El Hajeb

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El Hajeb
El Hajeb depuis les falaises, avec le Saïs en arrière-plan
El Hajeb depuis les falaises, avec le Saïs en arrière-plan
Pays Maroc Maroc
Région Meknès-Tafilalet
Province El Hajeb
Code postal 51000
Altitude 1 000 m
Population (2008)  22 000 hab.

El Hajeb (الحاجب) est une ville du Maroc située dans la province du même nom et dans la région Meknès-Tafilalet depuis le découpage de 1991.

Sommaire

[modifier] Géographie

El Hajeb quartiers sud-est - Maroc
El Hajeb quartiers sud-est - Maroc

Située à la charnière de la riche plaine du Saïs et des premiers contreforts du Moyen Atlas, la ville se trouve à 30 km au sud de Meknès, à 60 km au sud-ouest de Fès, à 30 km au nord d'Azrou, à 70 km au sud-est de Khémisset, et — à vol d'oiseau — à 200 km à l'est de Casablanca.

[modifier] Données climatiques

Le climat est de type tempéré. Les hivers sont assez froids, et l'on constate des jours de gelée, surtout en décembre, janvier et février. La température et la pluviométrie dépendent des aléas climatiques, qui varient d'une année sur l'autre, mais on note jusqu'à trois jours de neige par an, selon les années. Certes, il fait un peu chaud en été, mais beaucoup moins que dans les dans les villes impériales voisines (Meknès et Fès), respectivement situées à 30 et 60 km de distance d'El Hajeb : par rapport à ces deux villes à climat continental, il fait 8° de moins à El hajeb.

El Hajeb Haut — les quartiers situés sur les falaises (Cantina, Chiba...) — connaissait jadis d'importantes chutes de neige en hiver, mais depuis les années quatre-vingts, la neige se fait rare à cette période de l'année (effet de serre). Avec une variation moyenne de 5 %, les sources et les ruisseaux qui jaillissent dans presque toute la ville procurent à El Hajeb de la fraîcheur durant tout l'été.

[modifier] Histoire

[modifier] Urbanisme

[modifier] Caractéristiques générales de l'habitat

En dehors des cas particuliers constitués par le quartier Cantina ou la kasbah, la plupart des maisons d'El Hajeb ont à peu de chose près la même structure que dans le reste de la région du Saïs : une forme cubique, un rez-de-chaussée occupé par un garage, un atelier ou une boutique, un ou deux étages d'habitation, et tout en haut, une terrasse, souvent agrémentée d'une pièce d'appoint. Le plus souvent, ce type de maison est dépourvu de cour ou de jardin. Tous les quartiers neufs suivent ce modèle architectural.

D'une manière générale, il existe peu d'immeubles dépassant trois étages — ainsi qu'on en rencontre fréquemment dans les banlieues des grandes villes (Fès ou Meknès, pour ne citer que les plus proches). Ceci confère à El Hajeb un aspect « gros village » qui n'est pas le moindre de ses charmes.

[modifier] Évolution et projets

Jardin public face à la mairie d'El Hajeb (Maroc)
Jardin public face à la mairie d'El Hajeb (Maroc)

Depuis le début des années 2000, de réels efforts — d'origine publique ou privée — ont été accomplis dans l'amélioration de l'environnement urbain.

  • Progressivement, les vieilles maisons sont reconstruites ou restaurées — notamment dans les quartiers situés au sud de l'avenue Hassan II, juste au-dessous de la falaise ;
  • Les rues commencent à être correctement goudronnées ;
  • Des arbres sont plantés le long de certains axes principaux qui jusque là en étaient dépourvus ;
  • Les jardins publics sont mis en valeur (celui de la source Ain Khadem ou celui de du quartier Cantina, derrière le monument berbère) ; de nouveaux sont parfois créés (celui à côté du marché ou celui en face de la mairie), etc.

[modifier] Économie

L'économie d'El hajeb est principalement centrée sur l'agriculture (pomme de terre, oignons, tomate...), laquelle fait vivre une bonne partie de ses habitants. Le célèbre fabricant de vin Les Celliers de Meknès cultive son raisin dans la partie du Saïs immédiatement située sous les falaises d'El Hajeb, entre Boufekrane et Meknès.

Un commerce modeste s'est développé dans le centre de la ville : marché aux légumes et aux viandes, boutiques de vêtements, mais très peu d'artisanat local.

Citons pour finir — et comme partout ailleurs — les activités illicites que sont la prostitution ou le commerce du cannabis (produit au nord du Maroc dans la région de Ketama).

