Friedrich Hayek

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Friedrich Hayek
Philosophe occidental
XXe siècle
Friedrich Hayek en 1985
Friedrich Hayek en 1985
Naissance : 8 mai 1899 (Vienne)
Décès : 23 mars 1992 (Fribourg)
École/tradition : Libéralisme, école autrichienne
Principaux intérêts : philosophie, économie, droit
Idées remarquables : ordre spontané, catallaxie
Influencé par : Bernard Mandeville, Adam Smith, John Locke, Adam Ferguson, David Hume, Edmund Burke, Alexis de Tocqueville, Lord Acton, Carl Menger, Eugen von Böhm-Bawerk, Ludwig von Mises, Max Weber, Karl Popper
A influencé : Karl Popper, Konrad Lorenz, Robert Nozick, Israel Kirzner, Murray Rothbard, John Hicks, George Stigler, Milton Friedman, Ronald Reagan, Margaret Thatcher, Vaclav Klaus

Friedrich Hayek, né Friedrich August von Hayek (8 mai 1899, Vienne - 23 mars 1992, Fribourg) est un philosophe et économiste de l'École autrichienne, promoteur du libéralisme contre le socialisme et l'étatisme, pensée développée en particulier dans son livre La Route de la servitude en 1944. Il a reçu le « Prix Nobel » d'économie en 1974 pour ses travaux sur la théorie de la conjoncture.

Il s'est intéressé à de nombreux champs de la connaissance humaine, comme l'économie, le droit, la psychologie, la philosophie ou la science politique. Il reste en particulier très connu pour ses ouvrages de philosophie sociale comme La Constitution de la liberté (1960) ou Droit, législation et liberté (1973-1979), ouvrages fondateurs du libéralisme contemporain.

Sommaire

[modifier] Biographie

Friedrich Hayek naît à Vienne sous l'empire austro-hongrois dans une famille d'intellectuels. Son père avait écrit un ouvrage de botanique réputé, tandis qu'il était cousin de Ludwig Wittgenstein par sa mère. Il fait des études de droit et de sciences politiques à l'Université de Vienne dont il est diplômé en 1921 (doctorat de droit) et 1923 (doctorat de sciences politiques). Touchant à nombre de domaines de la connaissance, il étudie également la psychologie et l'économie. Il considérait en effet qu'un bon économiste devait s'intéresser à tous les champs de la connaissance[1]. Initialement proche des idées socialistes et notamment des Fabiens[2], il se rapproche des idées libérales après avoir suivi un séminaire privé de Ludwig von Mises avec, entre autres, Fritz Machlup. Il a reçu l'enseignement de Friedrich von Wieser avant de rencontrer Ludwig von Mises et de lire sous sa direction les ouvrages de Carl Menger et Eugen von Böhm-Bawerk.

Hayek entouré d'étudiants d'Oxford
Hayek entouré d'étudiants d'Oxford

De 1923 à 1924, Hayek est l'assistant du professeur Jeremiah Jenks de l'Université de New York. Durant son séjour à New York, il suit aussi des cours à l'Université Columbia et à la New School for Social Research. Grâce à des lettres de recommandation de Joseph Schumpeter, il rencontre Irving Fisher et des institutionnalistes américains tels que John Bates Clark et Wesley Clair Mitchell[3]. De retour en Autriche, il travaille pour le gouvernement autrichien, l'aidant à résoudre les questions économiques afférentes au traité qui met fin à la Première Guerre mondiale.

Il jouit alors d'une certaine notoriété, qui lui permet d'être invité en 1931 pour une série de quatre conférences à la London School of Economics (LSE) par l'économiste Lionel Robbins. Il y connaît un tel succès qu'il est par la suite nommé professeur à la LSE. Cet établissement compte alors dans son corps professoral des hommes qui auront une forte influence sur l'Angleterre de l'après-guerre : William Beveridge (directeur jusqu'en 1937), Harold Laski, professeur de science politique qui devient de plus en plus proche du communisme, Hugh Dalton[4] qui sera après guerre ministre des finances (Chancelier de l'échiquier) dans le gouvernement de Clement Attlee.

Refusant de rejoindre l'Autriche annexée par les nazis, il acquiert en 1938 la nationalité britannique. La même année, il participe au Colloque Walter Lippmann qui réunit à Paris de nombreux intellectuels libéraux, désireux de refonder le libéralisme. Sa réputation en tant qu'économiste grandit dans les années 1930 mais ses théories sont très mal reçues par les partisans de Keynes. Hayek regrettera d'ailleurs toute sa vie d'avoir décliné les invitations à contre argumenter sur les politiques keynésiennes.

En 1944 paraît son ouvrage le plus lu, La Route de la servitude. Il s'agit d'une analyse du totalitarisme qui se positionne à contre-courant des grandes idéologies qui dominent l'époque, nazisme et communisme. La thèse centrale est que la socialisation de l'économie et l'intervention massive de l'État sur le marché débouchent sur la suppression des libertés individuelles. Le pouvoir coercitif de l'État transforme toute question économique ou sociale en question politique. Il considère qu'il n'existe pas de différence de nature mais seulement de degré entre le communisme et son imitateur le nazisme, entre socialisme et totalitarisme. C'est un succès commercial traduit en 20 langues et ayant connu plus de 30 rééditions aux États-Unis. Son édition abrégée dans le Readers'Digest en 1945 toucha environ 600 000 lecteurs américains[5]. Ce livre n'est pas simplement une réflexion sur les grandes idéologies, il combat aussi les idées de Beatrice et de Sidney Webb[6], deux des fondateurs de la London School of Economics, de Harold Laski[7] et de Edward Hallett Carr. Hayek ne triomphera pas et ce sont plutôt les idées de ceux auxquels il s'est opposé qui l'emporteront dans l'Angleterre de l'après-guerre. Plus tard, Hayek estimera qu'à cette époque son ouvrage l'a « discrédité » dans les milieux académiques[8].

En avril 1947, il cofonde la Société du Mont Pèlerin, association internationale d'intellectuels désireux de promouvoir le libéralisme. Il en est président de 1947 à 1961 et y reste très influent jusqu'à sa mort.

En 1950, il quitte la LSE pour l'Université de Chicago. Refusé au département d'économie[9], il enseignera les « social thoughts ». Sa position n'était pas rémunérée mais il était financé par des mécènes dont le Liberty Fund. S'il y côtoie des économistes comme Milton Friedman, ses centres d'intérêts sont plutôt tournés vers la psychologie et la philosophie politique. De 1962 à 1968, année où il cesse d'enseigner, il est professeur à l'Université de Fribourg-en-Brisgau. Il restera cependant professeur visitant à l'université de Salzbourg jusqu'en 1992.

En 1974, il partage le « Prix Nobel » d'économie avec Gunnar Myrdal, un rival idéologique, pour sa contribution à la théorie de la conjoncture, des travaux menés principalement dans les années 1930. Cette récompense entraîne un regain d'intérêt pour l'école autrichienne d'économie. Il reçoit la Presidential Medal of Freedom en 1991.

[modifier] Travaux

[modifier] Théorie de la conjoncture

Dans Prix et production (Prices and Production, 1931) et La Théorie pure du capital (The Pure Theory of Capital, 1941), il développe la théorie autrichienne de la conjoncture fondée par Ludwig von Mises selon laquelle la crise économique est provoquée par la politique monétaire expansionniste de la banque centrale qui fausse le système de prix relatifs dans la structure de production ; l'excès de crédit développe exagérément les étages de cette structure les plus éloignées de la consommation finale, où les hausses de prix révèleront ensuite que les investissements n'étaient pas rentables. Dans ces conditions, la politique d'ajustement devrait consister à laisser les prix revenir à leur configuration d'équilibre, tout en renonçant à l'excès de crédit et - contrairement à Keynes - en encourageant l'épargne pour réduire plus rapidement l'écart entre l'investissement et son financement, que la crise a révélé. Cette théorie de la conjoncture, lui vaut le « Prix Nobel » d'économie.

La théorie économique autrichienne commence par énumérer les lois logiques de l'économie, qui sont plus certaines encore que les lois physiques, et tient qu'il n'y en a pas d'autres qui soient stables (dualisme méthodologique). La différence majeure de son approche conjoncturelle est d'étudier la conjoncture en tenant compte du système des prix, et de la manière dont la planification centrale de la production de monnaie par la banque centrale fausse l'information dont ces prix sont porteurs.

[modifier] Réfutation du keynésianisme

Harry White saluant John Maynard Keynes (à droite, 1946)
Harry White saluant John Maynard Keynes (à droite, 1946)

Incarnant la tradition qui attribue les crises économiques et financières aux investissements mal dirigés par une politique d'excès de crédit, il rejette les explications de la conjoncture – qu'il juge superficielles – par son ami[réf. souhaitée] John Maynard Keynes qu'il décrit en 1976 comme un « homme de grande intelligence mais aux connaissances limitées en théorie économique[10]. Il regrettera de ne pas avoir, le jugeant inconstant et opportuniste, écrit à temps contre sa Théorie générale la réfutation qu'elle appelait. Par la suite, néanmoins, il se fera un jeu de montrer comment les politiques keynésiennes de relance économique, fondées sur l'utilisation du budget public, produisent sur le long terme à la fois inflation, stagnation économique et chômage (telle la stagflation des années 1970 en Angleterre et ailleurs).

[modifier] L'« Ordre spontané »

Hayek s'oppose aux intellectuels « constructivistes », selon son vocabulaire[11], qui établissent des « projets de société » dont il dénonce le scientisme[12]. Dans une perspective épistémologique, il s'attache à montrer que nul ne peut appréhender le monde dans sa complexité, y compris les gouvernants. Tout projet de société collectiviste, toute tentative de gestion rationnelle et globale de la société ne tient nécessairement pas compte de l'autonomie des personnes et de l'imprévisibilité de leurs actes, et est vouée à l'échec. Par « constructivistes », Hayek désigne principalement les socialistes mais également les « conservateurs » qui entendent modeler la société conformément à leur idéal.

Icône de détail Article détaillé : constructivisme (politique).

Contre les « constructivistes », sa critique s'étend aux domaines juridique et institutionnel : à la suite d'Adam Ferguson et autres auteurs-phares des Lumières écossaises (« Scottish Enlightenment »), Hayek affichait sa préférence pour les institutions qui « résultent de l'action des hommes, mais non de leurs desseins », que ceux-ci ont progressivement constituées par une suite d'essais et de découvertes des erreurs, sans mépriser a priori la rationalité de leurs prédécesseurs.

Selon lui, la meilleure garantie pour le maintien d'une société civilisée réside dans le maintien d'un « ordre spontané » d'interaction entre les cerveaux individuels, qui seul permet « la mise en ordre de l'inconnu ». D'après lui, tenter d'imposer à la place un ordre planifié, forcément par un petit nombre, ne peut que détruire la production locale d'information et la discipline de la responsabilité qui sont nécessaires à la régulation de l'ordre social.

Icône de détail Article détaillé : main invisible.

Sa critique contre les constructivistes s'étend aux économistes néo-classiques et à la tendance de vouloir assimiler les méthodes de la science économique à celles des sciences physiques et mathématiques :

« Dans la première moitié du XIXe siècle, une nouvelle attitude se fit jour. Le terme de "science" fut de plus en plus restreint aux disciplines physiques et biologiques qui commencèrent au même moment à prétendre à une rigueur et à une certitude particulière qui les distingueraient de toutes les autres. Leur succès fut tel qu'elles en vinrent bientôt à exercer une extraordinaire fascination sur ceux qui travaillaient dans d'autres domaines; ils se mirent rapidement à imiter leur enseignement et leur vocabulaire. Ainsi débuta la tyrannie que les méthodes et les techniques de la science au sens étroit du terme n'ont jamais cessé d'exercer sur les autres disciplines. Celles-ci se soucièrent de plus en plus de revendiquer leur égalité de statut en montrant qu'elles adoptaient les mêmes méthodes que leurs sœurs dont la réussite était si brillante, au lieu d'adapter davantage leurs méthodes à leurs problèmes. Cette ambition d'imiter la Science dans ses méthodes plus que dans son esprit allait, pendant quelque cent vingt ans, dominer l'étude de l'homme, mais elle a dans le même temps à peine contribué à la connaissance des phénomènes sociaux »[13].

