Ghisoni
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ghisoni | |
{{{image}}} | |
Pays | France |
---|---|
Région | Corse |
Département | Haute-Corse |
Arrondissement | Corte |
Canton | Ghisoni |
Code INSEE | 2B124 |
Code postal | 20227 |
Maire Mandat en cours |
Don-Marc Albertini 2008-2014 |
Intercommunalité | Communaute de communes du Fium'orbo |
Latitude Longitude |
|
Altitudes | moyenne : 650 m minimale : 117 m maximale : 2347 m |
Superficie | 12 460 ha = 124,6 km² |
Population sans doubles comptes |
267 hab. (1999) |
Densité | 2 hab./km² |
Ghisoni est une commune française, située dans le département de la Haute-Corse et la région Corse. Ses habitants sont appelés les Ghisonais et les Ghisonaises.
Sommaire |
[modifier] Géographie
La commune de Ghisoni est située sur la haute vallée du fleuve Fiumorbo, entre une ligne de crètes nord-sud culminant au Monte Renoso (2352 mètres) et la plaine orientale corse. Le relief de la commune est très accidenté, le fleuve lui-même étant encaissé profondément : la route vers l'aval doit passer le défilé des Strette (« étroits »), puis celui de l'Inzecca, magnifiques mais peu hospitaliers. Par contre Ghisoni communique assez facilement avec le centre de l'île par le col de Sorba (altitude 1311 mètres) et sud par le col de Verde (alt. 1289 m.).
Contrairement à tant de villages corses juchés sur des pics et des arrêtes, le village, bien que situé à 650 mètres d'altitude, occupe le flanc d'un vallon, arrosé par le ruisseau de Regolo, qui se jette peu après dans le Fiumorbo.
Les cimes dentelées du Sud-Est, atteignant 1535 mètres et 1260 mètres, portent les noms inattendus de Kyrie Eleison et de Christe Eleison. La mémoire populaire veut qu'elles aient été ainsi baptisées au XIVe siècle après le supplice des Giovannali réfugiés à Ghisoni : alors que les hérétiques montaient au bûcher, le curé et les gens du pays auraient prié pour eux, l'écho des deux montagnes répétant : « Kyrie Eleison… Christe Eleison… »
[modifier] Communes limitrophes
Onze communes entourent complètement Ghisoni : Ghisonaccia - Lugo di Nazza - Poggio di Nazza - Isolaccio di Fiumorbo - Palneca - Bocognano - Bastelica - Vivario - Muracciole - Vezzani et Pietroso.
[modifier] Les hameaux
- Cavu : au sud du village, sous la route du col de Verde
- Galgaccio : au fond du vallon du Ruellu, au nord du village, ce hameau comprend 10 lieux-dits : Agnatellu, Orsena, Monticellu, Pindive, Monaco, Casevecchie, Strette, Filigaghjia, Suzinelle et Tigliu. La fête du hameau a lieu le 4 août, avec une messe et une procession organisée dans la petite chapelle située à Orsena. À la fin de la procession autour de la chapelle, les rubans qui décoraient la statue de Saint Dominique, sont coupés et distribués à l'assistance : ils sont censés porter bonheur durant toute l'année à venir.
- Sampolo : à la sortie du défilé des Strette, sur la rive droite du Fiumorbo, à l'écart de la route ; le hameau est bordé par le plan d'eau du barrage construit en 1992 sur le Fiumorbo (32 mètres de haut, contenance 1,6 M m3).
- Rossé : créé au XVIIIe siècle, dans un vallon affluent sur la rive gauche du Fium'orbo, à l'est du village ; le nom du hameau, e Rosse, vient sans nul doute du gisement de schiste rouge présent près de Rossé, et dont la transformation en ardoise a permis la fabrication et la réalisation d'édifices du village. La chapelle (construite en 1800) a été restaurée en 1993.
[modifier] Distances routières
Ghisonaccia (à 27 Km) - Corte (à 40 Km) - Ajaccio (à 75 Km) - Bastia (à 100 Km)
[modifier] Distances orthodromiques
Les distances orthodromiques sont des distances "à vol d'oiseau". Elles ne correspondent en aucun cas à un calcul d'itinéraire routier.
- Villages les plus proches : Muracciole (à 7,6 Km); Pietroso (à 7,8 Km); Lugo di Nazza (à 8,2 Km), Vezzani (à 8,4 Km); Vivario (à 8,5 Km).
