Bagnoles-de-l'Orne

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Bagnoles-de-l'Orne
Carte de localisation de Bagnoles-de-l'Orne
Pays France France
Région Basse-Normandie
Département Orne
Arrondissement Arrondissement d'Alençon
Canton Canton de Juvigny-sous-Andaine
Code Insee 61483
Code postal 61140
Maire
Mandat en cours
René Jambon
2008-2014
Intercommunalité sans
Latitude
Longitude
48° 32′ 59″ Nord
         0° 25′ 25″ Ouest
/ 48.5497222222, -0.423611111111
Altitude m (mini) – m (maxi)
Superficie 9,26 km²
Population sans
doubles comptes
1 279 hab.
(1999)
Densité 138 hab./km²

Bagnoles-de-l'Orne est une commune française, située dans le département de l'Orne et la région Basse-Normandie.

Sommaire

[modifier] Histoire et Légendes

Publicité du XIXe siècle pour les bains de Bagnoles-de-l'Orne
Publicité du XIXe siècle pour les bains de Bagnoles-de-l'Orne

Les origines de Bagnoles (balneum ou balnoleum) remontent probablement bien au delà de son étymologie romaine et ses eaux opérèrent sans doute fortuitement plus d'une cure.

Au XVIe siècle, les forges de Bagnoles étaient cependant plus connues que sa source et il faut remonter au XVIIe siècle pour trouver dans des documents quelques mentions de ce qu'on appelait alors la «fontaine de Baignoles».

Mais selon la légende locale, les origines de l'activité thermale dateraient du moyen-âge. Cette dernière raconte que le seigneur médiéval Hugues de Tessé sentant qu'il atteignait la fin de sa vie décida d'abandonner son cheval "Rapide" dans la forêt d'Andaine. Il fut stupéfié quand l'animal revint quelques heures plus tard, fort et totalement revitalisé. Sans aucun ressentiment, "Rapide" emmena son maître vers les eaux de Bagnoles où après avoir bu il fut aussi rajeuni. La station thermale était née.

Selon un autre conte, un très vieux moine franciscain qui lui aussi avait pris les eaux de Bagnoles retrouva une étonnante nouvelle vigueur et sauta entre les plus hautes roches situées au-dessus de la ville. Ces roches s'appellent toujours "Le Saut du Capucin". Une autre facette de cet endroit fascinant sont les légendes arthuriennes, puisque Bagnoles et ses environs sont censés être le pays de Lancelot du Lac. Le calendrier des événements culturels du village inclut une visite des sites arthuriens les plus célèbres.

En fait, c'est surtout depuis le XIXe siècle que cette commune est réputée pour ses établissements thermaux, (13 000 curistes par an pour environ trois semaines). Son eau de source tiède, qui jaillit à raison de 48m3 par heure, est indiquée pour les affections en phlébologie, rhumatologie et gynécologie.

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] Le Quartier "Belle Époque"

La Villa Simone, construite en 1903 par Jean-Alfred Besnard
La Villa Simone, construite en 1903 par Jean-Alfred Besnard

Le quartier "Belle Époque" de Bagnoles-de-l'Orne constitue un exemple plutôt bien préservé de ce que pouvait être un lotissement résidentiel de la bourgeoisie française du début du XXe siècle. Construit entre 1886 et 1914 et situé dans la partie méridionale de la ville, il est composé de superbes villas richement ornementées.

Des projets semblables ont été développés en France à la même époque, parmi lesquels on peut citer Le Vésinet près de Paris, le parc de Saurupt à Nancy et la ville d'hiver d’Arcachon. L'ampleur du projet de Bagnoles-de-l'Orne fut considérable, le quartier atteignant le nombre de 53 villas en 1907. Ce succès peut être attribué en grande partie à Albert Christophle, ancien ministre des travaux publics et gouverneur du crédit foncier, qui fut l'un des principaux initiateurs du projet.

Rétrospectivement, l'opulence architecturale de constructions telles que les villas "Printania", "Simone" et "Le Castel" donne une bonne idée du goût éclectique et raffiné de cette époque. Ce sont les architectes-constructeurs Léon Bénard et Alphonse Appert qui se partagent la plus grande partie du marché Bagnolais de l'époque.

Il est clair que si le modèle local semble avoir été inspiré par le courant néo-régionaliste normand tel qu'on peut le trouver dans les stations du bord de mer de "la côte fleurie" comme Deauville, Houlgate ou Trouville-sur-Mer, il existe bien un style architectural "Bagnolais" à nul autre semblable.

En 1991, l'ensemble de ce quartier a été classé zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager (Z.P.P.A.U.P.)

[modifier] L'architecture Art Déco

Le Casino du Lac, construit par Auguste Bluysen en 1927
Le Casino du Lac, construit par Auguste Bluysen en 1927

Après la brutale coupure provoquée par la Première Guerre mondiale, le développement de Bagnoles-de-l'Orne comme destination touristique continua. Pendant cette deuxième période de grande affluence, qui correspond à ce qui est connu en France comme les "années folles", le succès de la station devint international.