C'est aussi pour avoir étudié les conditions dans lesquelles l'information se crée et s'emploie dans la société, dont Hayek a été un pionnier que, s'opposant au scepticisme de celui-ci en la matière, les partisans d'une philosophie politique rationnelle ne doutent pas que le socialisme ne se sert des oripeaux de la science (l'expression est de Rothbard dans Économistes et charlatans) et n'invoque une « rationalité » déterministe, en prétendant multiplier les « expériences » et « mesures » sur ses semblables, que pour faire comme si celle des autres n'existait pas.

[modifier] Critique de la notion de « justice sociale »

Dans la même veine d'insistance sur la complexité de l'ordre social et de la spontanéité de ses acteurs, Hayek a notamment entendu démontrer que la notion de « justice sociale » ne peut pas logiquement se traduire par des critères objectifs d'action ici et maintenant, parce qu'on ne pourra jamais suffisamment prévoir les effets de nos actes pour dire si oui ou non ceux-ci conduiront à l'état de la société à atteindre dans l'avenir qui lui sert de référence et de norme - en supposant que les divers socialistes, qui opposent cette conception de la « justice » aux règles de la morale sociale commune, aient seulement réussi à se mettre d'accord dessus. La notion se réduit alors à un slogan indéfini, que l'on invoque à l'occasion de divers actes de redistribution politique depuis les riches[14].

[modifier] Démocratie

Comme la plupart des libéraux depuis Alexis de Tocqueville, Hayek considère que la démocratie est un moyen, et non une fin en soi : « Que dans le monde occidental, le suffrage universel des adultes soit considéré comme le meilleur arrangement, ne prouve pas que ce soit requis par un principe fondamental » (in La Constitution de la liberté). Elle a uniquement l'avantage de permettre l'alternance politique sans violence. Elle se doit cependant d'éviter la démagogie et l'atteinte aux actes individuels qui résulterait d'un débordement inconsidéré de la démocratie hors du champ restreint où elle doit s'appliquer selon Hayek. Il ajoute que la démocratie couplée à l'étatisme, tend à devenir totalitaire. Il considère que les citoyens des sociétés occidentales ont cessé d'être autonomes en devenant dépendants des bienveillances de l'État.

[modifier] Critiques

L'œuvre de Hayek a été critiquée de plusieurs points de vue :

[modifier] Critiques démocrates-sociales

  • Luc Ferry et Alain Renaut estiment que la critique « anti-constructiviste » de Hayek et ses éloges d'un rationalisme non naïf mais critique et évolutionniste impliquent une ruse de la raison économique et donc une forme d'historicisme.
  • D'autres lui ont reproché d'employer les concepts de la systémique ou des sciences de la complexité comme l'auto-organisation d'une manière différente de la leur : ainsi de Jean-Louis Le Moigne qui est apparenté au courant épistémologique « constructiviste »[15] ou de Jean Zin[16].
  • Pour l'anti-utilitariste Alain Caillé, la société que prône Hayek s'apparente à une utopie du marché qui, inapplicable dans la réalité, permet de justifier les injustices sociales : « à défaut de l'achat d'une paix sociale par l'Etat-Providence, l'ordre de marché aurait été balayé depuis longtemps »[17].
  • Les socialistes n'ont pas apprécié que, dans La Route de la servitude, Hayek affirme que les différentes formes du socialisme, qu'elles soient modérées ou cohérentes, reposent toujours sur un même refus de respecter la rationalité de ses sujets, de sorte que les institutions qui l'imposent, nécessairement par la force, le pousserait naturellement vers ses formes totalitaires.

[modifier] Critiques libérales

Dès ses premiers écrits de théorie politique[18], Hayek a trouvé des auteurs libéraux pour juger qu'il allait trop loin dans sa critique du « rationalisme ». Tout en admettant que son rejet nominal de la preuve philosophique pure le ferait mieux accepter par une époque scientiste, ils ont exposé les contradictions auxquelles ce rejet l'exposait.

Les économistes autrichiens partisans de Ludwig von Mises regrettent qu'il ait rejoint l'épistémologie de Karl Popper[réf. nécessaire], abandonnant sa conception d'une théorie économique purement rationnelle[19], que ses écrits et son renom auront pourtant contribué à réhabiliter[20].

Les tenants d'une philosophie politique rationnelle ont exposé les contradictions qui peuvent naître du fait d'argumenter pour telle ou telle norme sociale tout en niant la possibilité d'une définition rationnelle de la justice[21]. C'est ainsi que, dès la parution de La Constitution de la liberté de Hayek en 1960, Rothbard lui a reproché les contradictions de sa notion de « coercition », parce que celle-ci rassemble sous cette dénomination commune aussi bien des actes violents que l'exercice paisible d'un Droit de propriété[22].

