Cloé Vidiane

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Cloé Vidiane (Aurignac 1894 – 1978 Marignac) est une chanteuse française.

Cloé Vidiane en 1939-1940
Cloé Vidiane en 1939-1940

Elle fut une artiste lyrique qui joua dans de nombreuses revues, opérettes, spectacles de cabarets et films dans le Paris des années 1920 et 1930. Elle est notamment connue pour la création du rôle Rose-Marie dans l'opérette éponyme de Rudolf Friml et Herbert Stothart (1927) au Théâtre Mogador de Paris. Elle a aussi joué Billy Bill à la Scala en 1931 avec André Baugé.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Carrière artistique

[modifier] Les débuts toulousains : 1915

Vedette féminine des opérettes du Théâtre des Variétés de Toulouse (actuel cinéma UGC) où elle obtint, après s'être faite remarquée, un contrat pour les Théâtres des Variétés et de l'Eden de Nice, de la Côte d'Azur, pour finir à Marseille.

[modifier] La Côte d'Azur et Marseille : 1916-1921

Cloé Vidiane au Théâtre de l'Alcazar en 1920 dans la reuvue Oh! Qué Fortune, où elle interprète "Avec une Marseillaise"
Cloé Vidiane au Théâtre de l'Alcazar en 1920 dans la reuvue Oh! Qué Fortune, où elle interprète "Avec une Marseillaise"

Ses débuts marseillais se font, tout d'abord au Théâtre du Grand Casino et des Variétés où elle créé une revue marseillaise qui sera interprétée entre autre par Pilcer, puis au Théâtre de l'Alcazar ou elle joue en alternance avec Andrée Turcy, les revues Oh coquin de sort !.

Suite à ce succès, se substitue une autre revue intitulée Oh! Qué fortune !, musique du compositeur Charles Helmer, avec pour partenaire Berval, Fortuné Cadet… En 1921, deux titres seront interprétés, notamment des duos, par les principaux interprètes (Cloé Vidiane et Berval) : disque Pathé - Marseille.

La saison de l'Alcazar se termine par des tournées dans le Midi de la France avec la même troupe de l'Alcazar de Fortuné Ainé et notamment par un tour de chant au Théâtre du Casino Palace Eldorado de Nice où se retrouvent toutes les célébrités de l'époque: Raquel Meller, Maurice Chevalier, Andrée Turcy, Félix Mayol, Perchicot, Georgel, Gabrielle Ristori, Yvonne Vallée, Nita-Jo, Berval, Urban, Ouvrard, Tré-Ki, ... et Grock.

[modifier] La carrière parisienne : 1923-1941

L'année 1924 l'amène au Casino de Lyon où elle joue l'opérette en vogue Phi-Phi de Christiné, avec Rivers Cadet, puis Un beau garçon avec Georges Milton.

L'année 1925 la conduit sur les scènes parisiennes, notamment au Théâtre des Deux Ânes sous la direction de Roger Ferréol où elle interprète plusieurs revues avec, pour partenaires Goupil, Paul Colline, Noël-Noël et Marc-Hely, puis au Théâtre des Dix Heures, sous la même directrion, ou elle créé, avec René Dorin, Dalio, Géo Charley, Jean Rieux, Georges Merry et Gaby Benda de nombreuses revues chansonnières sur des musiques de Trémolo (Zut à l'or !).

Sans omettre de 1925 à 1927, le tour de chant nocturne chez Fischer, dans le Quartier Opéra, ainsi que plusieurs revues de Saint-Granier au Théâtre du Bataclan et de l'Etoile, sous la direction de Madame Rasimi.

Cloé Vidiane en 1927
Cloé Vidiane en 1927

En 1927, à l'occasion du Salon de l'Automobile de Paris, elle créé au Théâtre Mogador, sous la direction des Frères Isola, l'opérette à grand spectacle Rose-Marie, dans laquelle elle joue le rôle principal féminin, accompagnée de Robert Burnier, Félix Oudart, Dréan, June Roberts, Mixandra, Cécilia Navarre, puis, par la suite Géo Bury. Cette œuvre va se jouer à guichet fermé pendant 1375 représentations (soit plus de trois ans), dont trois airs principaux vont se détacher :

  • Oh ma Rose-Marie !
  • Le Chant indien
  • Mon esprit angoissé (la valse de Rose-Marie)


Cloé Vidiane en 1928-1930
Cloé Vidiane en 1928-1930

Pour les fêtes de fin d'année de 1929, elle interprète au Théâtre des Menus Plaisirs, l'opérette de Messieurs Paul Briquet et Pierre Varenne Un frisson de Paris, en compagnie d'Henry Laverne, Carette, Carol, May-Liette, Max Régis, Bradlay et Colette Andrès.

Après ce gros succès, elle interprète à nouveau Rose-Marie et No, No, Nanette !, avec Pasquali dans une importante tournée en Amérique du Sud ["Tournée Rotskoff"] (Brésil, Uruguay, Argentine…).