[modifier] Administration

La Mairie, sur l'avenue Hassan II
La Mairie, sur l'avenue Hassan II

[modifier] Démographie

La population urbaine d'El Hajeb est d'environ 22 000 habitants.

[modifier] Émigration

Dans les années 60 et 70, de nombreux habitants ont émigré vers l'Europe — en France surtout, mais également en Italie ou en Espagne, et, dans une moindre mesure, en Suisse, en Allemagne, en Hollande...

En ce qui concerne la France, on peut noter qu'une forte proportion d'émigrants d'El Hajeb ou de sa province s'est installée à Nîmes ou dans ses environs, ce qui a permis de nouer des liens très forts — quoique non officiels — entre les deux villes.

[modifier] Berbères

Une très grande partie de la population d'El Hajeb est composée de Berbères, appartenant à la tribu confédérée des Zayanes et parlant le dialecte « tamazight du Maroc central » — parfois appelé « braber » ou « zayane ».

Il n'est pas facile de chiffrer exactement la proportion de Berbères sur l'ensemble de la population, d'autant plus que tous les Berbères ne sont pas nécessairement berbérophones — certains d'entre eux, en effet, sont exclusivement arabophones — mais on peut avancer, pour donner un ordre d'idée, que plus d'un habitant sur deux est d'origine et de culture berbères.

Du point de vue des traditions culinaires berbères, citons la hercha, le msemen, les breouate, ou encore la dinde farcie à l'huile d'olive.

Les moulures[réf. nécessaire] du XVe siècle, fabriquées par de vrais artisans marocains, constituent un authentique témoignage de l'art baroque.

[modifier] Sport

[modifier] Culture et loisirs

[modifier] Marchés

Il existe trois marchés à El Hajeb.

[modifier] Le marché couvert

Le marché couvert, sur l'avenue Hassan II
Le marché couvert, sur l'avenue Hassan II

Le marché couvert est ouvert tous les jours dans les halles situées sur l'avenue Hassan II, à côté de la mairie. Il réunit surtout divers professionnels de l'alimentation : fruits et légumes, viande, poisson, épices, pain... Il propose également quelques bazars (vêtements, chaussures, etc.).

[modifier] Le marché découvert

Situé près du quartier El Moradi, le marché découvert est ouvert tous les jours également. Il est lui aussi essentiellement centré sur l'alimentation, mais on y trouve aussi des ferronniers, des menuisiers et des ébénistes.

[modifier] Le marché hebdomadaire

Tous les lundis, un marché se tient sur un immense terrain vague situé sur le plateau, sur la droite à la sortie de la ville, en direction d'Azrou. Ce marché propose, en plus de l'alimentation, des articles de bazar, des vêtements, du tissu, de l'outillage, etc. Il s'agit d'un marché très important, attirant des commerçants et des clients des villes voisines.

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] Les falaises

Les falaises vues des quartiers est
Les falaises vues des quartiers est

La ville d'El Hajeb est traversée du nord-est au sud-ouest par une ligne de falaises séparant les quartiers « d'en bas » — en direction de Fès ou Meknès — de ceux « d'en haut », situés sur le plateau, au sud-est — Cantina, Chiba, etc. Depuis ces falaises — qui constituent précisément la limite du Moyen Atlas — on peut découvrir un panorama imprenable sur la plaine du Saïs.

Ces mêmes falaises sont par ailleurs trouées d'un certain nombre de grottes. L'entrée de l'une d'elles, nettement visible depuis la route en direction de Fès, ressemble à la gueule ouverte d'un lion. Une autre curiosité : quelques habitations troglodytiques ont été construites au pied même de ces falaises, dans les vieux quartiers situés derrière le marché couvert.

Pour toutes ces raisons, les falaises d'El Hajeb constituent un lieu de randonnée exceptionnel, à quelques pas du centre-ville.

[modifier] Les sources

Jardin de la source Ain Khadem
Jardin de la source Ain Khadem

La ville d'El Hajeb est réputée pour les nombreuses sources qui coulent sur son territoire. Certaines d'entre elles jaillissent même au cœur de la ville — par exemple, la source Ain Khadem, située au milieu d'un très agréable jardin public adossé à la falaise, ou encore, les sources Ain Boteghzaz, Ain El-Madani...