À la suite de Droit, législation et liberté, Hans-Hermann Hoppe reprend la critique de Rothbard, affirmant que de telles incohérences naissent du refus de reconnaître la propriété de soi (ou le principe libertarien de non-agression qui lui est équivalent) comme le seul critère de justice intellectuellement défendable ; au-delà de cette critique, il trouve des contradictions dans la théorie « évolutionniste » de la formation des normes de Hayek, les expliquant par le parti pris, paradoxal de sa part, d'exclure la pensée comme explication d'un processus où celle-ci est par définition à l'œuvre toujours et partout[23].

Cependant, si les économistes libéraux rationalistes reprochent à Hayek d'avoir finalement trop concédé à l'expérimentalisme dominant[réf. nécessaire], c'est pourtant dans sa Counter-revolution of science[24] que l'on trouve la meilleure description des abus de la méthode expérimentale là où elle est logiquement inapplicable[25] pour détruire la morale commune et le Droit naturel, en disqualifiant a priori le raisonnement philosophique qui les fonde.

C'est pourquoi les libéraux qui critiquent Hayek au nom du rationalisme[réf. nécessaire] ne le reconnaissent pas moins comme un auteur dont la lecture est indispensable pour initier à la plupart des traditions libérales ; et il les a mis sur tant de pistes intéressantes que rares sont ceux qui n'ont pas une grande dette intellectuelle à son égard[26].

