Crux-la-Ville

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Crux-la-Ville
Carte de localisation de Crux-la-Ville
Pays France France
Région Bourgogne
Département Nièvre
Arrondissement Arrondissement de Nevers
Canton Canton de Saint-Saulge
Code Insee 58092
Code postal 58330
Maire
Mandat en cours
Hubert MERLAND
Intercommunalité Communauté de communes Cœur du Nivernais
Latitude
Longitude
47° 09′ 42″ Nord
         3° 31′ 19″ Est
/ 47.1616666667, 3.52194444444
Altitude 246 m (mini) – 398 m (maxi)
Superficie 45,56 km²
Population sans
doubles comptes
453 hab.
(1999)
Densité 9 hab./km²

Crux-la-Ville est une commune française, située dans le département de la Nièvre et la région Bourgogne.

Sommaire

[modifier] Géographie

La commune se situe à 34 km au nord-est de Nevers (41 km par la route), quasiment en plein centre du département de la Nièvre. Elle se situe à 7 km au nord de Saint-Saulge, chef-lieu de canton. L'Aron, qui se jette dans la Loire à Decize après un parcours de 68 km, y prend sa source au niveau de l'étang d'Aron (alt. 280 m).

[modifier] Histoire

Deux vestiges de voie romaine se trouvent sur la commune, dans les bois de Crux, et entre la commune de Moussy et le domaine des Perrières.

La commune se composait des 2 paroisses de Crux-la-Ville et Crux-le-Chatel, qui ne formaient qu'une seule seigneurie importante, et qui donna son nom à une ancienne famille.

L'histoire de Crux-la-Ville se confondit durant de nombreux siècles avec celle de la famille de Damas. En 1362, Hugues DAMAS, seigneur de Marcilly, devint seigneur de Crux par son mariage avec Philiberte de CRUX. Une branche de la maison de DAMAS porta le nom de cette seigneurie qui fut érigée en comté au XVIIe siècle.

Au XVIIe et XVIIIe siècles, les châtelains font œuvre "d'aménagement du territoire" en créant la Rigole de la Vaucreuse, qui alimente Paris en bois de flottage.

A la fin du XIXe siècle, la rigole d'Aron est tracée, destinée à alimenter le canal du Nivernais.

La commune fut rebaptisée Aron-la-Montagne à la Révolution.

Le site est riche en bois et forêts, investis par les résistants durant la Seconde Guerre Mondiale. Les maqui y sont alors nombreux, parmi lesquels figurent Mariaux, Daniel ou encore Camille.

[modifier] Petite Histoire

Le 18 octobre 1685, Louis XIV révoque l’Edit de Nantes, et interdit aux protestants de pratiquer leur religion « en attendant qu’il plaise à Dieu de les éclairer comme les autres. » Et trois jours plus tard à Crux-la-Ville…

« Ce jourd’huy vingt un du mois d’octobre 1685, Jean JALLOT âgé d’environ 30 ans, natif de la ville de Sancerre, domestique du Sieur VIGNAULT, fermier de Crux, a renoncé à l’hérésie de Calvain et fait profession de la religion Catholique, Apostolique et Romaine, et a reçu l’absolution publiquement de son péché d’hérésie par moy soubsigné Curé de Crux le Chatel en ayant eu la permission de Monseigneur le Grand Viquaire de Monseigneur Notre Evêque de Nevers, en présence de Messire Jean FRACHOT, prestre curé de Saint-Franchy, Joseph RAPINE, curé de Saint-Martin, Messire Denis VIGNAULT, Fermier de Crux, de François DELAVEYNE, greffier dudit Crux, d’Imbert PELLE, praticien, et de Saulge CAMUS, marchand. »


L’abbé FLEURY, curé de Crux-le-Chatel, met en lumière en 1765 un migrant (volontaire ?) bien éloigné de sa terre natale…

