Robert Nozick

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Robert Nozick, années 1990
Robert Nozick, années 1990

Robert Nozick (16 novembre 1938 - 23 janvier 2002) est universitaire et philosophe libertarien américain proche du courant minarchiste.

Sommaire

[modifier] Biographie

Enseignant à Harvard, il devient célèbre en écrivant Anarchie, État et Utopie [1], où il prend notamment la défense d'un État ultra-minimal. Son statut d'universitaire lui a valu alors d'être considéré comme le principal théoricien du mouvement libertarien (bien que celui-ci ait été initié par Murray Rothbard, comme Nozick le relate lui-même dans son ouvrage et quoiqu'il ait par la suite délaissé la philosophie politique, comme le signale Rothbard dans L'Éthique de la liberté).

Il est habituellement présenté comme l'opposant principal à John Rawls, son collègue à Harvard. C'est donc habituellement à Nozick que se réfèrent les adversaires des libertariens, oubliant ou méconnaissant les autres auteurs majeurs de ce mouvement. En particulier son ouvrage majeur Anarchie, État et Utopie publié en 1974 est considéré comme la réponse libertarienne à la Théorie de la justice de Rawls publiée 3 ans auparavant.

Sur la fin de sa vie Nozick a nuancé les positions qu'il avait défendues dans Anarchie, État et Utopie. En particulier dans un de ses ouvrages, The Examined Life, il a qualifié certaines de ses positions passées de "sérieusement inadéquates"[2]. Cependant, dans un entretien réalisé le 26 juillet 2001, il se réaffirme comme libertarien[3].

[modifier] Thèses

Robert Nozick croit que l'État minimal est le seul état juste puisque les plus étendus de ses pouvoirs peuvent être justifiés, et que l'individu possède seul sa propre personne. C'est pourquoi il confronte le phénomène « État » au double impératif de la morale kantienne qui implique que personne ne puisse être considéré seulement comme un moyen.

Nozick a conçu la théorie de l'« habilitation » (entitlement), qui veut que toute personne doive être habilitée (entitled) à posséder des biens. Les possessions justes sont celles qui répondent à trois critères :

1.Le principe originel d'acquisition : Quelle est son origine?

2.Le principe de transfert de possession : L'échange ou le transfert est-il équitable?

3.La réparation des injustices : Quelle serait la position des victimes d'une injustice, si cette dernière n'avait pas eu lieu ?

En particulier, il s'oppose vigoureusement au principe de la redistribution obligatoire car, en donnant à d'autres un droit sur soi, elle viole le droit de propriété. Reposant sur la coercition elle viole en outre le principe de libre consentement et, passant par l'impôt (une spoliation pour Nozick), elle rétablit un travail forcé[4].

Il s'est également intéressé au paradoxe de Newcomb et à de nombreux secteurs de la connaissance.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Notes et références

  1. PUF, collection libre-échange
  2. "Seriously inadequate"
  3. "What I was really saying in The Examined Life was that I was no longer as hardcore a libertarian as I had been before. But the rumors of my deviation (or apostasy!) from libertarianism were much exaggerated." Source: [1]
  4. Le Point Hors Série de Janvier 2007, Les textes fondamentaux du libéralisme

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes