens allemands »[48].

[modifier] Australie

En 2006, le Sunday Herald Sun a publié un sondage commandé auprès de l'institut Gallup, publié le 30 juillet, indiquant que 40 % des Australiens interrogés estiment que l'« islam est une menace à leur mode de vie », et qu'un sondé sur trois craint davantage les musulmans depuis le 11 septembre 2001[49]. Un sondage similaire de mars 2006 établit qu'un quart des personnes interrogées voient l'islam comme « une croyance intolérante ou fondamentaliste ». Cependant, l'un des chercheurs à l'origine de cette étude, Kevin Dunn, de la New South Wales University, affirme que ces personnes se sentent moins menacées par l'islam quand elles ont des contacts directs avec les pratiquants de cette religion[50].

[modifier] Espagne

Une enquête de l'Instituto Elcano en Espagne indique que 68 % des Espagnols considèrent les sociétés musulmanes comme « violentes », et 79 % comme « non tolérantes ». 74 % pensent également qu'il existe déjà un choc des civilisations entre les pays occidentaux et le monde musulman[51].

[modifier] Suède

En 2006, un sondage de Swedes by Demoskop, rapporté dans le Dagens Nyheter, montre que 33 % des personnes de plus de 65 ans pensent que les musulmans menacent la culture suédoise, 15 % des sondés de 15 à 27 ans répondent oui à la même question[52].

[modifier] Royaume-Uni

[modifier] Pays-Bas

En 2008, un sondage du «TNS NIPO», a trouvé que 62 % des Hollandais favorisaient l'interdiction de construction de nouvelles mosquées. 55 % estimaient que il fallait interdire aux musulmans, résidents au pays, de faire venir leurs époux/ses de leur pays d'origine, pour s'y installer. 71 % de la population estime qu'il faut interdire le port, en public, du bourka afgan.[53]


[modifier] États Unis

[modifier] Exemples courants et utilisation dans des publications

[modifier] Etudes relatives à l'islamophobie

  • L'observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes (EUMC) dans une étude intutulée "Les musulmans au sein de l'Union européenne: discrimination et islamophobie" et publiée courant décembre 2006 , souligne que les musulmans de l'Union européenne sont victimes de discrimination en matière d'emploi, logement d'éducation. Les actes islamophobes, allant d'insultes à des agressions physiques et incendies criminels. [54],[55].

[modifier] Dans le cadre de la lutte contre l'islamophobie

Au royaume uni, la confédération syndicale la plus importante, la TUC, a mis en place un travail commun avec le Conseil Musulman de la Grande Bretagne visant explicitement à combattre l'islamophobie. Les deux organisations ont, par exemple, organisé un colloque commun en avril 2007.

[modifier] Positions décrites généralement comme islamophobes

[modifier] Publications et maisons d'édition accusées d'islamophobie

[modifier] Des incidents lors de vols commerciaux

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

[modifier] Notes et références

  1. Pour Doudou Diène, rapporteur général des Nations unies, le terme islamophobie « réfère à une hostilité non fondée et à la peur envers l'islam, et en conséquence la peur et l'aversion envers tous les musulmans ou la majorité d'entre eux. Il se réfère également aux conséquences pratiques de cette hostilité en termes de discrimination, préjugés et traitement inégal dont sont victimes les musulmans (individus et communautés) et leur exclusion des sphères politiques et sociales importantes. Ce terme a été inventé pour répondre à une nouvelle réalité: la discrimination croissante contre les musulmans qui s'est développée ces dernières années. » (propos rapportés dans [1])
  2. Vincent Geisser (chercheur CNRS et enseignant) dans La Nouvelle Islamophobie, p21 : « elle [l'islamophobie] constitue bien un racisme antimusulman »
  3. Pour [2] (en) :

    Islamophobia : prejudice against Muslims; "Muslim intellectuals are afraid of growing Islamophobia in the West"

    Traduction : Islamophobie : préjudice contre les musulmans ; exemple : "Les intellectuels musulmans sont effrayés par l'islamophobie croissante en occident."

  4. Par exemple, la brochure [3] (en) utilise le terme islamophobique pour caractériser un certain point de vue sur la religion musulmane, puis considère que l'islamophobie est source de danger pour la communauté musulmane et finalement pour l'ensemble de la société :

    The overall intention of the Commission is twofold:
    (a) to counter Islamophobic assumptions that Islam is a single monolithic system, without internal development, diversity and dialogue, and;
    (b) to draw attention to the principal dangers which Islamophobia creates or exacerbates for Muslim communities, and therefore for the well-being of society as a whole.

    Traduction : L'objectif général de la Commission est double :
    (a) combattre les croyances islamophobes selon lesquelles l'islam est un système monolithique unique, sans développement interne, diversité ni dialogue, et
    (b) attirer l'attention sur les principaux dangers créés ou exacerbés par l'islamophobie pour les communautés musulmanes, et en conséquence pour le bien-être de la société dans son ensemble.

  5. Par exemple, le journal Le Reflet du 07/02/06, dans un article reproduit par le site africatime - Côte d'ivoire, utilise le terme islamophobie pour désigner des attaques sataniques et intolérables contre l'Islam, bien qu'il évoque ensuite des victimes :

    « Les leaders religieux en sont conscients car toutes les autres confessions religieuses ont condamné ces attaques sataniques et intolérables contre l'islam.

    Mais, la presse occidentale, au lieu de vigoureusement condamner cette islamophobie, continue de s'attaquer aux victimes et à leur religion contribuant ainsi à renforcer le sentiment de haine et d'incompréhension dans les esprits des croyants. »

  6. "[C]e terme d'islamophobie n'exprime rien d'autre que le dégoût et le rejet de l'islam en tant que religion, en tant que système de pensée totalisant. L'islamophobie c'est le rejet de l'islam, pas le rejet des musulmans ni le rejet des arabes ou des maghrébins." déclare le site atheisme.org dans Pour le droit à la libre critique des religions
  7. « Les lecteurs d'atheisme.org qui se reconnaissent dans l'opposition radicale aux religions sont vivement encouragés à se déclarer publiquement islamophobes afin de créer un mouvement courageux de contestation de cette religion qui ne vaut pas mieux que les autres. » (dans Islamophobes, dénonçons-nous !)
  8. Claude Imbert, membre du Haut Conseil à l'intégration, fondateur et éditorialiste de l'hebdomadaire Le Point, affirme le 24 octobre 2003 sur la chaîne LCI ([4]) :

    Moi, je suis un peu islamophobe. [...] Nous avons le droit de combattre le racisme, d’accepter une pratique paisible de l’islam. Et j’ai le droit, je ne suis pas le seul dans ce pays à penser que l’islam - je dis bien l’islam, je ne parle même pas des islamistes - en tant que religion apporte une débilité d’archaïsmes divers, apporte une manière de considérer la femme, de déclasser régulièrement la femme [et] en plus un souci de supplanter la loi des États par la loi du Coran, qui en effet me rend islamophobe

  9. Définition du dictionnaire Le Robert édition 2006 : "forme particulière de racisme dirigé contre l'islam et les musulmans, qui se manifeste en France par des actes de malveillance et une discrimination ethnique contre les immigrés maghrébins"
  10. Le chef de l'Etat dénonce « l'islamophobie »)
  11. Pour Caroline Fourest et Fiammetta Venner, fondatrices de la revue ProChoix et auteures de Tirs croisés : "[l]e mot “islamophobie” a été pensé par les islamistes pour piéger le débat et détourner l’antiracisme au profit de leur lutte contre le blasphème. Il est urgent de ne plus l’employer pour combattre à nouveau le racisme et non la critique laïque de l’islam." dans la revue Prochoix
  12. "Nous refusons de renoncer à l’esprit critique par peur d’encourager l’« islamophobie », concept malheureux qui confond critique de l’islam en tant que religion et stigmatisation des croyants." déclare le MANIFESTE DES DOUZE : "ENSEMBLE CONTRE LE NOUVEAU TOTALITARISME", dans la revue Prochoix.
  13. Didier Delaveleye, pour le Mrax, dans Quand l’islamophobie questionne la laïcité :

    En voilà un qui est au hit-parade des mots problèmes : l’islamophobie.

    Ce terme s’est imposé aujourd’hui pour désigner l’hostilité spécifique vis-à-vis de la population de religion ou d’origine musulmane. Toutefois, cette simple définition pose déjà un problème puisque littéralement, l’islamophobie ne désigne pas la crainte du musulman, mais la crainte d’une religion particulière, l’islam.

  14. Thomas Deltombe dans L'Islam imaginaire : la construction médiatique de l'islamophobie en France, 1975-2005, Editions La Découverte(ISBN 2707146722), p.312 :

    En fonction des définitions possibles des mots utilisés, on doit bien distinguer deux positions : l'islamophobie de type raciste (« musulman » comme catégorie ethnique) ou xénophobe (l'islam comme élément « étranger ») et la critique légitime des dogmes religieux, quels qu'ils soient.