« Ce jourd’huy deux juin 1765 le nommé Cacambo nègre de la Guinée agé d’environ quinze ans nous ayant esté confié pour l’instruire dans la religion catholique apostolique et romaine et après avoir reconnus dans luy le désir et les dispositions prochaines pour estre bon chretiens a esté baptisé et nommé Louis Estienne par Monsieur l’Abbé de DAMAS vicaire général de Monseigneur l’Evesque de Nevers chanoine et grand chantre de l’église cathédrale dudit Nevers, a eu pour parrain hault et puissant seigneur Messire Louis Estienne François DAMAS, Comte de Crux, baron de Demain, seigneur de la Colancelle et autres lieux, colonel du régiment de Limousin infanterie, chevalier de l’ordre militaire de Saint-Louis et pour marraine haulte et puissante dame Dame Marie Louise de MENOU veuve de hault et puissant seigneur Messire Louis Alexandre DAMAS, la ditte dame représentée par Damoiselle Louise Christine GARNIER épouse de Jean GAUDRY sorti en maistre d’hotel de la maison de Crux et bourgeois actuelment de Crux le Chatel.

FLEURY, curé de Crux-le-Chatel »

Qui saura comment Cacambo / Louis Estienne était arrivé à Crux ? Qu’advint-il du protégé de l’abbé FLEURY ?


On trouve cette note du maire Gilbert TORTERAT dans le registre d'état-civil de l'année 1815.

« Notte

Les troupes alliées sont entrée dans ce département à la fin de juillet 1815, au nombre d’environ 20 000 hommes. La fin de leur départ s’est opéré environ le 17 octobre suivants. Cette commune en à nourrit depuis le 28 juillet jusqu’au 6 octobre ; elle à eu la première fois deux compagnies de cavalerie qui formoient 220 hommes ; elle a tenu aussy pendant 43 jours consecutives environ 200 hommes d’infanterie.Elle à dépensé tant en fourniture pour les troupes stationnés dans son enceinte que pour requisitions à fournir dans les villes voisines, telles que St Sauge et Nevers, une somme de plus de 33 000 francs. »

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2008 Hubert MERLAND
1995 2008 Jean-Marie GATIGNOL
1977 1995 Paul COINTE
1965 1977 Alexis MARCEAU
1958 1965 Michel DROIN
1943 1958 Bernard MAGNIEN
1935 1943 Jérôme COUGNARD
1929 1935 Pierre LUCIER républicain
1900 1929 Antoine COUGNARD socialiste effectif
1892 1900 Edme BOUTON
1882 1892 Antoine BLANDIN
1881 1882 Dominique TERRIOT
1865 1881 Raoul Etienne AUDEBAL
1848 1865 Simon LEGER
1822 1848 Pierre PEUVOT
vers 1813 1822 Gilbert TORTERAT
1808 vers 1813 Louis Germain NORMAND
1800 1808 Guillaume BERNARD
1792 1800 Pierre BERNARD

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1907 1962 1968 1975 1982 1990 1999
1482 574 624 505 451 413 453
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

Moulin du Landas (vers le XVIIIe siècle) : Selon les registres paroissiaux de Crux, le moulin, dont la roue a été reconstruite en 1995, était en fait un "foulon" (moulin à foulon). Le foulonnier était l'artisan qui faisait passer les draps (les foulait) dans des cylindres métalliques pour les comprimer et les rendre plus serrés. La famille GEOFFROY était propriétaire des lieux aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Lavoir de la Grande-Fontaine (XVIIIe siècle)

Eglise Saint-Nazaire (1864) Elle contient une toile intitulée "l'Ange Gardien" du peintre Philippe de Champaigne[2] (1654) et une plaque de 1763 portant une épitaphe latine à la mémoire d'un membre de la grande famille des Damas-Crux.

Chapelle Saint-Thomas : Le pouillé (inventaire) du diocèse de Nevers faisait mention de cette chapelle dont il ne restait déjà plus que des ruines au XIXe siècle (cf. "Statistique Monumentale du Département de la Nièvre" de Georges de SOULTRAIT - 1852). Cette chapelle est mentionnée une seule fois dans les registres paroissiaux de Crux avec le décès de l'ermite qui y demeurait.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Notes

  1. Crux-la-Ville sur le site de l'Insee
  2. Malgré la signature, les auteurs du catalogue de l'exposition À l'école de Philippe de Champaigne Évreux, musée d'Évreux, 2007-2008, pensent qu'il s'agit d'une production typique de l'atelier, note 20, page 133 du catalogue cité.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes



  • [1] Historique de Crux la Ville