[modifier] Œuvres


[modifier] Notes

  1. Il a écrit dans La Route de la servitude que « Personne ne saurait être un grand économiste en étant seulement économiste et je suis même tenté d'ajouter qu'un économiste qui n'est qu'économiste peut devenir une gêne, si ce n'est un danger. »
  2. Dostaler, 2001, p.13
  3. Dostaler, 2001, p.14
  4. Hugh Dalton a fait venir Lionel Robbins à la London School of Economics.
  5. (en)La Route de la servitude sur le site de l'Université de Chicago
  6. Hayek, 1944, pp.51,105 et 155
  7. Hayek, 1944, pp.51, 145. Sur l'influence de Laski voir Hoover, 2003,pp.162-184
  8. Hayek, 1994, p.103
  9. Les raisons n'en sont pas très claires mais certains évoquent le refus de Frank Knight et les critiques virulentes de l'usage des statistiques qu'Hayek avaient émises.
  10. Hayek, Choice in Currency, A Way to Stop Inflation, The Institute of economics affair, 1976, p. 10 : « a man of great intellect but limited knowledge of economic theory ».
  11. A comprendre ici au sens politique.
  12. in La Route de la servitude.
  13. Friedrich Hayek, Scientisme et Sciences sociales, 1952.
  14. Il déclara ainsi que : « Il y a toute les différences du monde entre traiter les gens de manière égale et tenter de les rendre égaux. La première est une condition pour une société libre alors que la seconde n'est qu'une nouvelle forme de servitude. »
  15. .Voir notamment l'article de Jean-Louis Le Moigne intitulé Auto-éco-ré-organisation sociale et complexité : des desseins humains pour et par l'action humaine, écrit dans le cadre du Colloque Cerisy 99 « Hayek et la Philosophie économique ».
  16. Dans l'article intitulé La complexité et son idéologie, qui présente d'une part la complexité et le constructivisme radical et d'autre part l'interprétation qui a pu apparaître chez des auteurs non apparentés comme Hayek.
  17. Cf. Splendeurs et misères des sciences sociales. Esquisse d'une mythologie, Droz, 1986.
  18. Hayek était Docteur en Droit et son premier essai de philosophie politique a été publié au Caire en 1955 sous le titre The Political ideal of the rule of law.
  19. Son article de 1937, « Economics and Knowledge », se voulait déjà une critique de la méthodologie de Ludwig von Mises, mais celui-ci n'a pas relevé la mise en cause et ses partisans, bien sûr, se font forts de la réfuter.
  20. Sur le rôle de Hayek dans la réhabilitation de l'approche autrichienne, voir Hans-Hermann Hoppe, « Le rationalisme autrichien à l'ère du déclin du positivisme ».
  21. contradiction pratique que Ayn Rand et ses |Objectivistes appellent le sophisme du « vol de concepts ».
  22. On trouve cette critique de la notion de « coercition » chez Hayek reprise dans L'Ethique de la liberté
  23. La critique par Hoppe de la "coercition" hayékienne se trouve dans « F.A. Hayek on Government and Social Evolution: A Critique » (Review of Austrian Economics, vol. 7, n° 1)
  24. La Counter-revolution of science de Hayek a été partiellement traduit par Raymond Barre comme Scientisme et sciences sociales, et on trouve chez Hervé de Quengo la traduction de la première partie historique, que Raymond Barre avait laissée de côté.
  25. Friedrich Hayek avait conçu cette critique du scientisme avant de passer sous l'influence de Karl Popper.[réf. nécessaire]
  26. Finalement, les libéraux rationalistes remercient Hayek :
    • d'avoir contribué à réhabiliter la preuve logique en théorie sociale, même si c'était pour l'abandonner lui-même à la fin.
    • d'avoir, en développant les analyses de Ludwig von Mises à partir d'autres points de vue, mis l'accent sur le rôle de l'esprit humain dans la société (le thème du roman de Ayn Rand, Atlas shrugged), et la manière dont les violations du Droit, en premier lieu par l'État, détruisent l'information nécessaire à la régulation sociale, d'abord dans la planification centrale, ensuite dans la politique conjoncturelle, enfin dans toutes les autres formes d'interventionnisme étatiste.
    • d'avoir ainsi, par une influence qu'il doit aussi à ses ambiguïtés comme à sa reconnaissance tardive comme économiste, contribué à discréditer des politiques destructrices comme la planification autoritaire et l'inflation, et inspiré un renouveau du débat d'idées aussi bien en théorie sociale descriptive qu'en philosophie politique.
  27. La Constitution de la liberté est née des conférences de Claremont (1957) aux États-Unis qui avaient réuni en particulier Bruno Léoni, Milton Friedman et Friedrich Hayek. Dans leur foulée, Friedman a écrit Capitalisme et liberté et Hayek, La Constitution de la liberté.
  28. Bruno Leoni (1913-67), en réaction à La Constitution de la liberté, avait écrit en 1961 La liberté et le droit. Les idées de son livre convaincront Hayek au point que ce dernier, pour en tenir compte, écrira Droit, législation et liberté. Carlo Lottieri a raconté cette histoire à l'occasion de la présentation à Paris, le 22 février 2006, de la traduction française de La liberté et le droit qu'il a préfacée (Les Belles Lettres - bibliothèque de la liberté). En pages 13-14 de la « préface », il résume ainsi l'histoire : « comme Hayek lui-même l'a mis en évidence dans une conférence à Pavie quelques mois après la mort de Léoni (« Bruno Leoni the Scholar », dans « Omaggio a Bruno Leoni », édité par Pasquale Scaramozzino, Quaderni della Rivista Il Politico, n° 7, Milan, Giuffré, 1969, pp. 21-25.), l'auteur de Law, Legislation, and Liberty se rapproche de l'idée d'un droit évolutif principalement à cause des critiques que son ami italien lui avaient adressées dans ses commentaires aux thèses - complètement différentes - exposées dans The Constitution of Liberty. »

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • (fr) Philippe Nemo, 1988, La société de droit selon F.A. Hayek, Puf
  • (fr) Stéphane Longuet, 1998, Hayek et l'école autrichienne, CIRCA Nathan
  • (fr) Gilles Dostaler, 1999, « Hayek et sa reconstruction du libéralisme », Cahiers de recherche sociologique, n°32, [lire en ligne]
  • (fr) Jean-Louis Le Moigne, 1999, « Auto-éco-ré-organisation sociale et complexité : Des desseins humains pour et par l'action humaine », Colloque Cerisy 99 « Hayek et la Philosophie économique », [lire en ligne]
  • (fr) Gilles Dostaler, 2001, Le libéralisme de Hayek, La Découverte
  • (en) Kenneth R. Hoover, 2003, Economics as ideology : Keynes, Laski, Hayek, and the creation of contemporary politics, Rowman & Littlefield Publishers, Inc.