  15. abcd À propos de l'islamophobie, par Alain Gresh
  16. La laïcité à l’épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman
  17. ab Selon Caroline Fourest et Fiammetta Venner dans Ne pas confondre islamophobes et laïques (Libération) (17/11/03) : « Le mot “islamophobie” [...] a pour la première fois été utilisé en 1979, par les mollahs iraniens qui souhaitaient faire passer les femmes qui refusaient de porter le voile pour de "mauvaises musulmanes" en les accusant d'être "islamophobes". Il a été réactivité au lendemain de l'affaire Rushdie, par des associations islamistes londoniennes comme Al Muhajiroun ou la Islamic Human Rights Commission dont les statuts prévoient de “recueillir les informations sur les abus des droits de Dieu”. »
  18. Tel par exemple Mahmoud Taha, assassiné au Soudan en 1985, pour avoir dénoncé l'incompatibilité de la charia avec la modernité.
  19. histoire de l'islamophobie, site hermes.jussieu.fr
  20. Op. cit.
  21. L'Islam imaginaire : la construction médiatique de l'islamophobie en France, 1975-2005, par Thomas Deltombe, Éditions La Découverte(ISBN 2707146722)
  22. L'Islam imaginaire, p 51.
  23. L'Islam imaginaire, p 119
  24. L'Islam imaginaire, p 263
  25. Islamophobie, par Alain Gresh (Le Monde diplomatique)
  26. Multitudes Web - Non aux propos stéréotypés !
  27. À Alger, Nicolas Sarkozy dénonce l'antisémitisme
  28. (en)[pdf]Islamophobia: A Challenge for Us All Runnymede Trust, 1997
  29. Islamophobia pervades UK - report BBC - Wednesday, 2 juin 2004
  30. Essays: 'Islamophobia myth' by Kenan Malik | Prospect Magazine February 2005 issue 107
  31. Council on American-Islamic Relations
  32. Islamophobie? - article de Daniel Pipes
  33. UN Forum Explores Ways To Fight 'Islamophobia'
  34. Table ronde avec la participation de la Commission européenne
  35. Troisième Sommet des chefs d'État et de gouvernement du Conseil de l'Europe
  36. Critique du terme
  37. Covering Islam, How the media and the experts determine how we see the rest of the world, par Edward W. Said, Vintage, Londres, 1996, ISBN 009959501X
  38. Le MRAP assure la défense de l'islam par Atheisme.org
  39. "Nouvelle profanation de tombes musulmanes", Lemonde, 06.04.08
  40. Le chantage à l'islamophobie par Pascal Bruckner
  41. "Qui parle d'islamophobie ?" par Éric Conan dans L'Express du 04/12/2003.
  42. L'affaire du foulard islamique : la production d'un racisme respectable, par Saïd Bouamama, Éditions Le Geai Bleu, 2004, ISBN 2914670222
  43. Vincent Geisser et la "nouvelle islamophobie", par l'Observatoire du Communautarisme
  44. Observatoire du communautarisme | Informations sur la laïcité, les discriminations et le racisme
  45. voir "Manifeste pour un islam des lumières 27 propositions pour réformer l’islam"
  46. P. Fortuyn, Tegen de islamisering van onze cultuur: Nederlandse identiteit als fundament, 1997
  47. "Confrontatie, geen verzoening", de Volkskrant, 8 avril 2006 (en néerlandais)
  48. Islamophobia on the rise in Germany – Poll - Islam Online, 22 mai 2006
  49. Islamophobia and imperialist wars - Green left Weekly, 9 août 2006
  50. "That varies according to the extent of knowledge someone has and also, fundamentally, the extent of daily contact someone has with Muslims. If you know a few Muslims, you're much less likely to perceive a threat from them." Poll shows ignorance of Islam - Australian Broadcasting Corporation, March 20, 2006.
  51. El 79% de los españoles cree que los musulmanes son intolerantes y el 68 % dice que son violentos - 20 Minutos.es
  52. DN: "Var tredje pensionär kritisk till invandringen"
  53. [http://extra.volkskrant.nl/bijlagen/landvanritatabellen.doc Sondage politique avril 2008 (en néerlandais)
  54. Les musulmans victimes de discrimination raciale dans l'UE (rapport) (La Croix.com , depêche AFP du 18/12/06
  55. L'islamophobie progresse en Europe, selon une étude (Lactualite.com , publication du 18/12/06

[modifier] Liens externes

[modifier] Sites généraux

[modifier] Sites militants

[modifier] Sites d'opinion ou blog