À cette époque, les saisons thermales étaient rythmées par les concerts de musique classique, les courses de chevaux à l’hippodrome, les tournois de golf et les nombreuses autres activités de loisirs destinées à une clientèle sophistiquée et exigeante. La demande était telle qu'un deuxième casino fut finalement construit !

Comme il était essentiel qu’une ville thermale soit toujours à la dernière mode, les bâtiments érigés pendant cette période furent fortement influencés par le style "Art Déco", qui était très en vogue durant l’entre-deux-guerres. C'est principalement l'investissement privé qui permit la construction des édifices de ce nouveau style. Le milliardaire américain Frank Jay Gould, déjà propriétaire du Grand Hôtel, s'intéressa de prêt a l'aménagement de la station et, à l'instar d'Albert Christophle durant la Belle Époque, s'investit personnellement dans son développement.

Les exemples les plus intéressants de ce type d'architecture sont le "Casino du Lac" construit par l'architecte Auguste Bluysen et l'église Saint-Jean-Baptiste (1934-1935), qui est aujourd'hui inscrite au patrimoine français du XXe siècle. Ces deux bâtiments réussirent le pari de s'intégrer parfaitement dans la verdure du paysage environnant tout en ajoutant une touche de décoration moderne basée sur l’utilisation de formes géométriques et de tons blancs.

[modifier] Personnalités liées à la commune

Hughes, vidame de la Ferté-Macé, seigneur de Tessé, Couterne et autres lieux mythiques de la forêt d'Andaine est à l'origine de la légende des eaux de Bagnoles de l'Orne.

Nul ne sait s'il est un personnage de légende ou réel, son histoire est évoquée dans un opuscule du comte de Blanzay qui parut en 1885.

[modifier] Visiteurs célèbres de la station

Construit selon des règles strictes et destiné à des curistes fortunés, le concept d'un quartier résidentiel en plein cœur de la forêt normande attira une clientèle aisée. De surcroît, à cette époque, l'activité thermale ne se voulait pas populaire mais favorisait au contraire l'élitisme, le luxe et les aspirations des classes sociales favorisées qui prenaient plaisir dans l'exaltation de la nature comme lieu de ressourcement.

C’est pour cette raison que Bagnoles-de-l'Orne est également connu pour les nombreux visiteurs prestigieux qui y ont résidé : le Roi et la Reine de la Roumanie, le Prince Carol, le Prince Pierre de Monténégro, le Prince Georges de Grèce, le Duc et la Duchesse de Connaught, le Maréchal Pétain, le Général Nivelle, la Baronne de Rothschild, Princesse de Bibesco, la Princesse de Bettembourg, Édouard Herriot, Eugène Lefèvre-Pontalis, Alexandre Dumas, ou même la Maharani de Kapurthala.

Plus récemment, la station peut s'enorgueillir de la visite de René Coty, Georges Pompidou et Jacques Chirac.

[modifier] L'assassinat des frères Rosselli

Carlo Rosselli (1899-1937) était un intellectuel et un activiste socialiste italien célèbre pendant les années entre la Première Guerre mondiale et la Deuxième Guerre mondiale. Il consacra sa vie entière et sa fortune au combat anti-fasciste contre Mussolini, Hitler, et Franco. Il fut assassiné avec son frère Nello (1900-1937) par des membres de "La Cagoule", probablement sur ordre de Mussolini, à côté de Bagnoles-de-l'Orne le 9 juin 1937, précisément sur la route isolée tutoyant le château de Couterne. A l'automne 1948, les huit membres du commando seront condamnés aux Assises de la Seine dans le cadre du vaste procès de la Cagoule. L'un des deux tueurs avec Fernand Jakubiez, le "serial killer" Jean Filliol avait déjà fui en Espagne, condamné ainsi une troisième fois à mort par contumace.

[modifier] Autres affaires criminelles

La célèbre affaire Benjamin Saunier et Henri Cibois qui a lieu dans le quartier de Tessé-la-madeleine en 1907, est jugée le 8 avril 1908 à la cour d'assises de l'Orne à Alençon.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1995 en cours René Jambon
Toutes les données ne sont pas encore connues.

En 2000, Bagnoles-de-l'Orne est absorbée par Tessé-la-Madeleine, qui, aussitôt, est rebaptisée "Bagnoles-de-l'Orne".

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005
773 814 790 933 1091 1279 2477
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références


[modifier] Liens externes

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[modifier] Ouvrages

  • Bagnoles-de-l'Orne, ville d'eaux / sous la direction de Hervé Pelvillain ; réd. Isabelle Léone-Robin ; photogr. Pascal Corbierre. - [Caen] : Développement culturel en Basse-Normandie, 1995. - [22] p. - (Itinéraires du patrimoine, (ISSN 1159-1722) ; no 106).
  • Les grandes affaires criminelles de l'Orne, Jean-François Miniac, de Borée, Paris, août 2008, (ISBN : 978-2-84494-814-4). (sur l'assassinat des frères Rosselli et l'affaire Benjamin Saunier et Henri Cibois).