Bataille de Rossbach

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Bataille de Rossbach

Informations générales
Date 5 novembre 1757
Lieu Rossbach, au sud de Halle (Saxe-Anhalt)
Issue Victoire prussienne
Belligérants
Royaume de France Royaume de France
Drapeau: Empire d'Autriche Empire d’Autriche
 Royaume de Prusse
Commandants
Charles de Rohan
Joseph Friedrich von Sachsen-Hildburghausen
Frédéric II de Prusse
Forces en présence
30 000 Allemands
24 000 Français
22 000 hommes
Pertes
3 000 morts ou blessés
5 000 prisonniers
550 morts ou blessés
Guerre de Sept Ans
Europe

Minorque (navale) — Lobositz — Reichenberg — Prague — Kolin — Hastenbeck — Gross-Jägersdorf — Moys — Rossbach — Breslau — Leuthen — Krefeld — Domstadl — Zorndorf — Saint-Cast — Tornow — Hochkirch — Lutzelberg (1758) — Bergen — Kay — Minden — Kunersdorf — Neuwarp (navale) — Hoyerswerda — Maxen — Meissen — Landshut — Emsdorf — Warburg — Legnica — Kloster Kampen — Torgau — Villinghausen — Kolberg — Wilhelmstahl — Burkersdorf — Lutzelberg (1762) — Freiberg — Baie de Quiberon (navale)


Amérique du Nord
Jumonville Glen — Fort Necessity — Fort Beauséjour — Monongahela — Petitcoudiac — Lac George — Fort Bull — Fort Oswego — Kittanning — Fort William Henry — Louisbourg — Cran — Fort Carillon — Fort Frontenac — Fort Duquesne — Fort Ligonier — Fort Niagara — Beauport — Plaines d'Abraham — Sainte-Foy — Ristigouche (navale) — Mille-Îles — Signal Hill


Inde
Plassey — Gondelour — Negapatam (navale) — Pondichéry (navale) — Wandiwash


Philippines
Manille

Près du village de Rossbach, aujourd'hui dans le Land de Saxe-Anhalt, en Allemagne, eut lieu la bataille de Rossbach, le 5 novembre 1757. Elle opposa l'armée du roi Frédéric II de Prusse aux troupes franco-impériales.

Malgré un avantage numérique important (54 000 contre 22 000 hommes), l'armée franco-impériale commandée par le Charles de Rohan, prince de Soubise fut défaite, notamment en raison de l'assaut de la cavalerie dirigée par le général Seydlitz.


Après la défaite, un petit poème brocardant le vaincu de Rossbach courut les rues de Paris :

« Soubise dit, la lanterne à la main :
J'ai beau chercher, où diable est mon armée ?
Elle était là pourtant hier matin.
Me l'a-t'on prise ou l'aurais-je égarée ?
Prodige heureux ! La voilà, la voilà !
Ô ciel ! Que mon âme est ravie !
Mais non, qu'est-ce donc que cela ?
Ma foi, c'est l'armée ennemie. »


Une autre chanson, «les reproches de La Tulipe à Madame de Pompadour» retrace ce cruel épisode de la Guerre de Sept Ans. Les paroles ont été attribuées , sans qu'on ait la certitude qu'il en fût le véritable auteur, à Voltaire. Dans ce texte, il est reproché à La Pompadour d'avoir usé de son influence pour mettre à la tête d'une armée française un incapable notoire, le général Charles de Soubise.

Si vous vous contentiez, Madame,
De rendre le roi fou de vous,
L'amour étant l'affaire des femmes.
Nous n'en aurions aucun courroux,
Comprenez-vous?
Mais depuis quelque temps. Marquise,
Vous voulez gouverner en tout ;
Laissez-moi dire avec franchise
Que ce n'est pas de notre goût.
Comprenez-vous?
Que vous nommiez deux éminences
Que vous régentiez les finances.
Après tout le soldat s'en fout.
Comprenez vous?
Mais, quand vous nommez, pour la guerre
Certain général archifou.
Il est normal que le militaire
Vienne un peu vous chercher des poux,
Comprenez-vous?
Parce qu'un beau soir, à Versailles,
Vous avez joué les touche-à-tout,
Nous avons perdu la bataille
Et moi je n'ai plus qu'un genou,
Comprenez-vous?
Je ne suis pas méchant, Marquise,
Mais vous savez, j'aimais beaucoup
Tous ces amis qui, sous la bise,
Ce soir ne craignent plus le loup,
Comprenez-vous ?
Je l'aimais bien, mon capitaine :
Il est tombé percé de coups ;
C'était un bon gars de Touraine,
Il ne rira plus avec nous,
Comprenez-vous ?
Tous ces amis, chère Marquise,
Seraient aujourd'hui parmi nous,
Si vous n'aviez nommé Soubise,
Cet incapable ! Ce filou !
Comprenez-vous ?
Car ce n'est pas un jeu la guerre,
Madame, il s'en faut de beaucoup !
On peut y perdre, comme mon frère,
Ses entrailles sur les cailloux,
Comprenez-vous ?
Mais je ne fais pas de manière,
Et si je pleure devant vous,
C'est que mon père est dans la terre
Et que ma soeur n'a plus d'époux.
Comprenez-vous?
Du sang de mes chers camarades,
Un ruisseau rougit tout à coup ;
Aucun poisson ne fut malade,
Car les poissons avalent tout,
Comprenez-vous ?
Mais quand nous n'aurons plus de larmes,
Quand nous serons à bout de tout,
Nous saurons bien à qui, Madame,
Il nous faudra tordre le cou,
Comprenez-vous ?[1]


Après Iéna, Napoléon fait détruire le monument qui avait été élevé pour célébrer la victoire des Prussiens. Un tableau de Pierre-Auguste Vafflard, repésentant la mise à bas de la colonne fut exposé au salon de 1806, Desfontaines-Lavallée, composa une pièce sur ce thème.


[modifier] Notes et références

  1. ISBN 2-226-07479-1 pages 98-100