Dans les environs immédiats de la ville, on peut citer également la source Boubouda — laquelle jaillit au milieu de rochers entourés de figuiers, sur le plateau, à quelques kilomètres au sud-est, après le hameau de Boukhou — ou encore, les sources Ain Dhiba, Ain Aghbal, Ain Lhad, etc. Chacune d'elles peut faire l'objet d'une excursion très attrayante.

[modifier] L'avenue Hassan II

L'avenue Hassan II, axe principal de la ville
L'avenue Hassan II, axe principal de la ville

La ville d'El Hajeb semble s'organiser autour d'un axe essentiel : l’avenue Hassan II, qui dessert la plupart des quartiers de la ville.

Cette longue artère de quatre voies, orientée nord-est (en direction de Fès) et sud-ouest (en direction de Meknès), est à peu près parallèle à la ligne des falaises qui surplombent la ville. On y trouve, entre autres choses, de nombreux commerces (cafés, épiceries, bazars et boutiques diverses), un bureau de poste, deux banques, la grande mosquée, la mairie, le marché couvert, etc.

L'avenue Hassan II est empruntée quotidiennement par de nombreux véhicules faisant le va-et-vient entre le Saïs (Fès, Meknès...) et le Moyen Atlas (Azrou, Ifrane...), ce qui génère parfois quelques encombrements. Malgré cela, cette avenue constitue un lieu privilégié de rencontre et d'échange entre les citadins et les paysans des environs, ce qui en fait un endroit toujours très animé, et très agréable à parcourir.

[modifier] La kasbah

La kasbah d'El Hajeb est située entre les quartiers Cantina et Chiba. Elle est entourée de remparts relativement bien conservés.

Du temps du Protectorat, les vieilles maisons sans étage de sa médina étaient affectées aux soldats. Elles sont encore occupées pour la plupart, mais sont pauvrement entretenues. Certaines d'entre elles sont pourvues de modestes jardins, ce qui, ajouté à la tranquilité des lieux — les remparts isolent la médina du reste de la ville —, confère un certain charme à ce quartier, malgré l'insuffisance évidente des équipements.

[modifier] Le quartier Cantina

Cantina se trouve sur le plateau sur la route menant à Azrou et Ifrane.

Pour l'essentiel, il s'agit d'un quartier édifié au cours de la première moitié du XXe siècle, sous le Protectorat, ce qui explique le style de bon nombre d'habitations du type villas « à la française » : une maison coiffée d'un toit de tuiles, le plus souvent entourée d'un jardin.

Cet aspect résidentiel « à l'occidentale » tranche un peu avec le reste de la ville mais ne nuit pas à l'agrément de ce quartier, apprécié par les habitants autant que par les gens de passage.

Sur les toits environnants, ou sur les grands arbres, on peut observer de nombreux nids de cigognes ou de hérons gardes-bœufs, oiseaux très communs dans la région.

[modifier] Le lac sous la source Ain Dhiba

Le lac d'El Hajeb
Le lac d'El Hajeb

À partir du quartier Cantina, lorsqu'on se dirige vers les casernes, on peut découvrir, aux limites de l'agglomération, un très beau lac artificiel récemment aménagé (2007) entre deux mamelons.

Cette retenue d'eau est alimentée par la source Ain Dhiba, située à quelques dizaines de mètres en amont. Le lac est agrémenté d'un jet d'eau, de nombreux parterres de fleurs, d'arbres variés, de bancs et d'une bande de canards.

À voir le nombre de passants qui viennent s'y promener, on peut affirmer que ce site constitue un lieu de détente particulièrement apprécié des habitants d'El Hajeb.

[modifier] Tourisme

Le tourisme est, pour l'instant, très peu développé à El Hajeb. Il est permis de s'en étonner si l'on considère les nombreuses potentialités que renferment cette cité et ses environs immédiats.

La ville en elle-même offre déjà un certain nombre de curiosités, certes modestes, mais qui ne demandent qu'à être mises en valeur pour constituer un projet de visite ou d'excursion. Citons l'avenue Hassan II et les vieux quartiers (en cours de rénovation), la kasbah, le quartier Cantina, le grand marché du lundi, etc.

Mais les véritables richesses sont un peu à l'extérieur : tout d'abord la célèbre falaise ; ensuite, les non moins fameuses sources ; l'immense plateau au sud-est, premier escarpement du Moyen Atlas ; sans oublier bien sûr la proximité immédiate de la riche campagne du Saïs.

Ajoutons à tout cela les traditions berbères, encore très vivaces dans toute la région : fantasia, ahidous, musique berbère, poésie amazighe, etc.

[modifier] Personnalités liées à la ville

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes