Guissény

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Guissény (Gwiseni en breton) est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.

Guissény
Pays France France
Région Bretagne
Département Finistère
Arrondissement Arrondissement de Brest
Canton Canton de Lannilis
Code Insee 29077
Code postal 29880
Maire
Mandat en cours
Raphaël Rapin
2008-2014
Intercommunalité
Latitude
Longitude
48.63°
-4.41°
Altitude m (mini) – m (maxi)
Superficie 25,18 km²
Population sans
doubles comptes
1 811 hab.
(2005)
Densité env. 71 hab./km²

Sommaire

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005
2 368 2 104 1 948 1 887 1 850 1 783 1 811

[modifier] Histoire de la commune

Les découvertes archéologiques montrent que Guissény a connu un peuplement continu, remontant aux lointaines origines de la préhistoire.

La baie de Tressény, qui forme l’estuaire du Quillimadec, a fourni sur ses deux rives plusieurs sites préhistoriques (pouvant remonter à 80 000 ans avant Jésus-Christ). Du côté de Guissény, on peut citer : la plage de la Croix, les Barrachous, la grotte du Dibennou (sous le corps de garde) et le port du Curnic.

Le site le plus important est celui du Curnic où ont été retrouvés, dans la tourbière, des trous de poteaux d’habitation, restes d’un village néolithique (4 000 à 2 500 ans av. J.-C.) et des restes d’une industrie du sel datant de l’âge de bronze (800 à 500 av. J.-C.)

La commune n’a pas conservé ses mégalithes, ni menhir, ni dolmen : une allée couverte en partie immergée se trouve dans la baie, du côté de Kerlouan. En revanche, des tumulus ont été découverts, notamment à Kergoniou et à Kériber. Quelques stèles de l’âge de fer existent également à Ranhir, Saint-Gildas et Lavengat.

La carrière de Toullouarn a fourni les traces d’un village gaulois d'assez grande dimension, entouré d’un fossé.

L’occupation romaine a également laissé des traces à Guissény : un vivier gallo-romain a été mis au jour dans la dune du Curnic : il fonctionna jusqu’aux environs de 300 ans apr. J.-C. La grande villa de Keradennec (2e, 4e siècle apr. J.-C.), située à proximité de la voie romaine allant de Kerilien à Plouguerneau, se trouve désormais sur la commune de Saint-Frégant. La fin de l’occupation romaine fut marquée par les premières invasions des pirates sur les côtes d’Armorique. La vie de saint Guénolé en raconte un épisode concernant son père Fragan qui repoussa une flotte de « pirates païens » en 388 : la flotte avait été repérée depuis les hauteurs de Croas Mil Gwern.

Saint Sezni, moine irlandais, aurait débarqué dans l’estuaire du Quillimadec en 477 avec 70 disciples. Il s’installa d’abord au Lerret, du côté de Kerlouan, avant de passer sur l’autre rive à Kerbrézant, puis sur le site de son église actuelle. Il y aurait bâti un monastère et vécu en grande sainteté avec ses disciples jusqu’à l’âge de 127 ans.

Après sa mort, des Irlandais vinrent enlever son corps pour le ramener dans son évêché d’origine. Les cloches se mirent à sonner toutes seules pour alerter les Guisséniens qui ne purent récupérer qu’un bras du saint. Celui-ci est conservé dans un reliquaire datant du XVIIIe siècle.

La paroisse de Guissény faisait partie de l'archidiaconé de Kemenet-Ily relevant de l'évêché de Léon et était sous le vocable de saint Sezni. Elle avait comme trève Saint-Frégant.

Le clocher de l’église, de 1700, présente une originalité : les cloches se balancent du nord au sud et non pas de l’ouest à l’est. La tradition dit que les seigneurs de Penmarc’h, de Kergoniou et de Keriber, ayant participé au financement, souhaitaient mieux les entendre de leurs manoirs.

L’ensemble constitue toujours un enclos paroissial avec chapelle-ossuaire, calvaire et cimetière. La paroisse comprend aussi une chapelle à Brendaouez, consacrée à Notre-Dame-des-Carmes. Les chapelles des manoirs ont disparu, mais il subsiste des fontaines et une cinquantaine de croix.

Les manoirs sont nombreux, on en trouve dans pratiquement tous les villages. Les armoiries des familles nobles principales se retrouvent dans le blason de Guissény : Poulpry de Lavengat, Kersuloc, Penmarc’h et Keriber.

Guissény a traversé la période révolutionnaire sans trop de problèmes. La création de la commune entraîne la séparation avec Saint-Frégant. Les paroissiens cachent les deux prêtres réfractaires et rejettent le curé constitutionnel qui est même agressé par des Guisséniennes en 1795. Après la révolte du Léon de 1793, Guissény est occupée militairement et doit payer une amende ; le maire François Gac et son conseil municipal sont destitués et remplacés par un nouveau conseil, désigné par les autorités révolutionnaires du district de Lesneven.

La première moitié du XIXe siècle est agitée par un conflit entre Guissény et Plouguerneau au sujet de la possession de la « Sècherie » en bordure de la plage du Vougot. La propriété de ce terrain est important car il détermine la récolte du goémon qui a une grande importance pour les riverains de cette époque : Guissény en revendique la possession au nom d’un acte de concession de Louis XVI en 1788. Le conflit aboutit à deux procès en 1854 et 1855 qui tranchent en faveur de Guissény. Mais les contestations continueront encore dans les années suivantes au sujet des délimitations.

Le XIXe siècle est également marqué par un événement important pour la commune de Guissény : la construction de la digue du Curnic. Une première digue est construite, entre la pointe de Beg ar Skeiz et la pointe du Dibennou, en 1830-1832, mais elle est détruite par une tempête dès 1833. Une deuxième digue est construite en retrait de la première en 1834-1836 : d’une longueur de 600 m, elle a résisté depuis lors aux marées et aux tempêtes.

[modifier] Natura 2000

Le site de Guissény, d’une superficie de 600 ha, s’étend sur les communes de Plouguerneau, Kerlouan et Guissény. Il regroupe des habitats très divers, tels que des habitats dunaires, des zones humides, une anse à sédimentation sablo-vaseuse qui joue un rôle très important en tant que site d’hivernage et de halte migratoire, et un étang saumâtre.

La richesse du lieu, provient des activités humaines passées, associées à un contexte géologique particulier. La conjonction de ces facteurs a engendré une biodiversité exceptionnelle. Ainsi sont présentes sur le site notamment, trois espèces protégées, d’importance communautaire : la liparis de Loesel (orchidée), l’agrion de Mercure (libellule) et le damier de la succise (papillon).

[modifier] Histoire des armoiries

Beaucoup de communes importantes de la région possèdent des armoiries. En 1975, le conseil municipal de Guissény a décidé d’en doter aussi la commune et elles ont été réalisées par un artiste sculpteur de Brest : Monsieur Yan Nicolas.

La lecture héraldique du blason se donne ainsi :

Écu écartelé au un, d’argent au rencontre de cerf de gueules, posé de front, qui est Lavengat ; au deux, d’azur à une croix pattée et chevronnée et trois coquilles d’argent, qui est Kersuloc ; au trois, de gueules, à une tête de cheval d’argent, qui est Penmarc’h ; au quatre, de sable, à un chevron d’argent et trois trèfles de même, qui est Keriber ; timbré d’une couronne murale d’or. Soutenu par les crosses de saint Sezny et deux croix celtiques d’or. À la pointe, la devise « Kendalh atao Gwiseni » soutenue par l’ancre de marine.

Ces armoiries symbolisent la réunion des différents secteurs de la commune et proviennent des familles qui ont donné les principaux fondateurs et bienfaiteurs à la paroisse, par la suite, érigée en commune. Leurs caveaux et leurs reliques existent toujours à l’église.

La rencontre de cerf était l’emblème de la maison de Lavengat, qui a donné successivement quatre sénéchaux à Lesneven. L’un d’eux, Yves de Poulpry de Lavengat devint en 1665, à la fois chevalier, conseiller du roi, son sénéchal et premier magistrat de Léon. D’eux dépendaient en outre directement Kerbiquet (bourg), Brendaouez et Kervézennec. Leurs fonctions ne leur attribuaient-elles pas le droit de chasser le cerf sur l’ensemble du Léon ?

La croix et les trois coquilles étaient le blason de la famille de Kersuloc qui, par alliance possédait en plus sept autres armoiries reproduites autrefois dans un vitrail. L’ancêtre avait dû participer aux croisades et faire le pèlerinage au tombeau de saint Jacques (apôtre). Leur blason est entouré du collier de l’Ordre de Saint-Michel ou de l’Hermine.

La tête de cheval rappelle l’appartenance ancienne de la seigneurie de Penmarc’h et de Saint-Frégant à la paroisse de Guissény. En compensation de ses dons, cette famille obtint que le mouvement des cloches se fasse dans le sens « nord-sud » au lieu de « est-ouest », afin qu’elles soient mieux entendues du manoir.

Le chevron et les trois feuilles de trèfle étaient les emblèmes de Kériber. Un membre de cette famille fut capitaine de l’ordre militaire des vaisseaux du roi et chevalier de l’ordre militaire de Saint-Louis. Il semble que les Gouzillon de Kergoniou aient eux aussi comme armoiries les trois feuilles de trèfle.

Au bourg et à la campagne, il y avait aussi d’autres manoirs, entourés de murs avec créneaux et meurtrières ; la couronne murale surmontant le blason en porte témoignage.

On ne pouvait pas ignorer le saint Évêque Sezny (Sithney) qui a donné son nom à la localité (Guic-Sezny = Bourg de Sezny). Originaire d’Irlande, sacré à Rome sur la proposition de saint Patrick, il débarqua dans l’estuaire vers 452 avec 70 compagnons. Parlant seulement le latin et la langue celtique, il fut confronté aux Armoricains et leur religion druidique : invasion pacifique venant de l’ouest, à peu près à l’époque où Attila venant de l’est approchait de Lutèce.

La relique du bras de saint Sezny est toujours conservée à Guissény et processionnellement vénérée le jour du pardon. La crosse d’évêque et la croix celtique accompagnant le blason officiel, perpétueront sa mémoire.

Pour être complet, la partie littorale de la commune se trouve représentée par l’ancre de marine supportant la devise, celle-ci rappelant la contribution des générations successives aux progrès de la commune « Kendalh atao Gwiseni ».

À l’ensemble des armoiries une explication de leurs convenances actuelles peut être imaginée : la tête de cerf évoque le beau territoire de chasse de la société communale ; la tête de cheval évoque l’agriculture, l’élevage, les concours hippiques ; les coquilles et l’ancre de marine évoquent de belles plages, la pêche, les plaisirs nautiques, les belles carrières faites par les Guisséniens dans la Marine ; le chevron et les feuilles de trèfles évoquent les activités industrielles ou décoratives qui se développent à Guissény ; la croix est le signe de la foi chrétienne encore bien vivante parmi la population.

Les couleurs ont aussi leur sens : le blanc et le noir : la Bretagne ; le bleu, le blanc et le rouge : la France ; les listels verts : l’Europe.

[modifier] Baie de Guissény

L'étude Surfrider 2007 sur l'impact de la nouvelle directive européenne sur les eaux de baignade (applicable en 2015) donne une eau de qualité excellente pour le Curnic et le Vougot. A noter également que la plage du Barrachou ne répond pas aux futures normes européennes et fait partie des 33 plages françaises classées "interdite à la baignade". D'autre part, sur l'échelle de 4 niveaux de qualité d'eaux ("excellente", "bonne", "suffisante" et "insuffisante") définie par la nouvelle directive , il apparait que les plages du Dibennou et de la Croix sont cataloguées en classe "suffisante".

[modifier] Naissances

[modifier] Liens externes