Emmanuel Martinez

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L'Hôtel Martinez, un prestigieux palace de la Croisette à Cannes sur la Côte d'Azur
L'Hôtel Martinez, un prestigieux palace de la Croisette à Cannes sur la Côte d'Azur

Emmanuel Martinez (Emmanuel Michele Martinez) (1er janvier 1882 - 15 octobre 1973) est un dirigent italien d'hôtels de luxe, et fondateur de l'Hôtel Martinez sur la Croisette à Cannes en 1927.

Sommaire

[modifier] Biographie

Emmanuel Martinez naît le 1er janvier 1882 à Palerme en Italie, fils aîné du baron italien Giovanni Martinez et de Giuseppa Labiso Costanza, ancienne famille noble d'origine espagnole.

[modifier] Directeur d'Hôtels de Luxe

En 1902, Martinez débute sa carrière à Londres en temps que directeur du Piccadilly Hôtel devenu aujourd'hui l'hôtel Méridien sur Oxford Street.

De 1909 à 1914, il devient directeur de l'Hôtel Carlton de Cannes et fait de ce palace le plus important hôtel de la ville de Cannes.

En 1913, Henry Ruhl, propriétaire de l'hôtel Ruhl et des Anglais à Nice lui confie la direction de l'hôtel Ruhl de Vichy en Auvergne.

Pendant la Première Guerre mondiale, Martinez y fait installer un hôpital auxiliaire pour soigner les blessés de guerre et les gueules cassées et fait de même à Cannes.

De 1920 à 1927, il devient directeur général des plus grands hôtels de Nice : l'hôtel Ruhl, l'hôtel Royal, l'hôtel France, l'hôtel Savoy et l'hôtel Impérial et dirige également la restauration du casino Municipal de Nice, l'hôtel Westminster de la rue de la Paix à Paris et le Grand Hôtel de Cabourg.

De 1921 à 1929, il est nommé administrateur délégué, puis Président du conseil d'administration de l'hôtel Carlton de Paris sur l'avenue des Champs-Élysées où il créera son célèbre Café Anglais (l'hôtel devient plus tard la vitrine d'Air France).

[modifier] Fondation de l'Hôtel Martinez à Cannes

En 1927, fort de l'énorme crédit du patronyme « Martinez » dans le monde international de l'hôtellerie de luxe depuis le début du siècle, Martinez décide de construire son propre palace sur la Côte d'Azur baptisé de son nom. Il achète la « Villa Marie-Thérèse » le 22 septembre 1927 à Son Altesse royale Alphonse de Bourbon et ouvre son nouvel établissement le 20 février 1929 au Gotha du monde entier.

Durant la Seconde Guerre mondiale, le palace est réquisitionné et occupé tour à tour par l'armée française, l'armée italienne (Commission d'armistice), l'armée allemande et enfin, à la Libération, par l'U.S. Air Force.

[modifier] Condamnation et confiscation du Martinez

Le 30 décembre 1944, Emmanuel Martinez est condamné pour « Atteinte à la Sûreté de l'Etat », son palace est confisqué par le Régime de Vichy et géré par l'Administration des Domaines. Martinez s'oppose alors à ce que l'acquéreur utilise encore son nom sur l'enseigne.

À la Libération, Emmanuel Martinez est haï par les Français et vend une partie de ses parts à un important Lituanien nazi.

Il est acquitté le 20 mai 1945 par la Haute Cour de Justice de Lyon à la majorité des voix de l'accusation de « collaboration avec l'ennemi nazi » grâce en partie à une trentaine de français, anglais alliés et de juifs dont il avait sauvé la vie soit en les cachant au Martinez, soit en les tirant des griffes nazies au péril de sa vie, mais son palace ne lui a pas rendu malgré 28 ans de procédure contre l'état faute de l'avoir vendu pendant la guerre, à un des plus important collaborateurs nazi de cette époque.

[modifier] Disparition

Emmanuel Martinez disparaît le 15 octobre 1973 à Gênes en Italie ruiné à l'âge de 91 ans.

[modifier] Suite du procès

Le 27 février 1974, les Domaines passent un contrat d'assistance commerciale et technique avec la Société des Hôtels Concorde pour gérer le Martinez.

Le 30 avril 1974, la Cour de cassation reconnaît que la preuve de la prétendue vente de " l'Hôtel Martinez " à ce collaborateur notoire n'a jamais été rapportée.

Le 29 décembre 1979, une loi de finance rectificative céde " l'hôtel Martinez " à l'État français pour paiement de la dette du collaborateur notoire dont Martinez est rendu solidaire à tort.

Le 24 avril 1981 le palace, représenté par son PDG Jean-Marie Taittinger, est vendu par le Domaine publique et les Services Fiscaux des Alpes-Maritimes à la société Hôtelière Martinez Concorde pour un montant de 65 millions de francs sans reconnaissance de ses héritiers qui poursuivent la lutte pour que le palace aujourd’hui propriété du groupe Taittinger change de nom.

[modifier] Décorations