- Autres villes de la région : Ghisonaccia (à 18,7 Km); Corte (à 23,1 Km); Ajaccio (à 44,2 Km), Bastia (à 68,7 Km).
- Autres villes : Marseille (à 338,4 Km); Paris (à 921,2 Km).
- Ville de métropole la plus éloignée : Ouessant (à 1319,5 Km à vol d'oiseau).
[modifier] Histoire
Le révérend père Salvadore Vitale signale l'existence à Ghisoni, en l'an 430 de notre ère, d'une église San Thoma de Grisino.
M. Cosimi, auteur de la "Toponymie grecque de la Corse" (publiée en 1953), démontre l'existence d'un couvent ou d'une chapelle tenue par des moines byzantins au VIIIe siècle.
Les premières mentions de Ghisoni datent des chroniques de l'historien Giovanni della Grossa (1388 - 1464). Plus tard, l'atlas manuscrit du Génois Vesconte Maglioni, daté du 20 janvier 1511 mentionne aussi l'existence du village. Si la date exacte de la création du village est incertaine, il toutefois établi qu'il a été créé bien avant Ajaccio (1380) et Bastia (1412).
L'origine du nom de Ghisoni, entre le nom d'un fleuve de la province de Turin, d'un peintre ou issu d'une origine purement religieuse, reste elle aussi incertaine. M. Cosimi pense que le nom de Ghisoni proviendrait de l'appellation donné par les moines byzantins à leur couvent, à savoir, "demeure de Jésus", qui devient "IHIONI", prononcé en Corse Ghisoni ou Isoni (après une voyelle terminant le mot précédent).
Ghisoni devient chef-lieu de canton par la loi du 20 avril 1861 qui forme un nouveau canton en séparant de celui de Vezzani quatre de ses anciennes communes : Ghisoni, Ghisonaccia, Lugo di Nazza et Poggio di Nazza. Au dernier recensement de 1999, le canton comptait 3 723 habitants (sans double compte).
Au cours de la seconde guerre mondiale, Ghisoni s'est libéré lui-même le 9 septembre 1943, notamment grâce aux frères Carlotti (Françis et Ange) qui ont chassé un détachement allemand qui logeait dans le groupe scolaire.
Depuis le 1er janvier 2008, la commune de Ghisoni a intégré la communauté de communes du Fium'orbo.
[modifier] Démographie
Comme dans de nombreuses communes corses, les deux guerres mondiales, en mobilisant la plus grande partie de la population ghisonaise (le monument aux morts porte plus de cent noms) a accéléré la baisse de sa population.
1589 | 1729 | 1831 | 1901 | 1926 | 1946 | 1982 | 1999 | Estimation 2008 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
800 | 1154 | 1535 | 1928 | 1585 | 1100 | 385 | 267 | 274 |
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes |
[modifier] Administration
Liste des maires successifs | ||||
Période | Identité | Parti | Qualité | |
---|---|---|---|---|
mars 2008 | en cours | Don-Marc Albertini | SE | Maire |
mars 1993 | mars 2008 | Philippe Albertini | SE | Maire |
nov 1989 | mars 1993 | Thomas Delsanti | SE | Maire |
1987 | nov 1989 | Antoine-Brand Natali | SE | Maire |
1977 | 1987 | Antoine Vignaroli | SE | Maire |
1965 | 1977 | Raoul Maymard | SE | Maire |
1965 | 1965 | Marie-Louise Maymard | SE | Maire |
1959 | 1965 | Antoine Cervetti | SE | Maire |
1953 | 1959 | Marc-François Martelli | SE | Maire |
1951 | 1953 | Antoine Cervetti | SE | Maire |
1947 | 1951 | Joseph-Henri Mucchielli | SE | Maire |
1943 | 1947 | Ange Pieri | SE | Maire |
1919 | 1943 | Simon-Brand Santoni | SE | Maire |
1915 | 1919 | Jules-Brand Costantini | SE | Adjoint faisant fonction |
1904 | 1915 | Alexandre Cervetti | SE | Maire |
1901 | 1904 | Jules Micaëlli | SE | Maire |
1888 | 1901 | Ours-Louis Pieri | SE | Maire |
1884 | 1888 | Grisostomi | SE | Maire |
1884 | 1884 | Horace Micaelli | SE | Maire |
1882 | 1884 | Antoine Bianconi | SE | Maire |
1878 | 1882 | Louis Alberti | SE | Maire |
1878 | 1878 | Félix-Antoine Mucchielli | SE | Maire |
1877 | 1877 | Ottavi | SE | Maire |
1872 | 1877 | Félix-Antoine Mucchielli | SE | Maire |
1871 | 1872 | Cervetti | SE | Adjoint faisant fonction |
1869 | 1871 | Ours-Louis Pieri | SE | Maire |
1865 | 1869 | Mathieu Mucchielli | SE | Maire |
1863 | 1865 | Hyacinthe Mucchielli | SE | Maire |
1860 | 1863 | Pierre-Louis Mucchielli | SE | Maire |
1857 | 1860 | Mathieu Mucchielli | SE | Maire |
1852 | 1857 | Hyacinthe Costantini | SE | Maire |
1844 | 1852 | Félix-Antoine Mucchielli | SE | Maire |
1839 | 1844 | Baptiste Ottavi | SE | Maire |
1830 | 1839 | Charles Pieri | SE | Maire |
1827 | 1830 | Félix-Antoine Mucchielli | SE | Maire |
1819 | 1827 | Don-Joseph Giorgi | SE | Maire |
1817 | 1819 | Mucchieli | SE | Maire |
1816 | 1817 | Anselme Mucchielli | SE | Maire |
1813 | 1816 | Hyacinthe Mucchielli | SE | Maire |
1808 | 1813 | Joseph-Marie Mucchielli | SE | Maire |
1807 | 1808 | Jacques-François Martelli | SE | Maire |
1799 | 1807 | Charles-Dominique Ottavi | SE | Maire |
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
[modifier] Économie
Dans un ouvrage écrit par l'Abbé Rossi en 1810, on peut lire :
« La pays est plutôt montagneux, il ne manque ni de céréales, ni d'huile, ni de vin et châtaignes, avec beaucoup de bétail parce qu'il utilise les plaines du Fium'Orbu. »
- Châtaigniers (production de farine dont la qualité a été primée à la foire de Bocognano).
- Exploitation forestière: la commune de Ghisoni compte 18.000 hectares de forêts soit un taux de boisement de près de 45%.
- Pisciculture, pêche (les truites de Ghisoni sont réputées).
- Chasse (sangliers, pigeons...); charcuterie.
- Ancienne mine de Petra Rossa.
- La station de ski de Ghisoni-Capanelle : ouverte en 1975 sur le site des Bergeries de Capanelle, la station fonctionne chaque hiver et accueille dès la neige tombée les amoureux du ski insulaire.
[modifier] Lieux touristiques
Ghisoni est une des communes les plus riches de Corse en sites naturels :
- Hauts sommets environnants (dont le Monte Renoso, 2352 mètres).
- Lacs de haute montagne (Bastani ; Nielluccio ; Rina).
- Haute vallée et source du Fiumorbo et de son affluent le Regolo.
- Nombreux torrents prisés par les estivants (Pin fourchu de Testalu ; la Mine ; Cavu…).
- Extraordinaires défilés des Strette (=étroits, en corse) et de l’Inzecca, en aval sur le Fiumorbo.
- Belles routes d’accès par les cols de Verde (1285 m) et de Sorba (1314 m).
- Superbe territoire forestier (forêts de Marmano et de Canale).
La commune de Ghisoni est entièrement incluse dans le périmètre du Parc naturel régional de Corse.
Le sentier de grande randonnée GR 20 traverse la commune de Ghisoni de la Bocca Palmente au col de Verde.
Ghisoni-Capanelle est l'une des 3 seules stations de ski de l'île.
[modifier] Monuments
- Fontaine de Neptune, dont la statue de bronze qui la surmonte a une copie conforme sur une place de...Santiago du Chili !
- Eglise Sainte-Croix (XVe siècle)
- Eglise Santa-Maria (XVe siècle)
- Eglise San-Francheschinu (XVIIe siècle) et son orgue;
- Ponts génois sur le Régolo;
- Bergeries de Capanelle;
- Barrage de Sampolo.