À son retour en 1931, elle créé au Théâtre de la Scala, l'opérette Billy Bill avec André Baugé, puis au Théâtre de l'Humour, une revue de Jean Bastia, ainsi qu'une opérette du même auteur Un joli Monsieur au Théâtre Comedia, sur des musiques de Pascal Bastia, fils du premier, avec Raimbourg, Adet, Mario et Lucette Merille.

L'année 1932, s'achève avec diverses revues à la Lune rousse, sous la direction de Léon Michel avec René Dorin, Maurice Porterat, Pierre Jacob, Bradlay, Pierre Dac, René Sarvil, Jeanine Francy, Marga et Paquita Sol; ainsi que le tournage du film avec René Dorin et Paul Colline Montmartre qui tourne, sous la direction du cinéaste international Alberto Cavalcanti.

Durant l'année 1933, elle parcourt avec la compagnie d'opérette des tournées Bizos, le Nord de la France, la Suisse et la Belgique, ainsi que la saison d'été en vedette des Casinos de la Baule et de Biarritz avec Learly et Verdy.

En 1934, elle entame une tournée dans le Midi de la France, et la création d'opérettes à l'Alcazar de Marseille et notamment à l'Odéon de la même ville, l'opérette de Vincent Scotto, Du soleil dans la Lune, livret de Alibert, avec Henri Vilbert, Josselin et Marthe Marty.

A son retour dans la capitale parisienne, elle créé différentes revues au Théâtre du Coucou et du Perchoir, sous la direction Auroux, ainsi que la reprise au Théâtre des Variétés de l'opérette de Pascal Bastia, Le groom s'en chargera, avec Maurice Porterat, Armontel, Rehan, Aimé Courtioux et Jeanine Roger.

Cloé Vidiane en 1935-1936
Cloé Vidiane en 1935-1936

Au cours de l'année 1936, elle devient la vedette féminine d'une tournée dans la région parisienne, puis, elle effectue sa rentrée au Music hall, dans un tour de chant au Théâtre de l'ABC, sous la direction Goldin, ainsi qu'au Théâtre Bobino. Au Théâtre de l'ABC, ce tour de chant s'effectue avec d'autres vedettes, notamment Mauricet, Margareth Salvi, et l'écrivaine Colette, avec sa participation dans de nombreuses manifestations parisiennes, dont la célèbre Nuit américaine au vélodrome d'hiver et de variétés de télévisions au poste Paris PTT.

En 1937, elle retrouve son partenaire, au Théâtre de l'Européen, René Dorin, pour la création de nouvelles revues, notamment avec de nombreux artistes. Elle joue au Théâtre Trianon de nombreux sketches dans la revue de Valentin Tarrault et Earl Leslie, Montmartre s'amuse, avec Marguerite Gilbert, Fréhel, Oleg West, Adrien Adrius…

En 1938, elle est la vedette féminine des tournées Alibert dans toute la France ainsi que la vedette de la revue La Grande allusion (musique de Gaston Claret), avec pour partenaires Jacqueline Grumber, Jane Ares, Géo Charley, Raymond Souplex, Roméo Carlès, Charles Weiss

On peut noter également la création au cours de l'année suivante d'une revue de Géo Charley au Théâtre du Perchoir Excusez-nous (musique de Georges Matis), avec à l'affiche Loulou Campana, Tatya-Chauvin, Suzanne Marc-Hély, ainsi que Géo Charley, Philippe Olive, Andréas, Henry Bradley, Tarquini d'Or, Raymond Souplex et Gabriello. S'en suit une revue de Georges Merry (chorégraphie de Max Révol et Clarel) au Théâtre du Coucou avec les mêmes interprètes ainsi que Messieurs Clarel, Pierre Pascal, Henry Ebstein, accompagnés de Mesdemoiselles Andrée Lindia, Lucette Mérille et Viviane Romance. La revue va se jouer jusqu'à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, ainsi qu'au cours de l'année 1940, avec une interruption en juin et juillet de la même année.

La réouverture s'effectue en août avec une nouvelle revue de Georges Merry joué jusqu'à la fin de l'année.

L'année 1941 se déroule au Théâtre du Coucou, même direction, avec essentiellement les Chansonniers et un tour de chant étant donné les circonstances.

Sollicitée par l'occupant pour des créations théâtrales et des tournées en zone occupée, elle refuse et doit mettre un terme à sa carrière artistique, donc quitter définitivement la capitale et le monde de la chanson.


La petite histoire veut qu'en décembre 1963, la presse à la demande de Henri Varna, directeur du Théâtre Mogador recherche Cloé Vidiane pour l'inviter à la reprise de Rose-Marie, avec Paulette Merval et Marcel Merkès; offre qu'elle va décliner.


En 1997, un hommage va lui être rendu sur la radio France Inter, dans l'émission Du côté des Archives, par la diffusion d'un résumé de sa biographie et d'un extrait musical de la revue Oh qué fortune !, L'amour c'est charmant.

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