[modifier] Fêtes et événements
- Fête de la Vierge le 15 août
- Fête patronale le 8 septembre
- Fête de la Saint-Dominique à Galgaccio le 4 août
- Festival Annuel Jazz in Paese (mi-août)
- Course pédestre de l'Oriente (mi-août): Inscrite au challende "Montagne Corse", elle est considérée comme une des plus difficiles, non par la longueur de son parcours (20 kms), mais par son important dénivelé (+ 1500m.)
[modifier] Personnalités liées à la commune
- Antoinette Charlet-Martelli, alias Nénette : fille de Marc-François Martelli, artiste peintre octogénaire à qui l'on doit la décoration de chacune des poubelles du village, initiative unique en France, très appréciée des visiteurs. Elle aurait également développé la fibre artistique du célèbre styliste et créateur Pierre Hardy[réf. nécessaire].
- Roger Martelli (né en 1950): Historien du communisme, membre du Comité exécutif national du Parti communiste français. Il est co-directeur de la rédaction du mensuel Regards et co-préside la fondation Copernic avec Anne Le Strat.
- Général Vincent-Marie Costantini (né à Ghisoni le 24 février 1751 - décédé à Grenoble le 25 juin 1825): enrôlé au Royal Corse en 1769, il gravit tous les échelons de la hiérarchie militaire et est nommé général de brigade en 1803. Chevalier puis Officier de la légion d'honneur. Retraité le 17 juillet 1810.
- Général Jacques Philippe Ottavi (né à Ghisoni le 24 juin 1767 - décédé en 1855): engagé en 1782 au Royal Corse Infanterie. Général de brigade le 22 décembre 1800. Lieutenant Général le 20 mai 1808. Campagnes d'Italie de 1797 à 1800 sous Bonaparte. 12 campagnes, aucune blessure. Retraité en 1817. Son fils Bonaventure (né à Nice le 18 août 1796), lieutenant, a été son aide de camp à compter du 8 mai 1813.
- Roger Romani (né le 25 août 1934): ministre français des relations avec le Parlement de 1993 à 1997. Sénateur de Paris entre 1977 et mai 1993, réélu depuis 2002. Conseiller de Paris de 1971 à 2001.
- Jean Paolini (né le 3 mars 1921) : préfet de Police de Paris du 2 juillet 1973 au 2 mai 1976 et du 17 juillet 1986 au 15 août 1988.
- Hercule Mucchielli (né à Ghisoni en 1903 - décédé à Ghisoni en 1990): distributeur et producteur de films. De 193 à 1975 a dirigé de prestigieuses maisons en France comme Pathé, Universal, Metro-Goldwyn-Mayer et Cocina. Il a aussi créé deux maisons de distribution : Cyrnos Films ("L'île d'amour" avec Tino Rossi) et Valoria Films avec laquelle il a coproduit ou distribué de grands films populaires ("La Grande vadrouille"; "Z"; "Le Corniaud"; "Le Rapace"; "Les 55 jours de Pékin"...).
- Pierre-Louis Filippi : ingénieur en chef des Ponts et chaussées de la ville de Paris, à l'origine de la création de la Défense.
- Marc-François Martelli : Ingénieur général honoraire de la ville de Paris. Officier de la Légion d'Honneur. Ancien Maire de Ghisoni.
- Marie-Jean Vinciguerra : Inspecteur général de l'Education nationale.
- Pierre Ottavi : inspecteur général de la Police nationale.
- Dr Raoul Maymard : chirurgien ; fondateur de la clinique Maymard de Bastia.
- François Zanotti : ancien président de Renault.
- Roger Mucchielli: (1919-1981) Licencié en Philosophie à l'âge de 20 ans, sa carrière a été interrompue par la guerre où il servit comme Officier dans la Division Leclerc et reçu les insignes de Commandeur de la Légion d'Honneur à titre militaire. Une fois obtenue l'Agrégation de Philosophie à l'âge de 30 ans, il reçoit le titre de Docteur en Médecine en 1959, puis de Docteur ès Lettres en 1965. Nommé en 1966 à la Faculté de Sciences Humaines et de Lettres de Nice, qualifié neuro-psychiatre en 1969, Roger Mucchielli a fondé au cours de sa carrière 3 centres de psycho-pédagogie et de psycho-sociologie et 2 revues internationales. Il a été Président de l'Institut International de Synthèses psychothérapiques. Il a créé et dirigé aux éditions ESF la collection Formation Permanente en Sciences Humaines.